samedi 6 janvier 2018

Axel, élève à St Marie - chapitre 24

Une nouveauté qui devrait devenir une habitude : Peter Pan a pris son plus beau crayon pour illustrer le récit. Dites-nous ce que vous en pensez. JLG.

La sonnerie annonça la fin du dernier cours.
« Encore quelques instants, songeais-je, et je serai sorti de la classe sans avoir reçu une autre fessée. »
Le déplacement vers la porte se fit dans le plus grand ordre dès que nous en reçûmes l’autorisation de Mademoiselle Wilson, notre professeure d’anglais. Je soufflais intérieurement de soulagement quand je passais la porte. J’en étais resté aux deux fessées du matin.
Certains de mes camarades rentraient chez eux. Les internes se dirigèrent vers leur salle d’étude. C’était le moment que j’attendais. Je pouvais enfin retrouver un peu d’intimité, seul dans ma chambre, sans être sous une surveillance constante. Je pouvais m’y relâcher un peu.

La perspective de cette soirée était entachée par une probable visite de Sœur Gabrielle. Elle sera douloureuse, mais je n’y pouvais plus rien. J’avais un sentiment ambivalent. D’un côté, j’attendais avec inquiétude sa venue. La double fessée qu’elle ne manquerait de me donner sera un moment difficile. Mais d’un autre côté, j’attendais avec impatience que l’adulte qui savait prendre soin de moi, passe un peu de son temps avec moi.

Je faillis me cogner le nez dans la porte de ma chambre. Elle refusa de s’ouvrir. Après plusieurs tentatives, je dus me rendre à l’évidence : la porte avait été fermée à clé. Je restais quelques instants, interdit, ne sachant plus quoi faire. Vers qui me tourner ? Sœur Marie Madeleine était certainement celle qui serait au courant.
« Axel, me dit-elle en me voyant arriver ; je me demandais où vous étiez passé. On vous attend en étude.
– Mais, en études ? Pourquoi ?
– Tous les internes sont en étude à cette heure-ci. Vous êtes d’ailleurs en retard.
– Mais, ma chambre ?
– Votre chambre ? Aucun élève n’a sa chambre personnelle. Quelle idée ! Vous dormirez dorénavant dans le dortoir des grands garçons. Il y reste une place pour vous. Ce sera plus pratique. Sœur Gabrielle est la tutrice de tous les garçons qui sont dans ce dortoir. Comme elle a accepté d’être la vôtre, elle vous aura sous la main. »
Sœur Marie Madeleine sembla réfléchir.
« Oui, bon, … si on peut utiliser cette expression, quoiqu’elle soit particulièrement adaptée aux réalités de St Marie. »
Elle sourit de ce jeu de mots.
« Mais, mes affaires ?
– Nous avons tout transféré dans votre dortoir. Mais ce n’est pas le moment de vous en occuper. Vous devriez être en étude en ce moment. Bon, je vais vous éviter une fessée pour ce retard dont vous n’êtes pas responsable. Je vais vous faire un mot. »
