samedi 14 octobre 2017

Axel, consultant à St Marie - chapitre 10

Mon étude avançait comme prévu. Le professeur Girard, la directrice de mon laboratoire, me félicitait de la matière recueillie et nous commencions à envisager le plan du rapport. La routine avait repris à St Marie. Je suivais tous les cours de la classe de terminale et j’avais mes habitudes vaquant à mes occupations propres dans le fond de la classe.
Je sentais bien que plus j’étais indifférent à ce qui se passait dans la classe, plus les enseignantes étaient agacées d’avoir un parasite dans leur pré carré. Cependant, elles faisaient avec. Nous étions arrivés à un équilibre, certes pas forcément immuable car je sentais bien qu’il faudrait peu de chose pour le déstabiliser. Ces petites choses s’accumulèrent peu à peu.


Dès le lundi, un incident aurait dû attirer mon attention. Nous étions en cours de physique avec Sœur Marie Véronique. Je suivais peu le contenu de ce qui était abordé, c’est dans cette matière que j’avais été le plus réfractaire durant mes études. C’est pourquoi je m’étais plutôt orienté vers des matières littéraires. Je fus tiré du magazine que je lisais par un changement de ton dans la voix de la professeure. La tension monta dans la classe jusqu’à devenir palpable. C’était le signe d’une fessée proche et tous le ressentaient. Fabrice, l’un des plus jeunes de la classe, le perçut bien plus fortement que les autres quand il fut interpellé directement par Sœur Marie Véronique.
« Pouvez-vous m’apporter, Fabrice, ce que vous lisez actuellement ? »
Fabrice rougit, il ouvrit la bouche pour parler, hésita une petite seconde et se leva. Il se dirigea vers l’estrade et remit un document constitué de quelques feuillets à Sœur Marie Véronique. Celle-ci prit le temps d’en prendre connaissance.
« Expliquez-moi, s’il vous plait, le rapport entre ce que vous lisiez et notre cours sur les ondes et la matière ?
– Non, ma Sœur.
– Non, … c'est-à-dire que vous ne savez pas, que vous ne pouvez pas, que vous ne voulez pas ?
– Oui, … enfin, non … euh, je veux dire …
– Votre propos n’est pas des plus limpides. Y a-t-il un rapport entre ce que vous lisiez et le cours d’aujourd’hui ? »
Fabrice laissa passer un petit moment, puis il baissa la tête et finit par dire d’une petite voix :
« Non, ma Sœur. »
Son sort était scellé. C’était une fessée assurée. Sœur Marie Véronique continua son interrogatoire afin de bien mettre en évidence la culpabilité de l’élève déjà accablé qu’elle avait devant elle.
« Vous vous permettez, Fabrice, de faire autre chose que de suivre le cours ! Depuis quand cela fait-il partie des habitudes dans cet établissement ? Je vais vous faire passer cette envie. »
Moins d’une minute plus tard, Fabrice était allongé sur les genoux de Sœur Marie Véronique, le pantalon et la culotte à hauteur des mollets. La main nue de la religieuse suffit à rougir rapidement ses fesses et à le transformer en un petit garçon sanglotant. Sœur Marie Véronique utilisa la règle pour parfaire la correction qu’elle lui administrait.
« Puisque le cours ne vous intéresse pas, mon garçon, vous allez passer le reste de l’heure, au coin, à nous montrer combien de temps vos fesses vont rester colorées. Je suis certaine qu’au prochain cours vous trouverez plus d’intérêt à son contenu. »
Quand, au début du cours qui suivait, Fabrice rejoignit la classe, il me jetait des regards de travers. Certains de ses camarades ne se gênèrent pas pour dire assez fort pour que je l’entende, ce que tous ou presque pensaient tout bas : Fabrice avait reçu une fessée pour avoir fait la même chose que moi. Lui en avait été sanctionné, pas moi. Où était l’équité légendaire de St Marie ? Mon impunité était sérieusement remise en cause par les élèves qui maintenant faisaient bloc.

