Le lendemain, les fessées
administrées pendant les récréations aux douze punis continuèrent. Au moment de
retourner en cours, chaque professeur, avant de les autoriser à se reculotter,
leur passait une crème sur les fesses. Malgré cela, leur postérieur portait
maintenant des traces d’une récréation à l’autre.
Les cours se tenaient dans une
ambiance tendue. Les enseignantes avaient la main leste et le moindre écart
était un prétexte suffisant pour une punition. Pauline et Antony furent
épargnés mais leurs camarades furent fessés pour des motifs qui auraient pu ne
leur valoir qu’une sévère réprimande en d’autres circonstances. Pourtant, tous
les élèves faisaient profil bas, cherchant à se faire oublier.
Tout le monde me battait froid.
J’avais indisposé les professeurs avec mon attitude et ils ne me parlaient que
lorsque c’était absolument nécessaire. Les élèves faisaient maintenant la même
chose. Je me sentais un peu isolé et j’hésitais entre faire contre mauvaise
fortune bon cœur en finissant cette étude au plus vite et passer à autre chose,
ou regagner l’estime de tous. La deuxième solution avait ma préférence.
Je n’osais pas me l’avouer
ouvertement, mais je n’envisageais pas, sans un sentiment désagréable, de
tourner le dos à l’attention dont je bénéficiais de la part de Sœur Gabrielle.
La proximité de ma professeure d’éducation physique pouvait se révéler
douloureuse, mais elle m’obligeait à faire des efforts dont je me savais
incapable seul, sans une autorité ferme.
Je préférai donc rester à St
Marie, mais il me fallait retrouver l’estime d’au moins quelques personnes. Je
ne me voyais pas vivre deux mois encore dans une hostilité générale ou encore
pire dans de l’indifférence.
J’en étais là dans mon
introspection quand je regagnais ma chambre à St Marie, juste après le dîner
que j’avais passé, isolé en bout de la table des professeurs. Aucun d'entre eux ne m’avait
adressé la parole. Je me préparais à passer une soirée à m’apitoyer sur mon
sort. Je n’avais pas l’envie de travailler.
Soudain je sentis une présence
derrière moi. Allongé sur mon lit, sans même avoir ôté mes souliers, je
tournais le dos à la porte. Surpris par cette intrusion, je sursautais. C’était
Sœur Gabrielle qui était entrée dans ma chambre sans frapper. Je m’apprêtais à
protester mais je me rappelais à temps qui elle était.
« C’est pire que ce que l’on
m’avait dit ! »
Tout en m’ignorant, elle faisait
des yeux le tour de ma chambre. Elle se baissa et ramassa, entre deux doigts,
une culotte sale qui trainait par terre.
« Elégant !
fit-elle. »
Elle avança un peu plus dans ma
chambre et ouvrit l’armoire. Je n’avais pas vraiment pris le temps d’y ranger
mes vêtements. Ils y étaient entassés dans un désordre évident.
« Je vois !
rajouta-t-elle. »
Je ne savais pas quelle
contenance prendre. Seul dans ma chambre, ce capharnaüm ne me posait aucun
problème. Maintenant qu’une autre personne y était entré, il semblait déplacé,
tout à fait décalé avec ce qu’aurait dû être la chambre d’un adulte dans un
établissement aussi structuré que St Marie. Ma chambre devait être le seul
espace de désordre de toute l’école. J’avais bien songé à la ranger plus d’une
fois, mais je n’étais jamais passé à l’acte.
Face à Sœur Gabrielle et
conscient de l’autorité dont elle disposait à mon égard, je me sentis
immédiatement coupable de ce manquement. Son attitude m’y aidait. Elle se
livrait à un examen de tous les recoins de ma chambre, inspectant ce qui se
trouvait dans tous les tiroirs et dans chaque placard, sans me demander
l’autorisation de pénétrer ainsi dans dans mon espace intime.
Cela me ramenait vingt ans en
arrière quand ma mère se décidait à m’imposer un minimum d’ordre, ce qui
arrivait après une longue période de laisser-faire. Ma chambre d’alors
ressemblait à s’y méprendre à celle d’aujourd’hui. Ma mère s’immisçait alors
dans mon espace intime. C’était l’une de ses rares intrusions dans mon espace
privé. Je les subissais comme un mal nécessaire. Afin de faire taire ses
jérémiades, je remettais le minimum d’ordre nécessaire. Une semaine plus tard,
ma chambre était de nouveau dans son état habituel.