Un courrier en mains je me présentais dans la salle d’étude. C’était Sœur Marie-Renée qui la surveillait, notre professeure de sciences de la vie et de la terre. Elle fronça les sourcils dès qu’elle me vit entrer.
« Où étiez-vous ? Comment se fait-il que vous soyez en retard ? »
Je lui tendis le courrier de Sœur Marie Madeleine. Elle le prit, mais elle avait gardé son air sévère. Je savais que j’étais sous la menace d’une fessée imminente. Elle lut la lettre dont j’ignorais la teneur.
« Bon, pour cette fois-ci, ça ira. Mais ne soyez plus en retard. Je ne passerais pas l’éponge la prochaine fois. Allez vous asseoir ! »
Il régnait un silence total. Chacun était concentré et les stylos-billes noircissaient du papier. Je n’avais rarement vu une telle atmosphère de travail. A peine si, de temps en temps, il y avait un toussotement ou un raclement de gorge.
« Il est temps de vous mettre au travail, jeune homme. »
Sœur Marie-Renée me rappelait à l’ordre. J’ouvris mes cahiers et mes livres de classe et je commençais mes devoirs. La plupart des matières ne me posèrent pas de problème. Mes souvenirs de la terminale étaient encore présents et mes études universitaires me donnaient un avantage certain. Il me suffit de consulter les manuels que Sœur Thérèse m’avait donnés pour retrouver les bonnes réponses.
J’aurais fini bien avant la fin de l’étude, s’il n’y avait eu les exercices de mathématique à faire. J’avançais, mais laborieusement, sans être certain de la qualité de ce que je produisais. J’étais obligé de chercher dans les livres pour me rappeler quelles formules ou théorème il fallait utiliser. Cela me prenait un temps fou, mais je ne voyais pas comment m’y prendre autrement.
Sœur Marie-Renée se promenait entre les rangs et elle vérifiait que chacun soit bien à son travail. Elle n’hésitait pas à signaler des erreurs quand elle en repérait en se penchant sur l’épaule des élèves.
Lorsque je refermais les livres, il ne me restait que peu de temps pour apprendre mes leçons. Je commençais par un texte en anglais que nous devions apprendre, cela alla assez vite. Puis, je passais à de nouvelles formules de mathématique. Il s’agissait de formule de trigonométrie et je les oubliais aussi vite que je les apprenais. Finalement, je réussis à les réécrire sans faute. Sœur Thérèse nous avait donné des dates de traités internationaux de l’immédiat après-guerre et leur objet à apprendre. Je n’avais plus assez de temps. Il me faudrait en retrouver d’ici le lendemain. Je n’avais plus l’habitude d’apprendre par cœur, je prenais probablement bien plus de temps que mes camarades pour arriver au même résultat.
Sœur Marie-Renée décréta la fin de l’étude. C’est rangés en deux files silencieuses que nous nous dirigeâmes vers le réfectoire. J’étais épuisé. Ces deux heures de devoirs m’avaient vidé de toute mon énergie.

