mardi 4 avril 2017

Chambre chez l'habitante - chapitre 11

Sans repère temporel extérieur, il m'était quasi impossible de savoir depuis combien de temps je patientais au coin. Il me semblait que cela faisait longtemps, mais pas autant que la veille au soir. Hier, j'avais la télévision qui me donnait des indications précieuses quant au déroulement du temps. Je retrouvais plutôt les sensations découvertes dans l'après-midi, avant que l'arrivée de Maria bouleverse tout cela. J'avais atteint la période ou l'immobilité au coin devient pénible sans être quasi insupportable.
Je ne croyais pas que Madame Tolbois fusse venue vérifier si je me conformais bien à ses exigences. Si elle l'avait fait, je ne l'avais pas entendue. Mais j'avais déjà eu la preuve qu'elle savait se déplacer en silence. Elle pouvait surgir derrière moi sans que je l'entende. La sagesse voulait que je me tienne dans la position voulue tant que Madame Tolbois ne m'aurait pas permis de bouger du coin où je me tenais.
J'avais tout le temps de penser aux fessées qui m'attendaient. Celles reçues ce matin ne comptaient pas. Il y en avait trois autres à venir, des fessées magistrales, probablement administrées avec la ceinture. Je savais que je les avais méritées selon les critères de Madame Tolbois et, notamment en ce qui concerne celle qui était motivée par la conduite de ma voiture alors que j'étais largement sous l'emprise de l'alcool. J'avais tendance à partager son point de vue.

Cela m'était arrivé à plusieurs reprises lorsque j'étais dans un état un peu dépressif. A chaque fois, afin d'oublier mes soucis, j'abusais de la boisson jusqu'à me faire perdre toute notion de la réalité. Il m'était arrivé plusieurs fois de prendre alors le volant pour rentrer chez moi. Fort heureusement, je n'avais jamais provoqué d'accident et j'étais arrivé indemne à bon port. Les jours suivants, je ne pouvais me départir d'un fort sentiment de culpabilité, en songeant rétrospectivement aux risques que j'avais pris, pour moi et pour les autres personnes que j'aurais pu croiser.
J'avais cru que ces bacchanales étaient derrière moi. Or, à la première occasion j'avais reproduit mon comportement irresponsable sans avoir pu le maîtriser. Intérieurement, je ne pouvais que reconnaître une tendance récurrente à tomber dans la facilité, à me trouver de bonnes raisons pour excuser mes comportements, à minimiser mes efforts à chaque fois que je le pouvais.
Ce petit niveau d'exigence avec moi-même m'avait suivi dans toutes les étapes de ma vie, aussi bien sentimentale que professionnelle. Cela avait commencé lors de mes études où, par paresse disaient mes professeurs, j'avais atteint, sans travailler réellement, un niveau médiocre. Par la suite, le travail fourni dans les différents emplois que j'avais occupés était tout juste suffisant pour me permettre d'occuper des emplois sans grand intérêt. Lorsque mon dernier employeur avait rencontré des difficultés économiques, j'avais été dans les premiers à recevoir ma lettre de licenciement.
Comme Madame Tolbois l'avait remarqué, cela touchait aussi les aspects les plus intimes de ma vie. Je ne m'imposais que les normes d'hygiène minimales afin de ne pas me faire remarquer par mon entourage par un négligé trop visible. M'exempter d'un rasage, sauter une douche ou un brossage de dents, me contenter de sous-vêtements à la propreté approximative, pour ne citer que quelques exemples, étaient des comportements quasi quotidiens.

Tant que je vivais seul, personne n'était en capacité de remarquer ces négligences que je m'accordais. Je n'avais pas mesuré combien la proximité liée au partage d'une maison commune avait rendu ces manquements très visibles. Moins d'une semaine avait suffi à Madame Tolbois pour s'en rendre compte.
En mon for intérieur, je regrettais cette faiblesse récurrente qui me renvoyait une image de moi peu valorisante. J'avais plus d'une fois pris la ferme résolution de cesser ces attitudes enfantines. Mes promesses, souvent entamées en fanfare par un rangement général et une toilette approfondie, ne duraient, la plupart du temps, pas plus de deux ou trois jours.
J'avais souvent rêvé d'une intervention divine qui me ferait tenir mes engagements suffisamment longtemps pour me laisser penser que je prenais une autre voie. Mes parents, plutôt absents sur les questions d'éducation, n'avaient pas tenu ce rôle. Les compagnes avec lesquelles j'avais partagé ma vie me reprochaient mon laisser-aller mais aucune d'entre elles n'avait pris les choses en main, malgré les suggestions voilées que j'avais parfois osées. Elles avaient toutes préféré rompre et me laisser résoudre seul ces difficultés.
L'intervention divine n'était pas venue, mais incontestablement, Madame Tolbois avait décidé de s'attaquer à la tâche, faisant preuve d'une fine lecture psychologique de mes manquements aux règles convenues. Je l'avais entendu l'expliquer à Maria et, rejetant dans un premier temps cette analyse qui me déclarait inconsciemment consentant, je devais reconnaître que je ne cherchais pas à me libérer de l'autorité qu'elle s'était octroyée. Ma décision de rester sous sa férule en était une preuve concluante.

