La date de présentation du
rapport d’étude fut fixée au jeudi après-midi qui précédait les vacances de
Noël. L’ensemble du Conseil d’Administration fut convoqué et plusieurs des
professeurs disponibles y furent invités.
La professeure Girard me laissa
le soin de l’exposé après qu’elle eût fait une brève introduction. Après avoir
mis en évidence l’excellence des résultats obtenus et surtout les progressions
remarquables que faisaient les élèves qui arrivaient en échec scolaire, je
montrais l’efficacité des méthodes en vigueur. J’explicitais comment la fessée
y tenait une place de choix.
Il avait été convenu que le
développement de l’argumentaire serait entrecoupé d’illustration en contant des
situations réelles. Sans citer de nom, je décrivais les circonstances ayant
amené à corriger un élève et je détaillais le déroulement de la punition et ses
conséquences sur son obéissance ou son travail scolaire.
C’est Sœur Marie-Odette qui avait
eu l’idée de décrire dans le rapport d’étude, parmi toutes les fessées qui
avaient été administrées pendant mon séjour, quelques-unes présentées comme
emblématiques de ce qui se passait à St Marie. Elle insista pour que l’une de
celles que j’avais reçue de sa part, y figurât. La professeure Girard la
choisit parmi celle que je devais exposer devant le Conseil d’Administration.
C’est ainsi que je fus amené,
sans dire que j’en étais le protagoniste principal, à raconter publiquement
comment j’avais été déculotté et fessé par Sœur Marie-Odette. Pendant ce récit,
je ressentais de nouveau la honte d’avoir été déculotté et j’avais l’impression
que mes fesses me cuisaient encore. Une légère rougeur me monta aux joues quand
je vis Sœur Marie-Odette, assise en face de moi, approuver à ce que je disais.
Il y avait dans l’assistance plusieurs personnes qui savaient que c’était moi
qui avais reçu cette fessée. J’espérais que mon trouble ne se voyait pas trop.
Il y eut ensuite une série de
questions posées par les membres du Conseil. Sœur Marie Joseph et la
professeure Girard répondirent à la majorité d’entre elles. Je fus encore mis à
contribution par une dame qui m’interpella.
« Jusqu’à quel âge,
pensez-vous Monsieur, que ces méthodes puissent être employées avec
efficacité ? »
Je n’avais plus l’habitude d’être
appelé « Monsieur ». Je doutais de devoir répondre à la question.
« Répondez, Axel, m’ordonna
Sœur Marie Joseph.
« Oui, ma Sœur. Il est
démontré quotidiennement que même les élèves les plus âgés tirent un bénéfice
certain des fessées qu’ils reçoivent. Je crois que ces méthodes doivent
s’appliquer à tous les élèves. »
Toutes les personnes présentes ne
le savaient pas, mais c’est de moi dont je parlais. J’étais l’élève le plus âgé
de St Marie. Sœur Marie Joseph poursuivit.
« Il n’y a, en effet, aucune
raison de déterminer un âge limite. C’est le comportement qui détermine la
punition et non le nombre d’années passées sur terre. Ce n’était pas l’objet de
l’étude, Axel ne vous en a donc pas parlé, mais nous utilisons les mêmes
méthodes avec la plupart de nos jeunes professeurs et avec quelques une des
plus anciens. Cela permet de maintenir un haut niveau d’enseignement du côté
des professeurs également. »
Il y eut quelques interventions
qui félicitaient la professeure Girard et moi de l’excellence de notre travail
et pour approuver les conclusions du rapport, confirmant la pertinence des
méthodes employées par les Sœurs. Le rapport s’achevait par quelques
recommandations mineures : introduire plus largement l’informatique dans
les enseignements, généraliser le recours à internet, … Elles furent toutes
adoptées à l’unanimité.
Je me croyais au bout de mon
séjour à St Marie et je pensais reprendre ma vie normale dès le lendemain. Sœur
Marie Joseph perturba ce projet.
« Avant de passer au point
suivant à l’ordre du jour, il reste une dernière formalité, si j’ose dire, à
accomplir. »
Elle se tourna vers moi.
« Axel, le travail que vous
avez produit est excellent sur le fond. J’y mettrais cependant un bémol.
