samedi 28 avril 2018

Axel, élève à St Marie - chapitre 41


Si mes résultats en mathématiques s’améliorèrent, ils ne furent jamais transcendants. Exceptionnellement au-dessus de la moyenne, la plupart du temps juste en dessous et de temps en temps très mauvais. Cela me valait autant de fessées et Sœur Marie Véronique ne m’en épargna pas une.
Elle estimait qu’en travaillant, je pouvais encore faire des progrès. J’étais donc collé chaque week-end pendant lequel je passais mon temps entre la classe de Sœur Marie Véronique pour faire des mathématiques et celle de Sœur Marie-Odette qui supervisait l’écriture du rapport d’étude.
Etonnamment, ce n’était pas en colle de mathématique que je recevais le plus souvent la fessée. Sœur Marie Véronique me donnait une leçon à apprendre, puis elle me testait avec des exercices d’application du cours que je venais d’apprendre. Utilisant la méthode qu’elle m’avait apprise lors de la première colle, je m’en sortais avec peu de fautes. C’était plus difficile sur l’exercice qu’elle me donnait en fin de matinée. Il avait une portée plus générale et faisait appel également aux leçons apprises lors des précédentes colles. Il n’était alors pas rare que je fus fessé, pour avoir oublié ce que je savais si bien l’une des semaines antérieures.
Sœur Marie-Odette était très exigeante. Elle sanctionnait toutes les erreurs et je me retrouvais à genoux devant elle, la culotte baissée, souvent plusieurs fois, à chaque après-midi. Mes tableaux d’analyse statistique en furent une cause récurrente. Entre les fautes méthodologiques, les étourderies et les erreurs de calcul, ils me valurent la plupart des fessées que Sœur Marie-Odette m’administrât.
J’avais un sentiment mitigé sur ces week-ends de colle. Il y avait de nombreux moments difficiles : les fessées obligatoires avant le coucher, celles provoquées par un travail scolaire déficient ou par un comportement interdit, cela faisait de nombreuses situations d’où je sortais les fesses endolories. Se rajoutait l’obligation de se tenir au piquet, les mains sur la tête dès que nous avions un temps d’attente. Ce n’était donc pas une partie de plaisir.
D’un autre côté, comme nous étions peu nombreux, les sœurs avaient tendance à nous chouchouter un peu. Je passais plus de temps sur les genoux ou dans les bras d’une des Sœurs pendant le week-end que pendant toute la semaine. Bien que cela se déroulât souvent suite à une fessée, j’appréciais particulièrement ces moments.
Je restais donc confiné à St Marie entre les vacances d’automne et celles de Noël. Je songeais parfois à ce que mes colocataires pouvaient penser de mon absence. Julie avait sans doute quelques éléments pour comprendre. Elle savait que je suivais le rythme des élèves et que j’étais soumis à la même discipline qu’eux. S’en était-elle ouverte à Marc ? L’avait-elle mis au courant ?
J’eus de leur nouvelles de façon indirecte. Sœur Gabrielle m’en entretint.
« Julie, ta colocataire, m’a téléphoné. Elle s’inquiétait de ne pas te voir ces trois derniers week-ends. Je lui ai expliqué que, comme ton travail n’était pas satisfaisant, tu étais collé. Elle m’a fait passer un message pour toi. Elle te fait dire que tu dois préparer tes fesses car elle te punira sévèrement quand tu rentreras à la maison. »


une future fessée déculottée


Le régime que je subissais à St Marie s’étendait maintenait à ma demeure. Pendant les dernières vacances, Julie avait pris le pli de me punir, je n’imaginais pas un seul instant qu’elle abandonnât cette habitude. Mon retour à la maison serait douloureux.