Sa méthode avait moins mes faveurs. Je reconnaissais l'efficacité de la fessée pour sanctionner mes inconséquences. Je trouvais, cependant, cette punition enfantine peu adaptée à mon âge. C'était humiliant d'être déculotté contre ma volonté et placé, selon le bon vouloir de ma logeuse, dans la position disciplinaire qui lui convenait. Bien que soumis seulement depuis la veille à ces corrections, j'avais appris à craindre la douleur provoquée par la main de Madame Tolbois sur mes fesses nues et encore plus quand elle se munissait de la règle ou la ceinture. Le temps passé au coin, culotte baissée, ne faisait que raviver la honte d'être soumis à une telle punition.
Je ne savais comment décrire le sentiment d'accablement qui s'était emparé de moi lorsque j'avais dû être puni devant Maria. J'aurais voulu disparaître et si ce n'était l'autorité de Madame Tolbois, je crois que je me serai enfui. La rigueur de la fessée avait mis bon ordre à tout cela, m'obligeant à privilégier l'obéissance et à négliger ma pudeur outragée. Bien que mortifiant, il avait été plus facile d'être fessé de concert avec Maria. Cette punition reçue conjointement équilibrait nos statuts. Je supputais qu'à d'autres occasions, je recevrai la fessée en sa présence et elle en la mienne.
Cependant, je ne me faisais pas d'illusion. Humiliation et douleur faisaient partie inhérente de la fessée déculottée. C'était l'effet recherché par Madame Tolbois afin de créer le souvenir en associant le plus étroitement possible ce qui l'avait provoqué et la fessée qui en découlait. Honnêtement, je ne voyais pas quelle autre sanction aurait pu avoir un effet dissuasif aussi fort. Elle m'obligeait ainsi à me trouver face à ma bêtise et me transformait rapidement en un petit garçon repentant, se promettant de ne pas retomber dans les mêmes travers.

