Avec ma belle-mère, nous
rentrions enfin. Mais en ce qui me concernait, les épreuves qui m’attendaient
étaient loin d’être terminées. Débutée tôt le matin, cette journée avait été
jalonnée par ma rentrée à Ste-Marie en cours de vacances, la pause-repas
imposée par et avec ma belle-mère et enfin l’achat aux Galeries de mon
trousseau toujours en compagnie de ma belle-mère.
Loin d’avoir été une partie de
shopping, ce passage aux Galeries avait été éprouvant. J’y avais été prise à
partie par la vendeuse et mon comportement n’avait alors pas arrangé les choses.
Afin d’aller plus vite cette vendeuse avait demandé à ma belle-mère de m’aider
pour les essayages et j’avais pris cela pour de l’ingérence. J’avais tout
d’abord argué du fait que j’étais grande et savais me débrouiller toute seule
pour me déshabiller. Puis je ne souhaitais pas me montrer en sous-vêtements ni
enfiler des collants de laine. Et enfin j’avais refusé d’être nue pour essayer
culottes et soutiens-gorge.
Je n’avais pas voulu me laisser
faire et j’avais répondu sur un ton sec et déplaisant. La vendeuse, un peu
excédée par mon insolence y avait été de quelques claques sur mes fesses qui
s’étaient révélées être une bonne fessée. Par défi, par rapport à mes 36 ans,
je m’étais retenue de toute réaction mais l’humiliation publique subie avait
été la plus forte. Car c’est dans et devant les cabines d’essayage que tout
cela s’était déroulé aux Galeries.
C’est en pleurant à chaudes
larmes, telle une gamine, que j’avais suivi ma belle-mère jusqu’à la caisse. Y
revoir la vendeuse qui me toisait n’avait fait qu’entretenir et même renforcer
mes sanglots.
Heureusement ces achats aux
Galeries étaient à présent terminés. J’étais en voiture avec ma belle-mère et
je reprenais peu à peu le dessus, ayant séché mes larmes. Elle n’avait
toutefois pas jugé mon état compatible avec la conduite automobile et avait
préféré m’embarquer avec elle plutôt que me laisser récupérer mon propre
véhicule qui était toujours au parking proche de Ste-Marie.
Quelques dizaines de minutes plus
tard nous arrivions devant la maison de ma belle-mère dans un quartier
pavillonnaire des faubourgs. La rue était calme en ce mois d’août. Nous
sortîmes les paquets du coffre. En pénétrant dans le pavillon, je n’avais
qu’une envie, m’étendre et faire une bonne coupure, faire le vide dans ma tête.
Ma belle-mère dut le sentir car c’est elle qui me proposa :
– Christine, allez faire une
petite sieste, vous en avez bien besoin… je m’occupe de tout.
J’aurais dû me douter que ses
paroles cachaient quelque chose, et surtout me demander ce qu’elle pouvait bien
vouloir sous-entendre par « je m’occupe de tout ». Mais j’étais
tellement fatiguée nerveusement que je n’eus pas le courage de penser ni
réfléchir. Telle une masse, je tombais
sur le canapé et me laissais rapidement gagner par un sommeil réparateur. Au
moins en dormant, j’oubliais tous les tracas de la journée et ceux à venir.
C’est ma belle-mère qui me tira
de mes songes :
– Christine !
Réveillez-vous ! Revenez sur Terre ! Christine !
Sur la table basse du salon elle
avait préparé du thé et quelques petits biscuits.
– Tenez Christine… même si c’est
chaud, ça va vous rafraîchir… buvez…
– Merci belle-maman… cette petite
pause m’a fait le plus grand bien…
– Profitez-en Christine, car
bientôt, vous n’aurez plus ce privilège… vous aurez des cours l’après-midi.
C’est vrai que dans un mois, à
partir de septembre, mon emploi du temps allait être bien rempli. Mais en
attendant il m’était heureusement permis de profiter de ce mois d’août qui
commençait même si mes cours de vacances à Ste-Marie occupaient bien mes
journées. Revenue chez ma belle-mère après une bonne demi-journée plutôt
agitée, je m’y sentais un peu comme dans un cocon. Après ce petit somme, ma
belle-mère me choyait en me servant le goûter. Je savourais presque ce moment
privilégié de partage entre deux femmes mais j’allais bien vite déchanter.