En fin d’après-midi, nous fûmes informés par Sœur Thérèse qui nous faisait cours à ce moment-là, que nous étions attendus dans l’auditorium. Sœur Thérèse nous fit mettre en rang à la sortie de la classe et comme j’hésitais à suivre elle m’apostropha :
« Vous également Axel, vous êtes attendu comme tous les élèves. »
Je n’osais pas argumenter de mon statut différent, d’autant plus que j’étais curieux de savoir ce qui pouvait y être annoncé avec un aussi grand mystère. En rang bien aligné, nous suivîmes Sœur Thérèse. Nous fûmes vite rejoins par les autres classes qui prenaient le même chemin que nous. Les professeurs nous firent asseoir par classe sur les rangs de l’auditorium.
Chaque professeur s’installa en bout de rang. Sœur Thérèse nous prévint qu’elle ne tolèrerait pas le plus petit bavardage ni le moindre murmure. Apparemment, les autres professeurs avaient fait la même chose, car c’était un auditorium parfaitement silencieux qui attendait la suite des événements. La dernière classe entrée et installé, les portes furent fermées.
Sœur Marie Joseph monta sur la scène de cette salle qui était agencée en salle de conférence. Il y avait une tribune et des gradins en demi-cercle et en espalier. Nous avions tous une bonne vue sur la scène sur laquelle se tenait maintenant la directrice. Celle-ci fit lentement du regard le tour de l’assemblée. Lorsque son regard passa sur moi, ou que je crus que son regard passait sur moi, j’eus un frisson dans le dos. Son regard était glacial.
« Cette semaine, il s’est passé un événement unique dans l’histoire de notre grande maison. Avec le Conseil des Professeurs, nous nous sommes dit que nous ne pouvions traiter la question que cela pose sans une certaine solennité. C’est pourquoi nous avons décidé de réunir l’ensemble des élèves et des professeurs ce soir. »
Sœur Marie Joseph avait capté l’attention de chacune des personnes présentes dans la salle. De quel événement pouvait-il s’agir ? Je vis quelques élèves des classes de terminales jeter quelques regards inquiets à certains de leurs camarades.
« Ce matin, en entrant dans mon bureau, j’ai trouvé une enveloppe glissée sous la porte. Cette enveloppe. »
Sœur Marie Joseph brandissait une enveloppe banale qui, visiblement, contenait des feuillets. Je vis pâlir Sylvie qui était à côté de moi.
« Je l’ai donc ouverte, curieuse de connaitre la contenu d’une enveloppe qui m’avait été remise d’une si singulière façon. J’y ai trouvé les feuilles que voici. »
Sœur Marie Joseph, théâtralement, sortit le contenu de l’enveloppe.
« Je vous en lit le contenu : »
Nous, élèves des terminales de St Marie, revendiquons que dorénavant, qu’il soit interdit de donner la fessée aux élèves de terminale. Dans le cas où une punition s’impose, qu’elle ne soit pas donnée la culotte baissée, mais seulement la jupe relevée ou le pantalon baissé. Mais s’il est estimé, qu’il faut baisser la culotte, que cela se fasse en privé.
« S’en suit, continua Sœur Marie Joseph, une liste de noms et de signatures. »
Elle ménageait ses effets, laissant bien pénétrer toutes ces paroles dans les cerveaux qu’elle avait en face d’elle.
« Ce sont les élèves de terminale, des six terminales de St Marie, qui ont porté leur signature sur cette … pétition, puisqu’il s’agit bien d’une pétition. Dans certaines classes, tous les élèves ont signé, il n’en manque pas un. Dans d’autres il en manque quelques-uns. Certains étaient sans doute absents au moment où il s’est agi de porter son paraphe sur la pétition. Ceux-là ont eu de la chance. D’autres n’ont pas voulu signer, ceux-là ont eu du flair. »
Sœur Marie Joseph regardait vers nos rangs et la plupart de mes voisins n’en menait pas large.
« Vous noterez, jeunes gens des autres classes, que la suppression de la fessée ne vous concernait pas. C’est, en quelque sorte, une revendication corporatiste. »
Il y eut quelques murmures dans la salle que les professeurs réprimèrent d’un simple claquement des mains.
« Nous avons donc là un groupe d’élèves qui considère qu’il peut exiger des choses de la part des adultes encadrant notre établissement. C’est inadmissible ! »
Sœur Marie Joseph avait fait monter le ton de sa voix, faisant sursauter un grand nombre d’entre nous.
