jeudi 14 décembre 2017

Christine - chapitre 9

Pour terminer cette journée de rentrée en cours de vacances à Ste-Marie, j’aurais préféré être seule chez moi mais les circonstances et surtout ma belle-mère en avaient décidé autrement. C’est donc chez ma belle-mère que j’allais finir la journée mais aussi y passer la nuit. En effet, suite à mes déboires matinaux à Ste-Marie où j’avais été collée pour le samedi suivant, ma belle-mère en réponse à cette sanction avait décidé de me garder, comme en retenue, chez elle pour la nuit.

Cette perspective ne me réjouissait absolument pas d’autant que les minutes que je venais de vivre chez elle avaient été fort éprouvantes. Ma belle-mère avait tenu à respecter à la lettre les consignes en vigueur à Ste-Marie lorsqu’une élève y est sanctionnée. La sanction est alors doublée à la maison par son tuteur, en l’occurrence ma tutrice en la personne de ma belle-mère.

J’avais reçu de ses mains une magistrale fessée terminée à la règle. En réponse à la douleur et à l’humiliation subies je n’avais malheureusement eu d’autre alternative de que de supplier et pleurer. Tout cela relevé par le fait que j’avais eu, juste auparavant, mon mari et mes enfants en ligne ; une bonne sape pour mon moral.

À la suite de cette rude épreuve, je me trouvais le front contre le mur, mise au coin afin de réfléchir sur les effets salutaires de cette punition. Je m’y tenais debout, la culotte au niveau des genoux et seulement vêtue de mon soutien-gorge. Mes larmes s’étaient peu à peu taries et je refaisais surface. Immobile depuis plus d’une trentaine de minutes, je ressentais une envie qui se faisait de plus en plus pressante. Je n’osais trop bouger de peur de heurter ma belle-mère dont je devinais parfois la présence derrière moi. Je me dandinais d’un pied sur l’autre pensant lui faire au moins remarquer la venue de ce besoin naturel.


Mais comme souvent, plus on se concentre, plus ce phénomène s’en trouve comme amplifié. Malheureusement le seuil de rupture fut atteint et je lâchai malgré moi quelques gouttes que je sentis couler le long de l’intérieur de mes cuisses. J’entendis ma belle-mère s’exclamer derrière moi :

– Oh, la cochonne ! Elle fait pipi !

Bien sûr elle n’avait pas tort, mais au lieu de considérer cela comme un accident et de tenter d’y faire face en m’aidant, elle me le faisait remarquer en insistant lourdement. Loin d’apaiser cette envie naturelle, ces quelques mots prononcés par ma belle-mère m’ôtèrent toute volonté sur moi-même. Les quelques gouttes échappées juste auparavant firent place à un jet plus franc. Ainsi vaincue, je ne trouvai d’autre issue que de m’accroupir.

Ma belle-mère avait certainement observé mon petit manège car elle s’était munie d’une bassine et, afin de parer le coup, me la glissa dessous. Ainsi sécurisée, je fis franchement pipi. Parallèlement je me rendis compte du côté humiliant de la scène que je donnais et j’en eux immédiatement les larmes aux yeux. À 36 ans, ne pas pouvoir se retenir de faire pipi et être obligée de le faire sous les yeux de sa belle-mère. « Quelle honte ! » pensai-je, et surtout « Qu’est-ce qu’elle allait penser de moi et dire ? ». Je n’eus guère le loisir de me poser trop longtemps cette question.

– Christine ! gronda ma belle-mère. Vous êtes grande pourtant, vous ne pouvez pas demander lorsque vous avez envie de faire pipi ?

– Mais belle-maman, c’est vous qui m’avez interdit formellement de parler ou de bouger, lui répondis-je entre deux sanglots.

Ma belle-mère me fit remarquer, à juste titre, que je pouvais encore faire preuve de discernement entre ce que je pouvais faire ou dire et ce que je ne pouvais pas.

– Je vous croyais adulte, Christine, vous m’en prouvez là le contraire. Je vais donc vous traiter comme telle. Je vois que le pot a vos faveur, continua-t-elle en montrant la bassine.

