jeudi 2 novembre 2017

Christine - chapitre 3

Cela faisait à présent une bonne dizaine de jours que j’avais décidé de mon nouvel avenir. Je ne le regrettais pas.
Les vacances venaient de commencer et la présence des enfants à la maison n’était pas étrangère à ma bonne humeur et à l’ambiance générale. Ils occupaient bien mes journées et même s’ils étaient grands maintenant (17 ans pour Diane et 11 ans pour Tommy) et autonomes, le temps des vacances était pour nous l’occasion de se retrouver et de faire des choses ensemble.
Il allait bientôt être midi lorsque la sonnerie du téléphone retentit.

– Oui, Allo ?
– Allo Christine…
– Belle-maman !
Un coup de téléphone de ma belle-mère en toute fin de matinée n’augurait rien de bon. Un appel de ce genre avait toujours pour but de me gâcher le reste de la journée. C’était souvent que ma belle-mère, prétextant voir les enfants, s’invitait à l’improviste au repas de midi ou m’imposait sa présence l’après-midi pour une raison toujours futile, ruinant là tout projet.
Cette fois, non seulement ma belle-mère allait me pourrir la journée mais aussi celle du lendemain. Ma belle-mère est une femme qui parle en s’écoutant et n’écoute même pas les autres, ses questions sonnent toujours comme des réponses. Elle continua :
– Christine, je passe vous prendre demain matin à 8h30... Je vous emmène chez le docteur Wagner, nous y avons rendez-vous à 9h30…
– Mais belle-maman…
– Tsss Tsss Tsss, pas de blague Christine, me coupa-t-elle. Sœur Marie-Joseph de Ste-Marie m’a appelée… Elle a tout arrangé… Vous auriez quand même pu me dire que vous comptiez reprendre vos études… C’est courageux, je vous admire…
Ma belle-mère était égale à elle-même. Elle disait une suite de mots plus qu’elle ne parlait. Ses propos étaient toujours décousus et passaient du coq à l’âne plusieurs fois dans une même phrase. Il fallait s’accrocher pour la suivre et en placer une. Malgré cela elle avait quand même la tête sur les épaules, savait où elle allait et ce tout-là faisait son charme. J’osais :
– Belle-maman, quel est donc cet arrangement avec Sœur Marie-Joseph ?
– Christine, ne faites pas la sotte… Vous êtes bien inscrite à Ste-Marie n’est-ce pas… Sœur Marie-Joseph me l’a confirmé hier… Oh, merci Christine d’avoir pensé à moi pour vous épauler… Je saurai être à la hauteur de cet honneur…
Je tentais une diversion :
– Oui belle-maman, vous devez confondre ou Sœur Marie-Joseph vous aura mal expliqué… J’ai fait voir Tommy par le docteur Wagner la semaine dernière… Le dossier n’est peut-être pas encore revenu à l’école…
– Non, non Christine. Il s’agit bien de vous, pas de Tommy… Sœur Marie-Joseph ne se trompe pas…Vous êtes nouvelle à Ste-Marie et le docteur Wagner doit vous examiner… La visite médicale quoi, ça n’a rien d’extraordinaire…
– Mais belle-maman, le docteur Wagner est une pédiatre… J’ai 36 ans… Et puis demain, j’avais prévu…
– Christine, ne faites pas l’enfant… Ce n’est qu’une formalité… Le docteur Wagner, vous la connaissez… Et puis c’est la seule qui soit agréée par Ste-Marie…
Le dernier argument de ma belle-mère était, de tous, le plus déterminant. Ste-Marie avait des principes dont celui d’avoir des préférences quant au choix de ses délégataires et le docteur Wagner faisait partie.
– Certes belle-maman, mais… je peux m’y rendre toute seule… vous n’allez pas vous déranger pour si peu… c’est très gentil à vous mais je peux m’y débrouiller toute seule… je connais le chemin…
J’essayais d’utiliser tous les arguments pour dissuader ma belle-mère de m’accompagner. Je pouvais alors téléphoner et remettre ce rendez-vous, temporiser, voir venir…
Non seulement je trouvais incongru le fait que ma belle-mère se mêlât de ce qui ne la regardait pas, mais en plus elle arrivait toujours à point nommé comme un chien dans un jeu de quilles. Sans outrepasser les nouvelles fonctions que venait de lui conférer Sœur Marie-Joseph à mon encontre, je trouvais que ma belle-mère les prenait un peu trop à cœur se pensant investie de je ne sais quelle mission sacrée.
La connaissant, je compris vite qu’il serait très difficile de la brider dans ses actions ; et ce d’autant que de sa part, cela partait d’un bon sentiment. Et puis c’était Sœur Marie-Joseph qui avait parlé et cela émanait de Ste-Marie…
J’allais très rapidement comprendre que pour ma belle-mère, tout ce qui provenait de cet établissement était comme « parole d’Évangile » et devait s’appliquer à la lettre. Ma belle-mère continua, insensible et même sourde à mes arguments :
– Bien, c’est entendu Christine, demain 8h30… soyez prête !
                   