« Nous n’accepterons jamais, à St Marie, que des élèves s’occupent de ce qui ne les regarde pas et qu’ils veuillent donner des leçons à leurs aînés. C’est une insolence que nous ne laisserons pas impunie. »
Il commençait à être question de punition. Les élèves qui avaient commis cette imprudence voyaient de plus en plus nettement là où elle les conduisait.
« Demain, chaque signataire de la pétition sera donc fessé. Par groupe de trois ou quatre, à chaque début de cours, il leur sera administré une magistrale correction. Nous irons ainsi jusqu’à ce tous y soient passés. Cela devrait être fait dans la journée. »
Des grimaces accompagnèrent cette déclaration. Chacun sentait déjà sur ses fesses, la morsure de la règle.
« Toutefois, nous avons décidé de donner un caractère solennel pour clore cet événement, afin que dans la mémoire de St Marie, il soit clair que ce genre de chose ne puisse plus se produire. »
Accoler les notions de punition et de solennel faisait craindre le pire.
« Deux élèves de chaque classe concernée vont être fessés dès ce soir. Ils recevront ensuite une fessée pendant chaque récréation pendant une semaine. Vous savez que dans ces cas-là, c’est Sœur Marie Hortense qui s’en charge munie de sa lanière de cuir. Vous avez tous pu en voir les effets. »
Autour de moi, chaque pétitionnaire priait pour qu’il ne soit pas de ceux-là.
« Reste à déterminer qui va faire partie des heureux élus. Nous avons deux façons de la faire. Soit deux des meneurs de chaque classe se dénoncent. C’est alors eux qui recevront la punition, soit nous tirons au sort. Je vais laisser trente secondes aux meneurs pour ce dénoncer, après nous laisserons le hasard décider. »
Sœur Marie Joseph prit une montre sur une petite table et la regarda fixement. Ces trente secondes à attendre dans le silence de l’auditorium parurent une heure. Tous les élèves pétitionnaires baissaient la tête pour éviter de croise le regard de leur voisin.
« Trente secondes, annonça la directrice. Nous sommes au bout. Alors ? Pas de responsable qui se dénonce ? »
Elle laissa un court moment de réflexion.
« Nous procéderons donc à un tirage au sort. Sœur Marie Madeleine, s’il vous plait, pouvez-vous installer ce dont nous avons besoin ? »
Aidée de quelques professeurs, Sœur Marie Madeleine plaça douze chaises alignées sur l’estrade. Elle y posa douze règles plates en bois.
« Chaque professeur principal de chaque terminale dispose d’une boite dans laquelle il y a les noms de tous les pétitionnaires. Il va tirer deux noms au hasard. Mes Sœurs, si vous voulez bien procéder. »
Sœur Thérèse et cinq autres professeurs montèrent sur l’estrade. Ils y récupérèrent une boite au nom de leur classe. Sœur Thérèse fut la première à tirer deux papiers. Elle les déplia et annonça :
« Pauline et Antony !
– Pauline et Antony, veuillez rejoindre l’estrade, s’il vous plait, ordonna Sœur Marie Joseph. »
Les deux élèves désignés se levèrent, blancs comme un linge, et se dirigèrent lentement vers le devant de la salle.
« Venez ici, Pauline, commanda Sœur Thérèse.
– Et vous ici, Antony, poursuivit Sœur Marie Véronique qui s’était assise sur la chaise qui jouxtait celle de Sœur Thérèse. »
Les deux élèves se placèrent debout devant leur futures correctrices. Il fut procédé ainsi pour chacune des six classes. Il fallut quelques minutes pour que soient alignées douze professeures assises sur leur chaise et tenant en main chacun une règle. Devant elles se tenaient douze élèves dont certains pleuraient déjà.
« Jeunes gens, préparez-vous ! »
Les garçons baissèrent leur pantalon, les filles soulevèrent leur jupe. Les culottes de coton blanc des uniformes de St Marie apparurent presque toutes en même temps.
« Approchez-vous de vos professeures ! »
Chacun fit le pas qui le séparait encore du lieu de sa fessée.
« Je crois qu’il est temps, mes Sœurs, de déculotter ces vauriens ! »
Dans un bel ensemble, les douze culottes furent abaissées en même temps.
« En position ! »
Chaque enseignante coucha sur ses genoux l’élève dont elle devait s’occuper. Elles ajustèrent leur positon.
« Mes Sœurs, il est temps de corriger ces jeunes gens ! Faites en sorte que ce soit la plus belle fessée de leur vie ! »