Pendant que vous nous faisiez par de vos conclusions, j’ai eu le temps de relire
votre document. Je n’ai pas pu m’empêcher d’y relever les fautes d’orthographe
et de grammaire qui y restent. C’est une vielle habitude dont je ne me défais
pas. Savez-vous, Axel, combien j’en ai trouvé ?
– Non, ma Sœur. »
Je commençais à craindre le pire.
« Il y en a …
soixante-trois, précisa Sœur Marie Joseph après avoir consulté ses notes.
Soixante-trois dans un document de cinquante-quatre pages. Plus d’une faute par
page ! »
Sœur Marie Joseph laissa planer
le suspense pour laisser à chacun le temps de s’imprégner de l’énormité de la
négligence dont j’avais fait preuve.
« Il n’est pas question que
je laisse cela passer ! »
Nous étions plusieurs autour de
la table à savoir ce que cela signifiait.
« Il ne sera pas dit,
poursuivit Sœur Marie Joseph, qu’un document écrit sous notre contrôle, sorte
avec une telle densité de fautes. Vous allez les corriger, Axel, mais
auparavant il vous faut subir la punition qui s’impose. Venez-ici ! »
J’eus un court moment
d’hésitation.
« Ne me dites pas que c’est
de recevoir une correction devant autant de personnes qui vous amènerait à
désobéir. Vous en connaissez le prix. Vous avez pourtant l’habitude d’être
fessé en public. Certes, les membres du Conseil ne sont pas quotidiennement à
St Marie, mais ils font partie de la famille. Il n’y a donc aucune raison de
différer votre punition. Montrez-nous, Axel, comment les nombreuses fessées que
vous avez reçues depuis que vous êtes avec nous vous ont rendu
obéissant. »
Sans avoir vraiment décidé
d’obéir, je ne suis retrouvé debout à la droite de Sœur Marie Joseph. Elle
déboucla ma ceinture, baissa mon pantalon, puis fit de même avec ma culotte. Je
résistais à l’urgence de cacher mes parties génitales.
Je fis le tour de l’assemblée du
regard pendant que Sœur Marie Joseph continuait à me gronder. Certains
marquaient leur étonnement, d’autres leur satisfaction. Le plus grand nombre
semblait amusé de ma mésaventure. La professeure Girard fonçait les sourcils,
l’air franchement mécontent. Je n’eus pas le temps de pousser mes investigations
plus loin. Sœur Marie Joseph me bascula à plat ventre en travers de ses genoux,
restreignant mon champ de vision aux jambes sous la table.
Sœur Marie Joseph mit un point
d’honneur à ce que la fessée qu’elle m’administrât, démontra ce qui venait
d’être exposé. Je ne la fis pas attendre pour émettre mes premières plaintes en
réponse aux premières claques sur mes fesses. Je cherchais seulement à en
modérer le niveau compte tenu de l’assistance qui nous entourait. C’était peine
perdue. D’une série de claques plus vigoureuse et plus rapprochées les unes des
autres, Sœur Marie Joseph m’arracha mes premiers sanglots.
A partir de ce moment, j’oubliais
que je recevais la fessée devant de nombreuses personnes étrangères à
l’établissement. Je me comportais comme il était usuel avec la main d’une Sœur
qui me chauffait les fesses. Je fournissais aux membres du Conseil une
démonstration, in vivo, de ce que je venais de leur décrire : les
plaintes, les supplications, les cris, les promesses d’amendement, les pleurs,
les pieds battant l’air en vain, … tout y était.
Quand Sœur Marie Joseph me
releva, je restais à son côté, attendant ses consignes. D’être exposé, nu de la
taille aux mollets devant une assemblée d’étrangers, ne me posait plus de
problème. Seul comptait de montrer à la directrice que j’avais retenu la leçon
qu’elle avait voulu me donner.
« Serez-vous dorénavant
attentif aux fautes d’orthographe dans vos écrits, mon garçon ?
– Oui, ma Sœur, répondis-je entre
deux sanglots.
– Cette leçon vous a-t-elle été
salutaire ?
– Oui, ma Sœur.
– Je vais faire passer la
consigne à vos professeurs d’être particulièrement attentifs aux fautes dans
vos devoirs. Ils n’hésiteront pas à vous punir au moindre relâchement. Vous
corrigerez votre travail dès que nous aurons fini cette réunion. Pour le moment
allez vous mettre au coin. Vous y réfléchirez aux avantages que procure une
bonne orthographe. »
Comme après chaque fessée je
n’avais plus qu’une envie, c’était de me faire oublier. Pour ce faire, le coin
était l’espace idéal, si on mettait de côté les nombreuses paires d’yeux qui
devaient contempler mes fesses rougies.
