jeudi 18 janvier 2018

Christine - chapitre 14

Cette troisième journée de cours de vacances à Ste-Marie se déroula sans encombre. J’avais bien assimilé les leçons cuisantes des deux journées précédentes et en avais tiré profit. De fait je n’avais pas été punie. En outre, j’avais eu le nez creux en pensant à éviter toute fantaisie sur moi-même. J’avais pris soin d’effacer les traces de vernis sur mes ongles des mains comme ceux des pieds.

Ma camarade Magali n’avait pas eu cette malice, oubliant que toute coquetterie superflue n’était jamais bien vue à Ste-Marie. Elle avait encore le vernis à ongles rouge vif qu’elle s’était passé la veille chez moi. Si cela soulignait sa féminité, ça n’allait pas l’aidait pour suivre ses cours de vacances. Magali s’était fait prendre par la patrouille, en la personne de la Sœur portière, sitôt son entrée à l’école.

La sanction, bien qu’immédiate, avait été tempérée. Si pareille fantaisie était proscrite à Ste-Marie, nous étions en période de cours de vacances et les Sœurs affichaient une certaine souplesse. De plus, cela faisait deux jours que les religieuses avaient bien posé leurs jalons, qu’elles avaient marqué leur territoire.
Magali récolta tout de même d’heures de retenue et l’affront d’avoir les ongles nettoyés en public. Ce fut d’ailleurs cette dernière action qui l’atteignit principalement. Elle vécut très mal la dégradation imposée et autoritaire de sa féminité par la Préfète de discipline.

Pour ma part, si j’avais passé cette troisième matinée en étant une élève modèle, il n’allait pas en être de même l’après-midi. Tout commença même durant la dernière récréation lorsque Sœur Marie-Hortense vint nous faire un résumé de nos sanctions respectives et comment certaines allaient se dérouler. La Préfète de discipline faisait principalement allusion aux retenues du samedi dont toutes et tous avions été gratifiés.

Personnellement j’avais naïvement pensé que ce serait du temps supplémentaire à mettre à profit pour revoir mes cours, parfaire mes connaissances. J’avais simplement oublié que ces heures de retenue étaient avant tout des sanctions et que toute sanction à Ste-Marie se devait d’être répressive. Je compris rapidement qu’être collée n’était pas synonyme de simple temps passé en classe d’études.

– Jeunes gens, annonça Sœur Marie-Hortense, je m’adresse principalement à ceux qui sont retenus samedi.

En fait la Préfète de discipline usait d’un sens de l’humour très pervers, puisque nous étions toutes et tous retenus à des degrés divers.

– Samedi donc, continua la Préfète de discipline, je vous ai prévu 2 heures d’éducation physique et sportive pour bien débuter la matinée. Vous penserez donc à prévoir un rechange pour vos sous-vêtements ainsi que votre équipement sportif.

Ma belle-mère m’attendait à la sortie des classes. Je m’y étais préparée puisqu’elle m’en avait informée la veille. Cette perspective ne m’enchantait guère mais j’étais au moins sûre et certaine d’une chose, ce matin-là je n’avais pas été punie à Ste-Marie, donc en toute logique je ne devais pas être fessée en réponse par ma belle-mère. Depuis deux jours que j’avais été comme abonnée à ces répliques de sanction de la part de ma tutrice, je me trouvais, en cette troisième journée, comme soulagée.

Avec ma belle-mère nous allâmes prendre une salade au même snack qui avait bénéficié de notre clientèle l’avant-veille. La conversation porta d’abord sur la météo et la canicule qui pointait le bout de son nez en ce début du mois d’août. Cela faisait belle lurette que toutes les deux nous ne parlions de rien d’autre que de la pluie et du beau temps.

J’eus même le privilège de pouvoir longuement dialoguer avec mon mari. Certes notre échange téléphonique fut parfois très contrasté, lui étant en vacances avec les enfants au bord de la mer Méditerranée et moi comme consignée à mes cours de vacances à Ste-Marie. Contrairement à la veille, je n’eus point besoin de faire référence aux sanctions infligées par l’école et répétées par ma belle-mère. Ce midi-là les fessées étaient comme la météo, au beau fixe.

