jeudi 25 janvier 2018

Christine - chapitre 15

Quel moment épouvantable  je venais de passer ! Habituellement, aller chez la coiffeuse est synonyme d’instant de douceur et de confort. Mais chez Madame Durand où ma belle-mère m’avait pris rendez-vous, rien ne s’était déroulé comme cela, bien au contraire. La coiffeuse avait voulu affirmer son autorité, j’avais répondu et j’en avais récolté une magistrale fessée déculottée et donnée à la brosse à cheveux. Je n’avais pu me retenir de pleurer toute ma douleur en présence de Madame Durand la coiffeuse, de Charline sa jeune employée en job d’été et de ma belle-mère.

À présent ma belle-mère s’était mise en tête de me faire voir par un médecin pour les tous petits problèmes d’incontinence que j’avais eus voici deux jours. En fait de problèmes d’incontinence, je n’avais pu me retenir lorsque j’étais au coin après un fessée et j’avais lâché quelques gouttes seulement, rien de comparable à une pathologie avérée. Mais ma belle-mère avait pris cela trop au sérieux et plus rien ne pourrait la faire reculer.

Déjà la veille elle avait mentionné ce petit oubli urinaire sur ma carte de correspondance de Ste-Marie et j’avais été soumise à un rigoureux contrôle pour d’éventuelles fuites de ma vessie par la Sœur portière, en outre cette religieuse m’avait assisté lorsque j’étais allée faire pipi à la récréation.

Ma belle-mère avait parlé de doctoresse et j’imaginais qu’elle m’avait pris rendez-vous avec une spécialiste en urologie. Afin de ne pas la froisser davantage, je n’avais même pas posé de question à ce sujet tant l’atmosphère était tendue lorsqu’elle avait pris cette décision.

Alors que ma belle-mère garait sa voiture, je reconnus le quartier où nous étions déjà venues toutes les deux quelques semaines auparavant. Nous retournions chez le docteur Wagner, la pédiatre qui m’avait fait passer la visite d’aptitude pour valider mon inscription à Ste-Marie. Si pour ce certificat médical, cette praticienne était recommandée et même exigée par l’école, je ne voyais pas la nécessité impérieuse de consulter cette doctoresse pour mes supposés soucis urinaires.

Mais c’était ma belle-mère qui avait décidé et suite au précédent épisode pour le moins tumultueux chez la coiffeuse, je n’avais pas mon mot à dire et, surtout, je ne voulais pas risquer de m’attirer d’autres foudres. Aussi je pris le parti de me taire, d’être obéissante et sage comme une image.

C’est ma belle-mère qui sonna à la porte du cabinet. La même assistante nous ouvrit et je suivis ma belle-mère qui entra la première. Contrairement à la dernière fois où j’avais rendez-vous pour ma visite d’aptitude, cette demi-journée-là n’était pas réservée aux futurs élèves de Ste-Marie. De plus, nous n’avions pas vraiment rendez-vous mais seulement un créneau horaire attribué. Aussi, il allait falloir attendre notre tour et la salle d’attente semblait bien garnie.

L’assistante s’informa auprès de ma belle-mère de la cause de ma présence. Elle nota le tout sur une fiche, m’indiqua qu’elle m’appellerait en temps utile pour me préparer et nous invita à nous installer dans la salle d’attente.

Je voulus demander ce que signifiait la préparation qu’elle venait d’évoquer mais ma belle-mère coupa court à mes interrogations :

– Christine s’il vous plaît ! Ne commencez pas à vouloir faire perdre du temps… Excusez-la Madame, dit-elle à l’assistante.

Ce jour-là, tout le cabinet était une ruche bourdonnante loin de l’ambiance feutrée que je lui connaissais habituellement. Même si nous étions en plein mois d’août et donc en période de vacances, de nombreuses mamans attendaient leur tour avec des enfants de tous âges. Sans doute la plupart était là pour la visite annuelle ou un certificat médical, les autres parce qu’ils étaient souffrants.

Avec ma belle-mère nous pénétrâmes dans la salle d’attente. Ce n’est qu’à ce moment-là que je pus vraiment découvrir la composition réelle de cette pièce et les usages en vigueur hors période réservée à Ste-Marie. Une jeune maman terminait de langer son nourrisson avant de partir. Autant dans le grand parc qui faisait angle de la pièce que sur les chaises, il y avait du monde partout. Filles et garçons de tous âges attendaient en compagnie de leurs mamans respectives.

