Et ça a enfin été le déconfinement.
« Oh,
Théo ! Comment tu m’as manqué ! Si tu savais !
On s’était
donné rendez-vous sur le chemin de l’école et, dans le petit square derrière la
mairie, on a été dans les bras l’un de l’autre. On s’est pressés l’un contre
l’autre. On s’est embrassés. On s’est caressés…
‒ Chuuut ! Arrête ! Arrête ! Parce que…
‒ Parce
que quoi ?
‒ Parce
que je réponds plus de rien, Théo. Et on peut venir. Quelqu’un peut passer.
‒ De
toute façon…
Il a regardé
l’heure.
‒ Faut
qu’on se grouille ! On va être à la bourre. Et alors ça ! »
Ça, ça
pouvait nous coûter cher. Une bonne fessée, déculottés, devant tout le monde.
Et on a
couru, à perdre haleine, en se tenant par la main.
Quand on est
arrivés, il y avait une réunion extraordinaire au gymnase. Tout le monde
finissait de s’installer sur des bancs qui avaient été disposés en face d’une
estrade improvisée où avait pris place la directrice entourée de tous les
professeurs.
Elle s’est
levée et elle a attendu que le silence se fasse.
« Bien !
Alors je vous souhaite la bienvenue à toutes et à tous au terme de cette
période difficile au cours de laquelle la plupart d’entre vous se sont comportés
de manière exemplaire. La plupart, parce qu’il y a malheureusement toujours,
dans ce genre de situation, des brebis galeuses qui estiment pouvoir n’en faire
qu’à leur tête. Je m’en suis fait dresser la liste…
Et elle
s’est tournée vers la petite porte latérale, celle qui conduit aux vestiaires,
porte par laquelle Mary P. a fait son apparition. Nue. Entièrement nue. Il y a
eu des murmures. Quelques rires vite étouffés. Tête basse, elle a tendu un
dossier à la directrice qui ne l’a pas pris. Qui a rappelé, en quelques mots,
que sa secrétaire, en se livrant à des activités prohibées, avait déshonoré
l’école.
‒ C’est
pourquoi j’ai décidé, avec l’aval du conseil d’administration, qu’elle
remplirait, un mois durant, ses fonctions dans le plus simple appareil et qu’au
terme de cette période elle serait une nouvelle fois punie. Comme elle l’a
mérité.
‒ Cinquante
coups de fouet. Dans la cour. Devant élèves, professeurs et personnel de
service réunis.
Par
ailleurs, elle tenait à attirer notre attention sur le fait que le virus
continuait à circuler à bas bruit et qu’il nous fallait adapter notre
comportement en conséquence.
‒ C’est-à-dire
vous laver les mains aussi souvent que possible. Utiliser le gel
hydroalcoolique mis à votre disposition un peu partout dans l’établissement et
surtout, surtout, éviter poignées de mains,
embrassades et toute formes de contacts, quels qu’ils soient, quand vous
vous retrouvez. Nous y veillerons et c’est un point sur lequel nous nous
montrerons absolument intransigeants. Vous savez ce que cela signifie. Alors à
bon entendeur…
Elle a
échangé quelques mots avec François F., envoyé sa secrétaire chercher d’autres
dossiers, s’est une nouvelle fois éclairci la voix.
‒ Bien !
Et maintenant les bonnes nouvelles. Le taux de réussite, pour les premières
années de BTS est de cent pour cent.
Il y a eu
une salve d’applaudissements nourris.
‒ Je
vous engage fermement à poursuivre dans cette voie, si vous voulez obtenir
votre diplôme à la fin de l’année prochaine, et à songer, dès à présent, à la
nature des études vers lesquelles vous souhaitez vous tourner par la
suite. »
Et elle a
levé la séance.
En classe
ensuite, François D. en a remis une couche.
« Il
n’est jamais trop tôt pour se préoccuper de son avenir. Cherchez !
Fouinez ! Renseignez-vous ! Et n’hésitez pas à nous solliciter. On
est aussi là pour ça…
On ne savait
pas trop encore en fait. Ni les uns ni les autres. À part deux ou trois qui se
montraient très déterminés dans leurs choix. Dont Elena qui nous parlait,
depuis un certain temps déjà, d’un master « Expert Digital Architecture du
Web ». L’ensemble des professeurs considérait que c’était un bon choix.
Seule, Suzan W. émettait quelques réserves en raison de son niveau en anglais.
Qui laisse pas mal à désirer.
‒ Ce
que je te conseille, c’est un stage en immersion. Tu feras des progrès
extrêmement rapides, tu verras.