C’est ma belle-mère qui sonna le départ du snack :

– Allez Christine ! Il va bientôt être l’heure du rendez-vous que je vous ai pris chez ma coiffeuse Madame Durand.

D’ordinaire j’allais chez ma propre coiffeuse dans un salon où j’avais mes habitudes, là c’était ma belle-mère qui avait décidé. En effet, suite aux recommandations plus qu’aux injonctions de la Préfète de discipline, ma belle-mère souhaitait absolument me faire revoir la couleur de mes cheveux. J’avais fait faire des mèches quelques semaines plus tôt et cette fantaisie capillaire n’avait pas été du goût de Sœur Marie-Hortense. À mon sens, point n’était besoin de se précipiter chez la coiffeuse pour remédier à cela. Mais ma belle-mère avait décidé et je ne voulais surtout pas la contrarier d’autant que cette décision avait été prise lors d’une fessée.

Je ne connaissais pas le salon de Madame Durand mais dès que j’en découvris la devanture je compris qu’il avait le même âge que ma belle-mère. Sans paraître vieillot, ce salon respirait la tradition de l’artisanat d’antan. Madame Durand était une élégante personne mais plus proche de la retraite que de l’obtention de son CAP coiffure.

– Bonjour Madame Durand, prononça clairement ma belle-mère.

– Bonjour Madame Farell, bonjour Christine… c’est bien ça ? nous dit-elle.

– Bonjour Madame, répondis-je.

– Christine ! m’apostropha ma belle-mère, j’aurais aimé qu’en pénétrant, la plus élémentaire des politesses vous pousse à dire bonjour avant même qu’on ne vous salue ! Excusez-la Madame Durand…

D’un seul coup et pour une histoire de salut décalé ma belle-mère redevenait désagréable. Je trouvais même sa remarque déplacée, nous étions les clientes et à cet égard Madame Durand, sans nous devoir un respect absolu, pouvait nous accueillir sans considération ni préséance. Le charme qui avait opéré entre ma belle-mère et moi durant cette pause de midi venait brusquement de voler en éclat. Je compris que la suite de l’après-midi serait difficile.

Nous venions à peine de pénétrer dans ce salon de coiffure que j’avais déjà perdu la main sur tout évènement qui pourrait s’y dérouler et me concernant. D’autant que Madame Durand, la gérante, ne semblait pas commode sous ses airs faussement sympathiques. D’ailleurs pour le moment elle n’était sympathique qu’avec ma belle-mère à qui elle s’adressait exclusivement en ponctuant ses phrases par un trop respectueux « Madame Farell ». J’étais aussi « Madame Farell » mais je n’avais droit qu’à l’appellation « Christine » ou « ma grande ». C’était un peu comme si, à 36 ans, elle me faisait un insigne honneur d’être traitée comme une grande dans un salon de coiffure pour adultes.

Ce salon était un peu différent des salons habituels que l’on trouve actuellement. De nos jours, ils sont vastes, lumineux et fortement éclairés, dotés de miroirs et généralement d’une grande vitrine à travers laquelle on peut y voir l’activité depuis la voie publique. Contrairement à cela le salon de Madame Durand était, certes très cosy, mais tout en discrétion formé de divers box que séparaient des paravents. Au fond se trouvaient les bacs à shampoing, puis deux box se faisant vis-à-vis pour les coupes et les couleurs et enfin deux autres box avec les casques et autres lampes permettant le séchage. Nous nous trouvions actuellement dans l’entrée où trônait un comptoir à l’ancienne, quelques fauteuils et une table basse. Boiseries et plantes vertes donnaient un certain cachet à ce salon.

Nous étions au mois d’août et Madame Durand était seule à officier, son employée et son apprentie étaient en vacances. Seule une jeune fille d’environ 16 ans venait lui prêter main forte et se faire de l’argent de poche par l’intermédiaire de ce qu’on appelle un job d’été.

– C’est pour cette grande fille que vous avez pris rendez-vous, n’est-ce pas Madame Farell ? dit Madame Durand.

– Oui, c’est bien cela, répondit ma belle-mère. Comme je vous l’ai expliqué au téléphone, il lui faut une coupe classique et surtout une couleur unie.