J’étais comme tétanisée, accroupie avec ma culotte aux genoux au dessus d’une bassine dans laquelle je n’avais eu d’autre solution que d’uriner tant l’envie était pressante. Malgré moi je me rendais compte que cet enchaînement de situations depuis ma rentrée, le matin en cours de vacances à Ste-Marie, avait radicalement changé ma nature. De femme adulte j’étais progressivement passée à l’état de gamine en ayant perdu mon libre arbitre. Les réprimandes, remarques et autres punitions m’avaient emmenée en moins d’une journée à être plus que conciliante, devoir obéir et surtout, savoir tenir mon rang ; rang qui devenait de fait celui d’une élève, sans aucun avantage ni passe-droit.

Mais là, dans cette position bien humiliante devant me belle-mère, je venais de franchir une étape bien dégradante pour mon amour-propre. Si jusque là c’est mon comportement qui avait été pris en défaut, c’était à présent une fonction organique essentielle de mon corps que je n’avais pas su maîtriser. La propreté que j’avais acquise depuis plus de 34 ans, voilà qu’à 36 ans je l’avais soudainement perdue.

Loin de vouloir m’infantiliser à toux prix, ma belle-mère faisait preuve d’un étonnant pragmatisme. Après tout, elle ne m’étalait que la vérité. J’aurais pu me retenir un peu plus longtemps, j’aurais pu demander. Non, au lieu de tout cela je m’étais ridiculement dandinée avant de laisser sourdre quelques gouttes puis de me laisser aller en m’accroupissant en une posture de défaite.

Mes pensées furent bien vite interrompues par un geste autoritaire de ma belle-mère. Je sentis un contact appuyé sur mon sexe. Armée de papier toilette, ma belle-mère me tamponnait l’entrejambes afin d’en essuyer les dernières gouttes. Je n’eus même pas la force ni le courage d’intervenir et prendre le relais.

– Christine, ne soyez pas gourde maintenant, tonna ma belle-mère. Relevez-vous, que je vous retire cette culotte et ce soutien-gorge. Je crois qu’une bonne douche s’impose !

Enfin en cette fin de journée d’août, j’allais pouvoir me relaxer sous de l’eau fraîche. Je pensais m’isoler, faire le vide et surtout me réapproprier mon corps de femme ; bref, prendre soin de moi, de mes cheveux, de ma peau, de mes jambes et de mes fesses bien meurtries. Ce vague espoir qui allait devenir réalité réveilla mon optimisme. Je pourrais enterrer toutes ces épreuves, repartir du bon pied avec ma belle-mère, elle qui avait trop pris à cœur son rôle de tutrice à mon égard.

Après tout, je ne pouvais pas trop lui en vouloir. Comme moi elle avait été prise, sinon au dépourvu, plutôt de court par mes aléas. Si je n’avais su y faire face correctement, pourquoi aurait-elle pu faire mieux ? Je n’étais pas préparée à faire front à autant de péripéties, elle non plus. Je ne pouvais donc pas lui jeter la pierre. Ce que je prenais pour du zèle n’était après tout que du devoir. Elle sentait que je voulais réussir à Ste-Marie et me poussais dans ce sens en intégrant le fait que dans cette école on recherchait l’excellence. Mais quand même, elle y avait été un peu fort… même très fort. Peut-être n’était-ce que pour bien marquer son territoire ?

– Regardez-moi cette mine que vous avez là, Christine ! dit ma belle-mère. Vous êtes barbouillée de larmes, de morve et de bave.

Ce disant, ma belle-mère me tenait le menton comme pour mieux inspecter sur mon visage les effets induits par sa magistrale correction.

– En plus vous avez transpiré et vous n’êtes plus bien propre ni nette.

Pour s’en assurer, elle passa ses doigts sous mes aisselles qui, du fait de la chaleur du mois d’août et de l’intensité de la fessée, ruisselaient presque. Mes aisselles étaient rasées et j’y avais passé le matin même un stick déodorant. De fait, aucune odeur ne pouvait en émaner malgré la transpiration. Sans taxer ma belle-mère de mauvaise foi, je trouvais qu’elle faisait à nouveau étalage d’excès de zèle.

Là où il ne fut plus question d’excès de zèle mais bien de mauvaise foi et pire encore, d’acharnement, c’est lorsque ma belle-mère glissa son index inquisiteur entre mes fesses ou le long de mon sexe.

– Là aussi c’est tout plein de sécrétions ou de transpiration ! À la douche !

Me saisissant rudement par le bras, ma belle-mère me traîna jusqu’à la salle de bain et me plaça autoritairement dans le bac à douche. Moi qui pensais, il y a encore quelques secondes, être seule sous le jet rafraîchissant, j’allais devoir affronter et subir ma belle-mère dans un moment qu’on passe généralement de manière intime.