Les douze règles se levèrent en même temps et retombèrent sur les fesses nues en un bel ensemble. Il y eut douze cris presque simultanés. Là s’arrêta la synchronisation. Les enseignantes s’étaient probablement concertées pour faire pleuvoir une grêle de coups très rapides sur les postérieurs des punis. Cette avalanche dura un bon moment. C’était à qui appliquerait le plus rapidement possible la règle sur les fesses offertes à la punition. Chacune des religieuse prit son rythme propre et bientôt les bruits que faisaient chaque règle sur les fesses des punis su chevauchèrent, se répondirent, se décalèrent. C’était un véritable orage de coups de règle sur les fesses qui tombait à St Marie.
Je n’avais jamais vu de fesses rougir aussi vite. Quelques instants suffirent pour que les douze postérieurs soient écarlates. De là où j’étais, j’avais l’impression de sentir la chaleur qui en émanait. En tout premier, ce fut le sommet des fesses de chaque élève qui fut la cible de son professeur. Puis, les enseignantes descendirent méthodiquement pour finir sur le haut des cuisses.
Chaque élève réagit avec son tempérament, indépendamment d’être une fille ou un garçon. Certains se mirent à pleurer tout de suite, d’autres supplièrent et crièrent longtemps avec de rejoindre les premiers. Tous tressaillaient quand la règle frappait leurs fesses, mais certains restaient plutôt passifs, tandis que d’autres remuaient dans tous les sens sur les genoux de leur fesseuse. Pas un d’entre eux ne chercha à interposer sa main, pas un d’entre eux ne tenta de quitter la position allongée dans laquelle on l’avait placé.
Enfin, Sœur Marie Joseph donna le signal de fin de la fessée.
Pas un des élèves n’essaya de se lever. Les religieuses les laissèrent sur leurs genoux en attendant que les flots de larmes se tarissent un peu. Puis, un par un, ils se levèrent. Chaque enseignante accompagna jusqu’au mur où chacun dut y placer son nez et mettre ses mains sur la tête. Le contraste entre la couleur du bas de leurs cuisses qui n’avait pas été fessé, et le haut des cuisses ainsi que des fesses, était saisissant. L’alignement des douze derrières nus en renforçait encore l’impression.
« J’espère, reprit Sœur Marie Joseph, que cette leçon sera profitable pour tout le monde. »
Elle fit encore une fois, de son regard, le tour de la salle. Elle ne lut aucune volonté de rébellion dans les yeux des enfants qui lui faisaient face, particulièrement dans les rangs des terminales.
« Je crois que le message que nous voulions faire passer a été compris. Mes Sœurs, pouvez-vous faire sortir chaque classe, sauf les terminales ! »
Aucun élève, quel que soit son âge, n’avait envie de se faire remarquer après une telle séance de fessée. La sortie de fit dans un silence total. Nous restâmes, nous les terminales, seuls face à Sœur Marie Joseph et nos deux professeures. Pas un d’entre nous ne bougeait, pas un d’entre nous de faisait le moindre bruit. Chacun retenait sa respiration au maximum.
« Ce genre de plaisanteries, dit Sœur Marie Joseph en brandissant la pétition, c’est terminé. Par contre, votre punition ne l’est pas. Demain, vous recevrez chacun une correction équivalente à celles que viennent de recevoir vos camarades. Rappelez-vous que la semaine de fessée pendant la récréation qu’ils vont endurer, ils la recevront par procuration. Ces fessées vous sont également destinées. Je veux tous vous voir, à chaque récréation, assister à la fessée de vos condisciples. Et je tiens à ce que vous n’en perdiez pas une miette, vos professeures et moi y veilleront. Gare à celui qui oserait s’y soustraire ! »
Sœur Marie Joseph n’était pas une personne avec qui on aurait plaisanté spontanément, du moins quand on était élève à St Marie. Ses colères étaient impressionnantes. J’espérais ne pas avoir à en subir d’autres et encore moins en être le destinataire direct. Nous étions tous des enfants grondés par une grande personne dont l’autorité ne se contestait pas.
« Le premier qui fera de nouveau allusion à cette pétition aura affaire à moi. Et si j’entends un seul d’entre vous se plaindre de la correction qu’il va recevoir demain, je double la punition pour tout le monde. »
Elle balaya de ses yeux le groupe d’élèves devant elle.
« Les punis, reculottez-vous ! Sortez tous, je ne veux plus vous voir ! »


