Sans repère temporel extérieur, il
m'était quasi impossible de savoir depuis combien de temps je patientais au
coin. Il me semblait que cela faisait longtemps, mais pas autant que la veille
au soir. Hier, j'avais la télévision qui me donnait des indications précieuses
quant au déroulement du temps. Je retrouvais plutôt les sensations découvertes
dans l'après-midi, avant que l'arrivée de Maria bouleverse tout cela. J'avais
atteint la période ou l'immobilité au coin devient pénible sans être quasi
insupportable.
Je ne croyais pas que Madame
Tolbois fusse venue vérifier si je me conformais bien à ses exigences. Si elle
l'avait fait, je ne l'avais pas entendue. Mais j'avais déjà eu la preuve
qu'elle savait se déplacer en silence. Elle pouvait surgir derrière moi sans
que je l'entende. La sagesse voulait que je me tienne dans la position voulue
tant que Madame Tolbois ne m'aurait pas permis de bouger du coin où je me
tenais.
J'avais tout le temps de penser aux
fessées qui m'attendaient. Celles reçues ce matin ne comptaient pas. Il y en
avait trois autres à venir, des fessées magistrales, probablement administrées
avec la ceinture. Je savais que je les avais méritées selon les critères de Madame
Tolbois et, notamment en ce qui concerne celle qui était motivée par la
conduite de ma voiture alors que j'étais largement sous l'emprise de l'alcool.
J'avais tendance à partager son point de vue.
Cela m'était arrivé à plusieurs
reprises lorsque j'étais dans un état un peu dépressif. A chaque fois, afin
d'oublier mes soucis, j'abusais de la boisson jusqu'à me faire perdre toute
notion de la réalité. Il m'était arrivé plusieurs fois de prendre alors le
volant pour rentrer chez moi. Fort heureusement, je n'avais jamais provoqué
d'accident et j'étais arrivé indemne à bon port. Les jours suivants, je ne
pouvais me départir d'un fort sentiment de culpabilité, en songeant
rétrospectivement aux risques que j'avais pris, pour moi et pour les autres
personnes que j'aurais pu croiser.
J'avais cru que ces bacchanales
étaient derrière moi. Or, à la première occasion j'avais reproduit mon
comportement irresponsable sans avoir pu le maîtriser. Intérieurement, je ne
pouvais que reconnaître une tendance récurrente à tomber dans la facilité, à me
trouver de bonnes raisons pour excuser mes comportements, à minimiser mes
efforts à chaque fois que je le pouvais.
Ce petit niveau d'exigence avec
moi-même m'avait suivi dans toutes les étapes de ma vie, aussi bien
sentimentale que professionnelle. Cela avait commencé lors de mes études où,
par paresse disaient mes professeurs, j'avais atteint, sans travailler
réellement, un niveau médiocre. Par la suite, le travail fourni dans les
différents emplois que j'avais occupés était tout juste suffisant pour me
permettre d'occuper des emplois sans grand intérêt. Lorsque mon dernier
employeur avait rencontré des difficultés économiques, j'avais été dans les
premiers à recevoir ma lettre de licenciement.
Comme Madame Tolbois l'avait
remarqué, cela touchait aussi les aspects les plus intimes de ma vie. Je ne
m'imposais que les normes d'hygiène minimales afin de ne pas me faire remarquer
par mon entourage par un négligé trop visible. M'exempter d'un rasage, sauter
une douche ou un brossage de dents, me contenter de sous-vêtements à la
propreté approximative, pour ne citer que quelques exemples, étaient des comportements
quasi quotidiens.
Tant que je vivais seul, personne
n'était en capacité de remarquer ces négligences que je m'accordais. Je n'avais
pas mesuré combien la proximité liée au partage d'une maison commune avait
rendu ces manquements très visibles. Moins d'une semaine avait suffi à Madame
Tolbois pour s'en rendre compte.
En mon for intérieur, je regrettais
cette faiblesse récurrente qui me renvoyait une image de moi peu valorisante.
J'avais plus d'une fois pris la ferme résolution de cesser ces attitudes
enfantines. Mes promesses, souvent entamées en fanfare par un rangement général
et une toilette approfondie, ne duraient, la plupart du temps, pas plus de deux
ou trois jours.
J'avais souvent rêvé d'une intervention
divine qui me ferait tenir mes engagements suffisamment longtemps pour me
laisser penser que je prenais une autre voie. Mes parents, plutôt absents sur
les questions d'éducation, n'avaient pas tenu ce rôle. Les compagnes avec
lesquelles j'avais partagé ma vie me reprochaient mon laisser-aller mais aucune
d'entre elles n'avait pris les choses en main, malgré les suggestions voilées
que j'avais parfois osées. Elles avaient toutes préféré rompre et me laisser
résoudre seul ces difficultés.