Je ne vous raconte pas le repas de midi qui suivit. Mon humeur avait été déstabilisée par l’appel téléphonique de ma belle-mère. Si mon fils ne s’aperçut pas de ma bonne humeur mise soudain en berne, c’est ma fille qui en fit la remarque :
– Qu’est-ce que tu as maman ? Y’a quelque chose qui ne va pas ?
– Non Diane, c’est seulement ta grand-mère qui a appelé…
– Oh ! Et elle n’est pas venue manger avec nous… elle passera dans l’après-midi ?
– Non, ce n’est pas ça… c’est que ta grand-mère veut maintenant s’occuper aussi de mon emploi du temps… elle vient de m’annoncer mon rendez-vous pour la visite … pour Ste-Marie… en plus, c’est pour demain… Elle ne me laisse même pas le temps de me retourner…
– Mais maman, tu en fais toute une histoire… c’est rien du tout… ça se passera bien…
– Oui, tu as raison Diane… je m’affole pour rien…
Je ne voulais pas rendre contagieuses mes appréhensions ni lui communiquer mes préoccupations. Ma fille, elle, banalisait la chose et elle avait bien raison dans le fond. Il était inutile d’exagérer.

Le lendemain matin à 8h30 très précises un concert de klaxons réveilla la rue. Inutile de préciser qu’il s’agissait là de ma belle-mère, toujours très ponctuelle, une qualité rare à mettre à son crédit. Je ne voulais surtout pas la faire attendre et dévalais les escaliers pour rejoindre sa voiture qu’elle avait garée sur le trottoir.
– Bonjour belle-maman, dis-je en lui faisant la bise.
– Bonjour Christine, vous êtes à ravir dans cette robe d’été fleurie… un vrai petit bonbon… Y’a pas à dire, vous avez du goût !
– Merci belle-maman… Vous savez, fallait pas vous déranger, je pouvais m’y rendre toute seule…
– C’est un plaisir pour moi, Christine. C’est vrai, quoi… nous avons rarement l’occasion de nous retrouver entre nous… entre femmes…
Ma belle-mère n’avait pas tout à fait tort. En 18 ans de mariage nous n’avions jamais eu l’occasion de ce genre tête-à-tête belle-mère / belle-fille, ma vie à l’étranger en étant la cause principale. Peut-être la découvrirais-je sous un jour nouveau…

