« Quelle
journée ! » Jamais en m’inscrivant à Ste-Marie pour y obtenir mon bac
je n’aurais imaginé vivre de tels moments. J’étais ce qu’on nomme une petite
bourgeoise à la vie bien rangée. Femme de 36 ans, sans histoire, mariée, deux
enfants. Ma seule ambition, c’était de passer mon bac et de vouloir mettre tous
les atouts de mon côté pour la réussite de ce projet.
C’était tout naturellement donc
et parce que mes enfants y étaient scolarisés que je m’étais tournée vers
Ste-Marie et l’offre que m’y faisait sa directrice, Sœur Marie-Joseph. Je
savais bien lors de mon inscription que la discipline de cette école était
stricte mais je pensais innocemment que du haut de mes 36 ans je n’avais rien à
craindre ou si peu. En fait je pensais que je n’avais rien à craindre parce que
tout simplement une femme adulte comme moi est mûre et posée, tout l’inverse
d’une enfant ou d’une adolescente.
Grave erreur que je commettais là
en croyant tout cela et surtout en considérant comme acquis un pseudo statut
d’intouchable en faisant uniquement référence à mon âge. Pour des écarts de
conduite pourtant évitables, j’avais été réprimandée, punie et même fessée.
Fort heureusement et contrairement à Magali puis Nicolas, j’avais été fessée en
classe durant les cours de vacances à Ste-Marie et de fait en les seules
présences des Sœurs, la Préfète de discipline Sœur Marie-Hortense et ma
professeure de lettres Sœur Thérèse. C’était là un moindre mal plutôt que
d’avoir été fessée en public comme mes deux camarades.
Ensuite aux Galeries, où ma
belle-mère avait tenu à m’habiller, j’avais perdu patience face à la vendeuse.
Cela s’était soldé par quelques claques bien senties sur mes fesses dans la
cabine d’essayage au rideau ouvert. Les quelques clients du rayon qui avaient
pu être témoins de cette scène étaient restés si discrets que je ne les avais
pas remarqués. Du reste et heureusement pour moi c’était des personnes que je
ne connaissais pas, qui ne me connaissaient pas et que je ne reverrai ni ne
recroiserai jamais.
Enfin chez ma belle-mère, où
celle-ci avait tenu à ce que je passe la soirée et la nuit, j’avais subi ce qu’on
pourrait appeler le Service après-vente. Ma belle-mère y avait dressé le bilan
de mes actions de la journée écoulée. Forte de cela elle avait agi en
conséquence. J’avais reçu une bonne fessée terminée à la règle en réponse à
celle que m’avaient infligée les Sœurs. Ma belle-mère m’avait ensuite douchée
et, pour marquer le coup suite à mon insolence aux Galeries, elle m’avait punie
à l’aide du martinet.
C’était donc toutes ces pensées
qui se bousculaient dans ma tête de manière très désordonnée lorsque ma
belle-mère m’avait autoritairement mise au lit à 21h. Je pleurais encore mais
la fatigue fut la plus forte. Je m’endormis assez rapidement. Le sommeil a cela
de bon, on est déconnecté de tout et tout s’oublie et se dilue. J’avais
peut-être rêvé cette nuit-là, fait des cauchemars, mais je n’en eus aucun
souvenir.