L'intervention divine n'était pas
venue, mais incontestablement, Madame Tolbois avait décidé de s'attaquer à la
tâche, faisant preuve d'une fine lecture psychologique de mes manquements aux
règles convenues. Je l'avais entendu l'expliquer à Maria et, rejetant dans un
premier temps cette analyse qui me déclarait inconsciemment consentant, je
devais reconnaître que je ne cherchais pas à me libérer de l'autorité qu'elle
s'était octroyée. Ma décision de rester sous sa férule en était une preuve
concluante.
Sa méthode avait moins mes faveurs.
Je reconnaissais l'efficacité de la fessée pour sanctionner mes inconséquences.
Je trouvais, cependant, cette punition enfantine peu adaptée à mon âge. C'était
humiliant d'être déculotté contre ma volonté et placé, selon le bon vouloir de
ma logeuse, dans la position disciplinaire qui lui convenait. Bien que soumis
seulement depuis la veille à ces corrections, j'avais appris à craindre la
douleur provoquée par la main de Madame Tolbois sur mes fesses nues et encore
plus quand elle se munissait de la règle ou la ceinture. Le temps passé au
coin, culotte baissée, ne faisait que raviver la honte d'être soumis à une
telle punition.
Je ne savais comment décrire le
sentiment d'accablement qui s'était emparé de moi lorsque j'avais dû être puni
devant Maria. J'aurais voulu disparaître et si ce n'était l'autorité de Madame
Tolbois, je crois que je me serai enfui. La rigueur de la fessée avait mis bon
ordre à tout cela, m'obligeant à privilégier l'obéissance et à négliger ma
pudeur outragée. Bien que mortifiant, il avait été plus facile d'être fessé de
concert avec Maria. Cette punition reçue conjointement équilibrait nos statuts.
Je supputais qu'à d'autres occasions, je recevrai la fessée en sa présence et
elle en la mienne.
Cependant, je ne me faisais pas
d'illusion. Humiliation et douleur faisaient partie inhérente de la fessée
déculottée. C'était l'effet recherché par Madame Tolbois afin de créer le
souvenir en associant le plus étroitement possible ce qui l'avait provoqué et
la fessée qui en découlait. Honnêtement, je ne voyais pas quelle autre sanction
aurait pu avoir un effet dissuasif aussi fort. Elle m'obligeait ainsi à me
trouver face à ma bêtise et me transformait rapidement en un petit garçon
repentant, se promettant de ne pas retomber dans les mêmes travers.
Je ne me voyais donc pas comme victime
d'une injustice. Il ne tenait qu'à moi d'éviter la fessée en adoptant une plus
grande rigueur dans mon comportement. Certes, les premiers jours allaient être
difficiles, le temps d'écluser les corrections que m'avait values ma soirée
alcoolisée de vendredi.
Privé de sortie pendant un mois, je
n'aurai que peu d'occasion de répéter mes errements. Le contrôle de Madame
Tolbois sur mes soirées m'éviterait de nouveaux débordements alcoolisés et les
fessées qui vont avec. De la même façon, mes résistances durant l'application
de la fessée étaient derrière moi. J'avais compris qu'il était préférable de baisser
mon pantalon quand on me l'ordonnait et de laisser à Madame Tolbois le champ
libre pour me punir, aussi vexant et douloureux que puissent en être les
conséquences. Je pensais pouvoir me maîtriser afin d'éviter tous ces motifs à
punition.
Paradoxalement, ce sont les autres
fessées que j'avais reçues qui me paraissaient obscurcir le plus mon avenir.
Elles m'avaient été administrées pour des questions de rangement, de propreté
ou d'hygiène. Je savais que mon laxisme sur ces sujets était profondément ancré
dans mes habitudes quotidiennes. Le niveau d'exigence de Madame Tolbois en ces
domaines, qui n'avait rien d'extravagant pour un adulte, pointerait
immanquablement mes manques. Je craignais qu'ils fussent nombreux. Le rythme
des fessées reçues entre hier et aujourd'hui pour ces motifs, illustrait assez
clairement le peu de vigilance que je prêtais à ces aspects. Le plus souvent,
j'avais même cessé d'y faire attention, oubliant que cela puisse être considéré
comme un défaut. Madame Tolbois, elle, était visiblement très attentive à
repérer tous mes écarts et à les sanctionner. Je n'osais imaginer toutes les
raisons de me punir qu'elle pourrait ainsi identifier. La menace de la fessée
était donc désormais présente dans tous les instants où je serai sous la
surveillance de ma logeuse. Je savais maintenant qu'elle n'hésiterait pas à
passer à l'acte aussi souvent que nécessaire.