Entre deux gorgées de thé je vis
sur la table de la salle à manger mon cartable ouvert et son contenu tout
éparpillé. Mon sang ne faisant qu’un tour, j’interrogeai ma belle-mère :
– Belle-maman, que signifie
cela ? dis-je, en montrant du menton la table. Vous avez fouillé dans mes
affaires ?
– Oui Christine, me
répondit-elle. Je me suis permis de regarder dans votre cartable et surtout de
jeter un œil sur votre carte de correspondance… Je peux vous dire que je n’ai
pas été déçue… Et vous qui dormiez sereinement pendant ce temps, comme si de
rien n’était… Surtout après votre comportement aux Galeries… Christine, vous me
décevez…
– Mais, belle-maman, risquai-je…
– Christine ! Cela
suffit ! Quand donc alliez-vous m’annoncer la nouvelle… Au lieu de cela
vous dormez puis buvez votre thé… Sachez que s’il y a un temps pour tout, il y
a des priorités !
– Mais, belle-maman…
– Taisez-vous Christine !
N’oubliez pas que vous avez signé votre convention à Ste-Marie et que, de fait,
vous avez accepté que je sois votre tutrice… Et qu’est-ce que vous faites le
premier jour ? Je vous le donne en mille… Madame se prélasse, boit le thé…
et passe sous silence ses obligations !
C’était comme un coup de poing.
Je ne savais pas si c’était voulu et prémédité de sa part mais ma belle-mère,
en soufflant le chaud puis le froid, avait trouvé le contraste saisissant et
nécessaire pour m’ôter toute volonté de réaction. De l’amitié et la complicité
entre deux femmes, le contexte en était d’un seul coup radicalement inversé. Ma
belle-mère reprenait naturellement le dessus en sa fonction de tutrice sur
l’élève que j’étais depuis le matin même à Ste-Marie.
– Vraiment Christine, vous avez
un comportement puéril de gamine. Vous pensiez qu’en étouffant la vérité je
n’aurais rien su ?
Enfin, j’allais pouvoir
m’exprimer et donner mon point de vue sur le sujet. Il me fallut néanmoins
beaucoup lucidité pour essayer de trouver les mots justes.
– Belle-maman, loin de moi l’idée
de nier tout cela… Je comptais vous en parler tranquillement… Mais avouez que
je n’ai pas trop compris quand j’ai vu que vous aviez fouillé dans mes
affaires…
– Christine, c’est votre cartable
donc vos affaires scolaires et comme tutrice je pense y avoir un droit de regard…
– Oui, c’est vrai belle-maman, je
vous le concède.
– Bien Christine. Maintenant que
vous voilà revenue à la raison, donnez-moi vos explications.
En faisant amende honorable
j’avais réussi, sinon à calmer ma belle-mère, du moins à faire prendre à notre
discussion une position moins autoritaire de sa part. Il me fallait à présent
la convaincre de la futilité des choses et minimiser au maximum mes actes du
matin à Ste-Marie.
– Belle-maman, les Sœur y sont
allées un peu fort ce matin… C’était pour marquer leur autorité…
– Christine, coupa ma belle-mère,
je ne vous demande pas votre point de vue ni votre interprétation. Je veux
juste savoir les faits.
– Tout est noté sur ma carte de
correspondance, répondis-je innocemment. En prenant le parti de fouiller dans
mes affaires vous avez très certainement dû y tomber dessus…
– Christine, ne recommencez
pas ! Vous savez très bien pourquoi j’ai regardé dans votre cartable, n’y
revenons plus ! Et ne prenez surtout pas ma patience pour de la bonté…
Alors, expliquez-moi tout s’il vous plaît !
Sans même m’en rendre compte et
alors que cela n’était même pas noté sur ma carte de correspondance, je
commençai à raconter à ma belle-mère mes premières minutes à Ste-Marie. Ce
silence collectif, presque concerté de notre groupe, comme seule réponse à Sœur
Marie-Joseph, la directrice qui nous adressait son bonjour. Cela amusa ma
belle-mère.