Une phrase de Sœur Marie Joseph
tournait en boucle dans ma tête. Elle avait laissé entendre qu’à l’avenir mes
professeurs de St Marie seraient intransigeants sur mon orthographe. Je
comptais bien ne pas avoir d’avenir à St Marie. Une fois les fautes
d’orthographe du rapport corrigées, je laisserai derrière moi le plus vite
possible St Marie et tous ses professeurs.
Derrière moi, ma fessée avait
relancé quelque peu la discussion sur les pratiques pédagogiques. Aucun doute
n’était plus émis sur leur bien-fondé. La discussion allait se clore quand la
professeure Girard prit la parole.
« Excusez-moi, Sœur Marie
Joseph, mais j’ai besoin de quelques précisions. Depuis combien de temps
avez-vous intégré Axel parmi vos élèves et lui appliquez-vous vos excellentes
méthodes de discipline ? »
Sœur Marie Joseph prit le temps
de décrire le cheminement qui avait amené le groupe de professeurs à me placer
sous leur autorité. Elle raconta comment, comme les autres élèves, j’étais
fessé à chaque fois que je le méritais. Elle expliqua les progrès que j’avais
faits dans la qualité de mon travail, autant en ce qui concernait le programme
de terminale, qu’en ce qui concernait le rapport d’étude.
« Le rapport d’étude !
Vous avez supervisé la rédaction du rapport ! Je comprends maintenant
pourquoi le travail était d’aussi grande qualité. Mes félicitations, Sœur
Marie-Odette, cela démontre encore une fois que vos méthodes devraient être
généralisées. »
Sœur Marie-Odette fit un bref
exposé de la façon dont elle s’y était prise, expliquant que l’une des fessées
que j’avais décrites dans mon exposé m’avait, en fait, été administrée.
« Ce petit chameau m’a menti
pour me dissimuler qu’il était soumis à la fessée comme les autres élèves. Il
me paiera cela !
– Vous deviez bien vous
douter de son statut particulier, objecta Sœur Marie Joseph, l’uniforme, les
bons de sortie que vous avez signés, …
– Quels bons de sortie ? Je
n’ai rien signé du tout. Quant à l’uniforme, Axel avait un mensonge
plausible : se fondre dans la masse des élèves. Je l’ai cru.
– Une minute, l’interrompit Sœur
Marie Joseph, vous n’avez pas signé les deux bons de sortie pour les deux
rendez-vous qu’Axel a eu avec vous ?
– Absolument pas !
– Sœur Marie Madeleine,
pouvez-vous nous rapporter ces deux bons, que nous les examinions de plus
près. »
Sœur Marie Joseph expliqua
comment les bons de sortie permettaient de contrôler les déplacements des
élèves à l’extérieur de l’établissement pendant les heures de cours. Je savais
que dans quelques instants, ma supercherie serait mise à jour. J’entendis Sœur
Marie Madeleine revenir et déclarer :
« Les voici, Sœur Marie
Joseph »
La vérité dont tout le monde se
doutait, devint une évidence dès le premier regard de la professeure Girard.
« Ce n’est pas ma
signature ! C’est assez bien imité, mais ce n’est pas la mienne.
– Venez ici, Axel, nous aider à
éclaircir ce mystère. La professeure Girard n’ayant pas signé ces bons, qui
peut bien l’avoir fait ? »
Mentir plus longtemps n’aurait
fait qu’aggraver mon cas. Ma culotte baissée devant toutes ces personnes dont
les regards convergeant vers moi me transmettaient un message de réprobation et
mes fesses à disposition de la main de Sœur Marie Joseph m’incitaient à la
franchise.
« C’est … c’est moi, ma
Sœur.
– Vous avez dû vous entraîner
longtemps pour obtenir une signature assez semblable à celle de la professeure
Girard, suffisamment ressemblante pour que nous n’y voyions que du feu. Combien
de temps avez-vous mis ?
– Oh non pas très longtemps,
répondis-je étourdiment.