Sœur Gabrielle prit le relais dès le dîner achevé. Elle rassembla sa troupe d’une vingtaine de grands garçons. Alors que j’hésitais, elle me fit signe de rejoindre le groupe. Nous la suivîmes en rang par deux, observant le silence habituel.
Tous les dortoirs de St Marie se ressemblaient. Le long des deux murs, il y avait une double rangée, chacune de dix lits étroits séparés par une table de nuit et un placard haut dans lequel chacun rangeait ses vêtements ; au pied de chaque lit, chaque élève disposait d’une petite table devant laquelle il y avait une chaise en bois et à laquelle était adjointe une étagère basse sur laquelle mes compagnons de chambre avaient aligné leurs livres.
Tout était impeccablement rangé, rien ne traînait comme c’est souvent le cas dans les lieux de vie d’adolescents ou de jeunes adultes. Les lits étaient tous faits au carré avec des draps blancs qui faisaient des revers tous de la même longueur, les oreillers positionnés tous de la même façon et comme les couvertures étaient toutes de la même couleur, cela donnait un sentiment d’ordre parfait.
Tous les élèves firent une halte dès l’entrée pour ôter leur chaussure et mettre des chaussons. Encore une fois je restais figé, ne sachant pas comment faire.
« Met tes chaussons, Axel, m’ordonna Sœur Gabrielle. »
Cette simple remarque suffit à me faire craquer. C’en était trop, trop d’émotion, trop d’incertitude, trop d’inquiétude. Je fondis en larmes. Sœur Gabrielle me prit par la main et elle me fit asseoir sur une chaise proche. Elle délaça les lacets de mes souliers et elle les ragea sur une étagère prévue à cet effet. Puis, elle m’entraîna vers un lit sur lequel elle prit place. Alors, elle me souleva avec sa facilité habituelle et elle m’assit à califourchon sur ses genoux. Elle posa ma tête sur son épaule. Je la laissais faire, indifférent à ce que pouvaient en penser mes camarades.
« Chut, … chut, … là, … ça va aller. Chut, … chut, … tu verras, tout va bien se passer. »
Sœur Gabrielle passait sa main dans mon dos en une douce caresse réconfortante. La sécurité que je ressentis eut un effet apaisant presque immédiat. Encore quelques sanglots et je m’abandonnais au câlin.
« Que se passe-t-il, demanda Sœur Gabrielle ? Tu n’as pas de chausson ?
– Non, ma Sœur.
– Et c’est pour cela que tu pleures, grand bêta ? Je vais t’en prêter. »
Sœur Gabrielle me réconforta encore un petit instant, puis elle m’écarta et elle prit mon menton dans sa main pour m’obliger à la regarder droit dans les yeux.
« Cette crise de larmes sans raison est-elle finie ? Ça va mieux ? »
Je secouais la tête.
« Explique-moi ce qui ne va pas. »
Je restais muet.
« Attention, prévins Sœur Gabrielle, cela ressemble à un caprice et je sais très bien les soigner ! »
Sœur Gabrielle me donna une petite claque sur les fesses en me soulevant légèrement de quelques centimètres au-dessus de ses genoux. Je ne pouvais continuer sur cette voie.
« Vous allez me punir.
– L’as-tu mérité ? »
C’était le point délicat. Je ne pouvais pas prétendre que non.
« Oui, ma Sœur.
– Alors je ne vois pas où est le problème. Tant que tu seras dans mon dortoir, je vais m’occuper de toi. Je vais faire attention à ce que tu deviennes un grand garçon bien élevé, obéissant et travailleur. Pour cela, tu sais parfaitement que la fessée est indispensable. Tu serais déçu si je ne te punissais pas quand tu n’as pas été sage en classe.
– Oui, ma sœur, mais …
– Mais quoi ?
– Mais pas ici devant … tout le monde.
– Encore un caprice ! Tu recevras la fessée en présence de tes camarades comme tout le monde et il en sera de même pour eux. Je n’ai pas l’intention de réinstaller les privilèges que nous venons de supprimer.
– Mais je suis trop grand !
– Je n’en ai pas l’impression. Tu as encore souvent besoin d’être puni, bien plus souvent que certains élèves qui sont plus jeunes que toi. »
Sœur Gabrielle avait pris une voix sévère, celle qu’elle adoptait en prélude à une punition. J’avais été au bout de mon argumentation, je ne pouvais plus aller plus loin sans en subir les conséquences. Je hochais la tête, donnant ainsi mon assentiment.
« Si j’en crois mon petit doigt, Sœur Gabrielle l’agitait sous mon nez, tu n’as pas été très sage en classe avec Sœur Thérèse. »
J’avais honte de moi et je cachais mon visage sur l’épaille de Sœur Gabrielle. Elle me remit en place, yeux dans les yeux.
« Il m’a dit que tu as eu deux fessées et que tu as été désobéissant pendant la deuxième. Est-ce vrai ? »
Je hochais encore une fois la tête.
« Il prétend, dit-elle en regardant son auriculaire, que c’est pourquoi tu dois recevoir une autre fessée demain.
– Oui ma Sœur, dis-je en soupirant. »
Je sentais des larmes monter à mes yeux.
« Tst, tst, tst, fit Sœur Gabrielle. Garde tes larmes. Tu vas en avoir besoin dans quelques instants quand je vais te punir. Pour l’instant prépare-toi pour aller au lit comme le font tes camarades. J’entends que tu apprennes vite les habitudes de ce dortoir. »