Avec ma belle-mère nous prîmes place chacune sur une chaise. Je ne pus réprimer une légère grimace lorsque mes fesses entrèrent en contact avec le siège pourtant moelleux et bien rembourré. Je me rendis compte que la doctoresse allait forcément voir les marques laissées sur mes cuisses. En fait de traces, je n’avais même pas regardé chez la coiffeuse si elles étaient colorées et persistantes ; mais une chose était sûre et certaine, la sensation persistait encore au moindre contact.

Afin de combler l’attente, ma belle-mère prit un magazine, j’en fis autant. À part les livres et BD destinés aux enfants, il n’y avait que des parutions pour les mamans. J’en étais également une et je m’intéressais à un article traitant des rapports parents / enfants, lesquels demandent de plus en plus de libertés ; avec mon fils Tommy j’étais en plein dedans.

Absorbée que j’étais par la lecture de mon magazine, je remarquais à peine les va-et-vient provoqués par les nouveaux patients qui arrivaient, ceux qui étaient appelés dans le cabinet et enfin ceux qui repartaient.

On sonna une énième fois à la porte, je ne levai même pas les yeux mais une voix que je connaissais me dit bonjour. Je reconnus immédiatement Christelle ma voisine d’immeuble et son fils Lucas, du même âge que Tommy. Nous nous fîmes la bise et Christelle prit place à mes côtés. Nous pûmes ainsi engager la conversation et ma voisine s’étonna de ne point voir Tommy. Elle pensait fort légitimement que ma présence ici était liée à celle de mon fils pour auscultation.

Je dus lui expliquer qu’il était en vacances avec ma fille et mon mari et que c’était pour moi que j’attendais mon tour en compagnie de ma belle-mère que je lui présentais. J’avouais également, en éludant les détails, que je devais suivre une sorte de stage diplômant à Ste-Marie et que le docteur Wagner était la seule praticienne agrée par cette école ; pas tout à fait un mensonge mais plutôt une déformation de la vérité à mon avantage.

Christelle, elle, venait pour la visite annuelle de son rejeton ainsi que pour l’établissement des certificats médicaux pour la pratique sportive. Je connaissais bien Lucas, il venait souvent jouer à la maison avec Tommy lorsque ce n’était pas l’inverse. Avec Christelle, je pus tellement papoter que je ne vis pas le temps passer.

– Christine Farell s’il vous plaît !

C’était la voix de l’assistante qui venait de prononcer mon nom. Je me levai et la suivis jusqu’à l’office, derrière le comptoir d’accueil.

– C’est bien pour des problèmes d’incontinence que vous venez consulter, n’est-ce pas ? me demanda-t-elle.

– Oui, mais ce n’est pas aussi grave que…

– Ce n’est pas à vous de juger, me coupa-t-elle, ce sera au docteur de se forger un diagnostic après vous avoir examinée. En attendant, vous allez déjà me boire ce grand verre d’eau.

L’assistante me tendit un verre de 25cl qu’elle remplit à l’aide d’une bouteille. Je n’avais pas plus soif que ça mais je me forçais à boire d’un trait selon ses recommandations.

– Vous pouvez regagner la salle d’attente me dit l’assistante. Je vous rappellerai plus tard.

En retournant m’asseoir et retrouver ma belle-mère et ma voisine Christelle, je me dis que, tout bien considéré, s’il s’agissait là de la préparation, elle était adaptée à la pathologie de chacun ou chacune. Pour moi qui venais pour des soucis supposés urinaires, il était logique de vouloir me faire boire de grandes quantités d’eau. Je ne cherchais pas plus loin d’autres explications.

– Que te voulait-elle ? m’interrogea Christelle.

– Oh, rien, répondis-je, juste vérifier deux trois choses… pour compléter mon dossier…

J’essayais d’esquiver les interrogations de ma voisine. Je ne voulais surtout pas qu’elle sache pour mes soucis urinaires qui n’étaient que supposés et que je savais, moi, totalement infondés. J’en profitais tout de même pour lui demander, elle qui avait les habitudes de ce cabinet, des précisions sur la préparation qu’avait sous-entendue l’assistante. Christelle me répondit qu’en période d’affluence et pour permettre une meilleure fluidité, l’assistante gagnait du temps en s’occupant des patients avant de les envoyer, à côté, dans le cabinet avec la doctoresse.

