Une nouveauté qui devrait devenir une habitude : Peter Pan a pris son plus beau crayon pour illustrer le récit. Dites-nous ce que vous en pensez. JLG.
La sonnerie annonça la fin du dernier cours.
La sonnerie annonça la fin du dernier cours.
« Encore quelques instants,
songeais-je, et je serai sorti de la classe sans avoir reçu une autre
fessée. »
Le déplacement vers la porte se
fit dans le plus grand ordre dès que nous en reçûmes l’autorisation de
Mademoiselle Wilson, notre professeure d’anglais. Je soufflais intérieurement
de soulagement quand je passais la porte. J’en étais resté aux deux fessées du
matin.
Certains de mes camarades
rentraient chez eux. Les internes se dirigèrent vers leur salle d’étude.
C’était le moment que j’attendais. Je pouvais enfin retrouver un peu
d’intimité, seul dans ma chambre, sans être sous une surveillance constante. Je
pouvais m’y relâcher un peu.
La perspective de cette soirée
était entachée par une probable visite de Sœur Gabrielle. Elle sera
douloureuse, mais je n’y pouvais plus rien. J’avais un sentiment ambivalent.
D’un côté, j’attendais avec inquiétude sa venue. La double fessée qu’elle ne
manquerait de me donner sera un moment difficile. Mais d’un autre côté,
j’attendais avec impatience que l’adulte qui savait prendre soin de moi, passe
un peu de son temps avec moi.
Je faillis me cogner le nez dans
la porte de ma chambre. Elle refusa de s’ouvrir. Après plusieurs tentatives, je
dus me rendre à l’évidence : la porte avait été fermée à clé. Je restais
quelques instants, interdit, ne sachant plus quoi faire. Vers qui me
tourner ? Sœur Marie Madeleine était certainement celle qui serait au
courant.
« Axel, me dit-elle en me voyant
arriver ; je me demandais où vous étiez passé. On vous attend en étude.
– Mais, en études ?
Pourquoi ?
– Tous les internes sont en étude
à cette heure-ci. Vous êtes d’ailleurs en retard.
– Mais, ma chambre ?
– Votre chambre ? Aucun
élève n’a sa chambre personnelle. Quelle idée ! Vous dormirez dorénavant
dans le dortoir des grands garçons. Il y reste une place pour vous. Ce sera
plus pratique. Sœur Gabrielle est la tutrice de tous les garçons qui sont dans
ce dortoir. Comme elle a accepté d’être la vôtre, elle vous aura sous la
main. »
Sœur Marie Madeleine sembla
réfléchir.
« Oui, bon, … si on peut
utiliser cette expression, quoiqu’elle soit particulièrement adaptée aux
réalités de St Marie. »
Elle sourit de ce jeu de mots.
« Mais, mes affaires ?
– Nous avons tout transféré dans
votre dortoir. Mais ce n’est pas le moment de vous en occuper. Vous devriez
être en étude en ce moment. Bon, je vais vous éviter une fessée pour ce retard
dont vous n’êtes pas responsable. Je vais vous faire un mot. »
Un courrier en mains je me
présentais dans la salle d’étude. C’était Sœur Marie-Renée qui la surveillait,
notre professeure de sciences de la vie et de la terre. Elle fronça les
sourcils dès qu’elle me vit entrer.
« Où étiez-vous ?
Comment se fait-il que vous soyez en retard ? »
Je lui tendis le courrier de Sœur
Marie Madeleine. Elle le prit, mais elle avait gardé son air sévère. Je savais
que j’étais sous la menace d’une fessée imminente. Elle lut la lettre dont
j’ignorais la teneur.
« Bon, pour cette fois-ci,
ça ira. Mais ne soyez plus en retard. Je ne passerais pas l’éponge la prochaine
fois. Allez vous asseoir ! »
Il régnait un silence total.
Chacun était concentré et les stylos-billes noircissaient du papier. Je n’avais
rarement vu une telle atmosphère de travail. A peine si, de temps en temps, il
y avait un toussotement ou un raclement de gorge.
