jeudi 12 avril 2018

Christine - chapitre 25


Nous faisions un beau tableau au piquet, Magali et moi, après notre fessée magistrale reçue au réfectoire devant tout le monde. Toute le monde et plus même puisque le docteur Wagner, la pédiatre attachée à Ste-Marie, était également présente. Magali, les mains sur la tête, avait sa culotte de nylon rose baissée aux genoux et sa chemise était roulée sous sa poitrine. Elle présentait à tous une paire de fesses uniformément rosies par les coups de ceinture.

Je me tenais debout à ses côtés, les mains également sur la tête et la chemise remontée sous mes seins. Seule différence souhaitée par la directrice, je ne portais plus ma culotte qu’elle m’avait retirée avant de m’administrer la fessée magistrale. Mes fesses étaient un peu plus marquées que celles de ma camarade, cela était en partie dû à la sauvage sanction que Mlle Mathilde avait cru bon me donner.


Avant d’être corrigée par Sœur Marie-Joseph je m’étais fait la promesse de tenir le choc coûte que coûte, surtout en observant Magali qui était passée en premier. Ce fut peine perdue, sitôt les premiers coups de ceinture je n’avais pu retenir de sonores cris de plainte et à la fin je pleurais en versant d’abondantes larmes. Pourtant la fessée magistrale avait été brève, seulement cinq coups de ceinture mais dont l’effet avait été dévastateur de puissance. Sans trop me rendre bien compte du terme de la punition, j’étais encore secouée bavant et reniflant à l’envie ; une drôle de contenance pour la femme mariée de 36 ans dont je pensais tenir le statut.

Magali n’avait pas été mieux lotie. Si elle avait peut-être mieux enduré la fessée, elle s’était distinguée avant même que le premier coup ne plût. Elle avait poussé des cris stridents, effrayée qu’elle fut par la vue de cette ceinture. En outre, ma camarade n’avait malheureusement pu s’empêcher de laisser sourdre quelques gouttes d’urine, la peur mêlée à la douleur ayant eu raison de son sphincter vésical. C’était là la raison de son signe de stupeur à mon intention lorsque la directrice l’avait appelée, elle se souvenait trop tard qu’il lui aurait fallu faire un petit pipi de prévention.

Qu’il me semblait bien loin le temps où, en mère de famille responsable, je venais inscrire mon fils Tommy pour son entrée en sixième à Ste- Marie ! En l’espace d’une poignée de semaines seulement je me retrouvais moi-même dans cette école au rang des élèves, déculottée, fessée en public et devant exhiber fesses et sexe au piquet ; quelle déchéance ! Mais c’était là le prix à payer pour obtenir mon Bac et avoir une vie professionnelle conforme à mes souhaits.

C’est toujours le bas dénudé qu’avec Magali nous fûmes invitées à nous restaurer. La position assise nous étant déconseillée, nous dûmes manger debout. Sœur Danièle nous expliqua que nous aurions le plus grand mal à nous asseoir et surtout tenir cette position en raison de l’état de nos fesses. En outre la religieuse indiqua à Magali que l’hygiène la plus élémentaire ne l’autorisait pas à poser ses fesses nues directement sur une chaise suite à ses fuites urinaires durant la fessée magistrale. Ce fut peut-être pire que de demeurer au piquet, là-bas au moins nous ne voyions que le mur alors qu’à table il nous fallait soutenir certains regards croisés.

Une fille de notre table n’avait pratiquement pas touché à son assiette, c’était Mlle Mathilde. Sans doute les dernières mésaventures qu’elle avait vécues et sa dégradation parmi les élèves avec qui elle partageait déjà l’ordinaire lui avaient coupé l’appétit.

– Vous n’aimez pas ? Vous n’avez pas faim ? demanda Sœur Danièle à Mlle Mathilde.

– Ce n’est pas ça ma Sœur, répondit Mlle Mathilde. Vous le savez bien, lorsque nous mangeons ensemble… pour le fromage…je vous l’ai dit à midi…

Mlle Mathilde semblait faire référence à une conversation qu’elle avait eu lors du précédent repas lorsqu’elle partageait encore la table des Sœurs et enseignantes.

– Jeune fille, coupa Sœur Danièle, vous n’êtes plus à la table des grandes personnes. Vous êtes désormais à la table des élèves et vous devez manger ce qui vous y est servi. Y’aurait-il donc une sérieuse contre-indication pouvant motiver votre refus ? J’écoute.