Nous reprîmes toutes les deux nos bavardages, parlant de tout, de rien et surtout de nos enfants et plus précisément de nos fils respectifs qui avaient le même âge. Lucas était présent à ses côtés et il ne semblait guère perturbé par la situation, ses oreilles chaussées d’écouteurs il était tout à l’écoute de sa musique. Pour ma part, j’étais tellement accaparée par ma discussion avec Christelle que j’en oubliais le but de ma présence dans ce cabinet et surtout la séance précédente et cuisante au salon de coiffure ; j’étais redevenue une maman qui parlait d’égal à égal avec une autre maman.

– Christine Farell s’il vous plaît !

Le charme et la quiétude qui s’étaient installés pour moi furent rompus par la voix de l’assistante qui me réclamait une nouvelle fois. Je me levai et allai la rejoindre derrière le comptoir d’accueil dans l’office.

– Tenez ! me dit-elle en me tendant un nouveau verre d’eau. Buvez-le d’un trait s’il vous plaît.

Je vidai ce verre en me disant que forcément, au bout d’un ½ litre, une certaine pression allait me peser sur la vessie.

Justement, l’assistante m’interrogea à ce sujet :

– Vous avez envie de faire pipi ?

– Pas encore, répondis-je, mais ça va venir…

– Bien, dit l’assistante. Asseyez-vous, je vais vérifier vos constantes.

Elle se saisit du brassard tensiomètre qu’elle m’enfila au bras gauche. Ma chemise étant à manches courtes, je n’avais pas besoin de l’ôter, simplement en dégager le reliquat de tissu. Ma tension devait être dans les normes car l’assistante ne m’en donna aucune précision mais elle en consigna le résultat sur ma fiche. Elle me prit ensuite le poignet gauche afin de déterminer mon pouls. Elle fit la même chose en appuyant ses doigts sur ma carotide gauche.

– Vous ôtez votre jupe s’il vous plaît, continua l’assistante. Je dois également prendre votre pouls sur l’artère fémorale.

Pensant avant tout à rendre l’action pratique et surtout parce qu’ôter ma jupe m’agaçait, je me contentais de la retrousser, donnant peu d’accès à l’assistante. Celle-ci ne me dit rien mais alla appeler ma belle-mère, sans doute une vieille habitude qui consiste à ne pas brusquer les habituels jeunes patients de ce cabinet mais à faire intervenir leurs mamans. Pour ma part, ce n’était pas ma maman qu’appelait à la rescousse l’assistante mais ma belle-mère.

– Pouvez-vous me lui retirer sa jupe, Madame s’il vous plaît, demanda l’assistante à ma belle-mère. Je le lui ai demandé mais elle refuse.

– Christine ! pesta ma belle-mère, faut croire qu’aujourd’hui vous les collectionnez. Vous ne voulez pas y mettre du vôtre, vous me faites honte !

Face à ma belle-mère et son attitude peu amène, je ne pouvais que me taire et faire profil bas. Après tout, nous étions dans un cabinet médical et l’assistante de la doctoresse ne souhaitait faire que son métier. Certes les usages en vigueur n’étaient peut-être pas adaptés à la femme adulte que j’étais mais ils n’étaient pas non plus exagérés. L’assistante voulait simplement me prendre le pouls à l’artère fémorale et avoir un accès dégagé de tout vêtement pour cela.

Ma belle-mère sans plus attendre ni se faire prier davantage me déboutonna la jupe qu’elle me fit passer par les pieds. Je me retrouvais en espadrilles, culotte et chemise face à l’assistante qui me fit grimper sur la table médicale coincée dans un angle de l’office. Une fois assise, elle me fit étendre mais comme il s’agissait d’une table prévue pour un cabinet pédiatrique, elle était plus courte en longueur et allongée, j’avais les jambes qui dépassaient, et donc pendantes. L’assistante glissa ses doigts dans mon pli inguinal gauche et m’y prit, là aussi, le pouls.

– Merci Madame, dit l’assistante à ma belle-mère.

En disant cela l’assistante alla noter mes constantes sur la fiche puis elle se mit à fureter dans un plateau en inox où elle récupéra un objet qui me sembla être un stylo.

– Si vous pouviez me la déculotter, dit-elle en s’adressant toujours à ma belle-mère, cela m’aiderait beaucoup.

Evidemment cela me surpris, me figea même. Cette demande dut également prendre de court ma belle-mère car l’assistante crut bon de s’expliquer :

– Oui, Madame, je dois lui prendre la température.