D’autres
filles de l’école étaient déjà inscrites. Naia. Coralie. Samantha. Yang.
Kirsten.
‒ Vous
serez logées ensemble. Vous vous sentirez moins perdues. »
À midi, à la
cantine, Laura a dit qu’elle savait de quoi il retournait pour ce stage.
« Ah,
ben oui. Oui. Ma sœur y est allée l’année dernière. Maidenhead il s’appelle, le
bled. Et là où vous dormirez, c’est St Andrew.
‒ Comment
c’est ?
Elle a
haussé les épaules.
‒ À peu
près comme ici. En pire, à ce qu’elle prétend, ma sœur. Mais peut-être qu’elle
exagère. Vous serez pas dépaysées en tout cas. Parce que vos fesses vont
chauffer. C’est sûr qu’elles vont chauffer.
Elena a
soupiré.
‒ Oui,
oh… Un peu plus un peu moins…
‒ Par
contre, au niveau des résultats, c’est le top du top.
‒ Ben
oui, forcément ! Ça va avec…
‒ Tu
peux encore refuser, hein !
Elle s’est
faite fataliste.
‒ J’ai
eu ma mère au téléphone tout à l’heure. Elle m’a déjà inscrite. Alors… »
À peine le portail
franchi, à cinq heures, j’ai voulu m’éclipser avec Théo. Main dans la main.
Iourievna nous a appelés.
« Hou !
Hou ! Venez avec nous !
Elle était
avec Laura. Et puis Grace, Chelsea et Margaux.
‒ Venez !
‒ Où
ça ?
‒ Voir
la tête qu’elle fait la Jessica S., à la banque. Après la fessée qu’elle s’est
prise…
On a hésité.
Elles ont
insisté.
‒ Oh,
mais si, venez ! Vous aurez bien le temps après tous les deux…
Elle était à
sa caisse, la Jessica, le nez plongé dans des papiers. On s’est massés, tous
les sept, derrière la grande baie vitrée. Elle n’a pas relevé la tête. Même
quand on s’est mis à taper, tous ensemble, avec les doigts, contre la vitre.
Elle a fait celle qui n’entendait rien et elle s’est éclipsée vite fait dans la
petite pièce derrière. On a fait semblant de s’en aller du coup, on a laissé
passer un peu de temps et puis on est revenus. Elle était à nouveau là. Alors
on a retapé. Et elle est repartie.
‒ Ça
peut durer un bon moment, la comédie…
Et Chelsea a
dit que le mieux, c’était encore de rentrer à l’intérieur.
‒ Pour
faire quoi ?
‒ Lui
parler. Lui demander si ça va. Ou quelle heure il est. Histoire de la mettre
mal à l’aise. Elle en a fait assez baver à tout le monde, non ?
Ben
justement ! C’était bien pour ça qu’Iourievna, elle, elle pensait que le
mieux, c’était encore de lui parler carrément de sa fessée. Qu’elle ait bien
honte…
On était
encore en train de discuter sur ce qu’on allait faire quand Ruxandra a appelé.
‒ Je
l’ai ! La suite de la vidéo à la gendarmerie, là. Je l’ai.
Super !
Elle pouvait l’envoyer ? Ou plutôt non. Le mieux, c’était encore qu’on
aille chez elle. Qu’on regarde ça ensemble, maintenant qu’on était plus
confinés.
‒ Si ça
te dérange pas, bien sûr !
‒ Bien
sûr que non ! Au contraire ! On va bien délirer.
Et on s’est
mis en route.
‒ Oui,
seulement…
Laura a jeté
un petit coup d’œil en coin à Théo.
‒ Avec
lui on va se sentir moins libres que si on était toutes seules, là. Juste entre
nous. Entre filles.
J’ai
aussitôt réagi.
‒ Oui,
ben il vient, hein ! Sinon, moi je viens pas non plus.
Il s’est
penché à mon oreille.
‒ Elle
a raison. Je vais vous laisser. Vas-y !
‒ Oh,
non, Théo, non !
‒ Mais
si ! Mais si ! Ça va toute t’exciter. Et qui c’est qui va en profiter
après ? Ce soir ? Qui ? »
Et il s’est
éloigné avec un clin d’œil et un petit signe de la main.
On s’est
confortablement installées, toutes les sept, dans la salle de séjour de
Ruxandra. Qui sur le canapé. Qui sur les fauteuils. Qui par terre. Et elle a
lancé la vidéo sur sa télé grand écran.
‒ Tant
qu’à faire…
Elle a
d’abord mis Clément.
