Dans le récit des aventures d'Axel à Ste Marie, au chapitre 5, Jeancla a déposé un commentaire évoquant le cas "d'une grande élève quadragénaire... sans doute mariée, peut-être maman d'un ou une élève de petites classes à Ste-Marie... et qui doit reprendre ses études afin d'obtenir un bac validant son futur projet professionnel." Je n'avais pas le souvenir d'avoir placé cette dame dans la situation d'une élève de Ste Marie. J'ai donc proposé à Jeancla de se lancer dans le récit des aventures de cette élève particulièrement âgée pour passer son bac.
Il a relevé le gant et c'est comme cela que le récit que vous trouverez ci-dessous, a vu le jour.
Bienvenu à Jeancla, nouvel auteur invité sur le blog. N'oubliez pas de lui transmettre vos appréciations sur ses écrits.
La rumeur bruissait…
Depuis la
rentrée un jeune homme vaquait ici et là à Ste-Marie.
Mais nul ne
l’avait encore vu, personne ne savait encore quel était son rôle précis et
l’ignorance n’était pas la devise de Ste-Marie, même pour ses élèves.
Il se
disait que c’était une sorte d’inspecteur envoyé par le ministère de l’Éducation
Nationale pour espionner les méthodes efficaces de notre établissement
scolaire, tant en termes de rendement scolaire qu’en succès aux examens.
En fait,
et nous l’avons su très rapidement, ce jeune homme n’était ni plus ni moins
qu’un consultant venant réaliser un audit à Ste-Marie afin d’en rendre encore
meilleur l’enseignement dispensé.
Les
filles de ma classe étaient déjà toutes émoustillées à l’idée de le croiser et
ce sujet commençait à alimenter les conversations de nos récréations ;
faut dire que pour certaines, l’image d’un jeune homme était plus séduisante
que l’équipe austère des Sœurs, enseignantes ou encadrantes, de Ste-Marie.
Mais il
était utopique de croire rencontrer ce « prince charmant » tant
l’ambiance studieuse était stricte dans notre établissement, cela aurait relevé
du miracle.
Et puis,
un matin, le miracle se produisit.
Nous
étions en octobre, un bon mois après la rentrée. Nous nous préparions à entamer
deux heures de littérature avec Sœur Thérèse. Il était 8 heures et nous nous
préparions à former les rangs dans la cour à la sonnerie de la cloche lorsqu’un
nouveau se mit avec nous en dernière place.
Mais ce
nouveau n’avait pas la tenue règlementaire, il était en « civil ».
Déjà Sœur
Thérèse claquait des mains et toute notre attention devait se porter à notre
mise en rang, au silence de rigueur, au travail sui nous attendait en classe et
non aux suppositions stériles. Gamberger, supposer, imaginer était le meilleur
moyen de perdre son attention, d’oublier sa concentration et donc de ne plus à
même de bien suivre le cours.
Et Sœur
Thérèse, comme d’ailleurs toutes ses collègues de Ste-Marie, n’appréciait pas la
moindre écart de conduite de ce genre dans sa classe. Et la moindre
indiscipline était vitre réprimée, voire sanctionnée. Mieux valait donc ne pas
se faire remarquer sitôt l’entrée en cours de Sœur Thérèse en ce début de
semaine.
Ce serait
donc à la prochaine récréation que nous pourrions échanger nos points de vue
sur ce jeune homme dont la qualité ne faisait aucun doute, c’était le fameux
consultant et il était dans notre classe.
Après
tout, c’était quelque part un honneur que notre classe de terminale C ait été
choisie pour accueillir les travaux d’audit de ce jeune homme. À Ste-Marie il
n’y avait pas de classe élitiste par rapport aux autres, mais cela voulait
peut-être dire que la nôtre représentait un groupe exemplaire dans sa
globalité. Cela me faisait donc intérieurement plaisir d’en faire partie et d’y
apporter ma pierre, fût-elle maigre, à l’édifice.