Il n’est pas tout à fait exact de prétendre que je n’aie pas mis le pied en dehors de St Marie des mois de novembre et décembre. J’avais des rendez-vous avec le professeure Girard. Ils m’obligeaient à me rendre à son bureau.
Je ne savais pas comment cela pouvait être compatible avec les horaires et les règles de St Marie. Je m’en ouvris à Sœur Gabrielle qui m’expliqua que ce genre de situation était prévu. Quand des internes devaient sortir en semaine, cela n’était possible que pour des raisons dument identifiées. Il leur était remis un bon de sortie qu’ils devaient faire signer par leur interlocuteur chez qui ils se rendaient. Je devais donc faire la demande de ce sésame auprès de Sœur Marie Madeleine qui en vérifierait le bien-fondé auprès de la directrice.
Je reçu cette autorisation sans difficulté et, en milieu d’après-midi, je me retrouvais dans la rue, ce qui ne m’était pas arrivé depuis plusieurs semaines. En tout premier lieu, j’eus un sentiment de liberté. La surveillance étroite qui pesait sur moi en permanence, venait de disparaître. Ce sentiment fut tempéré par le peu de temps dont je disposais pour en jouir. Cette parenthèse serait de courte durée. J’avais juste le temps nécessaire pour me rendre à mon rendez-vous avec la professeure Girard. Peu importe, j’avais un moment où je pouvais me croire de nouveau un adulte.
J’arrivais au bureau de ma directrice de laboratoire cinq minutes avant l’heure et elle me fit entrer un petit quart d’heure plus tard.
« Bonjour, Axel, entrez donc. Asseyez-vous. »
Je vis l’étonnement dans ses yeux quand elle fit attention à moi.
« Vous portez l’uniforme de Sœur Thérèse !
– Oui, professeure, j’ai pensé que c’était mieux. »
Il n’était, bien évidemment pas question que je lui expose mon nouveau statut. Cela m’aurait amené devoir parler de fessées que je recevais et je ne tenais pas à ce que cette information fuite au-delà des murs de l’établissement.
« C’est plus facile pour m’intégrer dans le groupe des élèves. »
Je lui sortis un argumentaire parlant d’observation participante, d’immersion dans mon sujet d’études, ce qu’elle sembla admettre sans trop de difficulté.
 « Sœur Marie Joseph est-elle d’accord ?
– Bien entendu, professeure, je ne l’ai fait qu’avec son accord.
- Je dois avouer que ce costume vous va bien. Il vous rajeunit. Si je ne vous connaissais pas, j’aurais pu penser que vous aviez à peine dix-huit ans. Vous devez vous fondre dans la masse des élèves sans problème. »
Si elle savait combien j’y étais parfaitement intégré !
 «  Voyons ce que cela donne sur votre travail. »
Nous passâmes au rapport d’étude. La professeure Girard prit connaissance de mes écrits.
« C’est bon, fit-elle. Très bon. Vous vous améliorez très nettement. C’est le meilleur travail que vous avez fourni dans ce laboratoire. J’aime particulièrement la façon dont vous avez exposé la commande qui nous a été passée. Cela objective clairement la suite. »
J’étais d’accord avec elle. Le niveau d’exigence de Sœur Marie-Odette se répercutait sur mon travail. Je passais sous silence les fessées reçues pour arriver à ce résultat.
« Même ce tableau de chiffres semble bon. Vous qui m’aviez habitué à vous tromper régulièrement dans vos calculs ! Pas une erreur. Vous progressez, Axel, pas de doute. Continuez comme cela et je vous confierai du travail plus important avec plus de responsabilité. »
Je n’étais pas certain de souhaiter « continuer comme cela. » J’avais en perspective la fin du trimestre, date à laquelle je remettrai le rapport d’étude et qui verrai, ipso facto, la fin de mon séjour à St Marie. Sans doute la qualité de mes productions s’en ressentirait, mais il n’y aurait plus personne pour me déculotter à tout bout-de-champ. C’est cela qui était important.
« Sauf Julie, pensais-je dans un éclair de lucidité. »
Comment me sortir de son emprise sur moi ?
« Prenons les problèmes l’un après l’autre. Finissons-en d’abord avec St Marie, décrétais-je intérieurement. Pour Julie, nous verrons plus tard. »
Quand je repris conscience de ce qui m’entourait, la professeure Girard me regardait fixement.
« Dites-moi, Axel, êtes-vous avec moi ? Je n’ai pas l’habitude que mes collaborateurs rêvassent pendant que je travaille avec eux.
– Excusez-moi, professeure, je songeais à ce que vous veniez de me dire.
– Vous aurez tout le temps de réfléchir à la suite de votre carrière quand vous aurez rendu ce travail. Reprenons ! »
Nous fîmes le tour de ce qui restait à écrire pour finaliser le rapport et les suggestions que fit la professeure Girard me semblèrent judicieuses, comme c’était le cas à chaque fois. Il fut convenu d’un nouveau rendez-vous que ma cheffe de laboratoire fixa quelques jours avant de rendre le dossier, afin de préparer l’intervention devant le Conseil d’Administration.
« Axel, je vais vous confier une lettre pour Sœur Marie Joseph afin de lui confirmer que nous rendrons bien le rapport au jour dit. »
Elle rédigea la lettre sur son ordinateur, elle la signa puis la mit dans une enveloppe qu’elle ne cacheta pas. J’eus, une seconde, la tentation de lui demander de signer le bon de sortie. Les questions qui s’en suivraient seraient bien trop gênantes. Je résolus de n’en rien faire.