Sœur Gabrielle avait pris des
postures qui me rappelait ce temps de mon enfance, comme une sorte de figure
maternelle qui avait le droit et le devoir de contrôler ce que faisait son
petit garçon, y compris dans ses espaces les plus personnels. A la différence
de la mienne, Sœur Gabrielle savait sévir. Cela me rendait prudent quant à
l’attitude à adopter.
« Sœur Marie Madeleine est
venue vérifier comment vous entreteniez votre chambre. Vous vous y étiez engagé
auprès de Sœur Marie Joseph quand elle vous a permis d’occuper cette chambre.
En fait, plusieurs professeurs qui résident à côté de vous avaient émis des
doutes quant à votre assiduité aux tâches ménagères nécessaires pour que votre
chambre ressemble à un espace civilisé. »
Son ton ne laissait aucun doute.
Elle me grondait pour mon irresponsabilité et pour mon incapacité à tenir mes
engagements.
« Je ne vous laisserais pas
transformer cette chambre en porcherie ! »
Elle s’était approchée de moi et
j’étais tétanisé par les conséquences de mon insouciance. Sœur Gabrielle me
prit l’oreille dans un pinçon qui ne me laissa pas le choix. Je la suivis dans
la salle de bain attenante à ma chambre.
« Evidemment ici ce n’est
pas mieux ! »
Je devais reconnaitre qu’elle
avait raison.
« Depuis combien de temps
n’avez-vous pas fait le ménage dans cette salle de bain ?
– Aïe, je ne sais pas, je ne me
rappelle plus.
– Vous ne vous rappelez plus
alors que cela ne fait que trois semaines que vous occupez cette
chambre. »
Je n’y attendais, mais cela me
prit malgré tout par surprise. Sœur Gabrielle me donna une claque sur les
fesses. Mon pantalon protégeait mon postérieur, cela ne me fit pas grand mal.
Je sentis tout de même sa main à travers le tissu qui recouvrait mes fesses. Je
pris cela comme le prélude à quelque chose de plus sérieux.
« Ne serait-ce pas plutôt
que vous ne vous en êtes jamais occupé ? »
Toujours tenu par l’oreille, Sœur
Gabrielle me ramena dans ma chambre. Elle s’assit sur mon lit et me rapprocha
d’elle entre ses jambes. Elle déboucla ma ceinture.
« Non, non, pardon, je vais
ranger, je vais nettoyer.
– Je n’en doute pas. Après la
fessée que je vais vous donner, vous allez me remettre cette chambre en état,
mais d’abord vous avez mérité une bonne punition. »
Elle s’attaqua au bouton de mon
pantalon. Je mis mes mains pour l’en empêcher.
« Non, s’il vous
plait. »
Sœur Gabrielle tendit son doigt
vers moi en une menace qu’il ne fallait pas négliger.
« Vous me laissez vous
déculotter. Il est hors de question que vous vous y opposiez. Si je vous donne
la fessée, c’est pour votre bien, afin que vous compreniez que votre
comportement de petit garçon négligent n’est pas admissible. Regardez-moi l’état dans
lequel vous avez mis votre chambre en moins de trois semaines. C’est une honte.
Vous avez besoin de cette punition pour vous souvenir de garder votre chambre rangée
et propre. Si je vous baisse la culotte, c’est parce que vous vous êtes
comporté comme un petit garçon. Vous devez donc être puni comme le petit enfant
que vous êtes dans votre tête. »
Sœur Gabrielle parlait avec
fermeté plus qu’avec colère. Son ton devint subitement plus menaçant :
« A St Marie, empêcher un
professeur de vous déculotter, cela entraîne automatiquement une autre fessée.
Je ne le répéterai pas une autre fois : enlevez vos mains ! »
Je ne pus pas faire autrement.
J’écartais mes mains. Sœur Gabrielle déboutonna mon pantalon et le descendit
sur mes chevilles. Puis ma culotte prit le même chemin. Alors elle me courba
sur sa cuisse gauche et elle me plaqua conte sa hanche. Ses genoux se
refermèrent sur mes jambes. Je n’avais plus que le bras droit qui était encore
libre de ses mouvements.