– Ma Sœur, murmura presque Mlle Mathilde, les laitages et le fromage me provoquent de l’acné lorsque je suis indisposée…

– Justement nous avons là une spécialiste, répondit Sœur Danièle, nous allons lui demander son avis.

Sœur Danièle se tourna vers la table des religieuses et enseignantes où se trouvait également le docteur Wagner.

– Docteur s’il vous plaît, interrogea Sœur Danièle. Nous avons là Mathilde qui a ses règles et qui prétend ne pas goûter à ses coquillettes prétextant que la crème fraîche et le fromage râpé lui provoqueraient de désagréables apparitions cutanées.

 – Que nenni ! répondit le docteur Wagner. Ce n’est pas le mince risque de dermatose faciale qui va priver cette jeune fille des bienfaits des laitages pour fortifier ses os.

– Vous avez entendu, relaya Sœur Danièle. Faut-il que je vous fasse manger moi-même ?

Mlle Mathilde eut une montée de larmes. Elle devait se rendre compte qu’après avoir perdu de grands pans de sa dignité, même son corps ne lui appartenait plus ; la perspective de boutons disgracieux sur le visage la dégradant un peu plus. Devant le peu d’empressement de Mlle Mathilde à avaler le contenu de son assiette, Sœur Danièle prit les devants.

– Jeune fille, dit Sœur Danièle, je vous avais pourtant avertie !

La surveillante de réfectoire prit autoritairement la fourchette de la jeune professeure et piqua avec dans l’assiette ramenant une bonne bouchée de coquillettes filantes de fromage fondu. De son autre main elle pinça le nez de la convive récalcitrante l’obligeant de fait à ouvrir grand la bouche. À ce rythme Mlle Mathilde termina rapidement son plat composé d’aliments que sa période hormonale souhaitait exclure. Au sortir de ce repas imposé son visage était barbouillé de larmes qui se mêlaient aux surplus de salive du contour de sa bouche.

Ce ne fut qu’à la fin du repas que Sœur Danièle nous autorisa Magali et moi à remettre nos culottes et nos jupes. Il était temps de quitter le réfectoire et de gagner les dortoirs où nous avions quartier libre, un moment de détente espéré et tant attendu. C’était pour moi l’occasion de faire le vide dans ma tête après de bien malheureux évènements traversés durant cette journée.

Mlle Mathilde était cloîtrée dans un mutisme profond. Elle ne communiquait toujours pas comme si son brusque changement de statut avait eu raison de son autonomie. Sœur Thérèse, notre maîtresse de dortoir, avait installé la jeune professeure au lit qui faisait face au mien. Ses affaires pour la nuit avaient été amenées ainsi que sa trousse de toilette. Mlle Mathilde restait prostrée, assise au pied de son lit, la tête dans ses mains à réfléchir amèrement sur son sort.

Je pris mon rôle de capitaine de dortoir et de doyenne du groupe de filles à cœur et m’assis à côté de la jeune professeure. C’est à peine si elle sembla détecter ma présence, il me fallut presque l’apprivoiser.

– Mlle Mathilde, lui dis-je, c’est Christine. On peut parler ? Vous ne pouvez pas rester comme ça jusqu’à demain. Vous savez pourquoi vous êtes là parmi nous et nous aussi le savons. On ne vous juge pas…

Mlle Mathilde réagit tout de même à ces paroles en ayant des soubresauts de la tête toujours enfouie dans ses mains, elle sanglotait.

– Nous sommes toutes là pour vous aider, continuais-je. Si chacune y met du sien, ça va bien se passer.

– Oui, lâcha d’une petite voix Mlle Mathilde. C’est difficile, je ne m’attendais pas à ça. Je ne sais pas comment aborder les filles…

– Ça va venir tout naturellement, répondis-je. Malgré votre séjour avec nous, vous êtes toujours une professeure et vous restez Mlle Mathilde ; personne ne va le contester. Laissez parler vos émotions.

Mlle Mathilde sanglota un peu plus encore dans ses mains mais avec beaucoup moins de retenue. Il ne lui fallut donc que quelques minutes pour se remettre. Toutes les filles du dortoir avaient fait un cercle autour de son lit afin de lui marquer une certaine gratitude et lui montrer leur soutien. Peu à peu la jeune professeure retrouva, sinon le sourire, visage plus humain et apaisé.