Pour une
première matinée avec nous, il allait être servi dans ses travaux d’audit ce
jeune homme ! À peine Sœur Thérèse venait-elle de commencer son cours et
s’apprêtait-elle d’interroger l’un ou l’une d’entre nous qu’elle fut
interrompue par l’irruption de la Sœur portière. La cause en était le retard de
Magali, déjà le troisième depuis la rentrée.
Pour
seule excuse, Magali invoqua bien maladroitement avoir veillé jusqu’à pas d’heure
dans le seul but d’aller sur twitter pour y surfer avec ses amies.
Puis ce
fut au tour de Nathan de se distinguer.
La veille
il avait préféré aller à une séance de cinéma plutôt que d’apprendre ses
leçons. Il ne put répondre convenablement lorsqu’il fut interrogé.
Il va
sans dire que Magali et Nathan furent sanctionnés selon le mode de
fonctionnement règlementaire en usage dans ce genre de cas à Ste-Marie, la
fessée. Mais avant cela ils furent respectivement sermonnés par Sœur Thérèse.
Magali
tout d’abord, à qui la professeure promit d’écrire à ses parents afin de leur
recommander la confiscation de la télévision dans sa chambre, la privation du
téléphone portable ainsi que l’utilisation restreinte, aux seuls devoirs, des
ordinateurs.
Sœur Thérèse nota aussi dans son carnet de
correspondance des suggestions quant à l’heure de son coucher, conseillée à 21
heures.
Magali,
outre une fessée déculottée donnée à la règle, dut passer la première heure de
cours au coin avec sa jupe relevée. Cette jeune fille, dont la règle avait
meurtri les fesses, eut du mal à bien tenir sa position au coin au bout de
trois quarts d’heures si bien que Sœur Thérèse dut la fesser à nouveau mais à
la main cette fois.
Nathan
lui, dont la faute n’était pas commise en récidive, reçut une fessée à la main
et ne passa que quinze minutes au coin.
À
Ste-Marie, les sanctions étaient justes et justifiées. C’est pour cette raison
qu’elles étaient aussi facilement acceptées par toutes et tous. Il n’y avait
jamais de sentiment d’injustice à devoir passer entre les mains des Sœurs qui
distribuaient les punitions. Le degré de ces punitions était échelonné suivant
la gravité de la faute commise.
Ainsi de
jeunes adultes comme Magali ou Nathan se soumettaient sans rechigner au
règlement en vigueur à Ste-Marie. Ce règlement avait caractère d’universalité. Il
était exactement le même pour tous les élèves quel qu’en fût l’âge ou le sexe. Ainsi
les Sœur avaient instauré bien avant l’heure la parité.
Et pour
l’âge, cela démontrait que jeunes ou moins jeunes les élèves avaient le même
genre de défauts.
Seules
des statistiques précises auraient pu révéler si les fautes s’atténuaient chez
des élèves de plus en plus grands, mais c’est la une toute autre histoire… les
niveaux d’études et d’exigence augmentant et polluant les paramètres.
Personnellement
et en bonne élève studieuse, ce n’est pas que je voyais d’un mauvais œil la
présence de ce consultant parmi nous. Non, plutôt un élément qui pouvait à tout
moment distraire ma concentration et ruiner toute l’énergie que je souhaitais
mettre à la réussite de mes études.
Au fait,
je ne me suis pas présentée.
Je suis
Christine, 36 ans, élève en terminale C à Ste-Marie.
Pour suivre le fil de ce récit
La suite, c'est pour bientôt. Attendez le prochain épisode !
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Bonjour Jeancla
RépondreSupprimerExcellente introduction. On est tout de suite dans le vif du sujet. Le décor est planté.
L'héroïne nous sert de guide dans ce cadre austère. Alors suivons la. Et ne vous perdez pas. Ces grandes bâtisses réservent parfois des surprises...
Bonne journée.
Peter Pan.
Merci Peter Pan pour ces encouragements que je découvre bien tardivement.
SupprimerJeancla