Sœur Gabrielle avait instauré un rituel immuable qui nous menait vers le coucher qui intervenait à vingt-et-une heures trente. L’heure et demi dont nous disposions depuis la fin du repas était très occupée. Après s’être mis en chaussons, chaque élève posait son cartable à côté de la petite table qui lui servait de bureau. Il devait alors y poser son carnet de correspondance ouvert à la page de la semaine.
Chacun de déshabillait et, nu comme un ver, se rendait dans la salle adjacente pour une petite toilette devant le lavabo : les dents, le visage et les mains. Sœur Gabrielle s’y livrait à une inspection de chaque petit bouton ou bobo, mais également de notre propreté. Elle cherchait la crasse là où nous oublions souvent d’aller la débusquer : derrière les oreilles, entre les doigts de pied, dans la raie des fesses, sous le prépuce ou dans le pli de l’aine.
Nous pouvions alors enfiler notre pyjama et nous étions prêts pour une bonne heure consacrée à finir des devoirs ou apprendre ses leçons. Sœur Gabrielle y portait une très grande attention. Ceux qui, les jours précédents, avaient été punis pour avoir failli dans ce domaine, finissaient leur travail sous l’œil attentif de la religieuse. Les autres, quand Sœur Gabrielle était satisfaite de leur labeur, recevaient l’autorisation de profiter d’un petit moment de détente avant de se mettre au lit.
C’était également l’heure des punitions. Sans qu’il ait été besoin de le leur ordonner, chaque élève qui devait recevoir une fessée se mettait au piquet, les mains croisées sur la tête, le nez contre un mur vide dont cela semblait être la fonction principale. Il arrivait que certains soirs, personne ne soit puni. C’était rare. Bien plus souvent un ou deux garçons allaient se mettre en position pour attendre leur fessée. Il n’était pas exceptionnel de voir quatre ou cinq élèves, le nez contre le mur. Ce n’était pas très commun que la file soit composée de presque dix garçons, mais cela arrivait.
Sœur Gabrielle, assise sur une chaise, appelait les punis un par un, elle les déculottait, les grondait, les courbait sur sa cuisse gauche et elle administrait la fessée que chacun avait méritée. Les plus légères étaient données en premier. Ce n’était pas bon signe de devoir attendre son tour.
Sœur Gabrielle n’hésitait pas à se munir d’un instrument punitif quand elle le jugeait nécessaire. Ils étaient disponibles, suspendus à des crochets à une des extrémités du mur des punis : la règle plate en bois dont se servaient les professeurs en classe ; un martinet qui ressemblait à celui utilisé pour les enfants, si ce n’est que les lanières étaient beaucoup plus longues ; et une lanière plate en cuir rigide fixée à un manche de bois, le même instrument que celui qu’utilisait Sœur Marie Hortense, la préfète de discipline.
Je n’ai jamais vu un des garçons qui devait être puni, faire quoique ce soit pour s’y soustraire. Cela faisait partie de la norme à Sainte Marie, un inconvénient que compensaient les avantages à être dans cette école formant les futures élites. Pourtant, tous finissaient les fesses bien rougies et en larmes Certains revenaient au piquet avec des marques sur leur postérieur. Un temps de réflexion leur était accordé au piquet, la culotte baissée, montrant les effets de la punition, pour l’édification de leurs camarades.