– Nous avons parmi nous, Mesdames
et Messieurs, un habile faussaire. J’ai bien peur de devoir vous demander un
peu de patience avant que nous puissions reprendre le cours de notre Conseil.
Je dois d’abord fesser ce jeune homme pour sa mystification. Il nous a
expliqué, lui-même, que plus la punition se rapproche du moment où la faute est
découverte, plus elle est efficace. Je m’en voudrais de faire une entorse à nos
règles. Dans le cas présent, nous avons besoin d’efficacité. »
Sœur Marie Joseph m’avait saisi
par le bras pour me placer sur ses genoux quand elle fut interrompue par la
professeure Girard.
« Un instant, ma Sœur !
Je souhaiterais, si vous le permettez, administrer moi-même cette correction.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de montrer à ce jeune homme ce qu’il en coûte
de me mentir aussi effrontément.
–
C’est une très bonne idée, approuva Sœur Marie Joseph, plus nous serons
nombreuses à lui montrer notre réprobation, plus la leçon portera. Il est de
plus assez logique, en tant que supérieure hiérarchique, que vous soyez amenée
à le fesser quand il le mérite.
– Ce sera une première, mais je
peux vous promettre que ce ne sera pas la dernière. Axel, je vous attends ! »
Il n’y avait pas d’autre choix.
L’autorité de la professeure Girard était confortée par celle de Sœur Marie
Joseph. Désobéir à l’une, c’était désobéir à l’autre. Ces deux mois passés à St
Marie m’avaient appris qu’on ne s’opposait pas à la volonté de l’une des Sœurs,
encore moins à celle de la directrice. Je contournais la chaise de Sœur Marie
Joseph, marchant vers le lieu où la professeure Girard m’attendait.
Elle me coucha sur ses genoux et
la fessée commença aussitôt. Je sentis tout de suite qu’elle n’avait pas la
pratique de Sœur Marie Joseph ou des autres professeurs de St Marie. Sa main
claquait mes fesses, mais cela ne provoquait pas une explosion de douleur comme
j’en avais maintenant l’habitude quand j’étais puni. Je sentais la douleur grandir
lentement, mais il aurait fallu une très longue fessée pour atteindre les
sommets que Sœur Gabrielle, il était probable que la professeure Girard se
lasse avant.
Psychologiquement, par contre,
l’effet était désastreux. J’avais conservé l’espoir que mon statut de grand
garçon recevant la fessée resterait dans un cercle fermé. C’était le cas à St
Marie. Tous les élèves recevaient les mêmes type de punition et nul ne prendrai
l’initiative de rendre publique les fessées que les autres recevaient, au
risque de faire savoir qu’il était soumis au même régime. Bien que les
professeurs ne fassent pas mystère de leur méthodes, il n’y avait que peu de
chance qu’ils évoquent les fessées que j’avais reçues auprès d’une personne
faisant partie de mes relations.
Quand Julie se mit à me corriger,
ce fut la première faille dans la discrétion sur laquelle je comptais. Nous
avions des amis en commun et je n’étais pas assuré de sa discrétion, ni même
qu’elle n’envisageât pas, un jour, de me punir en présence d’une autre personne.
Le risque de diffusion était bien plus fort, d’autant plus qu’immanquablement,
un jour ou l’autre, je serai déculotté et fessé alors que Marc sera présent
dans l’appartement, voire en sa présence. Cela n’avait pas encore eu lieu
uniquement parce que j’avais été consigné à St Marie tous les week-ends.
Avec toutes les personnes qui
avaient assisté à ma première fessée de l’après-midi, les possibilités de
diffusion s’étaient multipliées. Chacun savait mon nom et ce que je faisais et
j’imaginais facilement que le traitement que j’avais subi, ferait une anecdote
piquante à raconter à la première occasion : le consultant venu pour
étudier les méthodes disciplinaires des Sœurs recevant la fessée, qui plus est
en public. Une sorte de variante de l’arroseur arrosé.
Et, cerise sur le gâteau, ma
cheffe directe venait de découvrir tous les avantages qu’il y avait à me
corriger. Elle m’avait déjà annoncé de futures punitions qui passeraient par
une étape sur ses genoux, la culotte baissée. Si elle envisageait de sévir dans
son bureau, les dégâts étaient insondables. Ce serait bientôt tout le
laboratoire qui serait au courant de ma mésaventure et par là toutes mes
relations professionnelles et bon nombre de mes amis. Je pouvais faire une
croix sur la confidentialité à laquelle j’avais aspiré.
