jeudi 30 novembre 2017

Christine - chapitre 7

Avec ma belle-mère, nous étions au snack Nous finissions notre dessert. Après ma première journée de cours de vacances à Ste-Marie, elle venait de me sermonner. Étant de fait ma tutrice vis-à-vis de l’école, ma belle-mère me reprochait de vouloir minimiser les remontrances formulées à mon encontre par les religieuses  et surtout de vouloir en éluder les conséquences directes. Tout cela m’avait évidemment coupé l’appétit. Je n’avais pratiquement pas touché à ma salade et la part de tarte que le serveur venait de nous déposer sur la table n’avait guère plus mes faveurs.

En sortant de Ste-Marie, je pensais rentrer directement chez moi pour y faire une bonne pause réparatrice et surtout prendre des nouvelles de ma petite famille en villégiature au bord de la Méditerranée en ce début août. Ma belle-mère en avait décidé autrement. Elle avait pris les choses en mains et était venue m’attendre, à 13h à la sortie de Ste-Marie. Cela partait d’un bon sentiment de sa part et je n’avais pas voulu la froisser en refusant sa proposition. J’avais bien essayé de lui faire comprendre que j’étais fatiguée mais elle avait insisté. De fil en aiguille je compris que rien n’était gagné d’avance en ce qui me concernait.

Je ne savais pas encore quelle était la nature de leurs liens, mais Sœur Marie-Joseph, la directrice de Ste-Marie, avait téléphoné à ma belle-mère si bien que cette dernière était au courant de beaucoup plus que je ne le pensais quant à ma matinée.
Ma belle-mère avait tout organisé pour moi dans l’après-midi qui s’annonçait.
Nous devions aller faire quelques achats aux Galeries puis passer chez elle afin d’y faire un point précis sur mon premier jour de cours de vacances à Ste-Marie.

J’en avais presque oublié mari et enfants. Aussi, la première bouchée de tarte à peine touchée, je me levai pour m’isoler un peu et téléphoner. C’est mon mari qui décrocha :

– Allo ! Oui ? Christine ! C’est toi ma chérie ?
– Oui, c’est moi, mon amour.
– Alors, ça va ? Tout se passe bien ?
– Oui… J’ai fait ma rentrée ce matin…
– Ah, super ma chérie ! s’exclama mon mari
– Oui, lui répondis-je d’un ton neutre.
– Houlà ! Au ton de ta voix, j’ai l’impression que ça ne va pas… Je me trompe ?
– Non, mon amour… Ce n’est pas ça… Mais tu sais… à Ste-Marie… y’a une certaine discipline… Faut s’y faire… Pour moi, c’est pas évident…
– Je sais ma chérie… Mais tu es forte… Tu t’y feras très vite…

Visiblement, mon mari ne comprenait pas ma détresse ; ou plutôt il la saisissait mais sans vraiment en apprécier toutes les subtilités. Il pensait que j’avais le blues lié à la rentrée et surtout à l’éloignement des miens. Sur ces deux points, il n’avait pas tort. Je ne voulais surtout pas lui transmettre mon angoisse, il n’en était pas responsable. Et trop lui en dire équivalait pour moi à lui plomber le moral en le faisant culpabiliser. Aussi je pris sur moi de couper court sur le sujet et demandai des nouvelles des enfants.

– Ils vont très bien, répondit mon mari. Je vais te les passer…
– Qu’est-ce que vous faites là ? Vous mangez ?
– Pas encore ma chérie… C’est les vacances… Grasse mat… On déjeune tard… Diane est en train de mettre la table et Tommy gonfle déjà le canot pneumatique pour la plage…
– Et toi mon amour ?
– Je prépare la grillade… Brochettes au menu… Il ne manque que toi ma chérie !