Sœur Gabrielle désigna un garçon de ma classe, Tanguy, pour m’accompagner dans l’apprentissage des rituels du dortoir. J’ouvris avec réticence mon carnet de correspondance. Je savais qu’il me menait tout droit à la fessée. Il fallut un rappel de Sœur Gabrielle pour que je hâte mon déshabillage et que je vienne rejoindre les autres pour la petite toilette.
Le rapport à la nudité me déconcertait. Je mis du temps à prendre les habitudes communes sans jamais être à l’aise avec ma pudeur négligée par les nombreux moments où je devais être nu devant d’autres personnes. A St Marie, nous étions des enfants qui devions, sans conséquence, nous promener déshabillés quand les obligations quotidiennes le nécessitaient.
Debout devant le lavabo, j’accélérais mes ablutions. Mal m’en prit. Sœur Gabrielle, jugeant à juste titre, que mes oreilles avaient échappées à ce nettoyage sommaire, me rappela à plus d’attention avec une lourde claque sur les fesses.
Certains élèves, leur toilette achevée, étaient soumis à une inspection rapide, d’autres devaient subir un examen attentif. J’étais de ceux-là. Le garçon qui était juste devant moi fut renvoyé, d’une claque sur les fesses, laver ses mains sur lesquelles restait une tâche d’encre. Quand il revint les faire inspecter, Sœur Gabrielle le courba sous son bras et il reçut une fessée rapide, mais énergique qui le fit danser sous l’étreinte de Sœur Gabrielle. Je passais l’épreuve avec succès.
De mon pyjama, je couvris ma nudité avec soulagement.
« Il faut que tu y ailles ! »
Tanguy désignait le mur où trois garçons avaient déjà pris place. Je ne compris pas tout de suite ce qu’il voulait me dire. Il dut insister.
« Ton carnet, … tu dois avoir la fessée, … il faut que tu ailles au piquet. »
Je secouais la tête incrédule.
« Si tu n’y es pas quand Sœur Gabrielle sortira de la salle de bain, ce sera pire. »
Notre maîtresse de dortoir passa la porte juste à cet instant. Elle jeta un œil à la rangée de punis et se retourna vers moi, les sourcils froncés. Cela me décida aussitôt. Je marchais vers le mur aussi vite que je le pouvais. Sœur Gabrielle, ostensiblement, me regardait faire. Je me plaçais au bout de la file, le nez contre le mur et je nouais mes mains sur le sommet de ma tête.
Sœur Gabrielle ne fit pas attendre trop longtemps le premier garçon. Elle avait dû se livrer à ses préparatifs habituels, mais je n’en avais rien perçu. Elle appela le garçon qui se tenait à ma gauche.
« Lucas, viens ici ! »
Je ne sais pas quel âge il pouvait avoir réellement, mais il avait l’apparence d’un adulte et non d’un adolescent. Lucas émit un petit gémissement, mais il quitta le piquet sans attendre. Il y eut quelques tissus froissés et quelques frôlements accompagnés des gémissements étouffés du garçon que Sœur Gabrielle devait préparer pour sa fessée.
« Alors, mon garçon, on se permet de bavarder en classe ?
– Pardon, ma Sœur. »
Il n’eut pas le temps d’en dire plus avant que la fessée ne commence. Le bruit de la main nue de Sœur Gabrielle  résonnait sur ses fesses sur un rythme régulier. Il se mit à pleurer dès le début de la punition. Ce ne fut pas une fessée bien longue et, selon les critères de St Marie, pas une des plus sévères. Ce fut cependant un garçon pleurnichant qui vint reprendre sa place à mon côté.
« Louis, à ton tour ! »
Le même rituel se reproduisit, mais la fessée, administrée à main nue, dura un peu plus longtemps. Deux de mes voisins pleuraient et reniflaient après avoir retrouvé leur place au piquet.
« Clément, je t’attends ! »
J’allais donc être le dernier. Je ne savais pas encore que cela signifiait la fessée la plus rigoureuse.
« Je ne me trompe pas, Clément, c’est la dixième fois que tu es puni parce que tu ne sais pas tes leçons.
– Oui, ma Sœur. »
On entendait le tremblement dans sa voix.
« Que t’avais-je promis pour la prochaine fois ?