L'immobilité forcée dans le silence
presque total de la maison m'obligeait soit à laisser vagabonder mes pensées,
soit à une introspection approfondie. Moins de vingt-quatre heures après avoir
reçu ma première fessée, j'étais encore en pleine confusion quant à mon nouveau
statut. J'avais besoin de prendre le temps de comprendre mes réactions : comment
se faisait-il que j'acceptais assez facilement de me soumettre à l'autorité de
ma logeuse et aux corrections qu'elle décidait de m'infliger ? Etre mis
longuement en pénitence, le nez dans le coin de la pièce est un moment
privilégiée pour porter un regard lucide de sa situation. L'humilité de ma
tenue, culotte baissée, ne m'incitait pas à une analyse complaisante.
Je devais reconnaitre l'efficacité
de la méthode utilisée par Madame Tolbois. Il suffisait de regarder combien
j'avais été attentif au rangement de ma chambre et à ma toilette. J'avais
accordé une grande attention à ces tâches quotidiennes qu'habituellement je
négligeais en y consacrant le moins de temps possible. Aujourd'hui, la
certitude de recevoir la fessée en cas de résultat approximatif avait focalisé
mon attention sur ces tâches banales de la vie de chaque jour. Madame Tolbois,
grâce au régime strict qu'elle m'avait imposé, avais réussi, en une seule
journée ce que plus de cinquante ans d'éducation laxiste et de compromis avec
moi-même n'avaient pu produire. Lucidement, je devais admettre que c'était la
promesse de la fessée qui avait provoqué
ce résultat. Ce matin, durant ma
toilette et le rangement de ma chambre, la probabilité d'une fessée était au
premier plan de mes préoccupations. L'éviter avait été la motivation principale
qui m'avait permis de me concentrer totalement sur la tâche que je devais
effectuer.
La donne avait changé. Madame
Tolbois déterminait les priorités, fixait le niveau d'exigence qui lui semblait
pertinent et me l'imposait. Je n'avais alors plus rien à décider. Il ne me
restait plus qu'à obéir et à exécuter le plus diligemment possible les tâches
qui m'avaient été assignées. A aucun moment je ne doutais que la fessée
viendrait naturellement sanctionner toute négligence dans leur accomplissement,
je n'en étais que plus vigilant à la réaliser au mieux de mes possibilités tout
en priant pour que cela suffise à m'éviter une correction.
Ces derniers mois, j'avais éprouvé
une grande incertitude sur ce que j'allais devenir. J'étais incapable de me
projeter au-delà des quelques semaines durant lesquelles j'allais encore
pouvoir bénéficier d'une certaine sécurité financière et matérielle. Mon départ
vers un nouvel emploi, en laissant mon ancienne vie derrière moi, tout en
m'ouvrant des perspectives de sortie du marasme qui tendait à s'installer,
représentait également un saut dans l'inconnu. Je n'avais jamais été très à
l'aise avec la prise de risque que représentait ce genre d'aventure.
La première semaine de ma nouvelle
vie avait été difficile, en particulier l'installation des relations avec ma
logeuse. J'avais senti très vite que nous n'étions pas sur des statuts
équivalents. Elle représentait pour moi un niveau de responsabilité que je
savais n'avoir pas atteint. Ses remarques quant à mon comportement avaient
renforcé ce sentiment. Mon statut de locataire ne permettait pas d'aller plus
loin dans ce sens : c'était une figure maternelle qui représentait
l'autorité et la stabilité mais qui n'avait pas tous les moyens pour l'exercer.
En m'administrant une fessée, Madame Tolbois avait clarifié la situation. Le
régime strict, ponctué de corrections, n'avait fait que renforcer le cadre dont
j'avais besoin. Tout était maintenant plus simple.
J'avais le sentiment d'une
prévisibilité certaine quant aux semaines et aux mois à venir. En m'ôtant une
grande marge d'initiative, Madame Tolbois me permettait de me laisser porter
par les décisions qu'elle prenait pour moi. Mi consentant, mi contraint, je
subissais la discipline qu'elle m'imposait comme un inconvénient compensé par
les avantages d'une situation sécurisante. Mon sentiment d'isolement dans un
monde où je peinais à trouver ma place, était maintenant beaucoup moins fort.