En entendant ces mots je me levai d’un bond, assez furieuse.

– Non mais ! dis-je en élevant le ton de ma voix. Vous n’y pensez pas ! Je n’ai pas envie de me laisser faire… Et puis, vous n’avez pas de thermomètre à infrarouge ?  Je trouve que c’est beaucoup plus adapté…

J’eus à peine le temps de terminer ma phrase que j’entendis claquer un bruit sec suivi d’une vive sensation de brûlure sur mes fesses. Ma belle-mère exaspérée par mon comportement venait de me fesser sur le tissu de ma culotte afin de montrer qui avait la main.

– Christine ! hurla ma belle-mère. Où donc vous croyez-vous ? Si Madame me demande de vous déculotter pour vous prendre la température, c’est qu’elle a ses raisons et vous n’êtes surtout pas qualifiée pour les contester. Alors, ne faites pas votre capricieuse !

Ma belle-mère s’exprimait sur un volume sonore très élevé et il était évident que de la salle d’attente on pouvait tout entendre.

– Eh bien voilà ce que je fais aux petites capricieuses de votre espèce, continua à vociférer ma belle-mère.

Ce disant elle m’arracha la culotte plus qu’elle ne la baissa et la fourra dans son sac. Mes fesses et mes cuisses déjà marquées par ma punition chez la coiffeuse étaient à nouveau mises en évidence.

– Une bonne fessée Madame, cria ma belle-mère à l’adresse de l’assistante, c’est tout ce qu’elle mérite. Et croyez-moi, je sais m’y prendre !

Le bras droit de ma belle-mère battit en cadence et sa main atteignit la cible que dessinaient mes pauvres fesses déjà bien meurtries. Je me tenais debout et chaque claque me déséquilibrait davantage me faisant avancer d’un pas en réaction. À ce rythme-là je dus faire pratiquement le tour de l’office, tournant en rond bien malgré moi. L’effet sonore produit était aigu et devait se répandre dans tout le cabinet jusque dans la salle d’attente.

– Une bonne fessée salvatrice ! clama ma belle-mère, rien de tel pour vous remettre une vilaine fille dans le droit chemin !

Les claques, une bonne douzaine, que ma belle-mère venait de me distribuer n’étaient, certes, pas vraiment appuyées mais ajoutées au lourd tribut encaissé chez la coiffeuse, j’en ressentais une douleur sourde et lancinante ; une de ces douleur tellement profonde qu’on se dit qu’elle ne partira jamais. Pour toute réponse je sanglotais silencieusement, seuls quelques hoquets trahissant mon désarroi.

– Voilà, elle est à vous ! annonça ma belle-mère à l’assistante.

– Merci Madame, répondit l’assistante, vous m’avez été bien utile.

Brusquement, l’assistante me saisit par le bras gauche, me plaça contre la table et me força à m’y appuyer. Je ne montrais aucune résistance tant mes fesses me cuisaient toujours et que, de ce fait, j’avais perdu tout sentiment de combativité. Ainsi positionnée, je me dis que je faisais une belle proie pour ma belle-mère dans l’optique d’une fessée bien en règle.

Je me trompais. Je sentis une main se poser sur mes fesses et tenter de les écarter, instinctivement et par réflexe je me crispai. Je perçus dans la foulée comme la sensation d’une pointe froide peser sur mon anus. Il s’agissait en fait de l’assistante qui, armée d’un thermomètre, souhaitait me prendre la température.

– Non, pas dans les fesses ! criai-je, en me cambrant.

L’assistante était experte et elle profita d’un bref relâchement de ma part pour terminer son coupable geste. Je sentis comme un trait glacé envahir mes entrailles. C’était non seulement une sensation extrêmement inconfortable mais également une intrusion devenant la cause d’un aveu de faiblesse très humiliant. Totalement défaite, je me mis à pleurer à chaudes larmes de façon inconsolable ; tout mon corps secoué de spasmes caractéristiques.

Je dus rester deux bonnes minutes penchée en avant sur la table avec un thermomètre planté dans les fesses et maintenu par l’assistante, le tout sous les yeux de ma belle-mère.

– 37°2 ! annonça l’assistante en me retirant le thermomètre. Une chose est certaine, ça écarte tout foyer infectieux et c’est là l’essentiel. Suivez moi, le docteur va vous recevoir.