« Je vais vous fesser très
sérieusement. A la fin, vous aurez les fesses toutes brûlantes. C’est normal,
c’est le but de toute fessée. Vous pouvez pleurer, supplier, crier, gigoter sur
mon genou tant que vous voudrez. N’essayez pas de rester stoïque, vous n’y
arriverez pas. Laissez-vous aller, profitez de la punition pour prendre
conscience que vous ne devez plus faire la bêtise qui l’a provoquée. »
Je gisais sans bouger, sans
chercher à me défaire de l’emprise de Sœur Gabrielle. J’avais déjà renoncé. Je
savais que quoi que je fasse, je recevrai cette fessée. Je l’attendais, la peur
au ventre, tout en sachant qu’elle était méritée et que Sœur Gabrielle me
punissait fort justement.
« Je ne veux pas vous voir
essayer de me gêner dans l’administration de votre correction. Je vais vous y
aider en vous maintenant en position. Vous avez cependant une main de libre,
elle ne doit pas venir protéger vos fesses ? Est-ce compris ?
– Oui, ma Sœur.
– Vous recevrez d’autres fessées.
Je ne crois pas qu’une seule suffira pour rectifier toutes vos mauvaises
habitudes. Dorénavant, je veux vous voir obéir durant ces corrections,
autrement, je sévirai de façon beaucoup plus sévère. Avez-vous entendu ?
– Oui, ma Sœur.
– Bon, alors
allons-y ! »
Le nez dans la couverture de mon
lit, je ne vis pas venir la première fessée. Je l’attendais, les fesses
crispées. La douleur explosa sur mon postérieur. Je lâchais un cri. Je n’eus
pas le temps de me rassembler ma volonté pour résister à la seconde, elle
arriva trop vite avec sa déflagration provoquant une brûlure sur mes fesses.
Mon cri finit en un premier sanglot. Après, je ne me souviens plus, ou plutôt
je ne me souviens que de la cuisson grandissante sur mes fesses. Je crois que
j’ai pleuré tout au long de la fessée. Je ne sais plus si j’ai supplié, si j’ai
battu l’air de mes pieds. Je sais que je n’ai même pas songé un seul instant à
couvrir mes fesses avec ma main libre.
Quand je repris le contrôle de ce
que je faisais, la fessée avait cessé. Sœur Gabrielle passait sa main doucement
sur mes fesses.
« Là, là, … c’est bien, tu
as pris ta fessée comme un grand garçon. Continue de pleurer, jusqu’au bout. Ça
fait du bien de pleurer après avoir reçu une bonne fessée. »
La main de Sœur Gabrielle, celle
qui m’avait si rudement châtié, se faisait maintenant toute douce pour caresser
mes fesses. Le contraste entre la cuisson vive de ma peau et la douceur de la
main me donnait des frissons. Je ne notais pas clairement qu’elle était passée
au tutoiement. Elle parlait maintenant au petit enfant qu’elle venait de punir.
Cela donnait un caractère familial à la correction que je venais de subir.
Sœur Gabrielle ne me maintenait
plus en place. Ses genoux avaient relâché leur pression sur mes jambes et son bras
était posé contre mon flanc, me serrant tranquillement contre elle. Elle me
laissa ainsi un petit moment, le temps que mes sanglots s’apaisent. Je ne
bougeais pas de la position dans laquelle elle m’avait mis, bien que mes fesses
nues soient sous son regard et mes fesses toujours à portée de sa main.
Plus de bouffées de pudeur comme
quand Sœur Gabrielle m’avait déculotté. En me fessant, elle s’était frayé un
chemin au cœur même de mon intimité. Je n’étais plus préoccupé par son regard
se posant sur les parties habituellement cachées de mon corps. Je concentrais
mon énergie à absorber la cuisson qui émanait de mes fesses et à obéir le plus
attentivement possible à ses ordres. Elle ne m’avait pas autorisé à me lever,
il était donc normal que je reste à plat ventre sur son genou aussi longtemps
qu’elle le déciderait.
« Voilà une bonne fessée qui
va te faire beaucoup de bien, n’est-ce pas ? »
Je ne savais pas quoi répondre.
Je ne voulais pas contrarier Sœur Gabrielle mais la fessée qu’elle m’avait
donnée n’avait pas fait de bien à mon postérieur.