C’est une fois installé dans le bus qui me ramenait à St Marie, que ma situation me parut inextricable : mon bon de sortie n’était pas signé. Je ne pouvais pas rentrer ainsi, sans risquer d’être puni. Il était, de plus, fort probable que, par téléphone, Sœur Marie Joseph fasse une vérification de ma présence à l’entretien avec la professeure Girard, ce qui dévoilerait toute l’affaire. Il n’y avait qu’une autre solution.
J’étudiais le courrier qui m’avait été confié. Avec un peu d’entraînement, je devrais être capable d’imiter la signature. Lors de mon parcours scolaire, j’avais eu à recourir à de tels expédients à plusieurs reprises. J’avais contrefait la signature de ma mère pour me sortir, sans dommage, de situations délicates. Toutes ces tentatives avaient été couronnées de succès.
Avais-je perdu la main ? Les premiers essais produisirent un résultat peu crédible. Peu à peu, je pris le coup de main et mon imitation devint suffisamment semblable pour résister à un examen superficiel. Il fallait juste que la signature originale et la copie ne soient pas examinées en même temps. Je pris mon souffle et d’une main ferme je signais le bon de sortie.
Mon cœur battait la chamade quand je remis le bon de sortie à Sœur Marie Hortense, la préfète de discipline qui contrôlait les entrées à la porte de l’établissement. Je fus presqu’étonné quand elle me laissa passer sans autre commentaire que de rejoindre mes camarades en étude. J’étais encore tremblant quand je remis le courrier de la professeure Girard à Sœur Marie Madeleine. Elle ne fit pourtant aucune remarque.
Installé en étude, je n’arrivais pas à croire que j’étais passé entre les mailles du filet. J’imaginais les conséquences si ma contrefaçon était découverte. J’en tremblais d’avance. La correction serait mémorable et sans doute durable. Je me voyais déjà passant au piquet toutes les récréations de la semaine à venir, ce qui n’irait pas sans que Sœur Marie Hortense utilise sa terrible lanière sur mes fesses. J’en avais vu le résultat, je ne pouvais pas courir ce risque.
Je devais avouer ma faute à Sœur Gabrielle. Il était certain qu’elle m’en punirait. Je me préparais à une fessée magistrale, mais « faute avouée étant à moitié pardonnée », je comptais que cela en resterait là. J’avais pris cette résolution quand Sœur Marie-Renée qui surveillait l’étude remarqua mon peu d’assiduité à mon travail scolaire.
« Avez-vous besoin d’une fessée, Axel, pour vous mettre au travail ? »
Je me concentrais sur mes devoirs. Il n’y aurait pas de deuxième avertissement. A ma prochaine distraction, la fessée était certaine. Cependant, je me sentais plus serin. Je m’en remettrai à Sœur Gabrielle, elle saurait comment me sortir du mauvais pas dans lequel je m’étais fourré.