Ma belle-mère emboîta le pas de l’assistante :

– Alors Christine, vous venez ! dit ma belle-mère.

Je restai un bref instant interdite. Je cherchais des yeux ma culotte lorsque je me rappelai qu’elle avait atterri dans le sac de ma belle-mère, j’en restai pétrifiée. Heureusement ma jupe était restée sur le dossier d’une chaise dans l’office. Au moment où je m’en saisis pour l’enfiler, je fus attrapée et traînée par ma belle-mère hors de l’office vers le cabinet en traversant la salle d’attente. Je n’eus que le temps et surtout la présence d’esprit de placer ma jupe devant moi et de plaquer mon autre main libre contre mes fesses afin de sauver ce qui me restait de pudeur. Je pleurais toujours et cela ne m’aida guère.

Malgré les larmes qui embuaient mes yeux, je croisai le regard incrédule de Christelle. Je la vis s’offusquer de la situation, de ma situation, en mettant sa main devant la bouche et mimer comme un « oh ! » de stupeur.

– Bonjour Mme Farell.

La pédiatre venait de nous saluer, ou plutôt de saluer ma belle-mère. En se tournant vers moi elle dit simplement :

– Oh, les jolies fesses que voilà, je vois que la prérentrée à Ste-Marie a déjà laissé des traces !

– Oui, répondit ma belle-mère, elle y a fait des siennes. À son âge, obéir à une certaine forme d’autorité ne lui est pas encore naturel, d’ailleurs elle vient d’en faire les frais à l’instant. Excusez-nous docteur.

– Oui, continua la doctoresse, c’est ce que j’ai cru entendre. Rassurez-vous Madame, dans un cabinet pédiatrique nous avons l’habitude de voir pleurer nos patients.

Tout comme la fois précédente le docteur Wagner m’ignorait complètement et même se payait le luxe pervers de me snober en raillant mon attitude et en prenant ma belle-mère à témoin. L’attente commencée tranquillement à papoter avec Christelle s’était malheureusement transformée en calvaire dans l’office de l’assistante. La suite de ma visite et l’examen par le docteur Wagner n’augurait rien de bon.

– Vous me la mettez nue s’il vous plaît.

J’étais figée ayant perdu tout contrôle. Je pleurais toujours, des larmes plein des yeux et les joues, reniflant à l’envie. Ma belle-mère n’eut aucun mal à me déboutonner la chemise puis à me la retirer. Elle me dégrafa le soutien-gorge et enfin m’ôta ma paire d’espadrilles. Je me retrouvais nue sans même chercher à dissimuler ma pudeur.

La doctoresse prit la fiche déjà remplie par l’assistante et la lut.

– Bien, température, tension et pouls normaux. Madame, dit-elle à l’encontre de ma belle-mère, comment s’est caractérisée cette incontinence ?

Ma belle-mère lui fit un bref résumé de la situation lorsque je ne pus me retenir. La doctoresse lui répondit qu’elle avait déjà son diagnostic qu’elle allait confirmer par un rapide examen.

– Vous avez certainement envie de faire pipi ? me demanda-t-elle.

– Oui, répondis-je d’une voix mal assurée entre deux sanglots.

– Alors, retenez vous ! m’ordonna la doctoresse.

J’étais debout devant elle et elle en profita pour me palper le ventre, juste en dessous du nombril.

– Allongez-vous !

Curieusement la doctoresse s’intéressa d’abord à la plante de mes pieds, les chatouillant puis les piquant à l’aide d’une pointe. Cet examen anodin capta mon attention et détourna si bien mon esprit que mes pleurs cessèrent. Le docteur Wagner se concentra alors sur mon thorax où elle promena son stéthoscope, soulevant mes seins pour mieux écouter cœur et poumons. Ensuite elle me palpa longuement l’abdomen, plantant ça et là ses doigts puis terminant en percussions au niveau de l’intestin. Enfin elle m’enfonça, plus qu’elle ne la tata, ma vessie au niveau du pubis. Je dus faire un effort terrible pour me retenir.

– C’est bien ! dit la doctoresse. Voyez Madame comme elle fait un bel effort pour se retenir, son visage en est tout rouge.