« La fessée t’a-t-elle rendu
muet ? »
Elle tapota mes fesses un peu
plus sèchement. Sur la peau enflammée, cela se sentit aussitôt. Il était temps
de répondre avant d’avoir mérité une nouvelle correction.
« Non, ma Sœur. »
Se tapotements se transformèrent
en caresses.
« A St Marie, quand un
professeur pose une question à un élève, c’est qu’il attend une réponse. C’est
très impoli de faire comme si on n’avait pas entendu. Cela mérite une fessée.
Je ne te la donnerai pas cette fois-ci, mais tu as encore beaucoup de choses à
apprendre sur les règles à St Marie.
– Mais, je ne suis pas un
élève !
– Pas très loin. Ton comportement
se rapproche le plus souvent de celui de nos pensionnaires. Regarde comment je
suis obligé de vérifier que tu te laves ou que tu ranges ta chambre. Ce ne sont
pas des façons de faire d’adulte. »
Que pouvais-je répondre à
cela ? La position disciplinaire dans laquelle j’étais et la couleur de
mes fesses confirmaient les dires de la religieuse.
« Pour ma part, je te
considère comme un gamin insouciant des conséquences de ses actes et incapable
de se contraindre à respecter les règles élémentaires de la vie d’adulte. Je
pense que tu vas bénéficier grandement d’être traité comme un enfant. Je me demande même
s’il ne faudrait pas qu’officiellement ton statut change. Ce serait plus clair
pour tout le monde, y compris pour toi. »
Je frissonnais à cette
perspective, mais je reconnaissais la pertinence du raisonnement de Sœur
Gabrielle.
« Dorénavant, je vais te
surveiller. Je sévirai à chaque fois que ce sera nécessaire. Sache bien que si
cela s’impose, je n’hésiterai pas à te déculotter et à te fesser en public.
Est-ce bien compris ?
–Oui, ma Sœur. »
Je ne voulais pas être de nouveau
taxé d’impolitesse, ma réponse avait fusé. J’étais maintenant sous le contrôle
vigilant de Sœur Gabrielle et j’en connaissais les conséquences. Bien qu’elle
ne m’ait pas vraiment demandé mon accord, j’avais admis la pertinence de la
situation.
« Reprenons où nous en
étions ! Je te disais que cette fessée te fera beaucoup de bien, qu’en
penses-tu ?
– Je ne sais pas ma Sœur.
– Bien sûr, je serai surprise que
cela ait fait du bien à tes fesses. Par contre, dans ta tête, je pense que tu
as appris une chose importante. »
De son doigt, elle toquait sur l’arrière
de ma tête.
« Désormais, plutôt que de
laisser traîner une culotte sale ou de jeter un papier par terre, tu préféreras
faire l’effort de ranger tout cela plutôt que de risquer une fessée. D’autant
plus que si, une autre fois, je retrouve ta chambre dans le même état
qu’aujourd’hui, tu recevras une fessée, mais bien plus sévère que celle que je
viens de te donner. »
La menace de Sœur Gabrielle
donnait à réfléchir.
« En parlant de l’état de ta
chambre, il est temps que tu t’y mettes ! Ce soir tu vas la ranger
correctement. Comme je ne veux pas que tu te couches trop tard, nous en
resterons là pour ce soir. Demain, tu t’occuperas de faire le ménage. »
Elle me fit glisser de sur sa
cuisse et je tombais à genoux entre ses pieds. Elle prit mon menton dans sa
main et le releva jusqu’à ce que je la regarde droit dans les yeux.
Sœur Gabrielle passa en revue ce
qu’elle attendait de moi pour ce soir : où mettre mes vêtements sales,
l’ordre à remettre dans mon armoire, ce qu’il fallait suspendre sur des
cintres, l’attention à porter à mon bureau, aux livres qui s’y trouvaient, mes
affaires de toilette à réorganiser, … tout y passa.
« Jusqu’à ce que le
rangement soit parfait, ta punition n’est pas terminée. Je veux que tu le
gardes en mémoire. »
« Quand tu auras fini le rangement tu
iras de mettre au coin. Je veux t’y trouver, immobile, bien sage, quand je
reviendrai. »
Elle désigna du doigt un angle
vide de la pièce.
« Je te donne une heure. Si
à ce moment-là, le travail n’est pas parfaitement effectué, tu auras une autre
fessée avant que je ne te mette au lit. »
Elle me donna une dernière claque
appuyée sur les fesses.