Il ne croyait pas si bien dire ; pour un peu, je plaquerais tout et prendrais le TGV pour les rejoindre ! Mais je me repris aussitôt. Mon mari me passa mon fils Tommy. Il se portait à merveille, avait déjà retrouvé d’anciens copains, faisait des projets ; bref, je ne lui manquais pas. Puis ce fut au tour de ma fille Diane d’être à l’autre bout du fil. Ce n’était pas que mon absence lui faisait défaut mais elle regrettait déjà notre complicité féminine, seule fille avec son père et son frère. Elle était élève à Ste-Marie depuis deux ans et allait rentrer en terminale. Elle connaissait donc bien cette école et ses méthodes. Durant notre conversation elle me demanda :

– Ça va maman ? Les Sœur n’ont pas été trop sévères avec toi ?

Naïvement, ma fille ne croyait pas si bien dire. Je n’allais quand même pas lui déballer toute la vérité. Mais tôt ou tard elle saurait par la bande ce qui s’était passé. Aussi je ne lui lâchai que les tracas collectifs.

– Non, ça va Diane… Sauf au début… Personne n’a répondu lorsque Sœur Marie-Joseph nous a dit bonjour…
– Wouav !  Vous avez osé manquer de respect à la directrice ! Toi aussi, maman ?
– Oui, j’ai suivi le mouvement…
– Telle que je la connais, Sœur Marie-Joseph n’a pas dû vous rater…
– Elle a été plutôt clémente…
– Ah bon… poursuivit ma fille. Ça ne lui ressemble pas. Pour moins que ça, elle a déjà eu la main lourde… Elle n’a rien dit ? Sûr ?
– Si… seulement des lignes à copier…
– Même toi maman ? Combien de lignes ?
– Oui, même moi… 100 lignes.

J’entendis ma fille répéter à son père :

– Papa, tu as entendu ça… Maman a eu 100 lignes à copier ce matin !

Plus qu’autre chose, cette nouvelle la faisait sourire et elle voulait la partager avec son père. Je n’allais donc pas lui en dire plus. Pas même la fessée déculottée de son camarade Nicolas, j’aurai bien le temps de lui en parler.

En téléphonant, je faisais les cent pas sur la terrasse du snack. Je n’avais même pas vu ma belle-mère se saisir de son propre téléphone et faire quelques photos qu’elle avait envoyées à ma fille.
Je ne sus pas si c’était intentionnel de la part de ma belle-mère mais dans ce lot de clichés, certains étaient cadrés de profil et même de trois-quarts arrière. Ma fille qui les recevait en même temps qu’elle me parlait avec l’appareil de son père s’exclama :

– Maman ! Qu’est-ce que tu as fait aux cuisses ? Tu as des traces…
– Ah… des traces ? Non, je n’ai pas vu…

Diane n’était pas dupe mais heureusement elle n’insista guère plus. Elle était en vacances, loin et déconnectée du contexte de Ste-Marie. C’est ma belle-mère qui remit l’affaire sur le tapis. Entendant que je parlais à ma fille, elle voulut que je la lui passe. Après avoir échangé avec sa petite-fille sur ses vacances qui s’annonçaient idylliques, ma belle-mère lui dit :

– Oui Diane, j’ai prévu d’aller aux Galeries… Je dois habiller ta mère pour l’école… Après nous rentrerons… Il me faut régler avec elle son comportement… Bon, tu es gentille… Tu me passes ton père s’il te plaît.

Ma belle-mère insista :

– Allo ! Mon fils ? Oui… Je ne sais pas si Christine t’a tout dit… J’ai les choses en mains… Je gère… Elle t’expliquera ce soir… Allez, bon appétit.

Et sans même me rendre mon portable pour que je puisse dire un dernier mot à mon mari, ma belle-mère raccrocha.