Une fessée promise est une fessée due. Cela aurait pu être la maxime de St Marie. Nous avions cours avec Sœur Thérèse pour la première heure de classe du lendemain. Elle choisit quatre élèves parmi ceux dont le nom était sur la pétition. Ils furent déculottés et fessés avec la règle, jusqu’à ce que leur postérieur soit aussi cramoisi que ceux de leurs camarades la veille. Les quatre punis passèrent la totalité de l’heure au piquet. Même au bout de tout ce temps, leurs fesses n’avaient pas repris leur couleur d’origine.
La même scène se reproduisit avec notre professeure d’Anglais en deuxième heure. Quatre autres élèves exposèrent leurs fesses à l’ensemble de la classe toute une heure durant, d’abord pour recevoir la fessée et ensuite en se tenant le nez contre le mur.
Il y eut ensuite la récréation. Pauline et Antony s’alignèrent au piquet sous le préau à côté des six autres élèves qui étaient déjà installés. Les quatre derniers les suivirent de près. Tous les élèves des terminales s’alignèrent contemplant leurs camarades. Sœur Marie Hortense fit son apparition.
« Préparez-vous ! »
Chacun dégagea la vue sur sa culotte, qui en baissant son pantalon, qui en soulevant sa jupe. Sœur Marie Hortense fit le tour des punis pour les déculotter. Alors, elle alla quérir son instrument punitif. Elle courba sous son bras l’élève le plus proche d’elle et la lanière entra en jeu. Elle claqua les fesses du garçon qu’elle ceinturait de son bras gauche, jusqu’à ce que ses fesses reprennent la couleur qu’elles avaient en sortant de l’auditorium le soir d’avant. Le jeune adulte qui devait avoir bien plus de vingt ans trépignait sur place et pleurait tant que dura la punition. Son empressement à retourner au piquet montrait son soulagement d’avoir passé cette première phase de son long châtiment.
Sœur Marie Hortense immobilisa sous son bras chacun des onze autres punis. Elle appliqua la lanière de cuir sur leurs fesses avec un sens de l’équité assez remarquable. Chacun finit en larmes, les fesses écarlates.
Il y eut beaucoup de grimaces de commisération parmi les spectateurs dont la plupart avaient pâlis au spectacle des fessées. Certains portaient la main à leurs fesses en un geste dérisoire de protection.
La récréation était proche de sa fin lorsque la fessée du dernier élève prit fin. C’était ce qui nous attendait à chaque récréation pendant une semaine. Les professeurs qui donnaient cours pendant l’heure qui suivait, vinrent récupérer les punis. Ils passèrent leur main sur les fesses de leurs élèves pour en estimer la cuisson, avant de les autoriser à se reculotter.
A la fin de la troisième récréation, donc après la troisième fouettée qu’avaient reçue les douze punis, les enseignantes qui vinrent les récupérer, les courbèrent sous leur bras. J’ai cru un instant qu’elles avaient l’intention de les fesser de nouveau. Chaque professeur sorti de sa poche un tube de crème et l’étala sur les fesses qui étaient à sa disposition. Au contact de la main, la grande majorité des punis se remit à pleurer. Le massage adoucit la brûlure ressentie sur les fesses et les sanglots s’éteignirent assez vite.