Heureusement, l’eau qui coula presque instantanément chassa mes pensées en compagnie de tout ce qui polluait ma peau. J’eus l’impression un trop court moment que le temps s’arrêtait, faisant place à un bien-être réparateur. Hélas, la réalité était toute autre. Je me trouvais bien sous la douche, mais en présence de ma belle-mère qui souhaitait continuer de prendre les choses en mains pour ma toilette.

Sans me laisser me détendre sous le jet continu et frais sortant de la poire, elle prit la douchette et m’arrosa en commençant par la tête. La puissance de l’eau balaya mon visage, rinçant du coup larmes, morve et bave. Par réflexe je fermais les yeux et eus énormément de mal à respirer, recrachant l’eau qui s’insinuait par ma bouche ou mon nez.

Après m’avoir aspergé de la sorte tout le corps, ma belle-mère posa un tabouret en plastique au milieu du bac.

– Asseyez-vous Christine ! ordonna-t-elle. Et fermez bien les yeux.

Elle déposa une noix de shampoing dans me cheveux et les massa vigoureusement. J’avais de la mousse qui retombait de tous côtés, dans les oreilles, dans les yeux, dans le nez, dans la bouche… Je toussais et recrachais. Par chance, le rinçage intervint dans les secondes qui suivirent. Je me retrouvais cependant noyée sous le déluge de la douchette.

La main droite armée d’un gant de toilette enduit de savon de Marseille, ma belle-mère me débarbouilla énergiquement le visage. Moi qui depuis mon adolescence ne me nettoyais le visage qu’à l’aide de lait et de lotion pour éviter toute irritation ou dessèchement, j’allais subir les outrages agressifs du savon. Malgré mes paupières closes, mes yeux commençaient à piquer. Pour cela également, le rinçage ne se fit heureusement pas attendre.

– Levez-vous maintenant, Christine !

Toujours avec le même gant de toilette et du savon de Marseille, ma belle-mère poursuivit son travail de propreté. Elle me savonna les bras, remonta aux épaules, passa sous mes aisselles, alla vers la nuque et descendit sur mon dos jusqu’à mes reins. De face, elle me passe le gant sur le décolleté, insista sur mes seins avant de terminer par mon ventre. Tout le haut de mon corps était tartiné d’une fine pellicule de mousse savonneuse.

– Christine, levez la jambe droite s’il vous plaît.

Ma belle-mère passa méthodiquement le gant de toilette entre mes orteils, j’en ressentis quelques chatouilles mais étant donné les circonstances je fis profil bas et ne bronchai pas. Du pied elle remonta sur les mollets, passa par mon genou vers la cuisse. Idem pour ma jambe gauche dont elle s’occupa ensuite.

– Écartez un peu les jambes Christine, et accroupissez-vous !

Au point où j’en étais, je ne pouvais que continuer à m’exécuter. Je prenais donc la position requise par ma belle-mère, position hautement humiliante d’autant que je lui faisais face. Aussitôt elle me savonna le pubis puis le sexe. Le frottement du gant sur les muqueuses de ma vulve était plutôt désagréable, limite douloureux. Comme pour mon visage, moi qui pour ma toilette intime n’utilisais que des produits spécifiques au PH le plus neutre possible, j’allais avec ce savon au devant d’hypothétiques irritations.

Après mon sexe, ce sont mes fesses que ma belle-mère lava consciencieusement. Là aussi le savon fit son office jusque dans ma raie.

La douchette maintenant en main, ma belle-mère me rinça toutes les parties du corps qu’elle m’avait précédemment savonné.

– Christine, vous voilà propre comme un sou neuf, me complimenta ma belle-mère.

Elle m’essuya afin de bien me sécher et m’enroula les cheveux dans une serviette. D’ordinaire après une douche j’ai pour habitude de m’hydrater tout le corps à l’aide d’une crème nourrissante. Aussi, c’est tout naturellement que je proposais cette option à ma belle-mère.

– Belle-maman, auriez-vous une crème ou un lait hydratant pour ma peau ?

– Christine, me répondit-elle, chez moi on oublie tous ces produits chimiques. J’ai ma bonne vieille méthode.