– Les bonnes habitudes se perdent
de nos jours, mais vous Christine, à votre âge… Ne pas répondre, c’est manquer
de politesse…. Quand même ! Et Sœur Marie-Joseph a laissé passer
cela ? me demanda-t-elle.
– Oh non, belle-maman. Elle nous
a réprimandé et pour la peine et afin que cela rentre bien dans nos esprits,
elle nous a donné cent fois à copier qu’il faut saluer une grande personne.
– Pourtant je ne vois rien de tel
inscrit sur votre carte de correspondance ? me demanda ma belle-mère.
Je dus lui expliquer que ce gage
nous ayant été infligé avant la remise effective de la carte de correspondance,
dans sa bonté, Sœur Marie-Hortense, la Préfète de discipline, nous avait
exonérés de son inscription dans la case prévue à cet effet. Ma belle-mère prit
cette indulgence de la directrice pour de l’intelligence à notre égard bien
qu’elle fût persuadée que notre groupe d’élèves n’en fût absolument pas
conscient.
– Christine, comme vous parlez à
la légère… En fait de gage, je vois plutôt là une punition… Vous n’en ressentez
même pas les effets salutaires… C’est presque si vous me passiez ça sous
silence…
– Oui, c’est vrai que les Sœurs
sont très à cheval sur certains principes, répondis-je…
– Ces principes comme vous dites,
sont la plus élémentaire des politesses. Ensuite, Christine ? interrogea
ma belle-mère.
Alors que ce n’était une fois
encore pas noté sur ma carte de correspondance, je livrais à ma belle-mère les
remarques des Sœurs sur les bijoux que je portais.
– Sœur Marie-Hortense m’a
également fait des réflexions sur mes boucles d’oreilles, mes bracelets et mon
chouchou…
– Qu’avez-vous besoin de porter
tout ça pour aller à l’école, Christine…
Est-ce que ça vous aide à assimiler vos cours ?
– Mais quand même, belle-maman,
un peu de coquetterie féminine…
– Christine ! coupa ma
belle-mère, je suis bien d’accord avec les Sœurs. Vous allez à Ste-Marie pour
apprendre et étudier, par pour montrer ostentatoirement vos bijoux.
J’ajoutai aussi le conseil de la
Préfète de discipline quant à mes mèches. À savoir, ne plus faire la moindre
coloration fantaisie. Ma belle-mère émit une idée qui alla au-delà des
préconisations de Sœur Marie-Hortense.
– Christine, je vais vous prendre
rendez-vous chez ma coiffeuse avant la fin de la semaine. Elle vous reprendra
votre coloration naturelle et vous fera une coupe plus nette. Demain, pour
tenir vos cheveux je vais vous trouver une barrette.
Ma belle-mère continua son
sermon :
– Christine ! Pour le
moment, tout ce que vous m’avouez ne figure pas sur votre carte de
correspondance… À sa lecture, j’imagine donc que le pire est à venir…
Ma belle-mère avait parfaitement
raison. Pour l’instant, je ne me justifiais que des remarques des Sœurs qui
n’étaient pas notées sur ma carte de correspondance. Maintenant il allait
falloir que je m’explique sur ce qui semblait un peu plus concret aux yeux de
ma belle-mère. Celle-ci poursuivit :
– Je constate que vous n’avez pas
fait semblant, Christine. Premières heures à Ste-Marie et vous êtes déjà
collée ! Je lis : objets prohibés… J’attends que vous me fassiez
toute la lumière sur cela.
En premier lieu, il m’avait fallu
minimiser l’affaire. D’ailleurs il ne s’agissait pas d’une grosse bêtise mais
juste d’une erreur d’appréciation.
– Belle-maman, j’ai seulement
commis la maladresse d’avoir pris dans mon cartable mes trousses de toilette et
de beauté…
– C’est bien superflu tout ça
pour aller à l’école, coupa ma belle-mère.