– Oh, non ma Sœur !
– Ce n’est pas une réponse j’attends !
– Le martinet, ma Sœur.
– Comme tu le sais, je tiens toujours mes promesses. Tu sais donc ce que tu as à faire.
– Pardon, ma Sœur !
– Clément, veux-tu être puni une deuxième fois ?
– Non ma Sœur ! »
J’entendis Clément se déplacer vers l’endroit où les instruments punitifs pendaient à leur crochet. Je ne pus pas vraiment saisir ce qui se passait jusqu’à ce qu’un sifflement, suivi par un claquement sur la peau nue, provoque un cri de Clément. J’apprendrai assez vite à reconnaître le bruit caractéristique du martinet, surtout lorsque Sœur Gabrielle s’en servirait pour me punir. Clément pleura depuis le premier coup de martinet jusqu’au dernier. Ses pleurs étaient entrecoupés de cris qui suivaient de près chaque claquement des lanières sur ses fesses.
« Retourne au piquet et que cela te serve de leçon ! »
J’étais soulagé que la punition de Clément prenne fin tant le jeune homme avait crié sa douleur sur les genoux de sa correctrice. Je m’aperçus alors que c’était mon tour.
« Axel, c’est à toi ! »
Lentement, je me retournais pour faire face à Sœur Gabrielle. Mon cœur battait dans ma poitrine bien plus vie que je l’aurais cru possible. J’avais du mal à respirer tant la peur me tenait entre ses griffes.
Les premières fessées s’étaient déroulées dans une relative indifférence si on excepte ceux qui les avaient subies. Chaque garçon était assis à sa table et travaillait. Les fessées ne retenaient leur attention que pour un temps très bref. J’en ressentis une pointe d’indignation qui ne dura pas. Moins d’une semaine plus tard, je réagirai de la même façon. Quand c’était les autres qui la recevaient, c’était un événement banal de la journée et finalement assez répétitif. Je croisais cependant le regard de Tanguy qui me sembla compatissant.
Sans faire de cérémonie ni de déclaration particulière, Sœur Gabrielle baissa ma culotte de pyjama. C’était pragmatique : la fessée devait être déculottée, il fallait donc baisser le pyjama.
« Je t’ai gardé pour la fin Axel, parce que tu vas prendre deux fessées ce soir. Je vais t’en donner une maintenant et tu auras l’autre juste avant d’aller te coucher. Je vais utiliser la règle pour que tu apprennes à t’y soumettre, en particulier demain quand Sœur Thérèse sévira de nouveau. C’est un entraînement en quelque sorte. »
Sœur Gabrielle sourit de sa plaisanterie. Je ne pouvais pas lui rendre son sourire tant j’étais tendu.
« Va chercher la règle ! »
Aller quérir l’instrument de son châtiment pour l’offrir à sa correctrice : un grand classique de St Marie, quasiment une règle qui souffrait cependant quelques exceptions, mais pas ce soir. Cette tâche achevée, je laissais Sœur Gabrielle me positionner à son aise. Elle m’attira entre ses jambes et m’allongea sur sa cuisse gauche. Mes genoux retombèrent presque jusqu’au sol. Elle serra ses cuisses sur les miennes. Même si j’avais eu l’intention de bouger, j’en étais maintenant incapable.
« J’aurais pu être plus clémente à ton égard pour une première fessée en classe, mais tu t’es permis de désobéir à deux reprises, d’abord pour baisser le pantalon, puis en protégeant tes fesses avec ta main. Il faut que tu apprennes au plus vite à laisser les professeurs te donner la fessée comme ils l’entendent. Si tu prends une fessée c’est parce que tu l’as méritée ce qui veut dire que tu en as besoin. »
Sœur Gabrielle fit claquer la règle sur mes fesses une dizaine de fois de chaque côté.
« Cette fessée va être longue et douloureuse. Je ne vais pas t’épargner. Cependant, je ne te tiendrai pas pendant la punition. Tu vas rester là où je viens de te mettre et me laisser aller jusqu’au bout sans me gêner en aucune façon. Interdiction de bouger. Je te donne juste le droit de battre des pieds. Tu peux crier de tout ton soul, ça n’empêchera en rien le déroulement de la fessée. »