Effectivement, sa bonne vieille méthode était naturelle mais tout aussi efficace. Elle commença à m’enduire les jambes d’huile d’amande douce. Je dus reconnaître que cet onguent était d’une incroyable douceur. Le massage prodigué par ma belle-mère me faisait presque oublier qu’elle venait de me donner elle-même la douche quelques minutes auparavant. J’étais toujours nue mais cet instant de soins corporels était d’un grand confort, je dirais même d’un réconfort.

Elle m’étala l’huile d’amande douce sur mes jambes, sur mes cuisses, sur mon dos, sur mon ventre, sur mes bras, sur mon cou, sur mes seins. Seuls mes aisselles, mon pubis et mes fesses furent épargnés. Peut-être voulait-elle éviter ces zones par souci de discrétion. Mais au regard de ce que je venais de subir de la part de ma belle-mère, je n’avais pas trop d’illusions à me faire à ce sujet. Ce n’était pas la pudeur qui la guidait car mon visage n’avait pas été oint de cette huile d’amande douce.

Elle me tamponna le front, les joues et le menton d’une crème basique qu’elle étala ensuite pour la faire pénétrer. À l’aide d’un coton démaquillant imbibé l’alcool camphré, ma belle-mère m’imprégna le bout des seins ainsi que le nombril.

Elle prit une chaise et s’assit. Je crus un instant qu’elle voulait à nouveau me fesser, d’autant qu’elle me mit en place dans la même position que pour donner des claques. En fait, elle souhaitait me talquer les fesses. Mon postérieur avait été meurtri plus que de raison et, ainsi saupoudré, son massage n’en fut que plus agréable. J’avais l’impression que l’effet magique du talc conjugué à la douceur de la main de ma belle-mère réparait tous les chocs que la peau de mes fesses avait subis.

J’étais presque convaincue par la fameuse bonne vieille méthode de ma belle-mère. J’avais tout simplement oublié combien le talc pouvait être une poudre d’une incroyable douceur aux bienfaits millénaires et reconnus. J’en utilisais d’ailleurs lorsque mes enfants Diane et Tommy étaient bébés.

Ma belle-mère me releva, se leva elle-même et me fit asseoir à sa place sur la chaise.

– Levez vos bras s’il vous plaît, Christine !

Elle en profita alors pour me verser du talc sous les aisselles qu’elle répandit de ses doigts. Cela eut pour effet de me générer des chatouilles et, contrairement aux orteils sous la douche, j’y fus plus sensible et le montrai en grimaçant secouée de quelques frissons. Ma belle-mère parut s’en amuser et insista.

– Christine, écartez bien vos cuisses maintenant, ordonna-t-elle sèchement.

D’un geste précis, ma belle-mère déposa du talc sur mon pubis. S’il ne s’était agi d’une zone intime que j’exposais par obligation, j’aurais apprécié la douceur de sa main massant cette partie rasée de mon corps. Par deux fois ses doigts s’égarèrent à m’insinuer du talc sur le pourtour de mon sexe.

– Voilà Christine ! Il ne me reste plus qu’à vous coiffer.

Je restai assise et ma belle-mère me brossa soigneusement les cheveux. Je trouvais ce moment de détente fort agréable. Nous étions en été et elle trouva superflu d’utiliser le sèche-cheveux. Avec ses mains elle fit prendre un peu de volume à mes cheveux avant de les lisser au peigne et de me les séparer en deux couettes tenues par des élastiques colorés.

– C’est une vraie petite écolière que nous avons là, dit-elle en m’embrassant tendrement sur le front.

Ma belle-mère redevenait sympathique avec moi, elle plaisantait. Je lui rendis son sourire, nous étions à nouveau complices. Elle me prit même en photo sur son smartphone afin d’immortaliser le moment. J’éprouvais tellement de bien-être que j’en oubliais ma totale nudité.

– Allez vite passer une nuisette, Christine, me conseilla ma belle-mère. Je vais vous en prêter une. Vous verrez comme on est bien sans rien d’autre, surtout en cette saison.

Ma belle-mère avait raison. Ainsi vêtue je me retrouvais pleinement dans mon corps de femme, coquette et un brin sexy. La douche et les soins qui avaient suivi m’avaient ragaillardie. Bien sûr, cela n’avait pas effacé mes brimades subies mais mon esprit suivait en quelque sorte mon corps qui renaissait. Même mes fesses qui avaient été la principale cible des punitions endurées me cuisaient un peu moins et n’étaient plus que le siège d’impressions diffuses.