‒ Pour
toi, ça, Olga ! Venge-toi !
Clément.
Clément en train de pisser. Avant même qu’on lui ait fait quoi que ce soit. De
pisser de trouille. Pour la plus grande joie des gendarmes présents, surtout
des femmes sur les éclats de rire moqueurs desquelles le cousin de Ruxandra
s’est complaisamment attardé.
Je n’ai pas,
moi non plus, boudé mon plaisir.
‒ Quand
je pense que ce petit salaud balance partout des photos de mes fesses.
Les deux
flagellatrices ne l’ont pas ménagé. Sous les encouragements des spectateurs,
là-bas.
‒ Allez !
Allez ! Plus fort !
Et sous les
nôtres.
Elles
tapaient. Simultanément. L’une devant sur le ventre, le torse et les cuisses.
L’autre derrière, sur le dos et les fesses. Lui, il pleurait. À chaudes larmes.
Il pleurait et il se lamentait en se tortillant.
Chelsea a eu
une petite moue méprisante.
‒ Quel
minable !
‒ Ah,
ça, tu l’as dit !
Quand elles
sont passées à Lisendro, Ruxandra est revenue en arrière.
‒ On le
verra plus tard, Lisendro. On file direct au morceau de choix. Et alors là,
vous allez m’en dire des nouvelles.
C’était
Mario P., le morceau de choix.
On s’est
toutes extasiées.
‒ Non,
mais comment il est canon, ce mec !
Chelsea
avait repéré ses horaires.
‒ Depuis
des lustres. Alors maintenant qu’on est à nouveau libres de nos mouvements, je
vais pouvoir recommencer à m’arranger pour croiser sa route. Et son regard
chaque fois que ce sera possible.
Oui, ben
Grace, elle, c’était dans son lit qu’elle l’invitait souvent, le soir, en
secret.
‒ Presque
tous les soirs en ce moment. Et j’en redemande. J’en ai jamais assez.
‒ Moi
aussi !
‒ Et
moi donc !
Sur l’écran,
les deux femmes gendarmes étaient en train de l’attacher. Elles prenaient tout
leur temps.
‒ Ben,
tiens ! Elles en profitent.
‒ Non,
mais comment elles le lui reluquent, son machin, vous avez vu ça ?
Ce qu’elle
comprenait, Chelsea.
‒ Parce
que je serais à leur place…
Et quand
elles se sont mises à le taper, ça a été bien moins fort que pour Clément. Ce
qui a presque aussitôt fait réagir le commandant qui a exigé d’elles, sur un
ton sans réplique, qu’elles accomplissent correctement la tâche pour laquelle
elles avaient été désignées. Elles s’y sont résignées. Manifestement à
contre-cœur, du moins au début. Parce qu’après, une fois qu’elles ont été
lancées, ça a été comme pour les autres. Des cinglées appuyées qui lui ont
barré les fesses de grandes stries rougeâtres. Lui, il restait stoïque.
Imperturbable. Tout au plus lui échappait-il, de temps à autre, un petit
gémissement. Quand elles en ont eu terminé avec lui, quand elles l’ont eu
détaché, il s’est fièrement tourné vers les femmes gendarmes qui, au premier
rang, n’avaient pas cessé d’encourager leurs deux collègues de la voix et du
geste.
‒ Ça
va ? Vous êtes contentes ? Vous en avez bien profité ? Ça vous a
bien excitées ?
Et puis vers
le commandant qu’il s’est mis à applaudir ironiquement.
‒ Bravo !
Bravo ! Très bien, cette petite représentation. Très réussie. Vous avez le
sens du spectacle, mon cher monsieur !
Ce qu’il n’a
pas apprécié du tout, le commandant, mais alors là, pas du tout. Et il a
demandé aux deux flagellatrices de le rattacher et de lui offrir un petit
surplus.
‒ Vingt
coups !
Il n’a pas
eu besoin de le leur préciser. Elles ont compris d’elles-mêmes qu’il ne fallait
surtout pas qu’elles retiennent leurs coups. Et elles y sont allées de bon
cœur. Avec une jubilation évidente. Et pour la plus grande satisfaction des
femmes qu’il avait interpellées et qui lui ont d’autant moins épargné leurs
moqueries qu’il avait trop présumé de ses forces et qu’il a fait, cette fois,
bien piètre figure. Il a grogné. Il a gémi. Il s’est lamenté. Il a tiré tant et
plus sur ses liens. Et il a fini par pousser des hurlements déchirants avant de
supplier qu’on mette fin à son supplice. De demander pardon au commandant, aux
femmes qui le fouettaient, à celles qui le conspuaient en criant qu’il l’avait
bien cherché, qu’il n’avait qu’à s’en prendre qu’à lui-même et que oui, elles
prenaient leur pied à le voir gigoter sous les coups et à l’entendre crier.