– Mais belle-maman, osai-je, je ne veux pas de coupe. Mes cheveux sont bien comme ils sont.

– Christine ! coupa sèchement ma belle-mère, mettriez-vous en doute les qualités professionnelles de Madame Durand ?

Cette seule phrase de ma belle-mère prononcée sous le regard autoritaire de Madame Durand suffit à me faire taire. Ce fut la coiffeuse qui embraya, expliquant comment elle voyait les choses.

– Rassure-toi ma grande, dit Madame Durand. On va garder cette queue de cheval, je vais seulement mettre un peu de fantaisie dans ta coupe en travaillant un peu les pointes.

Étant donné le caractère et l’ambiance du salon, il y avait fort à parier que la coupe fantaisie promise par Madame Durand aurait tout l’air d’un austère chignon tout triste. Je compris rapidement que je n’avais pas droit à la parole. D’ailleurs pour bien montrer sa supériorité, Madame Durand, en plus de me considérer comme « sa grande », me tutoyait telle une gamine.

Heureusement je fus remise entre les mains de Charline, la jeune fille en job d’été. Elle m’invita à enfiler une blouse que je trouvai très agréable à porter. À l’inverse des habituelles blouses amples en nylon qu’on rencontre dans la plupart des salons de coiffure, celle-ci était en coton fin et portait l’écusson du salon de Madame Durand. D’ailleurs les serviettes aussi étaient brodées du même blason.

Pour une adolescente de 16 ans, Charline s’exprimait peu et semblait sérieuse. On sentait bien la rigueur qu’avait dû lui communiquer Madame Durand. Les paroles de cette jeune fille se limitaient seulement à quelques mots pour m’installer au bac à shampoing. Je pus juste lui soutirer qu’elle se destinait à la coiffure et allait à la prochaine rentrée préparer un CAP coiffure en centre d’apprentissage.

Madame Durand étant seule au salon pendant ce mois d’août, elle ne prenait en rendez-vous qu’une cliente à la fois. Charline s’occupait des shampoings, de la préparation pour les couleurs, du rangement et du balayage entre chaque cliente ; elle pouvait aussi observer sa patronne et se faire une idée sur ce qui serait à terme son futur métier.

– Venez, je vais vous installer dans le box, me dit Charline. C’est Madame Durand qui va maintenant s’occuper de vous.

– Merci, lui répondis-je.

C’est la tête enturbannée dans une serviette que je m’assis dans un moelleux fauteuil. Madame Durand était déjà dans le box à papoter avec ma belle-mère. Charline régla la hauteur du fauteuil puis m’ôta la serviette de la chevelure et resta en retrait, attentive aux ordres et aux gestes de sa patronne.

– Alors ma grande, dit sèchement Madame Durand, tu vas faire ta rentrée à Ste-Marie ? Il te faut donc une coupe adaptée pour l’école.

– Elle y est déjà en cours de vacances depuis deux jours, répondit à ma place ma belle-mère, elle va passer son Bac et elle s’y est déjà distinguée…

– Ah ! Ces bonnes vieilles méthodes, continua Madame Durand, il n’y a rien de plus efficace. Et ça fonctionne à tous âges, je peux vous le confirmer Madame Farell.

– Oh oui ! renchérit ma belle-mère, Christine pourra vous le dire. Mais heureusement aujourd’hui, tout semble être rentré dans l’ordre. C’est qu’à son âge, je reconnais que ce n’est pas évident mais d’un autre côté, grâce à son âge, elle devrait se raisonner elle-même… N’est-ce pas Christine !

Ma belle-mère commençait à étaler presque publiquement ce qui résumait ma vie depuis trois jours que j’étais à Ste-Marie pour y suivre les cours de vacances. Si Madame Durand semblait initiée aux coutumes disciplinaires de cette école, c’était néanmoins une personne que je ne connaissais pas et je trouvais déplacé qu’elle pût savoir certaines choses ou détails me concernant. Pire encore, la présence de la jeune Charline n’arrangeait rien d’autant que cette jeune fille allait ouvrir des yeux incrédules, preuve de sa totale ignorance sur le sujet.