« Il est temps de vous
mettre au travail, jeune homme. »
Sœur Marie-Renée me rappelait à
l’ordre. J’ouvris mes cahiers et mes livres de classe et je commençais mes
devoirs. La plupart des matières ne me posèrent pas de problème. Mes souvenirs
de la terminale étaient encore présents et mes études universitaires me
donnaient un avantage certain. Il me suffit de consulter les manuels que Sœur
Thérèse m’avait donnés pour retrouver les bonnes réponses.
J’aurais fini bien avant la fin
de l’étude, s’il n’y avait eu les exercices de mathématique à faire.
J’avançais, mais laborieusement, sans être certain de la qualité de ce que je
produisais. J’étais obligé de chercher dans les livres pour me rappeler quelles
formules ou théorème il fallait utiliser. Cela me prenait un temps fou, mais je
ne voyais pas comment m’y prendre autrement.
Sœur Marie-Renée se promenait
entre les rangs et elle vérifiait que chacun soit bien à son travail. Elle
n’hésitait pas à signaler des erreurs quand elle en repérait en se penchant sur
l’épaule des élèves.
Lorsque je refermais les livres,
il ne me restait que peu de temps pour apprendre mes leçons. Je commençais par
un texte en anglais que nous devions apprendre, cela alla assez vite. Puis, je
passais à de nouvelles formules de mathématique. Il s’agissait de formule de
trigonométrie et je les oubliais aussi vite que je les apprenais. Finalement,
je réussis à les réécrire sans faute. Sœur Thérèse nous avait donné des dates
de traités internationaux de l’immédiat après-guerre et leur objet à apprendre.
Je n’avais plus assez de temps. Il me faudrait en retrouver d’ici le lendemain.
Je n’avais plus l’habitude d’apprendre par cœur, je prenais probablement bien
plus de temps que mes camarades pour arriver au même résultat.
Sœur Marie-Renée décréta la fin
de l’étude. C’est rangés en deux files silencieuses que nous nous dirigeâmes
vers le réfectoire. J’étais épuisé. Ces deux heures de devoirs m’avaient vidé
de toute mon énergie.
Sœur Gabrielle prit le relais dès
le dîner achevé. Elle rassembla sa troupe d’une vingtaine de grands garçons.
Alors que j’hésitais, elle me fit signe de rejoindre le groupe. Nous la
suivîmes en rang par deux, observant le silence habituel.
Tous les dortoirs de St Marie se
ressemblaient. Le long des deux murs, il y avait une double rangée, chacune de
dix lits étroits séparés par une table de nuit et un placard haut dans lequel
chacun rangeait ses vêtements ; au pied de chaque lit, chaque élève disposait
d’une petite table devant laquelle il y avait une chaise en bois et à laquelle
était adjointe une étagère basse sur laquelle mes compagnons de chambre avaient
aligné leurs livres.
Tout était impeccablement rangé,
rien ne traînait comme c’est souvent le cas dans les lieux de vie d’adolescents
ou de jeunes adultes. Les lits étaient tous faits au carré avec des draps
blancs qui faisaient des revers tous de la même longueur, les oreillers
positionnés tous de la même façon et comme les couvertures étaient toutes de la
même couleur, cela donnait un sentiment d’ordre parfait.
Tous les élèves firent une halte
dès l’entrée pour ôter leur chaussure et mettre des chaussons. Encore une fois
je restais figé, ne sachant pas comment faire.
« Met tes chaussons, Axel,
m’ordonna Sœur Gabrielle. »
Cette simple remarque suffit à me
faire craquer. C’en était trop, trop d’émotion, trop d’incertitude, trop
d’inquiétude. Je fondis en larmes. Sœur Gabrielle me prit par la main et elle
me fit asseoir sur une chaise proche. Elle délaça les lacets de mes souliers et
elle les ragea sur une étagère prévue à cet effet. Puis, elle m’entraîna vers
un lit sur lequel elle prit place. Alors, elle me souleva avec sa facilité
habituelle et elle m’assit à califourchon sur ses genoux. Elle posa ma tête sur
son épaule. Je la laissais faire, indifférent à ce que pouvaient en penser mes
camarades.