– Bien Christine, il est temps d’aller aux Galeries, décida-t-elle.
– Belle-maman, ne pouvons-nous pas souffler un peu ? Tout va au pas de course pour moi depuis ce matin…
– Christine, me répondit-elle, plus tôt nous irons, plus tôt nous en aurons terminé et plus vite nous rentrerons à la maison… D’autant qu’à la maison, des choses sérieuses nous attendent…

Ma belle-mère avait le don, sans même s’en rendre compte, d’envoyer des piques, de revenir sans cesse sur le sujet, de tourner autour du pot, bref, d’entretenir le malaise. Je ne me risquai pas à lui demander des précisions sur ce qu’elle considérait comme des choses sérieuses. J’espérais surtout que l’après-midi aidant, elle oublierait un peu le sérieux de ces fameuses choses qui nous attendaient. À vrai dire, je ne me faisais pas trop d’illusions sur ce qu’elle envisageait. Elle l’avait annoncé clairement, elle souhaitait répliquer chez elle, et comme le règlement le préconisait, la fessée que j’avais reçue le matin même en cours.

Il me semblait jouable au dernier moment de l’en dissuader, peut-être un sermon bien appuyé de sa part saurait me faire entendre raison et m’éviterait une seconde humiliation. Pour ce faire, une seule solution, aller dans le sens de ma belle-mère, ne pas trop l’insupporter, faire copine avec elle comme deux femmes adultes que nous étions. Certes, nous n’étions pas de la même génération mais je pouvais composer avec elle pour quelques heures.

Nous prîmes sa voiture et nous retrouvâmes en plein centre-ville.  Je m’étais dit que faire un peu de shopping allait nous distraire, me faire oublier les tracas de la matinée et lui faire passer l’envie obstinée de suivre à la lettre les recommandations strictes de Ste-Marie.

Je voulais m’attarder au rayon maroquinerie pour y voir les sacs mais c’est presque en galopant que ma belle-mère m’entraîna au rayon mode féminine. En fait de mode, c’était plutôt la mode stricte et propre à Ste-Marie qu’elle recherchait. Ma belle-mère voulait choisir pour moi mes futures tenues. Cela devait se résumer à bien peu de choses puisque seul l’uniforme était permis à Ste-Marie.

Sans avoir le titre de délégataire exclusif, comme le docteur Wagner par exemple, les Galeries étaient un des deux ou trois fournisseurs privilégiés des élèves de Ste-Marie. Ce grand magasin devait être aussi ancien que l’école et proposait encore dans ses rayons de prêt-à-porter les vêtements que les élèves recherchaient, notamment pour les filles. C’est d’ailleurs là que je me servais pour habiller Diane et que j’étais passée voici une dizaine de jours avec Tommy. Je pensais y venir toute seule, tranquillement.

Ma belle-mère en avait décidé différemment et comme souvent avec elle, cela partait d’un bon sentiment. Comme il était de tradition familiale, elle souhaitait m’offrir mon « trousseau » pour Ste-Marie. Il était donc difficile et même incorrect pour moi de repousser une telle aubaine et surtout refuser sa présence à mes côtés pour ces achats. C’est donc de bonne grâce que je la suivais d’une pas rapide vers le rayon de mode féminine.

– Belle maman, me risquai-je. J’ai l’impression que nous n’allons pas dans le bon rayon…
– Vous croyez ? Je vais demander.

Ma belle-mère ne me faisait même pas confiance, comme souvent. Étant en quelque sorte habituée des lieux, je savais que les tenues pour Ste-Marie faisaient partie du rayon enfants. Renseignements pris et confirmés par une employée du magasin, je suivis ma belle-mère jusqu’au rayon enfants. Ma belle-mère s’adressa directement à la vendeuse du rayon, une femme à qui j’aurais donné un peu plus que la quarantaine:

– Bonjour, c’est pour ma belle-fille… Il lui faut la totale pour Ste-Marie…
– Certainement Madame, lui répondit la commise. Nous avons l’habitude des grandes élèves…

Évaluant ma taille et sans même me la demander, la vendeuse prit deux jupes et les confia à ma belle-mère.

– Allez les lui faire essayer… Je vous amène les chemisiers.