Ma directrice de laboratoire
arrivait à me tirer de petits cris. Chacun voyait bien que la fessée ne
provoquait que des effets limités. Cela ne satisfaisait pas Sœur Marie Joseph.
« Si vous me permettez de
vous faire partager ma longue expérience en tant que fesseuse de grands
garçons, je pense que vous devriez arriver à un résultat plus probant.
– Il me semble aussi que je ne
suis pas très efficace. Cela paraît simple de fesser un grand garçon, mais cela
ne l’est pas autant que cela. Expliquez-moi.
– Votre main doit épouser la
forme de l’endroit où vous voulez frapper. A vigueur égale, vous obtiendrez une
cuisson bien plus vive. Essayez ! »
La professeure Girard dut s’y
reprendre à plusieurs fois avant de comprendre comment procéder. Une petite
dizaine de claque plus tard, sa main piquait bien plus fort qu’avant. Je
retrouvais des sensations assez proches de celles que savait produire la
plupart des religieuses. L’intensité de mes cris crut avec celle de la fessée.
« Ne faites pas de gestes
aussi amples. Il est inutile de lever votre bras aussi haut. C’est une question
de vitesse d’impact et non de distance parcourue. Il faut de l’élan, mais pas
trop. Donnez un petit coup de poignet juste avant de claquer les fesses, vous
verrez, c’est garanti. »
C’était effectivement garanti.
J’en ressentis les effets immédiatement. Il n’était plus question de doser mes
cris pour laisser croire à l’effectivité de la fessée. Je sentis la brûlure
prendre corps rapidement sur mes fesses.
« Parfait, vous apprenez
vite ! Soyez certaine que maintenant Axel craindra les fessées que vous
lui donnerez. »
Sœur Marie Joseph avait raison et
je m’en serais bien passé. La professeure Girard poursuivit la fessée qui
n’avait maintenant plus rien d’une apparence. Quand elle y mit fin, je
soufflais pendant les quelques secondes avant que la directrice n’annonçât la
suite.
« Je n’avais pas l’intention
de ne le fesser qu’à la main. Pour de telles bêtises, la règle est un minimum.
Voulez-vous la lui administrer ou préférez-vous que je prenne la suite ?
– Si cela n’est pas plus
difficile qu’à la main, je veux bien essayer.
– Au contraire, l’impact de
l’instrument prime sur la technique. Les notions de base sont identiques, mais
même si vous ne les appliquez pas rigoureusement, la règle permet d’atteindre
malgré tout une efficacité certaine. Tenez ! »
Je crois que pas une des
personnes qui assistèrent à la fessée donnée avec la règle, ne put douter de sa
sévérité. J’en montrais, bien involontairement, tous les signes. J’étais en
pleurs quand la professeure Girard s’arrêta.
« Croyez-vous que cela
suffise ?
– Je crois qu’il a eu ce qu’il a
mérité. Vous vous en êtes parfaitement sortie. »
Les deux femmes devisèrent
quelques minutes pendant que je gisais toujours à plat ventre sur les genoux de
ma cheffe de laboratoire.
« Faut-il le remettre au
coin ?
– C’est indispensable après une
bonne fessée. Donnez-lui en l’ordre, il va s’y rendre de lui-même. Après la
fessée que vous lui avez donnée, je peux vous assurer qu’il n’a plus qu’une
chose en tête : vous obéir pour éviter un nouveau séjour sur vos
genoux. »
Dès que j’en eus la possibilité
je me dirigeais vers le coin, aussi vite que me le permettais mon pantalon
enserrant mes chevilles. J’y pris la position que l’on attendait de moi. Elle
me permettait de cacher ma honte dans l’angle du mur, faisant fi de ce que je
laissais voir aux spectateurs dans mon dos. J’y étais également à l’abri, au
moins dans l’immédiat, de la main des deux fesseuses qui s’étaient occupé de
mes fesses.
La conversation reprit derrière
moi. J’en étais encore le sujet principal.
« Je suis fascinée par
l’efficacité de vos méthodes. Je ne comprends pas pourquoi elles ne sont pas en
vigueur dans tous les lieux d’éducation. Axel se souviendra longtemps de cette
punition. Il n’est pas près de recommencer.