« Reculotte-toi et au
travail ! »
Je me retrouvais seul dans ma
chambre un peu hébété. Tout d’abord, j’allais fermer la porte que Sœur
Gabrielle avait laissée ouverte. Il valait mieux garder un peu de privauté. Je
me rhabillais.
Je commençais par trouver un sac
qui pouvait servir pour y stocker le linge sale. Je le remplis avec tous les
vêtements que j’avais laissés un peu partout. Je fis le tour de ma chambre et
de ma salle de bain pour ramasser tous les papiers. Ensuite mon armoire :
trier, plier, ranger, suspendre. Mon bureau suivi : jeter ce qui devait
l’être, aligner les livres sur l’étagère, classer par dossiers, ranger les
tiroirs. J’y étais presque. L’armoire de toilette, suspendre le pyjama, étendre
les serviettes …
Je fis une nouvelle fois le tour
du petit espace qui m’était alloué, tout semblait en ordre. Je jetais un œil
sous mon lit : plus rien ne trainait. Pris d’un doute, je vérifiais de
nouveau mon armoire : tout était bien aligné.
« Bon, je ne vois plus quoi
faire de plus. »
Il me restait vingt minutes. Les
consignes de Sœur Gabrielle étaient claires : le coin. J’hésitais un
instant à m’y mettre tout de suite : j’avais le temps.
J’entendis alors la voix de Sœur
Gabrielle qui grondait dans la chambre d’à côté. Le son était étouffé par la
cloison, mais il n’y avait pas de doute. C’est Mathilde qui l’occupait. Elle
était professeure de mathématique pour les quatrièmes et les troisièmes. Elle
faisait partie de la poignée de professeurs qui n’était pas des religieuses.
Nous avions échangé rapidement les premiers jours de mon arrivée et elle
m’avait expliqué qu’elle avait fait toute sa scolarité à St Marie. C’était donc
tout naturellement qu’elle y avait postulé comme enseignante, cela faisait
trois ans. Elle n’avait pas encore trente ans et elle m’expliqua qu’elle avait
une grande autorité sur ses élèves qui l’adoraient. Nous n’avions pas abordé la
question de la fessée, mais je ne voyais pas comment elle aurait pu se
dispenser de l’administrer à ses élèves. Sœur Marie Joseph ne l’aurait
certainement pas admis.
Bientôt, la voix de Sœur
Gabrielle fut accompagnée par un bruit cadencé. Je reconnus le bruit que
faisait une main nue sur des fesses nues. Cela me fut confirmé par des cris et
des pleurs qui provenaient du même endroit. Ils étaient atténués, mais il n’y
avait pas à se tromper. Mathilde recevait une fessée déculottée.
Je réalisais alors que si je
pouvais entendre la fessée de Mathilde, elle avait forcément entendu la mienne,
d’autant plus que je ne m’étais pas privé d’extérioriser ma douleur. Qui
d’autre était maintenant au courant du traitement que me réservait Sœur
Gabrielle ? Les autres professeurs ? Nous partagions l’étage avec
cinq autres enseignants. Certes, seule la chambre Mathilde avait une cloison
contigüe à la mienne, mais je ne mesurais pas jusqu’où le bruit d’une fessée
pouvait être entendu. De plus, s’il était habituel que Sœur Gabrielle fesse
certains professeurs comme elle le faisait pour Mathilde ou moi, chacun devait
savoir ce qui se passait quand elle entrait dans la chambre de l’un d’eux. Le
son de la fessée à travers les cloisons ne servait qu’à le confirmer.
Qui d’autre était soumis à cette
discipline ? Certainement pas Madame Renard, le professeur de musique de
toutes les classes du collège. Son âge et son rigorisme la mettaient
certainement à l’abri des punitions de Sœur Gabrielle. Son double, Madame
Leroy, professeure d’éducation physique des filles du lycée, bien qu’un peu
plus jeune, ne devait pas non plus être soumise à un tel traitement. J’avais
des doutes concernant deux professeures qui avaient environ quarante ans.
Etaient-elles trop âgées pour recevoir la fessée ? Ici, à St Marie, tout
était possible. Mathieu, le jeune professeur de français des petites classes
qui était arrivé à la dernière rentrée et qui occupait la chambre en face de la
mienne faisait un candidat potentiel à la fessée. Il semblait sérieux, ordonné,
mais cela suffisait-il à lui épargner la fessée ? En tant que membre du
groupe peu nombreux des professeurs masculin, il devait être surveillé par
toutes ces religieuses.