A quel moment aborder le sujet avec Sœur Gabrielle ? Dès que je fus en sa présence, ma résolution faiblit. Je vivais par anticipation la formidable fessée qu’elle ne manquerait pas de m’administrer, ce qui serait parfaitement justifié. Le nœud dans mon ventre grossissait plus nous nous approchions du moment où je ne pourrai plus reculer. Je laissais passer le dîner. C’est quand elle viendrait vérifier mes leçons qu’il faudra lui en parler.
Cela ne se déroula pas du tout comme je l’avais imaginé. Dès le repas, je remarquais que Sœur Gabrielle était de mauvaise humeur. Cela se voyait à des froncements de sourcils plus fréquents qu’habituellement et à un visage fermé. Cela se percevait surtout. Comme beaucoup de mes camarades, je ressentais l’humeur de notre maîtresse de dortoir et, à distance, je savais quand elle plutôt joyeuse ou plutôt fâchée.
Ce soir, elle était en colère. Tout l’indiquait. Cela n’arrivait pas souvent. C’était, en général, parce qu’elle avait mise au courant d’une désobéissance d’un de ses garçons particulièrement grave ou d’un comportement totalement inadmissible. Un instant, il me traversa l’esprit que ma forfaiture avait été découverte.
L’attitude de Benoit, un des élèves qui continuait à résider à l’internat de Sainte Marie alors qu’il suivait des cours à l’université, me rassura. Lui qui était plutôt habituellement d’humeur joyeuse, broyait du noir. Il mangeait sans s’intéresser à ce qui se passait autour de lui. Il jetait régulièrement un regard suppliant à Sœur Gabrielle qui semblait, à chaque fois, froncer des sourcils en retour. Benoit était apparemment en cause dans la colère de Sœur Gabrielle.
Cela se confirma dès la sortie du réfectoire. Nous nous mettions en rang deux par deux, alignés en silencieux sous la vigilante surveillance de Sœur Gabrielle. C’est dans cet équipage que nous nous rendions jusqu’au dortoir. Inutile de dire qu’il n’y avait aucun débordement, pas même le moindre murmure.
« Benoit, viens-ici à côté de moi ! »
Dès qu’il fut à sa portée, Sœur Gabrielle lui administra une claque sur le fond du pantalon. Bien qu’elle fût assénée avec force, elle ne fit probablement aucun mal à Benoit, mais elle annonçait les suivantes. Il n’y aurait alors plus de pantalon ni de culotte pour amortir les chocs.
Sœur Gabrielle le prit par l’oreille et, courbé en deux, il suivit la religieuse qui le conduisit ainsi jusqu’à son lit. Là, elle le déshabilla sans qu’un mot ne fût échangé. Il n’avait que quelques années de moins que moi, mais, alors qu’il était entre les mains de Sœur Gabrielle, nul ne lui aurait donné son âge réel. Il se comportait comme un petit garçon qu’on apprêtait pour la fessée.
Sœur Gabrielle l’envoya faire sa toilette du soir avec une bonne claque sur les fesses. Je faisais la mienne, à quelques mètres de Benoit. Il était visiblement au bord des larmes. Sœur Gabrielle le rejoignit avant qu’il ait fini. Elle s’empara du savon.
« Ouvre ta bouche ! »
Benoit obéit sans protester. Sœur Gabrielle savonna généreusement les gencives, les dents, la langue et le palais de Benoit qui grimaçait mais ne protestait toujours pas. Sœur Gabrielle, habituellement, nous grondait pendant qu’elle nous punissait. Cela nous permettait d’être parfaitement au courant de ce qui nous valait le châtiment que nous recevions. Là, pas un mot. Chacun des deux protagonistes, sans doute, savait parfaitement ce qui provoquait cette punition.
Puis prenant le garçon par l’oreille, elle le ramena à son lit où elle lui passa son pyjama. Elle laissa la culotte à hauteur des genoux et une nouvelle claque sur les fesses l’envoya au piquet. Benoit y prit sa place. Je ne savais toujours pas ce qui s’était passé, mais cela semblait très sérieux au vu du sérieux que Sœur Gabrielle mettait à faire savoir à Benoit que sa punition serait exceptionnelle.
Notre maîtresse de dortoir reporta son attention sur nous, oubliant Benoit un instant. Nous cherchions tous à passer sous le radar de la religieuse. Personne n’avait envie d’être le prochain puni, de crainte de bénéficier un peu de la colère de Sœur Gabrielle. En un temps record, nous fûmes tous assis sur notre chaise, absorbés par nos leçons.
Benoit était le seul puni du soir. Sœur Gabrielle avait tout le temps de s’occuper de lui. Elle disparut dans le box dans lequel elle dormait au bout de notre dortoir et revint, munie d’un instrument que je n’avais pas encore vu. Elle tenait à la main un court manche en bois au bout duquel pendait une lanière. Cela ressemblait beaucoup à ce que Sœur Marie Hortense utilisait pour fesser les punis en récréation. La lanière qui pendait au bout du bras de Sœur Gabrielle était moins large que celle qui avait les faveurs de Sœur Marie Hortense.
Il y eut quelques chuchotements à l’apparition de l’instrument, mais ils ne durèrent pas.
Lorsque, sur l’ordre de Sœur Gabrielle, Benoit se retourna pour venir subir sa punition, je vis son visage s’écarquiller de frayeur.
 « Non, ma Sœur, s’il vous plait, pas la lanière. »
Benoit s’arrêta à mi-chemin, désobéissant à la consigne qui lui avait été donnée. Marquer une hésitation alors qu’une fessée était en préparation, était un comportement impensable à St Marie. Sœur Gabrielle ne releva pas cette infraction pourtant flagrante.
«  Je pense que tu l’as amplement méritée. Je vais faire en sorte que tu ne recommences jamais ce genre de comportement de toute ta vie. La prochaine fois que tu en seras tenté, tu te souviendras de cette fessée. Viens-ici ! »