Ma belle-mère résuma mes écarts de conduite à l’école et les sanctions en découlant. Elle raconta aussi comment elle s’y était prise pour répliquer ces punitions à la maison et combien elle prenait son rôle de tutrice à cœur. Madame Durand l’en félicita, ponctuant ses propos de formules très conservatrices.

– Et vous savez ce qu’elle m’a fait hier, dit ma belle-mère, elle m’a fait l’affront de porter un string…

– Oh la la ! répondit presque outrée Madame Durand, où allons-nous Madame Farell ? Quelle époque !

Visiblement, pour Madame Durand, porter un string ou plus généralement un sous-vêtement en dentelle était encore l’apanage d’une prostituée sinon d’une débauchée ou d’une perverse et m’y assimila très certainement. Cette coiffeuse ne vivait pas dans son époque ou s’y refusait. Bien que les propos de ma belle-mère concernant mon string ne soient pas circonstanciés, il n’y avait rien de choquant à ce que, de nos jours, une femme de 36 ans portât un tel dessous.

Et ma belle-mère d’en rajouter en décrivant avec fierté son geste victorieux :

– Heureusement j’ai réagi de la meilleure manière qui soit, je lui ai découpé ce string aux ciseaux. Comme ça on n’en parlera plus !

– Vous avez bien fait Madame Farell, acquiesça madame Durand, il fallait une solution radicale.

Le décor venait d’être planté. Madame Durand et ma belle-mère devisaient de moi et en ma présence comme si je n’existais pas et Charline avait bien saisi le sens des choses. Si je ne réagissais pas immédiatement, il serait trop tard pour m’en sortir. Je m’étais certes engagée à suivre coûte que coûte cette année scolaire à Ste-Marie avec tout ce que cela pouvait comporter comme discipline mais cela n’induisait pas de devoir subir un tel affront chez une coiffeuse passéiste et rétrograde. J’avais mon libre-arbitre et je me devais de le faire connaître.

– Non ! C’est assez ! dis-je fermement en me levant. Je commence à en avoir par dessus la tête d’obéir à des ordres débiles… Et encore, je pèse mes mots. Quand j’ai signé mon inscription à Ste-Marie, ce n’était pas pour être coiffée par une vieille folle qui se croit encore sous le régime victorien… Excusez-moi Madame, je n’ai rien de particulier contre vous mais il fallait que ça sorte. Faites comme vous voulez, continuai-je à l’encontre de ma belle-mère, mais moi je m’en vais.

Je me levai et commençai à déboutonner ma blouse. Mon attitude venait de jeter un froid. Charline semblait trembler dans son coin et je pensais que, décontenancées, Madame Durand et ma belle-mère en resteraient pétrifiées. Ce fut effectivement le cas, mais cela ne dura qu’un très bref instant.

L’aller-retour fut sec et précis, ma tête partit d’abord à droite puis à gauche. Cela ne dura qu’une fraction de seconde, je sentis brusquement mes joues s’embraser et j’avais aussitôt l’index de Madame Durand sur le centre de mon front.

– Christine ! gronda Madame Durand. Sache qu’ici tu es dans mon salon et que c’est moi qui commande !

– Je suis vraiment désolée, dit ma belle-mère, je ne pensais pas qu’elle serait aussi…

– Ce n’est rien Madame Farell, coupa Madame Durand. J’ai l’habitude. Plus elles sont grandes, plus elles sont rétives. Mais je sais comment m’y prendre Madame Farell, si vous le permettez…

– Oui, oui, faites donc, continua ma belle-mère.

Quelle stupide idée j’avais eu de vouloir me révolter ! Je venais de le payer cash et la suite ne s’annonçait pas sous de bons auspices. Madame Durand, sans se démonter, venait de m’envoyer une paire de gifles plus magistrales que violentes. Cela eut pour conséquence de me pétrifier, effet qu’elle amplifia en me domptant de son index au front. Bizarrement au lieu de réagir ou à l’inverse de pleurer, je me mis en « mode déconnexion ». Je me rassis dans le fauteuil totalement soumise.