– Il s’en souviendra d’autant
plus que sa punition est loin de son terme. Il doit d’abord corriger toutes les
fautes qu’il a laissées dans son rapport. Je vais le confier à Sœur Marie
Madeleine qui va s’assurer qu’il n’en oublie aucune.
– Je pense y arriver, plaisanta
la secrétaire.
– Ensuite, Sœur Gabrielle lui
ferra faire connaissance avec sa lanière. C’est bien plus terrible qu’une
règle. Je pense, ma Sœur, vous serez capable de laisser quelques marques sur
les fesses de ce jeune homme.
– Vous pouvez compter sur moi,
Sœur Marie Joseph.
– Demain, ce sera une journée
entière de punition. Je lui en réserve la surprise. Il est certain qu’il aura
des difficultés à s’asseoir pendant plusieurs jours. Je pense qu’alors il ne
lui viendra plus à l’esprit d’imiter une signature. La leçon sera profondément
gravée dans son cerveau. »
Les vacances n’étaient plus loin,
mais elles me semblaient maintenant inaccessibles compte tenu du nombre de
fessées qui me séparaient de ce moment de délivrance.
« Je suis assez fâchée de ce
que nous avons découvert aujourd’hui, poursuivit Sœur Marie Joseph. Je pensais
que, durant les deux petits mois qu’il a passés sous notre gouverne, nous
avions réussi à inculquer, à ce grand garçon, les règles de base qu’il avait
besoin d’apprendre. Je dois reconnaître qu’il n’en est rien. Il n’a pas assez
profité de notre enseignement. Il nous reste encore beaucoup de travail à
faire.
– Vous avez déjà fait beaucoup,
répondit la professeure Girard. Regardez ce qu’il a été capable de produire en
rédigeant son rapport. C’est un progrès gigantesque.
– Oui, c’est vrai. Croyez-vous
que ce sera durable ? »
L’enthousiasme que j’avais senti
dans la voix de ma cheffe de laboratoire retomba.
« Il y a effectivement un
risque important qu’il retombe dans ses travers et qu’il revienne à la facilité
qui était la sienne avant son séjour à St Marie.
– Je ne sais pas si c’est
réaliste, mais je vous ferrais bien une proposition.
– Faites donc, je suis sûre que
vous l’avez murement réfléchie.
– Nous nous sommes toutes
attachées à Axel. Cela nous ennuierait qu’il ne profite pas pleinement de ce
que nous pouvons lui apporter : de l’organisation, de la rigueur, de la
discipline, de l’obéissance. Si vous en êtes d’accord et si cela est compatible
avec son travail, il pourrait demeurer à l’internat jusqu’à la fin de l’année
scolaire. Sœur Gabrielle saurait veiller sur tous les aspects de son
comportement. Nous l’intègrerions dans la classe de Sœur Marie-Odette qui a l’habitude
de superviser du travail de recherche. Bien sûr il continuera à recevoir les
fessées qu’il méritera, mais je pense que d’ici la fin de l’année, il devrait
avoir fait des progrès durables. »
J’étais stupéfait de la
proposition. Je ne pouvais pas protester sans rompre la règle du silence que
devait respecter chaque élève quand il était au coin. Personne ne songeait
d’ailleurs à me demander mon avis.
–« La plus grosse difficulté
réside dans les déplacements qu’il devra faire, répondit la professeure Girard.
Il doit travailler sur plusieurs bibliographies. Cela l’obligera à passer du
temps dans de nombreuses bibliothèques. Pour quelques-unes, cela pourra se
faire par internet, mais il devra se rendre dans plusieurs d’entre elles. Par
contre, pour ce qui est de rédiger des articles, il pourra le faire d’ici. Le
soutien de Sœur Marie-Odette lui sera profitable.
– Nous procéderons avec de bons
de sorties. Je doute qu’il ait encore envie de les falsifier. S’il doit se
déplacer pour plusieurs jours, nous avons un réseau de collèges et de lycées à
travers le pays. Il y trouvera le gite et le couvert.
– Alors, c’est d’accord. Il
restera ici jusqu’à la fin de l’année »
La professeure Girard rassembla
ses papiers et se dirigea vers la porte.
« Auriez-vous l’amabilité de
rappeler à Axel que je l’attends lundi matin dans mon bureau, disons à dix
heures, sans faute. »
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