« Chut, … chut, … là, … ça
va aller. Chut, … chut, … tu verras, tout va bien se passer. »
Sœur Gabrielle passait sa main
dans mon dos en une douce caresse réconfortante. La sécurité que je ressentis
eut un effet apaisant presque immédiat. Encore quelques sanglots et je
m’abandonnais au câlin.
« Que se passe-t-il, demanda
Sœur Gabrielle ? Tu n’as pas de chausson ?
– Non, ma Sœur.
– Et c’est pour cela que tu
pleures, grand bêta ? Je vais t’en prêter. »
Sœur Gabrielle me réconforta
encore un petit instant, puis elle m’écarta et elle prit mon menton dans sa
main pour m’obliger à la regarder droit dans les yeux.
« Cette crise de larmes sans
raison est-elle finie ? Ça va mieux ? »
Je secouais la tête.
« Explique-moi ce qui ne va
pas. »
Je restais muet.
« Attention, prévins Sœur
Gabrielle, cela ressemble à un caprice et je sais très bien les
soigner ! »
Sœur Gabrielle me donna une
petite claque sur les fesses en me soulevant légèrement de quelques centimètres
au-dessus de ses genoux. Je ne pouvais continuer sur cette voie.
« Vous allez me punir.
– L’as-tu mérité ? »
C’était le point délicat. Je ne
pouvais pas prétendre que non.
« Oui, ma Sœur.
– Alors je ne vois pas où est le
problème. Tant que tu seras dans mon dortoir, je vais m’occuper de toi. Je vais
faire attention à ce que tu deviennes un grand garçon bien élevé, obéissant et
travailleur. Pour cela, tu sais parfaitement que la fessée est indispensable. Tu
serais déçu si je ne te punissais pas quand tu n’as pas été sage en classe.
– Oui, ma sœur, mais …
– Mais quoi ?
– Mais pas ici devant … tout le
monde.
– Encore un caprice ! Tu
recevras la fessée en présence de tes camarades comme tout le monde et il en sera
de même pour eux. Je n’ai pas l’intention de réinstaller les privilèges que
nous venons de supprimer.
– Mais je suis trop grand !
– Je n’en ai pas l’impression. Tu
as encore souvent besoin d’être puni, bien plus souvent que certains élèves qui
sont plus jeunes que toi. »
Sœur Gabrielle avait pris une
voix sévère, celle qu’elle adoptait en prélude à une punition. J’avais été au
bout de mon argumentation, je ne pouvais plus aller plus loin sans en subir les
conséquences. Je hochais la tête, donnant ainsi mon assentiment.
« Si j’en crois mon petit
doigt, Sœur Gabrielle l’agitait sous mon nez, tu n’as pas été très sage en
classe avec Sœur Thérèse. »
J’avais honte de moi et je
cachais mon visage sur l’épaille de Sœur Gabrielle. Elle me remit en place,
yeux dans les yeux.
« Il m’a dit que tu as eu
deux fessées et que tu as été désobéissant pendant la deuxième. Est-ce
vrai ? »
Je hochais encore une fois la
tête.
« Il prétend, dit-elle en
regardant son auriculaire, que c’est pourquoi tu dois recevoir une autre fessée
demain.
– Oui ma Sœur, dis-je en
soupirant. »
Je sentais des larmes monter à
mes yeux.