Le naturel prit le dessus et les discussions entre nous toutes furent plus animées. Tout comme la veille les sujets tournèrent autour de la mode, des garçons et du sexe. Par rapport à la veille où nous échangions sur nos vécus respectifs, le sujet était plutôt axé sur les fantasmes. La plupart des filles jeunes et encore inexpérimentées pouvaient là s’en donner à cœur joie sans fanfaronner exagérément. Mlle Mathilde, sans prendre part à nos échanges débridés, se dérida à l’écoute des désirs utopiques de certaines d’entre nous.

– Jeunes filles, clama la voix de Sœur Thérèse, à la douche ! Aujourd’hui, vous passez avant les garçons.

Sœur Thérèse venait d’entrer dans notre dortoir et d’un sonore claquement de mains sonna le rassemblement pour les sanitaires.

– Toutes en culotte ! ordonna Sœur Thérèse.

Nous nous retrouvâmes bien vite avec le buste dénudé. Mlle Mathilde suivit le mouvement, dégrafant un soutien-gorge assorti à sa culotte et libérant une poitrine gracieuse. Ce fut Magali qui attira l’attention. Son sein gauche meurtri en sport avait viré au bleu, ce camaïeu était assez impressionnant. En file indienne nous quittâmes le dortoir pour nous rendre aux douches.

Sœur Thérèse nous surveillait. De notre côté nous ne souhaitions pas renouveler la désagréable expérience de la veille qui avait conduit à mon implication dans une partie de foot improvisée à l’aide d’une savonnette en guise de ballon.

Personnellement ce soir-là je trouvais la température de l’eau un peu trop élevée pour mes fesses. Les traces de coups reçus étaient encore très sensibles à la chaleur et je dus prendre d’infinies précautions pour les savonner. Quant à Magali, son sein blessé lui pesait maintenant qu’il n’était plus soutenu. Celle d’entre nous qui était la moins à l’aise sous la douche était sans conteste Mlle Mathilde. La jeune professeure était gênée de devoir faire sa toilette fondue dans un groupe de filles. Elle était constamment tournée vers le mur pour ne pas nous faire face et montrait donc des fesses zébrées, Sœur Marie-Joseph y était certainement allée avec le martinet dans son bureau. Tout dans ses manières et dans ses gestes prouvait que Mlle Mathilde avait honte de sa nudité publique. Ce fut Sœur Thérèse qui la bouscula quelque peu.

– Mathilde, dit Sœur Thérèse, tournez-vous s’il vous plaît. Que je puisse contrôler votre toilette. Il me semble qu’il y a des parties de votre corps que vous semblez délibérément oublier !

– Oh non ma Sœur ! s’écria Mlle Mathilde.

– Voulez-vous que je vous lave moi-même ? continua Sœur Thérèse. Venez ici s’il vous plaît ! Allez me retirer ce tampon si c’est cela qui vous gêne.

Toute penaude Mlle Mathilde alla, le corps à moitié couvert de mousse, aux toilettes attenantes ôter sa protection hygiénique. Elle qui voulait certainement rester discrète sur cela était servie, Sœur Thérèse en quelques mots venait de révéler l’état du cycle de la jeune professeure. Heureusement nous n’étions qu’entre filles et ce fait n’eut d’autre incidence.

Revenue sous la douche Mlle Mathilde s’appliqua de mauvaise grâce à se laver. Elle avait sûrement l’impression que tout le monde la regardait alors qu’elle n’était qu’une fille parmi les autres sous le jet d’eau.

Sœur Thérèse nous regroupa à la sortie des douches, toujours dans les sanitaires. Une à une nous dûmes passer sous les yeux et les mains inquisiteurs de la religieuse qui souhaitait inspecter notre propreté. Je passais dans les premières et dus me soumettre à l’œil avisé de notre maîtresse de dortoir. Elle me scruta le derrière des oreilles, la nuque, les aisselles et comme la veille la raie de mes fesses fut écartée et ma vulve fut inspectée. Malgré une certaine habitude qui s’installait j’en eus quelques larmes bien compréhensibles aux coins des yeux, surtout lorsqu’elle passa son index là où la tranche de la règle de Mlle Mathilde m’avait atteinte.