Le temps du parcours et le temps de trouver une place et de se garer, il était 9h passées. Ma belle-mère prit les devants :
– Venez Christine, nous avons le temps de prendre un petit jus. Le cabinet est juste à côté.
Nous nous attablâmes en terrasse. Elle commanda :
– Deux… non, un café serré et un jus d’orange s’il vous plaît…
En se tournant vers moi :
– Pas de café pour vous Christine, ça pourrait vous faire monter la tension et fausser inutilement les conclusions du docteur Wagner…
Il était 9h25 lorsque ma belle-mère sonna à la porte du cabinet. Une assistante ouvrit la porte, ma belle-mère pénétra la première, je suivis. Ma belle-mère déclina mon identité et nous pûmes prendre place dans la salle d’attente.
Deux personnes s’y trouvaient déjà, une femme sensiblement du même âge que moi et une jeune fille d’une vingtaine d’années. Ma belle-mère engageant bien vite la conversation avec cette femme. Elle apprit qu’elles étaient là pour les mêmes raisons que nous, la visite d’admission à Ste-Marie. En fait le docteur Wagner, seule praticienne agréée par cet établissement, réservait une ½ journée hebdomadaire aux patients envoyés par Ste-Marie.
Nous apprîmes également que cette jeune fille, en échec au bac C durant deux années consécutives, allait en dernier recours mettre son avenir entre les mains des Sœurs et de leur si singulière méthode de travail ; elle devait également y suivre les cours de vacances.
Ma belle-mère fit judicieusement remarquer que nous serions très certainement camarades de classe. Vous comprendrez aisément que cette situation ne m’enchantait guère. Je ne voulais pas étaler en public ma future condition, qui plus est en présence d’une femme d’âge égal au mien.
Bien vite nous fûmes seules, ma belle-mère et moi dans la salle d’attente. L’anxiété m’envahissant, je me trouvais décalée et avais du mal à me situer dans ce lieu et cette atmosphère feutrée. Le silence fut rompu par l’assistante qui m’appela :
– Christine Farell s’il vous plaît !
Elle était munie d’un flacon et je devais la suivre.
– Tenez, vous allez me faire un petit pipi…
Elle me fit pénétrer dans l’office qui lui servait également de bureau, juste après le comptoir d’accueil. Il y avait là, derrière une simple cloison, un espace carrelé de blanc avec lavabo et cuvette. En fait de cuvette, c’était un modèle miniature comme on peut en trouver dans les écoles maternelles. Il ne faut pas oublier la destination première de ce cabinet dévolu à la spécialité du docteur Wagner, la pédiatrie.
Je compris rapidement que délivrer un échantillon d’urines dans ces conditions ne serait pas chose aisée. Mais nous autres, les femmes, savons nous adapter… nous avons l’habitude de pratiquer les toilettes souvent immondes des aires d’autoroutes ou des bars crasseux. L’assistante continua :
– N’en mettez pas partout !
J’esquissais un sourire rassurant :
– Oui, ne vous inquiétez pas
Ce disant je m’aperçus que, non seulement l’endroit dans lequel je me trouvais n’était pas muni de porte, mais qu’en plus l’assistante restait plantée derrière moi. Non pas qu’elle voulait à tout prix m’observer, mais elle attendait, là, immobile.
J’imaginais alors qu’étant en présence d’une patiente adulte elle souhaitait préserver mon espace d’intimité comme le ferait une copine barrant de son corps une porte au verrouillage suspect d’un quelconque WC public.
Le plus adroitement possible, je baissais ma culotte dans un premier temps et tentais ensuite de dégager au maximum ma robe. Mais la nature m’a ainsi faite, je ne possède que deux mains. Je réalisais alors que tenir de surcroît le flacon s’apparentait à une gageure. Par pudeur et donc pour tourner le dos à l’assistante, je m’étais positionnée de face par rapport à la cuvette.
Deux mains que je ne vis pas s’approcher, saisirent ma robe et en soulevèrent le bas. C’était l’assistante qui, me voyant totalement empêtrée, volait à mon secours :
– Tournez-vous donc ! intima-t-elle
Maladroitement je fis ½ tour, la culotte à mi-cuisses. Je résolus de m’accroupir afin de déposer mon pipi dans le flacon. Quelques timides gouttes tombèrent avant qu’un jet franc ne coulât. Le flacon fut vite rempli et je le rendis à l’assistante avant de vider complètement ma vessie. Me tenant toujours le bas de ma robe levée elle me donna du papier toilette :
– Prenez-le et essuyez-vous !
Le temps de remonter ma culotte et de rajuster ma robe, je revenais dans la salle d’attente. Deux nouvelles personnes y avaient entre-temps fait leur entrée. Une dame et son jeune fils, sans doute une nouvelle recrue de sixième pour Ste-Marie et, qui sait, un futur camarade du mien. Je me revoyais avec Tommy quelques jours auparavant dans cette même pièce. Mais aujourd’hui les rôles étaient inversés.