« Tst, tst, tst, fit Sœur
Gabrielle. Garde tes larmes. Tu vas en avoir besoin dans quelques instants
quand je vais te punir. Pour l’instant prépare-toi pour aller au lit comme le
font tes camarades. J’entends que tu apprennes vite les habitudes de ce
dortoir. »
Sœur Gabrielle avait instauré un
rituel immuable qui nous menait vers le coucher qui intervenait à vingt-et-une
heures trente. L’heure et demi dont nous disposions depuis la fin du repas
était très occupée. Après s’être mis en chaussons, chaque élève posait son
cartable à côté de la petite table qui lui servait de bureau. Il devait alors y
poser son carnet de correspondance ouvert à la page de la semaine.
Chacun de déshabillait et, nu
comme un ver, se rendait dans la salle adjacente pour une petite toilette
devant le lavabo : les dents, le visage et les mains. Sœur Gabrielle s’y
livrait à une inspection de chaque petit bouton ou bobo, mais également de notre
propreté. Elle cherchait la crasse là où nous oublions souvent d’aller la
débusquer : derrière les oreilles, entre les doigts de pied, dans la raie
des fesses, sous le prépuce ou dans le pli de l’aine.
Nous pouvions alors enfiler notre
pyjama et nous étions prêts pour une bonne heure consacrée à finir des devoirs
ou apprendre ses leçons. Sœur Gabrielle y portait une très grande attention.
Ceux qui, les jours précédents, avaient été punis pour avoir failli dans ce
domaine, finissaient leur travail sous l’œil attentif de la religieuse. Les
autres, quand Sœur Gabrielle était satisfaite de leur labeur, recevaient
l’autorisation de profiter d’un petit moment de détente avant de se mettre au
lit.
C’était également l’heure des
punitions. Sans qu’il ait été besoin de le leur ordonner, chaque élève qui
devait recevoir une fessée se mettait au piquet, les mains croisées sur la
tête, le nez contre un mur vide dont cela semblait être la fonction principale.
Il arrivait que certains soirs, personne ne soit puni. C’était rare. Bien plus
souvent un ou deux garçons allaient se mettre en position pour attendre leur
fessée. Il n’était pas exceptionnel de voir quatre ou cinq élèves, le nez
contre le mur. Ce n’était pas très commun que la file soit composée de presque dix garçons, mais cela arrivait.
Sœur Gabrielle, assise sur une
chaise, appelait les punis un par un, elle les déculottait, les grondait, les
courbait sur sa cuisse gauche et elle administrait la fessée que chacun avait
méritée. Les plus légères étaient données en premier. Ce n’était pas bon signe
de devoir attendre son tour.
Sœur Gabrielle n’hésitait pas à
se munir d’un instrument punitif quand elle le jugeait nécessaire. Ils étaient
disponibles, suspendus à des crochets à une des extrémités du mur des
punis : la règle plate en bois dont se servaient les professeurs en
classe ; un martinet qui ressemblait à celui utilisé pour les enfants, si
ce n’est que les lanières étaient beaucoup plus longues ; et une lanière
plate en cuir rigide fixée à un manche de bois, le même instrument que celui
qu’utilisait Sœur Marie Hortense, la préfète de discipline.
Je n’ai jamais vu un des garçons
qui devait être puni, faire quoique ce soit pour s’y soustraire. Cela faisait
partie de la norme à Sainte Marie, un inconvénient que compensaient les
avantages à être dans cette école formant les futures élites. Pourtant, tous
finissaient les fesses bien rougies et en larmes Certains revenaient au piquet
avec des marques sur leur postérieur. Un temps de réflexion leur était accordé
au piquet, la culotte baissée, montrant les effets de la punition, pour
l’édification de leurs camarades.
Sœur Gabrielle désigna un garçon
de ma classe, Tanguy, pour m’accompagner dans l’apprentissage des rituels du
dortoir. J’ouvris avec réticence mon carnet de correspondance. Je savais qu’il
me menait tout droit à la fessée. Il fallut un rappel de Sœur Gabrielle pour
que je hâte mon déshabillage et que je vienne rejoindre les autres pour la
petite toilette.