Nous attendions toutes, enroulées dans nos serviettes, que Sœur Thérèse en terminât de son inspection. Sœur Gabrielle avait rassemblé son groupe de garçons dans le couloir, juste devant les sanitaires. Les garçons étaient en slip, leurs serviettes autour du cou et portant leurs trousses de toilette ; il y avait de forts beaux gabarits à admirer pour les amatrices et quelques unes en profitèrent en gloussant presque ! Eux comme nous pouvions voir Sœur Thérèse s’occuper de la dernière fille du groupe, Mlle Mathilde.

– À vous Mathilde ! dit Sœur Thérèse.

Mlle Mathilde dut se débarrasser de sa serviette afin d’être contrôlée par la religieuse. Elle offrit ainsi nue, à la vue de toutes et tous, sa poitrine ainsi que ses fesses et son sexe. Nous les filles avions déjà eu le loisir d’observer la jeune professeure sous la douche. Par contre les garçons étaient évidemment curieux de découvrir une enseignante dans le plus simple appareil. Ils purent se délecter de ses seins parfaitement symétriques, de sa paire de fesses musclées et surtout de sa fente close surmontée d’une toison brune taillée en forme de cœur. Mlle Mathilde livrait ses secrets bien malgré elle et fit peut-être des envieux.

Sœur Thérèse ne fit aucun cadeau à la jeune professeure. Elle examina minutieusement toutes les parties de son corps pouvant receler quelques traces suspectes.

– Penchez la tête en avant ! ordonna Sœur Thérèse. Levez les bras !

Même ses fesses et son sexe ne furent épargnés, notre maîtresse de dortoir mettant bien en évidence ces parties intimes. Mlle Mathilde en avait les larmes aux yeux et seul un léger tremblement prouvait qu’elle pleurait silencieusement. Sœur Thérèse l’envoya une nouvelle fois aux toilettes.

– Allez remettre un tampon ! somma Sœur Thérèse.

Mlle Mathilde s’en revint, put enfin se nouer la serviette au-dessus de la poitrine et nous rejoindre.

– Jeunes filles, dit Sœur Thérèse, en rang par deux s’il vous plaît et direction le dortoir !

Nous passâmes devant les garçons et Sœur Gabrielle qui prirent possession des sanitaires. Revenues au dortoir, nous y étions comme chez nous.

– Jeunes filles, ordonna Sœur Thérèse, toutes en nuisette sauf vous Mathilde.

« Que pouvait encore bien vouloir Sœur Thérèse à Mlle Mathilde ? ». C’est la question que je me posais à cet instant-là.

– Mathilde, enchaîna Sœur Thérèse, Sœur Marie-Joseph vous a réprimandée tantôt pour la faute que vous avez commise sur Christine. Sœur Marie-Hortense doit passer vous rappeler cette réprimande.

– Mais ma Sœur, implora Mlle Mathilde, pas ici… Pas devant tout le monde quand même…

– Jeune fille, poursuivit Sœur Thérèse, pour qui vous prenez-vous ? Où vous croyez-vous ? Retirez votre serviette et attendez Sœur Marie-Hortense.

Mlle Mathilde obtempéra et se retrouva nue et toujours aussi tremblante. Il était bien difficile de la distinguer parmi la majorité des filles présentes dans le dortoir. Son âge ne faisait pas la différence et son corps de jeune adulte ressemblait à celui d’une élève et j’ajoute qu’étant la doyenne, je pouvais même paraître plus mûre qu’elle.

Sœur Marie-Hortense fit son entrée dans notre dortoir. Elle donna un paquet à Sœur Thérèse. D’un seul élan nous nous levâmes toutes pour saluer la présence de la Préfète de discipline.

– Merci jeunes filles, répondit Sœur Marie-Hortense. Au réfectoire Sœur Marie-Joseph vous a expliqué la présence de votre professeure Mlle Mathilde parmi vous, je ne vais pas y revenir dessus. Je suis là pour bien faire prendre conscience à cette jeune enseignante le respect du règlement et des autres, notamment des élèves et en particulier Christine. Cela se traduit par la réplique de la sanction qu’elle a reçue des mains de Sœur Marie-Joseph. Étant donné que Mlle Mathilde partage vos quartiers, c’est en ces lieux que je vais œuvrer.