Je dus reconnaître que ceci
ajouté au port de bijoux précédemment réprimandé m’avait valu cette retenue le
samedi suivant. Ma belle-mère trouva cette sanction modérée juste et
intelligente. Pour faire bonne mesure je déclarai que cette demi-journée supplémentaire
ne me ferait pas de mal en regard de mes études. Ma belle-mère acquiesça.
Jusque là je réussissais à
justifier mes explications en démontrant que ce qui m’avait été reproché était
bénin. Je ne disais que la vérité et il me semblait que ma belle-mère pensait
comme moi. J’arrivai donc à infléchir le cours des choses mais visiblement ma
belle-mère ne l’entendait pas tout à fait de cette oreille.
– Dites-moi Christine, tout ce
que vous racontez n’est rien avec ce qui suit sur votre carte de correspondance…
Selon vous, ce ne sont que petites négligences, maladresses ou erreurs
d’appréciation… Mais ce que je lis est sans commune mesure avec tout ça,
hein !
– C’est pas ça belle-maman… c’est
juste que… heu…
– C’est juste que quoi ?
Christine ! Je sais lire, ne me prenez pas pour une idiote ! Fessée
pour insolence… C’est bien ça que les Sœurs ont noté ?
Il fallait bien me rendre à
l’évidence, la fessée que j’avais reçue ainsi que sa cause étaient bien
inscrites noir sur blanc et il était vain pour moi de nier. J’allais donc
m’employer à faire la démonstration que tout cela avait été un peu exagéré.
Après tout, ma belle-mère n’avait pas été témoin direct de la scène et elle me
croirait sur parole pour peu que je sois convaincante. Du haut de mes 36 ans je
n’étais plus une gamine et mes explications posées auraient certainement un
effet rassurant.
Je trouvai les mots justes. Je
racontais à ma belle-mère l’insistance des Sœur à vanter les mérites de ces
affreux dessous de coton blanc alors que nous étions en été et que, durant les
cours de vacances, une lingerie moins sobre était permise. J’ajoutai que Sœur
Marie-Hortense avait presque fait allusion à ce que je porte ces dessous
immédiatement. J’expliquai à ma belle-mère que j’avais refusé, en argumentant
que je n’étais plus une adolescente et je j’étais assez grande pour porter de
la lingerie adaptée à mon âge.
– Ainsi, Christine, à vous
entendre ce serait la Préfète de discipline qui aurait exagéré… Pourtant je lis
bien le mot insolence sur votre carte de correspondance ! Ne serait-ce pas
le ton de votre refus qui a dérapé ? Je vous ai vue à l’œuvre aux Galeries
et je sais maintenant ce dont vous êtes capable verbalement.
Penaude, je devais bien avouer
que j’avais perdu mon calme en répondant un peu sèchement à Sœur Marie-Hortense
et que le tarif en avait été de quelques claques.
– Quelques claques, voyez-vous
ça ! Et comment expliquez-vous ces traces sur vos cuisses ? Moi, ce
que je pense, Christine, c’est que vous avez bel et bien reçu une fessée comme
c’est noté sur votre carte de correspondance et même des coups de règle ;
tout cela en réponse à vos insolences vis-à-vis des Sœurs. Je m’en tiendrai à
cela.
Je ne voyais pas trop où ma
belle-mère voulait en venir ni le sort qu’elle souhaitait me réserver mais bien
vite je fus fixée.
– Christine, vous connaissez le
règlement de Ste-Marie. Vous connaissez également mon engagement. Toute
sanction doit être doublée et donc répétée à la maison…
– Belle-maman, nous sommes deux
femmes intelligentes… Nous n’allons pas tomber dans ces travers où veulent nous
entraîner Ste-Marie et ses Sœurs… Ne trouvez-vous pas que j’en ai assez bavé
comme ça ? J’ai 36 ans, je suis adulte, nous n’allons pas nous prêter à
pareille comédie entre nous…
– Christine, coupa sèchement ma
belle-mère, vous avez certes 36 ans mais vous êtes avant tout et depuis ce
matin une élève de Ste-Marie. Vous avez signé votre convention et à ce titre
vous devez obéissance aux Sœurs ainsi qu’à moi, votre tutrice.