Le rapport à la nudité me
déconcertait. Je mis du temps à prendre les habitudes communes sans jamais être
à l’aise avec ma pudeur négligée par les nombreux moments où je devais être nu
devant d’autres personnes. A St Marie, nous étions des enfants qui devions,
sans conséquence, nous promener déshabillés quand les obligations quotidiennes
le nécessitaient.
Debout devant le lavabo,
j’accélérais mes ablutions. Mal m’en prit. Sœur Gabrielle, jugeant à juste
titre, que mes oreilles avaient échappées à ce nettoyage sommaire, me rappela à
plus d’attention avec une lourde claque sur les fesses.
Certains élèves, leur toilette
achevée, étaient soumis à une inspection rapide, d’autres devaient subir un
examen attentif. J’étais de ceux-là. Le garçon qui était juste devant moi fut
renvoyé, d’une claque sur les fesses, laver ses mains sur lesquelles restait
une tâche d’encre. Quand il revint les faire inspecter, Sœur Gabrielle le
courba sous son bras et il reçut une fessée rapide, mais énergique qui le fit
danser sous l’étreinte de Sœur Gabrielle. Je passais l’épreuve avec succès.
De mon pyjama, je couvris ma
nudité avec soulagement.
« Il faut que tu y
ailles ! »
Tanguy désignait le mur où trois
garçons avaient déjà pris place. Je ne compris pas tout de suite ce qu’il
voulait me dire. Il dut insister.
« Ton carnet, … tu dois
avoir la fessée, … il faut que tu ailles au piquet. »
Je secouais la tête incrédule.
« Si tu n’y es pas quand
Sœur Gabrielle sortira de la salle de bain, ce sera pire. »
Notre maîtresse de dortoir passa
la porte juste à cet instant. Elle jeta un œil à la rangée de punis et se
retourna vers moi, les sourcils froncés. Cela me décida aussitôt. Je marchais
vers le mur aussi vite que je le pouvais. Sœur Gabrielle, ostensiblement, me
regardait faire. Je me plaçais au bout de la file, le nez contre le mur et je
nouais mes mains sur le sommet de ma tête.
Sœur Gabrielle ne fit pas
attendre trop longtemps le premier garçon. Elle avait dû se livrer à ses
préparatifs habituels, mais je n’en avais rien perçu. Elle appela le garçon qui
se tenait à ma gauche.
« Lucas, viens ici ! »
Je ne sais pas quel âge il
pouvait avoir réellement, mais il avait l’apparence d’un adulte et non d’un
adolescent. Lucas émit un petit gémissement, mais il quitta le piquet sans
attendre. Il y eut quelques tissus froissés et quelques frôlements accompagnés
des gémissements étouffés du garçon que Sœur Gabrielle devait préparer pour sa
fessée.
« Alors, mon garçon, on se
permet de bavarder en classe ?
– Pardon, ma Sœur. »
Il n’eut pas le temps d’en dire
plus avant que la fessée ne commence. Le bruit de la main nue de Sœur
Gabrielle résonnait sur ses fesses sur
un rythme régulier. Il se mit à pleurer dès le début de la punition. Ce ne fut
pas une fessée bien longue et, selon les critères de St Marie, pas une des plus
sévères. Ce fut cependant un garçon pleurnichant qui vint reprendre sa place à
mon côté.
« Louis, à ton
tour ! »
Le même rituel se reproduisit,
mais la fessée, administrée à main nue, dura un peu plus longtemps. Deux de mes
voisins pleuraient et reniflaient après avoir retrouvé leur place au piquet.
« Clément, je
t’attends ! »
J’allais donc être le dernier. Je
ne savais pas encore que cela signifiait la fessée la plus rigoureuse.
« Je ne me trompe pas,
Clément, c’est la dixième fois que tu es puni parce que tu ne sais pas tes
leçons.
– Oui, ma Sœur. »
On entendait le tremblement dans
sa voix.
« Que t’avais-je promis pour
la prochaine fois ?
– Oh, non ma Sœur !
– Ce n’est pas une réponse
j’attends !
– Le martinet, ma Sœur.