La proximité de Sœur Gabrielle me
décida. Elle pouvait surgir à tout moment et je devais alors être au coin. Je
me dirigeais vers l’angle de la pièce tout en essayant de m’imaginer comment il
fallait que je m’y prenne.
Devais-je baisser mon pantalon et
ma culotte ? Tous les élèves de St Marie que j’avais vus au coin, y
montraient leurs fesses nues. Devais-je faire pareil ? Je tergiversais,
mais je n’arrivais pas à m’imaginer me déculotter moi-même pour me mettre au
coin. Sœur Gabrielle ne l’avait pas demandé. En gardant mon pantalon et ma
culotte à leur place, je ne désobéissais pas. Je résolus d’en prendre le
risque, confiant dans le sens de la justice de Sœur Gabrielle.
Je plaçais donc mon nez dans le
coin comme j’avais vu tant d’autres élèves le faire. Je n’avais plus aucune
idée de ce qui se passait derrière moi. Je ne pouvais plus le deviner qu’en
interprétant les bruits que je pouvais entendre. Le silence était presque
complet. J’eus immédiatement un sentiment de solitude qui ne me quitta pas
jusqu’à ce que je puisse quitter le lieu de ma pénitence.
Mes mains ne trouvaient pas non
plus leur place. Devant moi ? Pas assez d’espace. Plaquées contre mes
flancs de chaque côté de mon corps ? Je fis un effort de remémoration de
ce que faisaient les élèves quand ils étaient au coin. Leurs bras étaient
croisés dans leur dos. J’essayais cette position et elle me sembla la plus naturelle.
Je l’adoptais.
Au début, rester immobile, me
sembla facile. Je perdis rapidement la notion du temps. Depuis combien de temps
étais-je là ? Combien de temps devais-je encore y rester. J’aurais pu
regarder ma montre, mais cela voulait dire abandonner l’immobilité sans savoir
si Sœur Gabrielle risquait de surgir dans l’instant. Je ne pouvais prendre ce
risque. Bientôt, mes bras s’engourdirent. J’avais du mal à les garder dans mon
dos.
« Encore combien de
temps ? »
Je me mis à compter les secondes.
« Soixante, à peu près une
minute. Cent-vingt. Deux minutes. Ne comptais-je pas trop vite ? Cela
devait faire moins de temps. Je dois compter plus lentement.
Cent-quatre-vingts, trois-cents. Cinq minutes de passées, on devait maintenant
être près de la fin. Sœur Gabrielle devrait faire son apparition sous peu.
Cinq-cents, plus de huit minutes. Ce n’est pas possible que cela dure autant de
temps. Sœur Gabrielle m’a-t-elle oublié ? Six-cents. Dix minutes. Plus ce
que je n’avais pas compté au début, ce n’était pas possible qu’il y faille
encore attendre. »
Je commençais à avoir des crampes
dans les cuisses. J’avais trop serré mes jambes. Doucement, discrètement, je
les écartais en faisant glisser mes pieds sur le sol. Cela allait mieux.
« Zut ! J’avais perdu
le compte. Combien de temps depuis six-cents ? Trente secondes ? Une
minute ? Mettons trente secondes. Je recommence à compter. Cela fait
six-cents-trente-et-un. »
Les crampes reprenaient. J’agrippais mes mains à ma chemise pour qu’elles ne tombassent pas.
« Neuf-cents ! Cela ne
peut plus durer encore longtemps. »
Je devais contracter tous mes
muscles pour rester en place. Au bout d’une minute, c’est pire. Je tentais alors
de me détendre. C’était difficile, peu efficace.
« Il faut que je bouge, je
ne peux plus tenir Non, je vais encore tenir une minute ! Vingt,
vingt-et-un, … quarante-deux, quarante-trois, … cinquante-cinq, cinquante-six,
cinquante-sept, cinquante-huit, cinquante-neuf, soixante ! »
Je m’apprêtais à renoncer quand
j’entendis la porte s’ouvrir. Une personne que je ne voyais pas pénétra dans la
pièce. Elle se déplaçait silencieusement mais j’entendais un glissement furtif
de temps en temps. Puis le silence se fit. Un nouveau frôlement. J’entendis
alors des pas se diriger vers moi.