 – Voyez Madame Farell comme cette grande fille apprend vite, dit Madame Durand. Charline s’il te plaît, je vais commencer par un brushing… Tu me fais passer une brosse…

– Mais Madame Durand, interrogea Charline…

– Charline ! Tu es ici pour apprendre. Contente-toi d’observer et de faire ce que je te demande !

– Oui Madame Durand, répondit Charline, en faisant passer une brosse à sa patronne.

– Mais un brushing un peu spécial, expliqua Madame Durand. Charline, s’il te plaît, peux-tu aider cette grande fille à retirer sa blouse. Christine, lève-toi ! intima Madame Durand à mon intention.

Presque automatiquement je me levai et attendais, à la merci des volontés de la coiffeuse. Charline s’approcha et termina de me déboutonner la blouse qu’elle me retira avec délicatesse, mais je sentais qu’elle tremblait, ne sachant sans doute pas où sa patronne voulait en venir ni quelles étaient ses intentions. J’étais venue pour une couleur et une coupe, Charline le savait et savait également qu’un brushing termine généralement cette suite de soins.

C’est à ce moment-là que je pus retrouver quelque lucidité. Je me dis que j’avais été trop loin en impliquant directement Madame Durand et en l’ayant traitée de vieille folle. Même si l’instant d’après je l’avais assurée d’aucune attaque personnelle de ma part, les mots avaient été lâchés. Certes je les regrettais encore mais la paire de claques que j’avais reçues remettait les pendules à l’heure bien au-delà d’un simple retour à l’équilibre.

Si à 36 ans je devais le respect à une femme sexagénaire, cela ne légitimait pas pour autant l’emploi d’une telle méthode de sa part. Mais Madame Durand était avec moi pire que dans une épreuve de force, elle gérait son autorité calmement et avec une organisation cohérente. Dans son salon, si les clientes étaient reines, les autres dont je faisais partie étaient quantité négligeable. Quand je dis les autres, ce sont celles qui, aux yeux de Madame Durand n’ont pas droit à la parole, et ne sont donc pas considérées comme des adultes ou des grandes personnes même si péjorativement elles sont qualifiées de « grandes ».

– Madame Farell, dit Madame Durand, auriez-vous l’amabilité de m’assister en ôtant la jupe de cette grande fille s’il vous plaît.

– Avec grand plaisir Madame Durand, répondit ma belle-mère.

Ce disant ma belle-mère allia le geste à la parole et me défit l’attache de ma jupe qui tomba à mes pieds. Toujours debout je me trouvais subitement seulement vêtue de ma chemise et de ma culotte. Bien qu’étant entourée exclusivement de femmes, je me trouvai bête ainsi exposée. D’autant que la suite qui se profilait n’augurait rien de bon.

Et ma belle-mère qui, comme pour mieux appuyer l’incongruité de la situation, enfonça le clou gratuitement :

– Souhaitez-vous que je vous la déculotte ? proposa-t-elle.

– S’il vous plaît Madame Farell, répondit Madame Durand.

Ma belle-mère, sans même me laisser esquisser le moindre geste de refus, me saisit l’élastique de la culotte de chaque côté et tira vers le bas jusqu’aux chevilles. Ainsi entravée je ne pouvais plus bouger. Dépassant la demande de Madame Durand, ma belle-mère me déboutonna ensuite la chemise qu’elle m’enleva. Elle devait trouver que les pans risquaient de gêner l’action punitive future de la coiffeuse. Enfin, dernière œuvre de ma belle-mère, elle m’invita à lever un pied puis l’autre afin de m’ôter complètement la culotte.

J’étais à présent seulement vêtue de mon soutien-gorge et de ma paire d’espadrilles, debout et pétrifiée telle une proie face à Madame Durand, Charline et ma belle-mère. De ces trois personnes, seule Charline était celle qui était la plus surprise et même choquée par la situation qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Jamais une adolescente de son âge n’aurait pu imaginer qu’on pût ainsi déculotter une femme adulte en public, même en comité restreint.

Pour ma part, je n’étais pas en reste côté sensations. J’étais complètement abasourdie et même anéantie étant incapable de toute réaction. Cela ne ressemblait pas à mon caractère mais depuis trois jours que je suivais les cours de vacances à Ste-Marie, faut croire que mon caractère avait changé et évolué.