Sœur Marie-Hortense sortit de sa poche un martinet aux lanières de cuir verdâtres et passablement usées, autant dire que cet accessoire avait servi et déjà servi ; au moins pour Mlle Mathilde la vieillesse du cuir assoupli mordrait moins sa peau.

– Ma Sœur, implora timidement Mlle Mathilde, vous ne pouvez pas… Pas là, comme ça… J’ai mes règles…

– Et alors ! répondit vertement Sœur Marie-Hortense. Ce n’est pas une contre-indication que je sache ! Cela prouve au moins que vous n’êtes pas enceinte, donc tout va bien de ce côté-là.

Il était évident que Mlle Mathilde essayait de se raccrocher à n’importe quel prétexte pour éviter une nouvelle fessée. Elle pensait pouvoir esquiver cette sanction et se voyait au contraire subir son châtiment en public ; seule pondération, ce public était exclusivement féminin. Le teint du visage de la jeune professeure blêmit d’un seul coup lorsque la Préfète de discipline la saisit par le bras et l’amena vers elle. Le corps de la jeune enseignante fut entouré à la taille par le bras gauche de la religieuse.

– Pensez en cet instant à Christine que vous avez inutilement affectée, clama Sœur Marie-Hortense. Puisse cette fessée vous faire réfléchir à l’avenir !

Aussitôt la Préfète de discipline abattit le martinet sur la cible offerte que dessinait la paire de fesses de Mlle Mathilde. Un bruit sec et précis s’éleva bien vite étouffé par l’ambiance feutrée du dortoir, aucun écho ne se créant contrairement à l’acoustique métallique du réfectoire. Mlle Mathilde semblait ne répondre que par la crispation de ses fesses qu’elle resserrait en guise de réponse à chaque coup. Pour le moment elle encaissait courageusement et tenait son rang de femme adulte et professeure qui devait montrer l’exemple.

Sœur Marie-Hortense n’en était plus à ce genre de considérations. Pour la Préfète de discipline une fessée, quelle qu’elle fût et à qui que ce fût, se devait d’être punitive donc d’engendrer une réaction. Réaction qui prenait ensuite deux directions, l’une vexatoire et l’autre douloureuse ; la pratique et l’expérience de la religieuse devant produire l’alchimie d’un dosage idéal des deux ingrédients.

Pour l’instant Mlle Mathilde en était à endurer la partie purement humiliante de la punition. Elle arrivait à gérer la douleur relative de la morsure des lanières. Seule l’idée d’être ainsi exposée devait la préoccuper, elle fermait les yeux comme pour s’isoler du reste du dortoir. Sœur Marie-Hortense appuya un peu plus ses coups de martinet, faisant évoluer la perception de sa fessée. La jeune professeure, jusque là pratiquement muette, émit quelques gémissements. Ce fut comme un signal pour Sœur Marie-Hortense qui fit évoluer sa sanction dans une phase plus active.

– Aïe ! Aïe ! cria aussitôt Mlle Mathilde.

La préfète de discipline modulait ses coups en fonction des cris de la jeune enseignante comme si elle voulait faire prendre une mayonnaise de plaintes et de pleurs, attentive à ce que les réactions de sa suppliciée ne retombassent point.

Mlle Mathilde était semblable à n’importe quelle fille ou élève punie à Ste-Marie. Je devais donner le même spectacle qu’elle lorsque j’avais été fessée à mon tour. Il n’y avait dans son comportement aucune attitude pouvant faire penser qu’elle était adulte ou même enseignante. Personnellement et après ce qu’elle m’avait fait subir, je ne voyais aucune vengeance, aucune satisfaction à voir Mlle Mathilde ainsi rudoyée. Elle avait fauté, elle payait, point !

Sœur Marie-Hortense avait atteint un point de la fessée où douleur et humiliation se rejoignaient, faisant perdre toute pudeur à la punie. Mlle Mathilde commençait bien malgré elle à se débattre et nous faire profiter de son anatomie intime. Elle essayait en vaines ruades de se défaire de l’étreinte solide du puissant bras de la Préfète de discipline. Ses fesses qu’elle crispait tantôt étaient plus que relâchées livrant impudiquement un anus brun et plissé ainsi qu’une fente d’où s’échappait une ficelle bleue, l’intime de l’intime s’affichait à notre vue.