Le ton employé par ma belle-mère
était moins dispersé qu’à l’habitude. Elle parlait avec précision sans s’égarer
ni se perdre dans des surenchères stériles. Elle continua :
– J’ai décidé plusieurs choses.
Déjà vous me copierez 100 lignes comme ce matin. Par rapport à vos heures de
retenue, vous resterez ici cette nuit, comme en retenue. Bien entendu je
répèterai la fessée que vous avez reçue à Ste-Marie. Et enfin, je doublerai la
mise en réponse à votre conduite inqualifiable aux Galeries.
– Belle-maman, répondis-je en
implorant…
– Oui, Christine ? Vous
trouvez que ma décision n’est pas assez lourde ?
Je ne voulais surtout pas la
braquer au risque d’aggraver sa sentence. Je décidai de faire profil bas
pensant qu’au fil de l’enchaînement des évènements, ma belle-mère serait plus
clémente. Elle m’obligea à aller à la table et m’y asseoir. Je dus copier cent
fois et pour la deuxième fois de la journée : Je salue une grande personne lorsque celle-ci m’adresse son bonjour.
– Bien Christine, dit ma
belle-mère. Maintenant nous allons passer aux choses sérieuses. J’imagine qu’à
Ste-Marie ce matin vous avez reçu une fessée déculottée n’est-ce pas ?
Interloquée, je ne savais quoi
répondre. Je pensais que ma belle-mère insistait mais seulement pour marquer le
coup et souhaitait juste me donner deux ou trois claques sur ma jupe de manière
purement symbolique. Entre deux femmes adultes, le geste aurait été figuratif
et l’honneur aurait été sauf vis-à-vis de Ste-Marie. D’une part j’aurais subi
ce doublement de sanction et d’autre part ma belle-mère aurait tenu ses
engagements.
– Déjà, Christine, vous allez me
retirer cette jupe et aussi cette chemise… que j’y vois plus clair.
Telle un automate, je m’exécutais
sans mot dire. Je commençais par faire glisser ma jupe qui tomba à mes pieds
puis je déboutonnais lentement ma chemise. Je me retrouvai alors simplement en
culotte et soutien-gorge, immobile ne sachant trop quelle contenance adopter.
C’est ma belle-mère qui décida de la suite des choses. D’un geste sûr elle me
descendit la culotte à mi-cuisses en en saisissant l’élastique de ses deux
mains.
À ce moment précis, mon téléphone
se mit à sonner. C’est ma belle-mère qui s’en saisit et prit la communication.
C’était mon mari avec les enfants depuis la plage qui m’appelaient.
– Oui, c’est moi qui ai décroché,
répondit ma belle-mère. Christine arrive, je te la passe.
Ma belle-mère me donna le
portable. J’étais debout au milieu du salon, vêtue seulement de mon
soutien-gorge et la culotte baissée à mi-cuisses, prête à recevoir une fessée.
Il allait me falloir être forte pour tenir au bout du fil mon rôle d’épouse et
de mère alors que les circonstances ne plaidaient pas en ma faveur. D’autant
que ma belle-mère s’était plantée devant moi et scrutait mes gestes et paroles.
Je dus faire un gros effort et
prendre sur moi pour demander à mon mari et aux enfants si tout allait bien
pour eux, si l’eau de mer était bonne, bref, si leur premier jour de vacances
se déroulait de la meilleure des manières. En réponse, je les rassurais sur mon
sort de nouvelle recrue à Ste-Marie. Durant dix bonnes minutes je jouais à
faire semblant.
Lorsque je raccrochai je pris
immédiatement conscience de la réalité de ma situation et je fondis en larmes.
Je ne pouvais que difficilement affronter ce contraste brutal. Ma belle-mère
renchérit :
– Vous pleurez déjà ?
Christine. Il vous fallait réfléchir avant.
Inflexible, elle me saisit et me
plaqua sur ses genoux. Pour arriver à tenir mon équilibre et ne pas verser en
avant je dus me tenir de mes deux mains au sol, mains que je n’avais plus pour
parer d’éventuels coups. Durant un instant qui me parut interminable il ne se
passa absolument rien. J’étais néanmoins loin d’étancher mes larmes.