fessée par la professeure


Benoit avait déjà largement tiré sur la corde en n’obéissant pas à Sœur Gabrielle suite à une première injonction, qui plus est alors qu’il s’agissait de le fesser. Dans d’autres circonstances, Sœur Gabrielle aurait annoncé une deuxième fessée sur le champ. L’usage prévu de la lanière suffirait, semble-t-il, à punir également cette désobéissance. Le garçon baissa la tête d’accablement, mais il fit les quelques pas qui le conduisirent devant la chaise sur laquelle s’était assise Sœur Gabrielle.
La religieuse prit la direction des opérations. Benoit la laissa faire. Il gémissait doucement et de temps un temps, un sanglot interrompait sa litanie. Sœur Gabrielle mit Benoit à genoux entre ses pieds. Elle le courba et le hissa sur sa cuisse puis, elle le plaqua contre sa hanche. Elle referma ses genoux sur les cuisses du garçon. Je reconnaissais la position qu’elle me faisait prendre quand elle voulait m’immobiliser. C’était un signe annonciateur d’une correction magistrale.
Elle prit le poignet droit de Benoit et le plaça au milieu du dos du garçon. Je n’en croyais pas mes yeux. La préparation de cette fessée rompait avec un rituel que j’avais cru immuable. Maintenir sa main à l’écart de la correction faisait partie des obligations strictes qui nous étaient imposées. Pour ma part, je n’y arrivais qu’en faisant le difficile effort de maîtriser mon bras alors qu’il était libre de toute entrave. Par son geste, Sœur Gabrielle reconnaissait qu’il serait impossible à Benoit de contenir ses gestes durant la fessée qu’elle préparait.
Sœur Gabrielle se pencha pour ramasser l’instrument punitif qu’elle avait laissé tomber à son côté le temps de positionner Benoit comme elle le souhaitait. Elle leva son bras au-dessus de son épaule et elle fit prendre de la vitesse à son bras.
Le bruit que fit la lanière en frappant les fesses de Benoit ne fut pas impressionnant. Ce fut un claquement sec. La réaction de Benoit, elle, fut démonstrative. Il mobilisa toutes ses forces pour s’échapper de l’emprise de la religieuse, mais ses mouvements furent contenus sans difficulté par Sœur Gabrielle. Son hurlement traversa tout le dortoir.
Sœur Gabrielle abattit la lanière sur l’autre fesse avec autant d’énergie qu’elle en avait mise la première fois. Benoit tenta une nouvelle ruade sans plus de succès. Il y avait maintenant deux marques rectangulaires rouge sombre, bien visibles sur chacune de ses fesses. Sœur Gabrielle en ajouta une autre, puis encore une.
Elle détachait ses coups l’un de l’autre pendant une petite minute, puis, elle accéléra le rythme. Les fesses du garçon qu’elle tenait sur ses genoux devinrent rapidement d’un rouge uniforme. Les marques bien distinctes au début, se chevauchèrent rapidement. La force de l’impact de la lanière se voyait à l’œil nu. Elle provoquait une petite vague qui parcourait brièvement quelques centimètres de peau qui entouraient l’endroit où elle avait dessiné une nouvelle marque plus sombre. Puis, ce mouvement de peau s’amortissait. Il était alors remplacé par une nouvelle ondulation qui prenait son origine là où la lanière avait frappé les fesses une nouvelle fois.
Benoit, de sa main gauche, avait pris appui sur le pied de la chaise. Malgré les efforts qu’il faisait, Sœur Gabrielle n’avait aucun mal à le maintenir en place. Il balançait sa tête de droite à gauche et de haut en bas au rythme de la fessée, soulignant chacun des coups sur ses fesses par un mouvement plus compulsif. Ses pieds dansaient une sarabande folle qui s’arrêtait à ses genoux qui étaient fermement tenus par ceux de Sœur Gabrielle. Son bassin oscillait faiblement, laissant vaines les tentatives pour éviter la terrible lanière que Sœur Gabrielle manipulait sans interruption.
Benoit profitait du seul espace de liberté qui lui restait : il criait de tout son saoul, autant que ses poumons le lui permettaient. Puis, la fessée durant, les sanglots remplacèrent progressivement les cris. Benoit se débattait beaucoup moins. A chaque contact de la lanière avec ses fesses, tous ses muscles se contractaient, mais il ne cherchait plus à s’enfuir.
Sœur Gabrielle profita du calme relatif de Benoit. Elle maintenait un dialogue décousu avec lui. De là où j’étais, je n’entendais pas distinctement ce que Sœur Gabrielle lui disait. Je ne comprenais que quelques mots : « mensonge », « falsification », « tromperie », « malhonnêteté », « défiance » … autant de termes qui semblaient parler de l’artifice que j’avais employé cet après-midi. Alors qu’elle grondait Benoit, j’avais l’impression que Sœur Gabrielle parlait de ce que j’avais fait.