– Comme tu le sais, je tiens
toujours mes promesses. Tu sais donc ce que tu as à faire.
– Pardon, ma Sœur !
– Clément, veux-tu être puni une
deuxième fois ?
– Non ma Sœur ! »
J’entendis Clément se déplacer
vers l’endroit où les instruments punitifs pendaient à leur crochet. Je ne pus
pas vraiment saisir ce qui se passait jusqu’à ce qu’un sifflement, suivi par un
claquement sur la peau nue, provoque un cri de Clément. J’apprendrai assez vite
à reconnaître le bruit caractéristique du martinet, surtout lorsque Sœur
Gabrielle s’en servirait pour me punir. Clément pleura depuis le premier coup
de martinet jusqu’au dernier. Ses pleurs étaient entrecoupés de cris qui
suivaient de près chaque claquement des lanières sur ses fesses.
« Retourne au piquet et que
cela te serve de leçon ! »
J’étais soulagé que la punition
de Clément prenne fin tant le jeune homme avait crié sa douleur sur les genoux
de sa correctrice. Je m’aperçus alors que c’était mon tour.
« Axel, c’est à
toi ! »
Lentement, je me retournais pour
faire face à Sœur Gabrielle. Mon cœur battait dans ma poitrine bien plus vie
que je l’aurais cru possible. J’avais du mal à respirer tant la peur me tenait
entre ses griffes.
Les premières fessées s’étaient
déroulées dans une relative indifférence si on excepte ceux qui les avaient
subies. Chaque garçon était assis à sa table et travaillait. Les fessées ne
retenaient leur attention que pour un temps très bref. J’en ressentis une
pointe d’indignation qui ne dura pas. Moins d’une semaine plus tard, je
réagirai de la même façon. Quand c’était les autres qui la recevaient, c’était
un événement banal de la journée et finalement assez répétitif. Je croisais
cependant le regard de Tanguy qui me sembla compatissant.
Sans faire de cérémonie ni de
déclaration particulière, Sœur Gabrielle baissa ma culotte de pyjama. C’était
pragmatique : la fessée devait être déculottée, il fallait donc baisser le
pyjama.
« Je t’ai gardé pour la fin
Axel, parce que tu vas prendre deux fessées ce soir. Je vais t’en donner une
maintenant et tu auras l’autre juste avant d’aller te coucher. Je vais utiliser
la règle pour que tu apprennes à t’y soumettre, en particulier demain quand
Sœur Thérèse sévira de nouveau. C’est un entraînement en quelque sorte. »
Sœur Gabrielle sourit de sa
plaisanterie. Je ne pouvais pas lui rendre son sourire tant j’étais tendu.
« Va chercher la
règle ! »
Aller quérir l’instrument de son
châtiment pour l’offrir à sa correctrice : un grand classique de St Marie,
quasiment une règle qui souffrait cependant quelques exceptions, mais pas ce
soir. Cette tâche achevée, je laissais Sœur Gabrielle me positionner à son
aise. Elle m’attira entre ses jambes et m’allongea sur sa cuisse gauche. Mes
genoux retombèrent presque jusqu’au sol. Elle serra ses cuisses sur les
miennes. Même si j’avais eu l’intention de bouger, j’en étais maintenant
incapable.
« J’aurais pu être plus
clémente à ton égard pour une première fessée en classe, mais tu t’es permis de
désobéir à deux reprises, d’abord pour baisser le pantalon, puis en protégeant
tes fesses avec ta main. Il faut que tu apprennes au plus vite à laisser les professeurs
te donner la fessée comme ils l’entendent. Si tu prends une fessée c’est parce
que tu l’as méritée ce qui veut dire que tu en as besoin. »
Sœur Gabrielle fit claquer la
règle sur mes fesses une dizaine de fois de chaque côté.