Soudain une déferlante s’abattit
avec force sur mes fesses exposées. J’entendis d’abord le bruit sec des claques
ainsi que la secousse engendrée avant d’en ressentir l’atroce brûlure. Sur un
rythme soutenu ma belle-mère me donnait la fessée d’une main largement ouverte.
Méthodiquement elle visait tantôt ma fesse gauche, tantôt ma fesse droite. Sans
répit je dus endurer une bonne vingtaine de coups.
L’effet fut immédiat. Je pleurais
déjà et mes pleurs furent renforcés par des plaintes de détresse mêlées de
hoquets. Les claques de me belle-mère faisaient mal et je le lui signifiais
ainsi de manière bien sonore.
Aussi brusquement que la fessée
avait commencé, elle s’arrêta. C’est à ce moment-là que je fis l’amer constat
que mes fesses me cuisaient horriblement. Mes plaintes firent place à des
sanglots mêlés de supplications incohérentes. Je risquai une main sur mes
fesses pour en évaluer l’état et la chaleur. Mal m’en prit.
– Christine, me rappela à l’ordre
ma belle-mère, enlevez cette main tout de suite !
À peine ma main fut ôtée qu’une
frappe sèche me brûla le bas des fesses, là où la peau est la plus fine et
fragile. Tout comme cela s’était passé à Ste-Marie le matin même, ma belle-mère
souhaitait terminer sa sentence à la règle. C’est armée d’une vieille latte en
bois qu’elle martelait la région de mes cuisses.
À chaque coup, j’avais
l’impression qu’un trait de feu me cinglait la peau. L’impact était précis et
j’y réagissais en de ridicules ruades désordonnées, lançant mes jambes
seulement réunies par ma culotte descendue.
– Voilà, votre punition est
terminée Christine, dit ma belle-mère sur un ton dépourvu de la moindre
émotion. Vous pouvez vous relever.
Je me redressai non sans mal.
C’était comme si toute la zone, allant de mes fesses jusqu’aux cuisses, avait été
surchauffée. Je tremblais. J’avais tellement pleuré et supplié que j’en avais
même bavé. Je restai debout sans esquisser le moindre mouvement. Je n’eus même
pas la présence d’esprit de poser un regard sur l’état de mes fesses et de mes
cuisses.
C’est ma belle-mère qui me
conduisit au coin où elle me cala le front contre le mur et me croisa les bras
dans le dos.
– Pas un mot, pas un geste
Christine ! ordonna ma belle-mère. Sinon je double la mise.
Ma culotte avait glissé jusqu’à
mes genoux n’aidant pas ma démarche. Je dus rester une bonne demi-heure à
expier la fin de ma punition. Peu à peu mes pleurs se calmèrent, se
transformant en sanglots de plus en plus espacés. De rares spasmes me
secouaient encore lorsque je revoyais ma journée et surtout lorsque je
repensais à mon mari et mes enfants. J’entendais bien ma belle-mère vaquer à
ses occupations derrière moi mais je me gardais bien de me retourner, ne
serait-ce que la tête, pour savoir ce qu’elle faisait exactement ni où elle se
tenait.
Je sentais parfois sa présence
toute proche mais elle restait silencieuse. Vers la fin de cette bonne trentaine
de minutes je repris progressivement le dessus sur moi-même. Mes sensations,
mises en sommeil par toute l’énergie que j’avais dépensée à faire face à
l’administration de ma fessée, refaisaient surface dont l’une d’elle qui se
faisait de plus en plus pressante.
D’immobile, je me mis à sautiller
lentement d’un pied sur l’autre, essayant au maximum de me retenir. Je n’osais
pas appeler ma belle-mère de peur d’essuyer une nouvelle fois ses foudres. Je
pensais innocemment qu’elle comprendrait le message bien naïf que je croyais
lui envoyer en me dandinant.
J’arrivais de plus en plus
difficilement à me concentrer, jusqu’à perdre tout contrôle de ma vessie...
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SupprimerJeancla
J'adore !!!
RépondreSupprimerVivement la suite
Merci pour vos vifs encouragements.
SupprimerJeancla