J'avais trouvé une personne qui s'occupait de moi, qui était attentive à mes
gestes et à mes comportements. Intérieurement, je devais reconnaître que cela
n'avait pas de prix.
Ce temps au coin, attendant la
fessée, me permettait de prendre du recul sans me mentir à moi-même. Bien que
je sache, avec certitude, que cela me vaudrait de nombreuses et cuisantes
fessées déculottées, je ne souhaitais pas quitter l'environnement que Madame
Tolbois avait construit. J'y avais trouvé ma place.
Bien entendu, je redoutais la
fessée, mais c'était un élément important qui permettait à Madame Tolbois de
contrôler notre relation, de lui donner une coloration adulte – enfant. Je
craignais le déculottage. Que ce soit lorsque je devais y contribuer ou quand
Madame Tolbois s'en chargeait totalement, j'avais honte de me trouver dans
cette position qui soulignait sans équivoque mon statut d'enfant sur le point
d'être puni, ce qui était encore aggravé lorsque j'étais placé à plat ventre
sur le genou ou courbé sous le bras de Madame Tolbois.
J'appréhendais de devoir rester en
pénitence, cul nu, pour prolonger la punition sous le regard de ma logeuse et
de Maria comme cela s'était passé hier. J'espérais qu'aucune autre personne ne
nous visiterait durant ces temps, certain qu'alors cette nouvelle humiliation
ne me serait pas épargnée. Jusqu'où irait-elle dans la publicité qu'elle
donnerait aux punitions que je recevais ou plus précisément dans l’absence de
confidentialité sur ces moments de discipline domestique ? De plus, je
craignais évidemment la douleur provoquée par la fessée. J'avais appris, à mes
dépens, que Madame Tolbois pouvait la rendre insupportable et malgré tout me
contraindre à la supporter. Elle savait m'amener au-delà du point de rupture où
plus rien ne comptait d'autre que l'espoir de la fin de la correction.
Elle en était l'instigatrice et
l'exécutante. Par mon attitude et mes comportements, j'en étais, par contre, le
responsable, c'est en quelque sorte moi qui provoquais les châtiments qui
m'étaient administrés. Je ne pouvais pas prétendre avoir reçu une fessée qui ne
fut pas justifiée. Il en fallait parfois peu, mais chacune des punitions
s'expliquait par un manquement de ma part.
Je n'ai jamais eu le sentiment que
Madame Tolbois prenait plaisir à me soumettre à une correction, sauf si on
compte la satisfaction du devoir accompli. Me déculotter et me fesser faisaient
partie d'un acte de justice qu'elle exerçait en raison du rôle éducatif qu'elle
jouait à mon bénéfice. Je n'ai jamais perçu de sa part le moindre doute :
quand elle me punissait, c'était pour mon bien. Je n'étais pas loin de partager
son point de vue, même si j'aurai préféré un mode de punition moins humiliant
et moins douloureux ou à défaut dans un cadre plus privatif. Cependant, je ne
pouvais qu'admettre le caractère déraisonnable d'une telle demande : la
punition devait être démonstrative. Une sévère fessée déculottée, et quand cela
se trouvait en présence de Maria, convenait tout à fait à cette exigence.
Bien que cela puisse paraître
étonnant, je n'éprouvais donc aucun ressentiment à l'encontre de Madame
Tolbois. Je craignais ses décisions, je craignais la sévérité des fessées
qu'elle saurait m'administrer mais je n'envisageais plus de les contester.
J'éprouvais au contraire un respect profond, à l'instar de celui d'un enfant
envers un adulte sous la responsabilité duquel il est placé. Elle remplissait
son devoir envers moi, je lui devais donc obéissance, aussi humiliantes et
douloureuses que puissent en être les conséquences.
J'éprouvais un réel soulagement une
fois arrivé à cette conclusion. La tension que je ressentais depuis l'annonce
de mon premier déculottage avait disparu. En vivant chez Madame Tolbois,
j'avais abandonné mon statut d'adulte et les prérogatives qui vont avec. La
question de la légitimité de ma logeuse à me punir ne se posait plus. La fessée
faisait désormais partie de ma vie chez Madame Tolbois.
Premier épisode : chapitre 1
Episode précédent : chapitre 10
Episode suivant : chapitre 12
Je serais ravie de pouvoir leur une chambre chez Madale Tolbois..
RépondreSupprimerSi quelqu'un peut m'y aider....