« Cette fessée va être
longue et douloureuse. Je ne vais pas t’épargner. Cependant, je ne te tiendrai
pas pendant la punition. Tu vas rester là où je viens de te mettre et me
laisser aller jusqu’au bout sans me gêner en aucune façon. Interdiction de
bouger. Je te donne juste le droit de battre des pieds. Tu peux crier de tout
ton soul, ça n’empêchera en rien le déroulement de la fessée. »
Elle relâcha la prise sur mes
genoux et elle posa sa main gauche sur mon dos sans peser de son poids, juste
pour retenir troussée ma veste de pyjama.
Sœur Gabrielle mit tout son poids
et toute sa vélocité dans le premier coup de règle sur mes fesses. Je hurlais
et arquant on corps au maximum.
« Axel, je t’ai dit
seulement des battements de pieds. Ce que tu viens de faire est interdit.
Encore une fois et tu auras une autre fessée ! »
Elle me donna le même coup de
règle, mais sur l’autre globe fessier. Je hurlais aussi fort que la première
fois, mais sans décoller mes pieds du sol.
« C’est bien, me félicita
Sœur Gabrielle. Continue comme cela ! »
Elle prit un rythme régulier
assénant une dizaine de coups de règle d’un côté, puis rééquilibrant de
l’autre. Sœur Gabrielle tenait sa promesse. Je ne pouvais pas supporter une
telle fessée plus longtemps et pourtant je le fis. Je battais des pieds, et fort
heureusement, mes mouvements étaient limités par mon pantalon de pyjama.
La fessée dura jusqu’à ce que je
me laisse aller sur les genoux de Sœur Gabrielle, réagissant modérément aux
assauts de la règle sur mes fesses. Elle en maintint la rigueur jusqu’au bout.
Et mes pleurs ne s’interrompirent pas. Je ne me rendis pas vraiment compte
quand la punition prit fin. Je repris mon esprit alors que la règle avait été
posée par terre sans que je m’en rende compte.
« Tu es un grand garçon. Tu
as pris la fessée avec beaucoup de courage. Je suis fière de toi. »
Sœur Gabrielle me laissa
récupérer encore un peu.
« Demain, et les jours
suivants, je veux que tu te comportes comme ce soir lorsqu’on te donnera une
fessée. Je ne veux plus entendre dire que tu ne t’es pas montré obéissant quand
on te punit. Si cela se reproduit une seule fois, la fessée que je te donnerais
alors fera passer celle que tu viens de recevoir pour une douce
plaisanterie. »
La main de Sœur Gabrielle
effleurait la surface de peau qu’elle venait de punir si efficacement. Ces
frôlements provoquaient des frissons qui remontaient dans mon dos tout au long
de ma colonne vertébrale. Ils étaient tout à la fois douloureux et apaisants.
Ce moment de tendresse ne dura pas. Dès que ma respiration redevint régulière,
Sœur Gabrielle reprit son rôle de professeure sévère.
« Retourne au piquet. Tu y
restes jusqu’à ce que je te le dise ! »
Je me levais à regret. Les genoux
de Sœur Gabrielle étaient à la fois le lieu où je recevais d’horribles
punitions mais où également elle me consolait de la douleur qu’elle avait
provoquée.
Je rejoignis mes camarades au
piquet.
Merci à Peter Pan pour son illustration.
Pour suivre le fil de cette histoire :
Pour comprendre le contexte : introduction
Excellente idée que cette illustration. C'est, en plus, l'idée qu'on se fait de cette ambiance et du pauvre Axel qui se dessine sous nos yeux.
RépondreSupprimerQuant au récit, toujours aussi captivant!
Bonjour Jeancla,
SupprimerL'idée est née petit à petit au fur et à mesure de nos échanges, entre Peter Pan et moi, à propos des dessins qu'il publie le mercredi.
Il a dû commencer à réfléchir sur ce qui pourrait accompagner le chapitre 25 qui sera publié la semaine prochaine.
Merci pour vos encouragements, mais les aventures de Christine que vous écrivez ne sont pas mal non plus. Elles ont un franc succès auprès des lecteurs.
Au plaisir de vous lire,
JLG.