J’emboîtais le pas de ma belle-mère jusqu’aux cabines d’essayage. À ce rayon, elles étaient beaucoup plus simples et moins intimes qu’au rayon mode féminine. Plutôt que des portes avec loquet, un simple rideau fermait chaque box à mi-hauteur. Heureusement en cette période de vacances, le rayon enfants était quasiment désert et les cabines l’étaient tout autant. Ma belle-mère entra avec moi dans la cabine et entreprit de me déboutonner la jupe, chose que je pouvais faire moi-même.

– Laissez-moi faire Christine, me dit-elle.

Rapidement, elle fit glisser ma jupe et me l’ôta.

– C’est une belle culotte que vous avez là, Christine ! Sobre, classique, Vraiment vous avez du goût. Mais je ne suis pas certaine qu’à Ste-Marie… Les Sœurs ne vous ont pas contrôlée ? Elles ne vous ont rien dit ?
– Si belle-maman. La Préfète de discipline a juste fait la remarque que les petites dentelles étaient de trop… mais guère plus…
Bon, nous verrons ça aussi, continua ma belle-mère. De toute façon, pour la vraie rentrée il vous faudra autre chose…

Lorsqu’elle vit mieux mes cuisses encore marquées, ma belle-mère ne put s’empêcher d’ajouter remarques et commentaires :

– Eh ben ! Ce sont de belles traces… Les Sœurs ne vous ont pas loupée…

Ce disant, ma belle-mère essayait d’évaluer le relief de ces traces en me passant sa main droite sur les cuisses, les effleurant. Cela eut pour effet de me faire frémir et j’en eu la chair de poule. D’un geste se voulant maternel elle me donna une légère claque sur les cuisses.

– Allez Christine, essayez cette jupe, ce doit être votre taille.

Le rideau s’ouvrit. C’était la vendeuse qui revenait avec les chemisiers.

– Qu’en pensez-vous, lui demanda ma belle-mère.

La vendeuse m’ajusta mieux la jupe et me fit tourner tel un pantin. Elle passa plusieurs fois ses doigts au niveau de ma taille sous la ceinture de la jupe.

– Non, ça va Madame, répondit-elle à ma belle-mère. C’est sa taille… Je vais lui marquer l’ourlet… Pour Ste-Marie, j’ai l’habitude…

La vendeuse planta quelques épingles au bas de ma jupe. Elle continua :

– Tenez Madame, essayez-lui ce chemisier. Je vais vous chercher la jupe d’hiver dans sa taille.

Ma belle-mère me fit glisser la jupe avec précaution, les épingles qui marquaient l’ourlet pouvaient me piquer. Un par un, elle défit ensuite les boutons de ma chemise safari. Je me retrouvais donc en culotte et soutien-gorge avec ma belle-mère dans la cabine d’essayage, le rideau à peine tiré. Il était clair qu’on pouvait me voir. Il était évident aussi que mes cuisses étaient exposées à la vue de tous, notamment de la vendeuse qui allait revenir.

Ma belle-mère m’aida à enfiler mon chemisier, me l’ajusta et le boutonna. Il était parfait et m’allait comme un gant. La vendeuse revenait avec la jupe d’hiver. Elle s’adressa à ma belle-mère :

– Voici l’autre jupe, Madame. Oh ! Oui, elle vient bien de Ste-Marie… ses cuisses ne trompent pas !

Immanquablement, elle venait de voir l’état de mes cuisses avec les traces de coups de règle de Sœur Marie-Hortense. Ayant l’esprit absorbé par les essayages et étant prise de court, je restai pétrifiée et rougis instantanément. Il ne faisait aucun doute que cette vendeuse connaissait les méthodes employées à Ste-Marie et savait donc pour les traces qu’elle venait de découvrir sur mes cuisses. Il ne faisait aucun mystère à ses yeux que j’avais été corrigée de coups portés à l’aide d’un objet sur mes cuisses. Du haut de mes 36 ans je me sentis bien petite dans cette cabine d’essayage du rayon enfants, décor bien anachronique pour la femme que je pensais toujours être. J’eus à cet instant une montée de larmes m’embuant les yeux.