– Christine, allez préparer vos cours pour demain ! Je m’occupe du repas.

Enfin j’avais un moment pour moi toute seule. J’en profitais pour mettre au propre mes cours du matin, les réviser et effectuer là nouveau les quelques exercices sur lesquels j’avais buté ou eu des faiblesses. Je voulus également joindre mon mari et les enfants. À l’heure qu’il était ils devaient être rentrés de la plage. J’imaginais ce qu’ils pouvaient bien faire, ce qu’ils auraient à me raconter de leur première journée de vacances au bord de la Méditerranée.

Impossible de mettre la main sur mon téléphone. J’étais en nuisette et je ne l’avais forcément pas sur moi. Je ne le trouvais pas non plus dans mon cartable ni dans mon sac. Aussi je demandais à ma belle-mère si elle ne l’avait pas vu.

– Belle-maman, je cherche mon téléphone et je ne le trouve pas. Je ne sais plus où je l’ai mis. Vous ne l’auriez pas vu par hasard ?

– Justement si, me répondit-elle. Je sais parfaitement où il est puisque c’est moi qui vous l’ai confisqué.

– Mais pourquoi belle-maman ? Je voulais appeler les enfants…

– Christine, me coupa-t-elle, ne trouvez-vous pas que vous en faites un peu trop ? Sans suivre aveuglément le règlement de Ste-Marie où les téléphones sont interdits, j’ai pensé que vous n’en aviez guère besoin pour travailler vos cours. Et ce n’est pas votre attitude aux Galeries qui va me faire changer d’avis, bien au contraire.

Encore une fois ma belle-mère continuait à souffler, volontairement maintenant et j’en avais la conviction, le chaud et le froid. Après ce moment de détente et de complicité, où je nous pensais redevenues deux femmes, voilà que juste avant le repas elle remettait le couvert. Délibérément et gratuitement elle me privait de l’usage de mon smartphone sous-entendant ma conduite lors de nos achats aux Galeries ou prenant prétexte à une quiétude requise pour mieux bosser mes cours.

– Mais Christine, ne vous faites aucun souci. J’ai prévu de téléphoner. Vous aurez vos enfants en ligne et j’aurai à informer mon fils de vos frasques. Ne perdez pas de vue que si je suis votre tutrice, c’est votre mari qui est le chef de famille.

– Oh non, belle maman, suppliai-je. Vous n’allez pas tout répéter… n’envoyez pas ma photo avec les couettes !

– Christine ! Je sais encore ce que j’ai à dire ou à faire !

Saisissant mon téléphone ma belle-mère composa le numéro de mon mari.

– Allo ! Mon fils ! … Tu me passes les enfants s’il te plaît. Christine veut leur parler. Je te reprendrai ensuite…

Ma belle-mère me passa mon téléphone.

– Christine, 5 minutes, pas plus !

– Tommy, mon chéri… alors, la plage ?...

Je pus converser avec mon fils, le questionner, le rassurer. Je n’eux hélas guère le loisir d’en faire de même avec ma fille Diane. Elle était encore sous la douche.

– Mon chéri, tu peux me passer papa…

– Christine, s’il vous plaît ! intervint autoritairement ma belle-mère m’arrachant presque le téléphone des mains.

– Mais…

Je restais scotchée. Ma belle-mère mettait ses menaces à peine voilées à exécution. Non seulement elle prenait le contrôle de l’utilisation de mon smartphone mais elle exprimait aussi son droit de veto en me coupant le sifflet. Et comble d’humiliation, c’est durant une communication avec mon mari qu’elle faisait sciemment cela.

– Mon fils, dit-elle. J’ai des choses importantes à te dire sur Christine. Ce midi je n’ai pas voulu te gâcher la journée… Et regarde la photo, elle n’est pas belle notre nouvelle élève avec ses couettes d’écolière ?

Ma belle-mère n’avait naturellement pas activé le haut-parleur sur le téléphone. Je ne pouvais donc pas entendre ce que disait mon mari. Mais le peu de silence constaté entre les phrases de ma belle-mère me laissait penser qu’il ne faisait que ponctuer la conversation.