Mais alors là où ça a été le bouquet, c’est quand, sous les coups, il s’est mis
à bander comme un âne. Elles se sont complètement déchaînées et il a fallu que
le commandant les rappelle à l’ordre.
‒ Si
vous tenez à en goûter, vous aussi !
Ce qui les a
instantanément calmées.
On s’est
repassé encore une fois la séquence et Margaux a dit qu’apparemment, quand on
l’avait ramené chez lui, ça avait été aussi un sacré grand moment.
‒ Tu y
étais ?
Elle, non.
Mais une copine à elle, oui !
‒ Et
alors ? Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? Ben, raconte, quoi !
C’était
Lucie S., la cadette, qui avait été chargée de le raccompagner. Et elle avait
commencé, d’emblée, par le décalotter. « Allez ! Tout à l’air !
Tout ! » Lui, d’instinct, il se l’était recaché. Et elle lui avait
aussitôt flanqué trois ou quatre coups de fouet sur les fesses pour le ramener
à de meilleures dispositions. Et c’est tout docile qu’il avait alors arpenté
les rues le bout sorti avec tout le monde aux fenêtres qui y allait de ses
réflexions et de ses commentaires. De ses rigolades aussi, vu qu’il bandait
quelque chose de rare, à ce qu’il paraît…
‒ Elle
a pas filmé, ta copine ?
‒ Elle
y a pas pensé. Elle était trop occupée à regarder. Mais peut-être qu’il y en a
qui l’ont fait. »
Oh,
sûrement, oui ! Et on allait mener notre petite enquête. Parce qu’il
fallait vraiment qu’on voie ça !
« Je
peux venir, Théo ?
‒ Bien
sûr que tu peux ! Je suis tout seul en plus. Je t’attends.
Je suis
arrivée chez lui hors d’haleine.
Il m’a prise
dans ses bras.
‒ Alors ?
Cette petite séance vidéo ? C’était bien ?
Je n’ai pas
répondu. J’ai bu ses lèvres. Et puis je l’ai déshabillé, impatiente. Le
tee-shirt. Par-dessus la tête. La ceinture. Le pantalon. Le boxer. Nu. Tout nu.
Je l’ai poussé vers le lit, l’y ai fait tomber sur le dos.
‒ Laisse-moi
te regarder !
Il était
tout dressé. Tout palpitant. Et moi aussi, je l’ai décapuchonné. Bien à fond.
Je n’ai pas pu attendre. Je l’ai chevauché. Je me suis élancée à la conquête de
mon plaisir. Qui est venu vite. Si vite. Que j’ai proclamé à gorge déployée.
‒ Oh,
Théo ! Théo ! Théo !
Il m’a posé
les mains sur les fesses, s’est soulevé pour m’embrasser.
‒ Eh
ben, dis donc !
Je lui ai
rendu son baiser.
‒ Oh,
mais ne te tiens pas quitte pour autant ! Parce que là, je peux te dire
que, ce soir, il va falloir que t’assures… »
Et Iourievna ? On la connait
Il y a un début à cette série
et l'épisode précédent : chapitre 31 scène 2
Bonjour François,
RépondreSupprimerVoilà une introduction à l'épisode suivant avec le départ pour un perfectionnement en Anglais ( C'est Ramina qui devrait aussi y faire un tour à MAIDENHEAD... clin d'oeil à son dernier commentaire so british).
Pour le corps du sujet, des receleurs sont punis après la patrouille faite à la plage et l'arrestation de personnes venues se ravitailler en marchandises de contrebande. Mal leur en a pris.
Parmi eux, Mario P. dont le physique avantageux ne laisse pas indifférent nos petites "cocottes", en extase devant le film pris lors de la punition. Elles auront de quoi se satisfaire en solitaire... voire mieux, comme Olga avec Théo.
Amitiés.
Elena.
Bonjour, Elena. Et bonjour à tous.
SupprimerEnfin le retour à la normale. Ah, il s'en sera passé des choses pendant ce déconfinement! Des choses dont les conséquences n'ont pas fini de se faire sentir. Et maintenant direction l'Angleterre où de nouvelles aventures attendent quelques-unes de nos élèves de Sainte-Croix. Et il est vrai qu'un petit séjour là-bas ferait sans doute le plus grand bien à Ramina.
Amicalement.
François