La journée terminée, chacun avait reçu une fessée, une fessée magistrale si on excepte Pauline et Antony qui avait été fessés trois fois. Dans ma classe tout le monde avait signé la pétition en un élan de solidarité que certains devaient regretter maintenant, surtout qu’il faudrait d’ici le lendemain faire signer son carnet à ses parents, à son tuteur ou à la maîtresse d’internat. Cette punition collective servirait de leçon à chacun et je n'imaginais pas, avant longtemps, une nouvelle tentative de contestation des méthodes de St Marie. Je me sentais solidaire de tous ces jeunes gens qui avaient été copieusement corrigés.
C’était ainsi que je voyais la situation. Mes condisciples me mirent devant une toute autre réalité dès la sortie du dernier cours.
« On a tous eu la fessée, sauf lui ! »
Laura qui venait de parler suffisamment fort pour être entendue de toute la classe, me montrait du doigt.
« Alors que c’est à cause de lui que nous avons fait la pétition ! »
Je m’apprêtais à protester mais je fus devancé par une autre voix.
« Laissons-le, il n’en vaut pas la peine. Il n’a même pas le courage d’écrire qu’il faut supprimer la fessée. Il n’a pas non plus protesté contre cette punition. Il aurait pu, c’était le seul qui ne risquait rien. »

Tous me tournèrent le dos, me laissant seul dans le couloir.

Pour suivre le fil de cette histoire :

Pour comprendre le contexte : introduction
Le premier épisode : chapitre 1
L'épisode précédent : chapitre 9
Le prochain épisode : chapitre 11

2 commentaires:

  1. Axel a mis les doigts dans un engrenage et il lui sera désormais difficile de les ôter.
    D'autant qu'indirectement il se met à dos les élèves qui le rendent responsable de leurs nouveaux malheurs.
    mais au moins découvre-t-il peu à peu toutes les facettes disciplinaire de Ste-Marie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Jeancla,
      J'ai la certitude (mais c'est facile, c'est moi qui ai écrit la suite) qu'Axel n'a pas encore découvert toute la palette disciplinaire de St Marie.
      Attendez le prochain épisode ...
      Au plaisir de vous lire,
      JLG.

      Supprimer

Un commentaire, une réaction, une proposition ? C'est ici. Une fois validé, le commentaire sera visible par tous les lecteurs du blog.
Si vous le souhaitez et pour des raisons de confidentialité, nous pouvons échanger par courriel. Seuls Huguette et moi verrons le message. Il vous suffit de cliquer dans le champ "pour nous contacter" en haut à droite de cette page.