Je fus saisi par l’oreille.
« Viens avec
moi ! »
C’était bien Sœur Gabrielle, mais
la façon dont elle m’entrainait avec elle n’était pas un bon signe. En quelques
pas, nous fûmes dans la salle de bain.
« Qu’est-ce que c’est que
ça ? »
Sœur Gabrielle me montrait le
placard en dessous du lavabo. Elle l’avait ouvert, moi pas. Là j’avais mis ma
poubelle de salle de bain. J’y jetais des papiers sales, des cotons usagés et
différents emballages. En fait, ils atterrissaient bien souvent à côté de la
poubelle, celle-ci n’ayant pas été vidée depuis que j’occupais la chambre. Il y
avait donc sur le sol un entassement de déchets divers, à côté d’une poubelle
pleine.
« Alors,
répéta-t-elle ?
– Je … je … je …, pardon, ma
Sœur, je n’ai pas vu, j’ai oublié. »
Sœur Gabrielle déboucla ma
ceinture, puis déboutonna mon pantalon. Elle me courba sous son bras qui
entourait ma taille. Elle fit descendre mon pantalon, puis ma culotte. Je la
laissais faire, consterné d’avoir oublié de ranger un endroit aussi évident.
J’avais bien mérité cette punition.
« Je n’accepterai jamais que
tu fasses un travail à peu près. J’exige de toi un travail impeccable dans tous
les domaines, y compris pour le rangement de ta chambre. Toute approximation se
traduira par une fessée. »
Elle administra une grêle de
claque sur mes fesses. Mon postérieur n’avait pas encore récupéré de la
précédente punition. Si les rougeurs avaient disparues, il était encore
sensible. La fessée se prolongea. J’avais renoncé depuis son début à rester
stoïque. Les punitions de Sœur Gabrielle m’affectaient autant psychologiquement
que physiquement. Il était plus simple de se rendre à l’évidence. La honte et
la douleur combinées ne pouvaient que me conduire aux sanglots. Je ne sais pas
si la fessée fut longue. Je ne sais pas si elle fut sévère. Mais elle raviva la
cuisson qui avait embrasé mais fesses il y a une heure. Sœur Gabrielle eut
rapidement un petit garçon sous son bras qui se soumettait à la fessée d’une
grande personne et qui exprimait bruyamment l’efficacité de la punition.
Quand elle me relâcha, elle
m’ordonna de remplir la poubelle avec tout ce que j’avais mis à côté, puis
d’aller vider la poubelle dans le grand sac poubelle situé dans le placard à
poubelles. Ce placard était au bout du couloir. Je devais donc passer devant
toutes les chambres des professeurs pour y aller.
Je pris la poubelle et je
commençais à remonter ma culotte.
« Je ne crois pas t’avoir
autorisé à te reculotter.
– Mais, Sœur Gabrielle, le
placard est dehors. Ma culotte est baissée, je ne peux pas y aller. On pourrait
me voir.
– C’est exact. Je n’ai pas
l’intention de garder secrètes les fessées que tu reçois. Tu es encore puni. Ce
sera donc la culotte baissée. »
J’avançais jusqu’à la porte de ma
chambre. J’hésitais à l’ouvrir sans savoir s’il y avait quelqu’un dans le
couloir.
« Ça suffit toutes ces
grimaces, gronda Sœur Gabrielle. »
Elle ouvrit la porte et je fus
propulsé dans le couloir à l’aide d’une claque sur les fesses.
« Tu as besoin d’apprendre à
obéir ! »
Je marchais le plus vite
possible, ce qui n’est pas simple avec un pantalon et une culotte qui entoure
vos chevilles. Je revenais aussi vite quand Sœur Gabrielle m’arrêta devant un
placard.
« C’est là que se trouve
tous les produits d’entretien dont tu auras besoin demain.
Ouvre-le ! »
J’obéis, et je jetais un œil
par-dessus mon épaule pour vérifier que personne n’empruntait le couloir. Cela
me valut une autre série de claques sur les fesses.
« Pour l’instant, c’est le
placard que tu regardes ! »
Nous passâmes là une bonne minute
pendant que Sœur Gabrielle me montrait quels étaient les produits dont j’aurai
à me servir.