Bien vite l’assistante appela :
– Christine Farell s’il vous plaît.
Je me levai pour la suivre, ma belle-mère emboîtant mon pas. Je lui rétorquais :
– Non belle-maman… C’est bon… Je peux y aller toute seule…
– Madame doit obligatoirement vous accompagner, coupa l’assistante.
C’est ainsi que nous pénétrâmes toutes les deux dans le cabinet et y furent accueillies par le docteur Wagner. Le docteur Wagner était ce qu’on peut appeler une doctoresse à l’ancienne. Blouse blanche croisée de rigueur, visage austère que surmontait un impeccable chignon de cheveux gris, lunettes demi-lune sur le bout du nez, parfum capiteux…
Tout dans son cabinet était comme elle, d’un autre âge. Les tapisseries et le mobilier semblaient la quatrième république. Les accessoires et le matériel médical étaient de la même veine, les chromes usés et l’émail largement patiné.
Le docteur Wagner s’ouvrit d’un large :
– Bonjour Mme Farell.
Mais je compris à son regard que cette marque de politesse ne s’adressait pas à moi puisque qu’elle fixait ma belle-mère et enchaîna ensuite, me dévisageant à peine, un simple :
– Bonjour.
Il en fut ainsi tout au long de ma présence dans le cabinet.
Le docteur Wagner s’adressait exclusivement, pour ses commentaires ou questions, à ma belle-mère. Je n’avais droit de sa part qu’aux ordres à exécuter pour le bon avancement de la visite. Continuant à s’adresser à ma belle-mère :
– Vous avez ses carnets de santé et de vaccination s’il vous plaît ?
Ma belle-mère répercutant la demande :
– Christine, vous avez pensé à ces documents ?
– Les voilà, dis-je en les sortant de mon sac
L’atmosphère que le docteur Wagner faisait peser dans son cabinet était lourde.
J’avais l’impression qu’elle ignorait totalement l’adulte que j’étais et, pire encore, que nous nous étions croisées il y avait à peine une semaine. Un détail pourtant me prouva qu’elle n’avait pas perdu la mémoire. La doctoresse, consultant mes documents et notamment mon carnet de vaccination, félicita ma belle-mère d’avoir entre les mains une patiente aussi bien immunisée. Tous mes vaccins étaient à jour, même ceux non obligatoires.
Ma belle-mère lui glissa que j’avais longtemps séjourné à l’étranger. Le docteur Wagner lui répondit simplement :
– Je sais.
La doctoresse terminait de prendre connaissance de mon carnet de santé.
Levant à peine les yeux de ses lunettes elle demanda à ma belle-mère :
– Vous pouvez me la déshabiller s’il vous plaît... Mettez-la en sous-vêtements.
Même ma belle-mère fut prise au dépourvu :
– Heu… oui docteur… Christine… vous voulez bien…
Je me levai, ma belle-mère aussi.
Elle m’aida ouvrir le zip de ma robe que je fis glisser.
– Vous lui ôterez aussi son collier et ses boucles d’oreilles.
Ainsi dépouillée, j’attendais debout que le docteur Wagner me prît en charge. Elle me testa paramètres et constantes, me faisant passer tour à tour sous la toise, grimper sur la bascule, lire des lettres de différentes grosseurs sur un tableau… Cette visite avait non seulement pour but de contrôler la santé des futurs élèves de Ste-Marie mais également d’en vérifier l’état sanitaire et l’hygiène. Pour ce faire la doctoresse m’examina de la tête aux pieds.
Elle m’ôta le soutien-gorge pour me palper les seins, un geste médical que je trouvais normal et rassurant ; seul bémol, la présence de ma belle-mère. Chose moins sympa, le contrôle de mes aisselles, doigts de pieds ou plis des coudes et des genoux. Heureusement j’avais pris une bonne douche le matin.
Ma surprise fut totale lorsque la doctoresse glissa ses pouces sous l’élastique de ma culotte et tira pour me la baisser. Par réflexe je me reculais mais j’avais déjà ce sous-vêtement à mi-cuisses. Instinctivement je mis mes mains devant mon pubis. Afin de réprimer mon refus le docteur Wagner plaça immédiatement et vigoureusement sa main droite derrière mes fesses. Ses doigts claquèrent sous le léger choc.
Ce n’est pas tant la douleur générée par cette fessée que l’humiliation qui me fit monter les larmes aux yeux. D’autant que ma belle-mère arrivait en renfort, appelée par la doctoresse :
– Vous pouvez me la tenir s’il vous plaît…