– Tenez-vous droite, Christine, ordonna ma belle-mère, en me boutonnant la jupe d’hiver.

Puis en s’adressant à la vendeuse :

– Elle est à vous... pour l’ourlet…
– Merci Madame.

À nouveau, la vendeuse me fit tourner, planta ses épingles au bas de ma jupe.

– Remettez-la-moi en culotte, dit-elle à ma belle-mère. Je reviens avec la suite.

Que voulait-elle dire lorsqu’elle parlait de la suite ? Il me semblait que j’avais la fourniture requise pour faire ma vraie rentrée de septembre à Ste-Marie. Je venais d’essayer la jupe mi-saison, la jupe d’hiver, le chemisier, j’étais armée.

Ma belle-mère m’ôta la jupe en faisant bien attention aux épingles, puis s’occupa de me défaire le chemisier. Lorsque la vendeuse revint, j’étais en culotte et soutien-gorge. Elle apportait la fameuse suite : des collants et des socquettes. Les socquettes blanches étaient à ma taille et il était inutile de les essayer.

– Passez-lui ces collants, dit la vendeuse à ma belle-mère. Ils devraient lui aller.

C’était une paire de collants blancs en laine, rien de vraiment sexy. Je ne me voyais pas avec cela, ce n’était pas mon genre. Je n’avais rien porté de tel depuis mes 10 ans.

– Non, belle-maman ! Ce ne sera pas nécessaire, Je n’aime pas ces collants…
– Christine, me coupa-t-elle, je ne sollicite pas votre avis. Ce sont les seuls collants tolérés à Ste-Marie, demandez donc à Madame…

La vendeuse opina du chef. J’étais résignée, d’autant plus que ma belle-mère n’avait pas tort. L’hiver, seuls des collants en laine étaient acceptés contre la morsure du froid sur les jambes. Je dus m’asseoir et ma belle-mère m’enfila cette paire de collants. Afin de vérifier s’ils étaient bien à ma taille et tenaient parfaitement, la vendeuse demanda à ma belle-mère :

– Faites-la marcher un peu s’il vous plaît.

C’est devant les cabines d’essayage que je fis des allers-retours, vêtue seulement d’une paire  de collants en laine et de mon soutien-gorge. Pour ne pas croiser d’éventuels regards d’autres clients des Galeries, je baissais mes yeux déjà bien humides.

– C’est exactement sa taille, dit la vendeuse. Bien, nous allons terminer avec les sous-vêtements. Je vais les chercher. En attendant, vous pouvez tout lui retirer, Madame, s’il vous plaît.

N’y tenant plus, je répondis à cette vendeuse en prenant ma belle-mère à témoin :

– Non mais, pour qui elle se prend celle-là. Comme si je ne savais pas enlever des collants toute seule… Et puis je peux essayer les culottes sur celle que je porte…
– Christine, s’il vous plaît ! répondit ma belle-mère. Pas d’esclandre, il y a du monde…

La vendeuse était partie, sans broncher, sans même se retourner mais il était évident qu’elle avait entendu tout mon flot de rage émis contre elle. Lorsqu’elle revint, je m’étais calmée, ma belle-mère avait réussi à me raisonner. Elle m’avait aidée pour ôter les collants. J’attendais debout derrière le rideau que j’avais pris soin de refermer, ma belle-mère se tenait à mes côtés. La vendeuse tira autoritairement le rideau et laissa la cabine béante.

– Allons donc, dit-elle. Elle a encore sa culotte et son soutien-gorge…

Ma belle-mère fit comme un signe de dépit.