« Rentre dans ta
chambre ! »
Je retrouvais la relative
sécurité de ma chambre. Je soufflais de soulagement. Nul ne m’avait vu dans une
aussi indécente tenue. Sœur Gabrielle s’était assise sur mon lit et elle
m’avait placé debout devant elle.
« Demain soir,
expliqua-t-elle, dès que tu auras dîné, tu monteras dans ta chambre. Tu y feras
le ménage à fond. Je ne veux plus y voir une seule poussière. Dès que tu auras
fini, tu te mettras au coin comme ce soir et tu attendras que je vienne
vérifier si le travail a été bien fait. Tu sais ce que tu risques si ce n’est
pas le cas.
– Oui, ma Sœur.
– Bien, il est l’heure d’aller au
lit ! »
Sœur Gabrielle se pencha et
délaça mes chaussures, puis d’une petite claque sur la cuisse elle m’ordonna de
lever le pied pour pouvoir me déchausser. Elle en profita pour ôter ma
chaussette. Elle recommença alors avec l’autre pied. Elle s’accroupit alors
devant moi.
« Lève le pied !
m’ordonna-t-elle en me donnant une petite tape sur la cuisse nue. »
J’obéis, mais je dus prendre
appui sur son épaule pour maintenir mon équilibre. Elle m’ôta alors le pantalon
et la culotte.
« L’autre ! »
Une petite tape sur l’autre
cuisse et je fus débarrassé du pantalon et de la culotte. Elle déboutonna ma
chemise et me l’enleva. Une petite claque sur les fesses et
« Va faire ta
toilette : les dents, le visage et les mains. »
J’étais dans la salle de nains
quand elle ajouta :
« N’oublie pas les
oreilles ! »
Toujours nu comme un ver, je
revins vers elle incertain de ce que je devais faire.
« Montre-moi ! »
Je me penchais pour qu’elle
puisse examiner la propreté de mes oreilles.
« Ouvre la
bouche ! »
Sœur Gabrielle fut satisfaite de
mon brossage de dents.
« Tes mains ! »
Je les lui tendis.
« Il y a encore une trace de
stylo-bille. Retourne les laver ! »
Je m’attendais à quelques claques
sur les fesses, je ne fus pas déçu. Mes mains passèrent la deuxième inspection
avec satisfecit. Sœur Gabrielle m’enfila mon pyjama, le haut en premier, puis
le bas.
« Au lit ! ordonna-t-elle
en ouvrant mes draps. »
J’eus une petite grimace en
m’asseyant sur mon lit. Mes fesses étaient encore très sensibles.
« Tu peux dormir sur le
ventre. C’est sans doute mieux pour ce soir »
J’obéis à Sœur Gabrielle qui me
borda. Elle se pencha et déposa un bisou sur mon front.
« Dors bien, mon grand
garçon ! Oh, ce soir pas de lecture ou d’autres activités au lit ! Je
viendrai vérifier. »
Elle me fit une caresse sur la
joue, essuya une larme sur ma joue, éteignit la lumière et me laissa dans la
sécurité de mon lit. Etonnamment, j’étais détendu. Je m’endormis presque tout
de suite.
Je ne sais pas si Sœur Gabrielle
est revenue vérifier que je lui avais bien obéi. J’eus cependant la sensation
d’un bisou et d’une caresse dans mon demi-sommeil.
Pour suivre le fil de cette histoire :
Pour comprendre le contexte : introduction
Le premier épisode : chapitre 1
L'épisode précédent : chapitre 10
Le prochain épisode, c'est ici chapitre 12.
L'épisode précédent : chapitre 10
Le prochain épisode, c'est ici chapitre 12.
Si Axel pensait que sa chambre était un sanctuaire inviolable, c'est raté.
RépondreSupprimerSœur Gabrielle lui a prouvé le contraire et démontré que nul laïc à Ste-Marie n'était à l'abri d'un contrôle ni d'une fessée déculotté.
Jeancla,
SupprimerDans une situation où le contrôle social est aussi fort qu'il l'est à St Marie, il est illusoire de penser qu'il puisse exister des espaces privés. Tout est soumis à l'examen des religieuses.
Il faut être d'une rigueur extrême pour que tout soit dans la norme imposée par les Sœurs. Axel est très loin de pouvoir répondre à cette exigence.
Cela a un prix que ses fesses doivent payer.
Au plaisir de vous lire,
JLG.