Le docteur Wagner alla fouiller dans l’armoire vitrée et y saisit une petite fiole. Elle revint vers moi, m’écarta la vulve et me demanda de tousser à plusieurs reprises. Dans ces conditions, j’avoue que me retenir fut de plus en plus difficile. Tout en me maintenant écartées les lèvres de mon sexe à l’aide de deux doigts, la pédiatre me passa sous le nez la petite fiole. La forte odeur poivrée qui s’en dégagea me fit tousser et surtout éternuer. J’en perdis la maîtrise de ma vessie et lâchai bien malgré moi un vigoureux jet d’urine.

– C’est bien ce que je pensais. Rassurez-vous Madame, annonça la doctoresse à ma belle-mère. Ce n’est pas bien grave. C’est surtout lié au stress. Son esprit est occupé et elle ne pense pas toujours à aller vider sa vessie aussi souvent qu’il le faudrait. Elle se retient et lorsqu’un évènement vient perturber son attention, il est trop tard.

Après cette fuite malencontreuse, je m’étais évidemment retenue en écoutant le docteur Wagner émettre son diagnostic qui confirmait dans les grandes lignes ce que je pensais depuis le début.

– Pour preuve, enchaîna la pédiatre, dès qu’elle s’est sentie se vider, elle s’est aussitôt retenue. Cela me confirme le bon état de ses sphincters urinaires.

En disant cela le docteur Wagner retira sa main de mon sexe et m’aida à me redresser et me remettre debout. Avec toute l’eau bue précédemment, j’avais toujours une envie pressante et, ne voulant pas paraître idiote, je le fis savoir. Tout naturellement la doctoresse prit un bassin urinal et me le tint autoritairement entre les jambes.

– Allez-y ! ordonna-t-elle. Faites pipi !

Moi qui pensais pouvoir m’isoler pour uriner, j’étais servie. J’en étais réduite à devoir finir de vidanger ma vessie sous les yeux approbateurs de cette doctoresse et de ma belle-mère, quelle honte ! Cette perspective me bloqua et je fus, non seulement incapable de laisser sourdre la moindre goutte, mais également privée de toute réaction et à nouveau en mode « déconnexion ».

Ce fut ma belle-mère qui me tira de cette « mise en veille » :

– Allons Christine, me commanda-t-elle, le docteur va s’impatienter !

Estimant que, visiblement, il n’en sortirait rien, ma belle-mère me dispensa une bonne fessée en grondant :

– Vous allez faire pipi oui ou non !

Accusant et esquivant les claques, je m’accroupis impudiquement sur le bassin que tenait toujours la pédiatre et fis pipi. Le bruit du liquide s’écrasait en un bruit amplifié par les parois résonnantes de ce récipient. C’en était tellement indécent que je me remis à pleurer, ne pouvant plus supporter pareille épreuve. Quel tableau je devais offrir ! Celui d’une femme adulte de 36 ans, nue chez une pédiatre, en train d’être fessée par sa belle-mère et de faire pipi accroupie au-dessus d’un bassin tenue par la doctoresse.

Le docteur Wagner ne rédigea point d’ordonnance mais fit seulement de grandes recommandations à ma belle-mère. Ce qui confirmait que je n’avais aucune affection grave.

– Durant une bonne quinzaine de jours, conseilla la doctoresse, vous la mettrez toutes les deux heures sur la cuvette, même si elle n’a pas envie. Pour l’école je vais rédiger une note afin qu’à chaque récréation, on la mette aussi sur la cuvette. Enfin pour la nuit, il sera plus prudent de lui mettre un change complet au coucher.

Ma belle-mère m’essuya, me nettoya et me rhabilla, inapte que j’étais à produire le moindre geste cohérent pour me reprendre en mains. Comble de l’ironie, la pédiatre me donna une sucette en guise de récompense tout comme elle devait proposer pareille friandise à une petite fille qui avait pleuré durant son examen.

Le visage bien rougi, les larmes aux yeux et tenant la main de ma belle-mère je traversai la salle d’attente en y affrontant à nouveau le regard interdit de Christelle ma voisine. Elle ne manquerait pas, dans un tout proche avenir, de me questionner ; il faudrait bien que je lui fournisse des réponses.


Ainsi se terminait ma troisième journée de cours de vacances à Ste-Marie. Commencée dans une relative normalité à l’école puisque je n’y avais pas été sanctionnée, elle se terminait avec un double fracas dont mes fesses avaient fait les frais.

Pour suivre le fil de ce récit

Lire ou relire le premier épisode : introduction
et l'épisode précédent : chapitre 14
La suite, c'est le chapitre 16

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