Le docteur Wagner fit passer ma culotte. Complètement dénudée, j’exposais un corps entièrement épilé à la doctoresse et à ma belle-mère. La praticienne me fit pencher en avant en appui sur la table, bien cambrée. Je crus un instant qu’elle allait doubler la mise et reprendre sa fessée. Elle voulait seulement vérifier l’hygiène de mes fesses. Elle les écarta, les mettant bien en évidence. Elle insinua un doigt qu’elle fit glisser le long de ma raie ainsi que sur le pourtour de mon anus. Elle poursuivit :
– Allongez-vous !
D’un doigt inquisiteur, la doctoresse inspecta mes replis intimes. Toujours à la recherche de traces suspectes d’hygiène douteuse, elle m’écarta sans ménagement les lèvres de la vulve. Il va sans dire que des larmes de honte et d’humiliation embuaient mes yeux et coulaient le long de mes joues.
J’étais à nouveau debout mais un dernier détail semblait cependant encore tracasser le docteur Wagner, et non des moindres, ma méthode de contraception. Pour ce faire, elle questionna ma belle-mère :
– Quel moyen de contraception utilise-t-elle ?
– Christine, répondez donc ! répondit ma belle-mère.
– La pilule, dis-je d’un ton mal assuré.
– Ça peut s’oublier, rétorqua la praticienne, ce n’est pas toujours une méthode aussi sûre et infaillible que l’on croit, n’est-ce pas… vous êtes bien placée pour le savoir, non ?
À l’évidence la doctoresse était déjà au courant par Sœur Marie-Joseph de mes antécédents et de cet accident de pilule qui m’avait valu ma première grossesse. Elle continua en s’adressant à ma belle-mère:
– Aussi, je vous conseille un stérilet. Elle a déjà accouché par deux fois. Médicalement, rien ne s’y oppose.
– Rappelez-vous Christine, vous étiez déjà en terminale, renchérit ma belle-mère. Ce serait stupide de recommencer… On ne commet pas deux fois la même erreur.
– Voilà des paroles sensées, compléta le docteur Wagner. Madame, je compte sur vous pour l’emmener voir un gynécologue. Je ne confirmerai son aptitude à Sœur Marie-Joseph qu’à cette condition.
N’étant pas d’accord avec cette décision je voulus me rebeller :
– Non, c’est mon corps, c’est moi qui choisis,  je ne veux pas…
La doctoresse, visiblement courroucée par mes propos, fondit immédiatement sur moi :
– Dites donc jeune fille, je ne crois pas que vous soyez en mesure de contester quoi que ce soit.
Alliant le geste à la parole, elle me courba sous son bras gauche et sa main droite s’abattit avec une force mesurée sur mes fesses. Par cinq fois ses doigts claquèrent. Le docteur Wagner n’aimait pas être contredite et me le faisait savoir de cuisante manière. La douleur était vive et je ne trouvais d’autre issue que de me mettre à pleurer.
– Vous pouvez la rhabiller, lança-t-elle à ma belle-mère.
– Allons Christine, calmez-vous, c’est terminé. Venez que j’essuie vos larmes… Regardez-moi ça, même votre maquillage a coulé… Ce n’est pas des manières de pleurer comme ça, comme une gamine chez le docteur…
Mes sanglots s’apaisant peu à peu, c’est ma belle-mère qui m’enfila la culotte, m’agrafa le soutien-gorge et me remis la robe en place.
Elle essaya même de me raisonner en me disant que pour réussir mon objectif, il allait me falloir mettre tous les atouts de mon côté, quitte à passer de mauvais moments pourtant indispensables et être beaucoup plus disponible et coopérative.


Seul point positif à retenir de cette journée, j’étais apte à faire ma rentrée à Ste-Marie.

Pour suivre le fil de ce récit

Lire ou relire le premier épisode : introduction
et l'épisode précédent : chapitre 2
La suite, c'est là : chapitre 4

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2 commentaires:

  1. L'introduction à l'histoire de Christine met en apétit , on sent qu'elle va découvrir de merveilleuses sensations qui m'a mèneront vers le succès dans son projet de scolarisation. Il nous tarde également de voir comment sa belle-mère va s'adapter .....

    Jérôme

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    Réponses
    1. Jérôme.
      Merci pour vos encouragements.
      Christine entre peu à peu dans le vif du sujet si j'ose dire. J'espère que vous ne serez pas déçu en suivant sa progression les semaines à venir.
      N'hésitez pas à donner vos commentaires et critiques.
      Jeancla

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