– Elle ne veut pas, elle préfère faire l’essai dessus…
– Madame ! continua la vendeuse, je n’ai pas de leçon ni de conseil à vous donner mais je trouve que votre belle-fille répond sur un ton désagréable et, personnellement, ça ne me plaît guère. Il y a des fessées qui se perdent, si vous voyez ce que je veux dire…

– Excusez-moi, répondit ma belle-mère. Je n’avais pas réalisé…

Ce disant ma belle-mère m’empoigna fermement, me ramena à elle, me fit pivoter d’un demi-tour et m’arracha le soutien-gorge plus qu’elle ne le dégrafa. Je me retrouvais les seins nus que je protégeai rapidement de mes deux mains. Je n’avais plus cette protection qu’auraient pu offrir mes mains pour le reste de mon corps et c’est par surprise que ma belle-mère me descendit prestement la culotte à mi-cuisses. Je n’eus que le temps de garder un bras devant mes seins et de placer mon autre main devant mon sexe qu’une première claque s’abattit. Je venais de pousser ma belle-mère à bout.

Seule ma mâchoire inférieure fut prise de tremblements et ma tête sembla hoqueter. Je pleurais silencieusement. La vendeuse esquissa un sourire complice à l’adresse de ma belle-mère, elle allait être en mesure de poursuivre l’essayage en toute sérénité. C’est même elle qui termina de me descendre la culotte et la fit passer.

– Christine ! S’il vous plaît, intima ma belle-mère en me tirant sur les bras et en me les plaçant croisés dans le dos.
– En plus elle se rase ! s’écria la vendeuse, visiblement peu emballée à la vue de mon pubis et du haut de ma vulve imberbe.

Je ne réalisais pas mais si des clients passaient dans le rayon, ils ne pouvaient pas rater le spectacle que nous leur donnions, ou plutôt que je leur donnais. Le rideau de la cabine d’essayage était ouvert en grand et la vendeuse s’exprimait à haute voix. Elle renchérit :

– Quitte à se comporter en petite fille, elle en a déjà l’apparence !

Mes joues étaient déjà bien humides. Mais j’arrivais néanmoins à contenir mes pleurs, ils restaient silencieux. Je me rendais compte que cette vendeuse ne respectait plus la femme que j’étais. Et pour ses arguments, elle n’avait pas besoin d’inventer des prétextes, je les lui servais sur un plateau.

C’est par le soutien-gorge que la commise débuta avec l’essayage des sous-vêtements. Elle me le mit sans trop de ménagement pour mes bras qu’elle désarticula en tous sens. Elle passa derrière moi pour l’agrafer et me poussa hors de la cabine afin d’en vérifier le port et la taille. Instinctivement je mettais à nouveau les mains devant mon pubis. D’un geste vif et précis la vendeuse me mit une bonne claque sonore sur les fesses :

– Les mains dans le dos ! La poitrine en avant ! Que je puisse voir si tes seins remplissent bien les bonnets !

À regret j’obéissais, mettant une nouvelle fois le bas de mon corps à découvert, n’étant plus protégée par la relative intimité de la cabine d’essayage dont le rideau restait largement ouvert. En plus elle se mettait carrément à me tutoyer. Cela n’était pas pour sécher mes larmes, bien au contraire.

Elle me fit tourner telle une girouette, ajustant et précisant ça et là bretelles ou bonnets. Enfin elle m’obligea à lever un pied après l’autre pour m’enfiler la culotte qu’elle remonta au maximum sur mes hanches. Là aussi la vendeuse en ajusta l’élastique et poussa jusqu’à glisser un index inquisiteur sous l’étoffe le long de mon entrejambes, partant du haut de mon sexe jusqu’à mes fesses. Je fus ensuite invitée une nouvelle fois à sortir de la cabine et faire quelques pas. Malgré les larmes qui embuaient mes yeux, je m’aperçus qu’il y avait du monde qui, sans me regarder expressément, pouvait voir mes allers et venues en culotte et soutien-gorge de coton blanc.

– C’est parfait, tu peux te rhabiller maintenant ! ordonna la vendeuse.