Je ne me voyais donc pas comme victime d'une injustice. Il ne tenait qu'à moi d'éviter la fessée en adoptant une plus grande rigueur dans mon comportement. Certes, les premiers jours allaient être difficiles, le temps d'écluser les corrections que m'avait values ma soirée alcoolisée de vendredi.
Privé de sortie pendant un mois, je n'aurai que peu d'occasion de répéter mes errements. Le contrôle de Madame Tolbois sur mes soirées m'éviterait de nouveaux débordements alcoolisés et les fessées qui vont avec. De la même façon, mes résistances durant l'application de la fessée étaient derrière moi. J'avais compris qu'il était préférable de baisser mon pantalon quand on me l'ordonnait et de laisser à Madame Tolbois le champ libre pour me punir, aussi vexant et douloureux que puissent en être les conséquences. Je pensais pouvoir me maîtriser afin d'éviter tous ces motifs à punition.
Paradoxalement, ce sont les autres fessées que j'avais reçues qui me paraissaient obscurcir le plus mon avenir. Elles m'avaient été administrées pour des questions de rangement, de propreté ou d'hygiène. Je savais que mon laxisme sur ces sujets était profondément ancré dans mes habitudes quotidiennes. Le niveau d'exigence de Madame Tolbois en ces domaines, qui n'avait rien d'extravagant pour un adulte, pointerait immanquablement mes manques. Je craignais qu'ils fussent nombreux. Le rythme des fessées reçues entre hier et aujourd'hui pour ces motifs, illustrait assez clairement le peu de vigilance que je prêtais à ces aspects. Le plus souvent, j'avais même cessé d'y faire attention, oubliant que cela puisse être considéré comme un défaut. Madame Tolbois, elle, était visiblement très attentive à repérer tous mes écarts et à les sanctionner. Je n'osais imaginer toutes les raisons de me punir qu'elle pourrait ainsi identifier. La menace de la fessée était donc désormais présente dans tous les instants où je serai sous la surveillance de ma logeuse. Je savais maintenant qu'elle n'hésiterait pas à passer à l'acte aussi souvent que nécessaire.
L'immobilité forcée dans le silence presque total de la maison m'obligeait soit à laisser vagabonder mes pensées, soit à une introspection approfondie. Moins de vingt-quatre heures après avoir reçu ma première fessée, j'étais encore en pleine confusion quant à mon nouveau statut. J'avais besoin de prendre le temps de comprendre mes réactions : comment se faisait-il que j'acceptais assez facilement de me soumettre à l'autorité de ma logeuse et aux corrections qu'elle décidait de m'infliger ? Etre mis longuement en pénitence, le nez dans le coin de la pièce est un moment privilégiée pour porter un regard lucide de sa situation. L'humilité de ma tenue, culotte baissée, ne m'incitait pas à une analyse complaisante.
Je devais reconnaitre l'efficacité de la méthode utilisée par Madame Tolbois. Il suffisait de regarder combien j'avais été attentif au rangement de ma chambre et à ma toilette. J'avais accordé une grande attention à ces tâches quotidiennes qu'habituellement je négligeais en y consacrant le moins de temps possible. Aujourd'hui, la certitude de recevoir la fessée en cas de résultat approximatif avait focalisé mon attention sur ces tâches banales de la vie de chaque jour. Madame Tolbois, grâce au régime strict qu'elle m'avait imposé, avais réussi, en une seule journée ce que plus de cinquante ans d'éducation laxiste et de compromis avec moi-même n'avaient pu produire. Lucidement, je devais admettre que c'était la promesse de la fessée  qui avait provoqué ce résultat.  Ce matin, durant ma toilette et le rangement de ma chambre, la probabilité d'une fessée était au premier plan de mes préoccupations. L'éviter avait été la motivation principale qui m'avait permis de me concentrer totalement sur la tâche que je devais effectuer.
La donne avait changé. Madame Tolbois déterminait les priorités, fixait le niveau d'exigence qui lui semblait pertinent et me l'imposait. Je n'avais alors plus rien à décider. Il ne me restait plus qu'à obéir et à exécuter le plus diligemment possible les tâches qui m'avaient été assignées. A aucun moment je ne doutais que la fessée viendrait naturellement sanctionner toute négligence dans leur accomplissement, je n'en étais que plus vigilant à la réaliser au mieux de mes possibilités tout en priant pour que cela suffise à m'éviter une correction.