Quand elle mit fin à la fessée, Benoit avait cessé de se débattre depuis un petit moment. Il ne criait plus vraiment. La lanière lui arrachait un gémissement un peu plus soutenu que le mugissement continu qu’il produisait. Ses fesses étaient tellement rouges que j’avais l’impression qu’elles luisaient.
Avec précaution, Sœur Gabrielle reposa Benoit à genoux devant elle. Bien qu’elle ne le tienne plus, il resta appuyé contre la jambe de la religieuse, sans tenter de se relever. Ce fut Sœur Gabrielle qui dut en prendre l’initiative. Elle le releva graduellement, étape par étape, laissant à Benoit le temps de récupérer et de s’habituer à sa nouvelle position.
D’abord elle le redressa sur les genoux, mais elle tenait fermement le buste de Benoit dans ses bras. Elle le maintenait serré contre son ventre, le laissant pleurer dans sa robe. Puis elle l’éloigna de sa poitrine. Benoit tenait presque seul en équilibre sur ses genoux. Les cuisses de Sœur Gabrielle soutenaient encore les flancs du garçon. Progressivement, elle écarta ce dernier soutien, laissant Benoit se tenir en équilibre sans soutien, ce qu’il fit en vacillant un peu au début.
Sœur Gabrielle se mit debout. Elle prit Benoit sous les aisselles et, le mit sur ses pieds. C’était elle qui porta son poids dans un premier temps. Elle plaqua, contre son sein, le garçon que ses jambes ne soutenaient pas encore. Finalement, elle put le laisser tenir debout seul, soutenu par les bras pendant les premiers instants.
Benoit ne semblait pas vraiment savoir où il était. Quand Sœur Gabrielle l’avait pris dans ses bras, il se serrait contre elle en un geste instinctif de recherche de protection, mais le reste du temps, il se laissait faire, un peu comme une marionnette avec son manipulateur. Son gémissement avait diminué d’intensité depuis que la fessée avait pris fin, mais ses larmes continuaient à couler sur ses joues.
Tout en le tenant par le bras, Sœur Gabrielle conduisit Benoit vers le coin à côté de son lit. Elle l’y plaça à genoux, l’installant étape par étape jusqu’à ce qu’elle eût jugé qu’il fût correctement positionné. Enfin, elle prit les bras de Benoit et les croisa dans le dos du garçon. Elle releva l’arrière de la veste de pyjama et la coinça sous les mains, lui faisant prendre la position coutumière de tous les enfants mis au coin à St Marie.

Sœur Gabrielle revint à la routine des devoirs. Quand elle s’approcha de moi, je n’avais plus aucune envie de lui avouer mon forfait. Je ne savais toujours pas exactement ce que Benoit avait fait pour mériter une telle correction, mais je craignais qu’avoir falsifié une signature, ne me vaille une punition analogue. Sœur Gabrielle avait laissé sa lanière sur la chaise où elle avait fessé Benoit. Le terrible instrument était donc toujours à portée de main.
J’avais un deuxième rendez-vous avec la professeure Girard. Je contrefis une nouvelle fois sa signature, ce qui ne fut pas plus relevé, par les autorités de St Marie, que la première fois.


Grand merci à Peter Pan pour ses illustrations.

Pour suivre le fil de cette histoire :


Comprendre le contexte : l'introduction
Le premier épisode : chapitre 1

L'épisode précédent : chapitre 40
L'épisode suivant : chapitre 42.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un commentaire, une réaction, une proposition ? C'est ici. Une fois validé, le commentaire sera visible par tous les lecteurs du blog.
Si vous le souhaitez et pour des raisons de confidentialité, nous pouvons échanger par courriel. Seuls Huguette et moi verrons le message. Il vous suffit de cliquer dans le champ "pour nous contacter" en haut à droite de cette page.