Sœur Gabrielle donne la fessée

Elle relâcha la prise sur mes genoux et elle posa sa main gauche sur mon dos sans peser de son poids, juste pour retenir troussée ma veste de pyjama.
Sœur Gabrielle mit tout son poids et toute sa vélocité dans le premier coup de règle sur mes fesses. Je hurlais et arquant on corps au maximum.
« Axel, je t’ai dit seulement des battements de pieds. Ce que tu viens de faire est interdit. Encore une fois et tu auras une autre fessée ! »
Elle me donna le même coup de règle, mais sur l’autre globe fessier. Je hurlais aussi fort que la première fois, mais sans décoller mes pieds du sol.
« C’est bien, me félicita Sœur Gabrielle. Continue comme cela ! »
Elle prit un rythme régulier assénant une dizaine de coups de règle d’un côté, puis rééquilibrant de l’autre. Sœur Gabrielle tenait sa promesse. Je ne pouvais pas supporter une telle fessée plus longtemps et pourtant je le fis. Je battais des pieds, et fort heureusement, mes mouvements étaient limités par mon pantalon de pyjama.
La fessée dura jusqu’à ce que je me laisse aller sur les genoux de Sœur Gabrielle, réagissant modérément aux assauts de la règle sur mes fesses. Elle en maintint la rigueur jusqu’au bout. Et mes pleurs ne s’interrompirent pas. Je ne me rendis pas vraiment compte quand la punition prit fin. Je repris mon esprit alors que la règle avait été posée par terre sans que je m’en rende compte.
« Tu es un grand garçon. Tu as pris la fessée avec beaucoup de courage. Je suis fière de toi. »
Sœur Gabrielle me laissa récupérer encore un peu.
« Demain, et les jours suivants, je veux que tu te comportes comme ce soir lorsqu’on te donnera une fessée. Je ne veux plus entendre dire que tu ne t’es pas montré obéissant quand on te punit. Si cela se reproduit une seule fois, la fessée que je te donnerais alors fera passer celle que tu viens de recevoir pour une douce plaisanterie. »
La main de Sœur Gabrielle effleurait la surface de peau qu’elle venait de punir si efficacement. Ces frôlements provoquaient des frissons qui remontaient dans mon dos tout au long de ma colonne vertébrale. Ils étaient tout à la fois douloureux et apaisants. Ce moment de tendresse ne dura pas. Dès que ma respiration redevint régulière, Sœur Gabrielle reprit son rôle de professeure sévère.
« Retourne au piquet. Tu y restes jusqu’à ce que je te le dise ! »
Je me levais à regret. Les genoux de Sœur Gabrielle étaient à la fois le lieu où je recevais d’horribles punitions mais où également elle me consolait de la douleur qu’elle avait provoquée.

Je rejoignis mes camarades au piquet.

Merci à Peter Pan pour son illustration.

Pour suivre le fil de cette histoire :

Pour comprendre le contexte : introduction
Le premier épisode : chapitre 1
L'épisode précédent : chapitre 23
Le suivant : chapitre 25.

2 commentaires:

  1. Excellente idée que cette illustration. C'est, en plus, l'idée qu'on se fait de cette ambiance et du pauvre Axel qui se dessine sous nos yeux.
    Quant au récit, toujours aussi captivant!

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    Réponses
    1. Bonjour Jeancla,
      L'idée est née petit à petit au fur et à mesure de nos échanges, entre Peter Pan et moi, à propos des dessins qu'il publie le mercredi.
      Il a dû commencer à réfléchir sur ce qui pourrait accompagner le chapitre 25 qui sera publié la semaine prochaine.
      Merci pour vos encouragements, mais les aventures de Christine que vous écrivez ne sont pas mal non plus. Elles ont un franc succès auprès des lecteurs.
      Au plaisir de vous lire,
      JLG.

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