Ces derniers mois, j'avais éprouvé une grande incertitude sur ce que j'allais devenir. J'étais incapable de me projeter au-delà des quelques semaines durant lesquelles j'allais encore pouvoir bénéficier d'une certaine sécurité financière et matérielle. Mon départ vers un nouvel emploi, en laissant mon ancienne vie derrière moi, tout en m'ouvrant des perspectives de sortie du marasme qui tendait à s'installer, représentait également un saut dans l'inconnu. Je n'avais jamais été très à l'aise avec la prise de risque que représentait ce genre d'aventure.
La première semaine de ma nouvelle vie avait été difficile, en particulier l'installation des relations avec ma logeuse. J'avais senti très vite que nous n'étions pas sur des statuts équivalents. Elle représentait pour moi un niveau de responsabilité que je savais n'avoir pas atteint. Ses remarques quant à mon comportement avaient renforcé ce sentiment. Mon statut de locataire ne permettait pas d'aller plus loin dans ce sens : c'était une figure maternelle qui représentait l'autorité et la stabilité mais qui n'avait pas tous les moyens pour l'exercer. En m'administrant une fessée, Madame Tolbois avait clarifié la situation. Le régime strict, ponctué de corrections, n'avait fait que renforcer le cadre dont j'avais besoin. Tout était maintenant plus simple.
J'avais le sentiment d'une prévisibilité certaine quant aux semaines et aux mois à venir. En m'ôtant une grande marge d'initiative, Madame Tolbois me permettait de me laisser porter par les décisions qu'elle prenait pour moi. Mi consentant, mi contraint, je subissais la discipline qu'elle m'imposait comme un inconvénient compensé par les avantages d'une situation sécurisante. Mon sentiment d'isolement dans un monde où je peinais à trouver ma place, était maintenant beaucoup moins fort. J'avais trouvé une personne qui s'occupait de moi, qui était attentive à mes gestes et à mes comportements. Intérieurement, je devais reconnaître que cela n'avait pas de prix.
Ce temps au coin, attendant la fessée, me permettait de prendre du recul sans me mentir à moi-même. Bien que je sache, avec certitude, que cela me vaudrait de nombreuses et cuisantes fessées déculottées, je ne souhaitais pas quitter l'environnement que Madame Tolbois avait construit. J'y avais trouvé ma place.
Bien entendu, je redoutais la fessée, mais c'était un élément important qui permettait à Madame Tolbois de contrôler notre relation, de lui donner une coloration adulte – enfant. Je craignais le déculottage. Que ce soit lorsque je devais y contribuer ou quand Madame Tolbois s'en chargeait totalement, j'avais honte de me trouver dans cette position qui soulignait sans équivoque mon statut d'enfant sur le point d'être puni, ce qui était encore aggravé lorsque j'étais placé à plat ventre sur le genou ou courbé sous le bras de Madame Tolbois.
J'appréhendais de devoir rester en pénitence, cul nu, pour prolonger la punition sous le regard de ma logeuse et de Maria comme cela s'était passé hier. J'espérais qu'aucune autre personne ne nous visiterait durant ces temps, certain qu'alors cette nouvelle humiliation ne me serait pas épargnée. Jusqu'où irait-elle dans la publicité qu'elle donnerait aux punitions que je recevais ou plus précisément dans l’absence de confidentialité sur ces moments de discipline domestique ? De plus, je craignais évidemment la douleur provoquée par la fessée. J'avais appris, à mes dépens, que Madame Tolbois pouvait la rendre insupportable et malgré tout me contraindre à la supporter. Elle savait m'amener au-delà du point de rupture où plus rien ne comptait d'autre que l'espoir de la fin de la correction.

Elle en était l'instigatrice et l'exécutante. Par mon attitude et mes comportements, j'en étais, par contre, le responsable, c'est en quelque sorte moi qui provoquais les châtiments qui m'étaient administrés. Je ne pouvais pas prétendre avoir reçu une fessée qui ne fut pas justifiée. Il en fallait parfois peu, mais chacune des punitions s'expliquait par un manquement de ma part.
Je n'ai jamais eu le sentiment que Madame Tolbois prenait plaisir à me soumettre à une correction, sauf si on compte la satisfaction du devoir accompli. Me déculotter et me fesser faisaient partie d'un acte de justice qu'elle exerçait en raison du rôle éducatif qu'elle jouait à mon bénéfice. Je n'ai jamais perçu de sa part le moindre doute : quand elle me punissait, c'était pour mon bien. Je n'étais pas loin de partager son point de vue, même si j'aurai préféré un mode de punition moins humiliant et moins douloureux ou à défaut dans un cadre plus privatif. Cependant, je ne pouvais qu'admettre le caractère déraisonnable d'une telle demande : la punition devait être démonstrative. Une sévère fessée déculottée, et quand cela se trouvait en présence de Maria, convenait tout à fait à cette exigence.
Bien que cela puisse paraître étonnant, je n'éprouvais donc aucun ressentiment à l'encontre de Madame Tolbois. Je craignais ses décisions, je craignais la sévérité des fessées qu'elle saurait m'administrer mais je n'envisageais plus de les contester. J'éprouvais au contraire un respect profond, à l'instar de celui d'un enfant envers un adulte sous la responsabilité duquel il est placé. Elle remplissait son devoir envers moi, je lui devais donc obéissance, aussi humiliantes et douloureuses que puissent en être les conséquences.

J'éprouvais un réel soulagement une fois arrivé à cette conclusion. La tension que je ressentais depuis l'annonce de mon premier déculottage avait disparu. En vivant chez Madame Tolbois, j'avais abandonné mon statut d'adulte et les prérogatives qui vont avec. La question de la légitimité de ma logeuse à me punir ne se posait plus. La fessée faisait désormais partie de ma vie chez Madame Tolbois.

Premier épisode : chapitre 1
Episode précédent : chapitre 10
Episode suivant : chapitre 12

1 commentaire:

  1. Je serais ravie de pouvoir leur une chambre chez Madale Tolbois..
    Si quelqu'un peut m'y aider....

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