Je ne demandai pas mon reste et regagnai prestement la cabine, tentant d’en tirer le rideau. La vendeuse s’y opposa en le tenant fermement d’une main. En s’adressant à ma belle-mère, elle dit :

– Allez-y vous-même, prenez les choses en mains, ça ira plus vite…

Ma belle-mère, ne se faisant pas prier, me dégrafa le soutien-gorge et m’ôta la culotte. Je me retrouvais nue une nouvelle fois. La vendeuse, sans doute excédée par mon comportement depuis que nous étions dans son rayon, demanda à ma belle-mère :

– Vous permettez, Madame ?

Et sans même attendre, elle devança la réponse, alliant le geste à la parole :

– Voilà ce que je fais aux filles qui sont insolentes et se permettent de répondre !

Elle me fessa de cinq bonnes claques sur les fesses. Dans mon malheur, j’étais heureusement debout et fus atteinte par surprise. Aussi, les muscles de mes fesses n’étaient pas contractés et la morsure des claques en fut un peu moins vive. Mais il était clair que des clients du rayon avaient pu voir et entendre ce manège. La douleur qui m’atteignit en fut plus morale que physique. Fière de s’être fait respecter, la vendeuse s’en alla préparer nos achats à la caisse, nous laissant ma belle-mère et moi dans cette cabine d’essayage.

– Eh bien Christine, dit ma belle-mère, avouez que vous ne l’avez pas volé… Elle ne vous a pas ratée !

C’est ma belle-mère qui me rhabilla entièrement, le courage me manquait pour fournir toute énergie à remettre mes vêtements. C’est en larmes que je gagnai la caisse, ma belle-mère me traînant presque. Mes sanglots redoublèrent lorsque la vendeuse fit tout un boniment et expliqua à me belle-mère qu’elle savait s’y prendre pour mâter les vilaines filles. Les autres clients présents ont longtemps dû se demander pourquoi une femme mûre pleurait à chaudes larmes dans les bras inconsolables d’une personne plus âgée sans raison apparente.

C’est ainsi que nous sortîmes des Galeries, les bras chargés de paquets contenant ma nouvelle garde-robe pour l’année scolaire à venir.

Pour suivre le fil de ce récit

Lire ou relire le premier épisode : introduction
et l'épisode précédent : chapitre 6
La suite, c'est le chapitre 8

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4 commentaires:

  1. Quelle suite ;)

    Christine savait pourtant à quoi s’attendre en retournant à ses études....
    Le retour à la maison risque d’être très très sévère pour les fesses de notre pauvre femme mûre! Je pense que belle maman n’a pas du tout aimé se sentir humilier par le comportement de sa belle-fille!
    Sachant qu’elle sera de toutes manières punie suite à la féssée à l’école, ce n’est pas ce comportement qui arrangera son cas.
    Je me demande comment la belle-mère arrivera à punir suffisamment Christine car elle semble avoir été dépassée par les événements dans ce grand magasin.... aura-t-elle besoin de s’équiper avec un martinet ou une canne? D’autres courses en perspectives peut-être !

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    1. Christine savait certes à quoi s'attendre en retournant à ses études mais comme toute femme mûre elle pensait peut-être se situer au-dessus de tout cela et être exonérée de certaines sanctions.
      Quant à la belle-mère, elle aussi fait en quelque sorte son apprentissage de tutrice et le fait qu'elle ait été dépassée par les événements aux Galeries prouve que rien n'est gagné d'avance, ni pour l'une, ni pour l'autre.
      Concernant vos suppositions pour les fesses de Christine, l'avenir nous le dira...
      Jeancla

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  2. Encore une fois un très bon récit , le réalisme est présent , dommage que Christine n'a pas rencontré une autre élevé et sa mère , peut être une autre fois LoL

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    1. Merci pour ces encouragements.
      Christine avait déjà rencontré Magali et sa maman chez la doctoresse.
      Après, c'est le hasard qui fait les choses et provoque les rencontres; ainsi va la vie... et le récit!
      Jeancla

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