Sans plus attendre ni même me placer de manière précise, Madame Durand leva son bras droit dont la main était armée de la brosse à cheveux. Tel un levier, ce bras s’abattit brusquement et le dos de la brosse entra en contact avec ma fesse gauche. Un claquement sec fendit le silence du salon de coiffure. Aussitôt après et comme en écho je poussai un cri de douleur. La brosse ne présentait pas autant de surface qu’une main, qu’une règle ou même que les lanières d’un martinet et la concentration d’énergie me marqua instantanément la peau déjà meurtrie par les fessées des jours précédents.

– Aïeee ! poussai-je plaintivement.

J’eus à peine le temps d’hurler mon cri qu’un second coup de brosse à cheveux atteignit ma fesse droite. Instinctivement je mis mes mains en parade devant mes fesses pensant les protéger d’un nouveau coup de brosse. Mal m’en prit, Madame Durand visa ma cuisse gauche pour un troisième coup d’égale puissance.

En même temps je poussai deux nouveaux cris de douleur :

– Aïeee ! Aïeee !

– Veux-tu ôter tes mains de là, ordonna Madame Durand. Madame Farell, s’il vous plait, vous pouvez me la tenir.

Ma belle-mère ne se fit pas prier une seconde de plus. Elle m’attrapa les poignets, les ramena à elle et garda mes bras devant moi, loin de portée de mes fesses. Ainsi découvertes mes fesses étaient à nouveau disponibles pour le brushing spécial que Madame Durand me réservait. Celle-ci n’attendit pas et poursuivit sa correction à la brosse à cheveux.

La douleur que je ressentais à chaque contact était vive et fulgurante. Ma concentration n’était même plus à savoir si l’attitude que je présentais était empreinte de dignité, j’avais trop mal pour penser à cela.

À peine le cinquième coup de brosse encaissé, je me mis à pleurer et à supplier :

– Aïeee ! J’ai mal ! Non, Aïeee ! Mes fesses ! Mais pourquoi ? Je me suis pourtant excusée…

Loin d’apaiser les ardeurs de Madame Durand, mes supplications eurent au contraire un effet dévastateur. La main de la coiffeuse me sembla plus lourde et les derniers coups de brosse me furent extrêmement difficiles à supporter. N’y tenant plus face à cette concentration de douleur je me mis à sautiller comme pour dissiper les atroces brûlures que je ressentais.

Vaincue, je m’effondrai dans les bras de ma belle-mère et plaçai ma tête sur son épaule droite. Même la punition terminée, mes fesses me cuisaient de plus en plus et, par pur réflexe, tremblaient toutes seules. Mes pleurs n’étaient seulement entrecoupés que des mes sanglots et bruyantes aspirations d’air.

– Alors Charline, plaisanta Madame Durand, j’espère que tu as apprécié ce brushing ! Au moins, aujourd’hui, tu auras appris quelque chose…

Charline ne répondit pas, d’ailleurs la question de sa patronne n’appelait aucune réponse.

Madame Durand se tourna vers ma belle-mère :

– Ce sont toutes les mêmes Madame Farell, elles se croient grandes mais elles pleurent vite comme des petites filles. Croyez-moi, je sais encore les mâter… Je n’ai pas encore perdu la main !

Madame Durand se félicitait de son procédé auprès de ma belle-mère qui, conquise par une telle efficacité, trouva la méthode performante. Ainsi châtiée et revenue à la raison, devait-elle penser, je pourrais à nouveau me prêter à la science artisanale de la coiffeuse pour une coupe et une couleur.

Quant à moi, je pleurais toujours à chaudes larmes toute ma douleur, la tête posée sur l’épaule de ma belle-mère. Ce ne fut qu’à partir de ce moment-là que je pris conscience de la punition que je venais de subir, une magistrale fessée déculottée donnée à la brosse à cheveux. Ce qui me tracassait le plus ce n’était pas la présence ni de Madame Durand ni de ma belle-mère, elles étaient deux femmes plus âgées que moi et, de fait, je leur devais respect et obéissance. En outre et concernant la coiffeuse, elle était en quelque sorte liée par le secret professionnel même si généralement les salons de coiffure sont plus connus pour leurs cancans que pour leur discrétion.