– Rien de grave, rassure-toi, poursuivit ma belle-mère… Mais outre le petit écart de politesse qui lui vaut cette retenue samedi prochain, elle a connu quelques déboires supplémentaires… C’est ta femme et j’ai jugé préférable que tu sois au courant… Non, rien de bien méchant… Elle n’a pas tenu compte des conseils que lui prodiguait avec bienveillance la Préfète de discipline… Depuis le temps que tu es marié avec elle, tu la connais… Elle a oublié son statut d’élève… Elle a répondu un peu trop sèchement… Et oui, tu connais le tarif… Non, seulement en classe, pas en public, il n’aurait plus manqué que ça…Par contre aux Galeries… Elle a été franchement désagréable avec la vendeuse… Voilà, tu as tout compris… C’est la raison pour laquelle je lui ai demandé de venir chez moi… En plus, avec toutes ces émotions elle a eu un petit oubli urinaire… Si ça lui reprend, je la ferai voir par le médecin… Je sais, en ton absence j’ai pris mes responsabilités… Et je vais encore les prendre avant le repas…Oui, personnellement j’ai très mal vécu son comportement capricieux aux Galeries… Elle m’a fait honte devant la vendeuse et les clients… Il faut que je marque le coup…

Ce que disait ma belle-mère à mon mari ne m’enchantait guère mais ce n’était, après tout, que la stricte vérité qu’elle lui rapportait. Et encore, elle édulcorait sans vraiment rentrer dans le détail. Mon mari, à l’autre bout du fil, ne devait pas être dupe. Il avait été scolarisé à Ste-Marie et en connaissait les usages en matière de punitions. Les allusions de ma belle-mère n’avaient pas besoin de plus de précisions pour être comprises. Entendre tout cela m’avait embué les yeux.

Mais les derniers mots de ma belle-mère avaient de quoi susciter mon attention et surtout mes interrogations. Que voulait-elle dire en disant qu’il lui fallait marquer le coup quant à ma conduite supposée inqualifiable aux Galeries ? Je n’eus trop de temps à en connaître la réponse.

Sitôt le téléphone raccroché, ma belle-mère m’interpella :

– Passons à table, Christine !

Docilement je la suivis et m’assis à table. Elle y avait dressé le couvert mais mon regard fut attiré par un objet délibérément posé en bout de table.

– Et oui, Christine, m’apostropha ma belle-mère. Vous avez bien vu, il s’agit d’un martinet. C’est un auxiliaire très précieux pour éduquer les enfants pénibles… ou les vilaines filles comme vous !

– Mais, belle-maman ! Vous ne pouvez pas…

– Je ne peux pas quoi, Christine ? me coupa-t-elle. Après vos enfantillages aux Galeries avec la vendeuse, vous pensiez que j’allais oublier ?

Ma belle-mère m’obligea à me pencher contre la table. Elle me remonta la nuisette jusqu’aux épaules afin de bien dégager mes fesses. Sans crier gare elle me fouetta à l’aide du martinet qu’elle maniait avec dextérité et précision. Le claquement sec des lanières en cuir s’accompagnait l’instant d’après d’une cruelle et douloureuse morsure.

Mon moral déjà affaibli par la communication téléphonique qui venait de précéder, je me mis à pleurer immédiatement. Ma belle-mère cinglait délibérément mes fesses et surtout mes cuisses. Je sentis même des coups descendre jusque derrière mes genoux.

« Voilà ce que mérite une vilaine fille » ponctua la dernière volée de martinet donnée par ma belle-mère. Je restai un moment immobile, comme hébétée par la punition si puissamment reçue. Je pleurais en réponse à la douleur que je n’avais pu contrôler malgré mon âge. En supplément, je pestai intérieurement de m’être faite ainsi piéger. Ce qui rajouta des sanglots à mes pleurs.

Il va sans dire que cette punition surprise, qui me fut infligée presque sans préparation préalable, me cueillit à froid et me coupa tout appétit pour le repas à venir. Je touchais à peine à mon assiette.

– Christine, vous irez au lit à 21h. Je sais, nous sommes en été, il fait encore jour dehors, mais vous avez cours demain à 8h. Je vous réveillerai donc dès 6h.

Vaincue et bien abattue par cette première journée de cours de vacances à Ste-Marie, je n’eus pas le courage de contester les décisions de ma belle-mère ni de protester. C’est aussi sans téléphone et privée de télévision que je gagnais ma chambre. Je me couchai et c’est en pleurant toujours que je finis par rapidement trouver le sommeil, fatiguée que j’étais.


Pour suivre le fil de ce récit

Lire ou relire le premier épisode : introduction
et l'épisode précédent : chapite 8
La suite, c'est le chapitre 10

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