La douleur faisait également son chemin. Mlle Mathilde, malgré son âge, ne pouvait contenir ses cris à chaque coup de martinet. Vaincue par les lanières de cuir qui lui faisaient mal, elle pleurait sans retenue telle une gamine. Ce fut là le signal pour Sœur Marie-Hortense que sa fessée avait été salutaire. La Préfète de discipline ne souhaitant pas faire mal pour faire mal stoppa net son bras en l’air, attendit quelques secondes et donna le dernier coup en guise de coup final. Elle remit sa suppliciée debout et lui tint l’équilibre quelques secondes.

Ce fut le temps que Mlle Mathilde mit à profit pour s’enfouir la tête dans ses mains et y continuer à pleurer abondamment, hoquetant, reniflant et suppliant même nous gratifiant de quelques borborygmes incompréhensibles. Ses fesses étaient striées en tous sens et avaient pris une cuisante couleur écarlate. Elle allait rapidement s’en remettre et c’était, physiquement parlant, ce que souhaitait pour elle Sœur Marie-Hortense. En revanche, le souvenir d’avoir été déculottée puis fessée au martinet devant tout le dortoir avec les seins et le sexe en évidence ne s’estomperait pas aussi facilement.

Mlle Mathilde resta prostrée au coin durant une bonne vingtaine de minutes. Son corps fut longtemps secoué de spasmes au gré de ses reprises de sanglots silencieux. Sœur Thérèse l’avait obligée à garder ses bras croisés dans le dos, de fait elle ne pouvait pas comme à son habitude s’en cacher le visage ; heureusement pour elle, elle ne nous faisait pas face.

Avec Magali nous profitâmes de ce temps pour nous occuper de nous et de nos meurtrissures. Le paquet que Sœur Marie-Hortense avait apporté contenait les prescriptions du docteur Wagner. Sœur Thérèse nous fit confiance pour en faire le meilleur usage suivant les posologies respectives des médicaments.

– Christine, dit Sœur Thérèse, à votre âge je vous pense assez responsable pour vous occuper de votre camarade. De même vous lui fournirez les indications nécessaires si elle doit vous assister.

– Oui ma Sœur, répondîmes en chœur Magali et moi.

J’installais ma camarade assise au bord de son lit, le bras gauche derrière la tête. Ainsi positionnée elle offrait son sein gauche à ma merci. Je m’appliquai à lui étaler le contenu d’un tube de crème à base d’arnica en prenant soin de faire des cercles concentriques sans appuyer. La fraîcheur relative de la pommade conjuguée à l’effet placebo eurent vite raison de Magali, elle sentit comme une légère amélioration. Par réflexe son téton avait durci mais était toujours douloureux au toucher, néanmoins je l’enduisis également de crème.

Ce fut ensuite au tour de Magali de me prodiguer sa thérapie. Je me couchais à plat ventre directement sur mon lit. Ma camarade me fit pénétrer un onguent cicatrisant de mes reins jusqu’aux cuisses en insistant sur mes fesses. Les premières crispations dues à la douleur passées, je me décontractais acceptant mieux les soins apaisants de ma camarade. Le docteur Wagner m’avait également prescrit une solution moussante pour traiter le méchant coup de règle donné de la tranche par Mlle Mathilde. Magali, en bonne infirmière, s’attacha à faire mousser ce produit, pinçant et effeuillant les lèvres de mon sexe là où le coup m’avait sévèrement touchée.

Ainsi se terminait ce samedi de retenue qui était en fait la seconde et dernière nuit de consigne au sein de l’internat de Ste-Marie. L’évacuation du stress accumulé et la fatigue aidant, j’appréciais les soins de Magali. Mon manque évident de lucidité et l’abandon de mon esprit me firent perdre pied au point que je confondis les massages de ma camarade avec des caresses intimes ; j’imaginai même qu’elle avait été sensuellement réceptive à mon étreinte sur son sein gauche.

C’était bien là des choses à bannir absolument à Ste-Marie, encore me fallait-il la clairvoyance nécessaire pour bien discerner les choses. Magali allait-elle m’y aider ? 


Pour suivre le fil de ce récit

Lire ou relire le premier épisode : introduction
Et l'épisode précédent : chapitre 24
La suite, c'est le chapitre 26

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