Non, ce qui me contrariait, c’était surtout la présence de Charline, la jeune fille en job d’été. Comme toutes les adolescentes de son âge, elle n’allait pas rester longtemps muette sur ce qu’elle venait de voir. Il y avait fort à parier qu’elle saurait divulguer à son proche entourage, à ses copines, la scène hallucinante dont elle avait été le témoin privilégié. Il n’est pas commun d’observer dans un salon de coiffure une femme adulte de 36 ans se faire déculotter et fesser, c’est donc une information qu’on s’empresse de partager, d’amplifier voire de déformer. J’espérais également que Charline n’avait pas usé d’une pratique commune aux adolescents d’aujourd’hui, filmer la scène avec son smartphone et la diffuser sur le net ; mais je me dis que sa patronne l’aurait certainement remarquée et interdit, j’en fus donc relativement rassurée.

Enfin remise de mes pleurs, consolée par ma belle-mère, je fus invitée à simplement renfiler ma blouse et me rasseoir dans le fauteuil. Ce fut un instant difficile tant mes fesses me faisaient mal et je dus me tortiller pour trouver une position de confort. Madame Durand put ainsi faire étalage de toute sa science et me reprendre couleur et coupe. Les craintes que j’avais émises en pénétrant dans le salon furent finalement infondées. Madame Durand était une excellente coiffeuse professionnelle et la couleur qu’elle me passa me rendit les cheveux unis et proches de ma couleur naturelle. Quant à sa coupe, elle s’occupa seulement des pointes ce qui améliora, selon elle, ma silhouette.

Une fois son travail terminé, Madame Durand laissa le soin à Charline de parachever le tout. Ma belle-mère suivit la coiffeuse jusqu’à la caisse. Je me retrouvai seule avec l’adolescente en job d’été. Celle-ci me défit la blouse et j’étais à nouveau nue. Je me protégeai en mettant instinctivement mes bras devant mes seins et mon sexe mais après la punition que je venais d’endurer, je ne faisais que sauver les apparences en croyant masquer ma pudeur. Sans dire un mot Charline me renfila la culotte et m’aida à me rhabiller complètement.

C’est en pleurnichant et toujours secouée de spasmes que je regagnai la caisse. Une jeune femme d’une trentaine d’années attendait l’heure de son rendez-vous assise dans l’un des fauteuils de l’entrée du salon. Avec tous ces évènements, je n’avais même pas fait attention à sa présence ni à son arrivée. Nul doute qu’elle n’avait rien perdu si elle était là depuis un bon moment, la disposition du salon en box coupe la vue mais permet de tout entendre. J’évitais de croiser le regard de cette jeune femme.

– Ah, Christine ! Enfin te voilà, dit Madame Durand. Madame Farell, je pense que cette fessée déculottée nous a remis cette grande fille dans le droit chemin. Regardez comme elle est resplendissante à présent…

– Merci mille fois, Madame Durand, répondit ma belle-mère. Je savais que je pouvais sur vous. Tiens ma petite, enchaîna-t-elle en glissant un billet dans la main de Charline, je pense qu’aujourd’hui tu en as appris beaucoup sur la façon de faire un brushing !

– Merci Madame, répondit malicieusement Charline.

– Au revoir, continua ma belle-mère. Je dois encore la faire voir par la doctoresse… Des problèmes d’incontinence… Christine, dites « au revoir » s’il vous plaît !

– Au revoir, prononçai-je entre deux sanglots et d’une voix mal assurée.

L’humiliation que je subissais était à son maximum, la fessée déculottée déjà reçue et l’étalage de mon incontinence s’ajoutaient pour me vexer. Comme souvent dans ce genre de cas, je voulais vite partir, être ailleurs… mais cet ailleurs immédiat, c’était aller chez la doctoresse, une bien belle perspective pas vraiment réconfortante !


Pour suivre le fil de ce récit

Lire ou relire le premier épisode : introduction
et l'épisode précédent : chapitre 13
La suite, c'est la semaine prochaine, encore un peu de patience !

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