Sept heures du matin. La lumière
fut allumée brusquement.
« Allez, les paresseux,
debout ! Il y a école ce matin ! »
J’ai mis un petit moment à
comprendre où j’étais. Mes fesses encore douloureuses me ramenèrent à la
réalité. Comme dans un film accéléré, je revoyais les événements de la veille.
J’arrivais à peine à compter les fessées reçues. Il y en avait eu une
quatrième, comme promis, juste avant de me coucher.
Sœur Gabrielle m’avait pris la
main et je l’avais suivie jusqu’à mon lit. Elle m’avait couché en travers de
ses genoux, puis elle m’avait déculotté.
« J’espère pour toi que ce
sera la dernière fessée de la journée. »
Sa main avait suffi pour raviver
la souffrance qu’avait provoquée la règle. Elle avait écarté les jambes pour
m’offrir une large plateforme sur laquelle elle avait placé mon ventre et le
bas de mon buste. Ma tête et mes épaules dépassaient et reposaient sur les
couvertures de mon lit. Mon bassin était positionné sur la cuisse droite de
Sœur Gabrielle. De sa main, elle m’avait fait plier les jambes jusqu’à ce que
mes cuisses touchent sa robe. Mes pieds atteignaient tôt juste le sol.
« Tu te rappelles, Axel,
juste les pieds qui battent, pas plus ! »
Sœur Gabrielle m’avait alors
donné une fessée à main nue, mais qui arrivait sur un terrain qui était déjà
bien contusionné par les précédentes punitions. Je croyais que les fessées
précédentes avaient été digérées par la peau de mon postérieur. Ce n’était pas
le cas. La fessée était à peine commencée que toute la douleur était revenue.
J’avais compris qu’il n’y avait
aucune fierté à retenir ses cris et ses larmes. Personne ne s’y essayait à St
Marie. C’était inutile.
Puis, Sœur Gabrielle me mit au
coin. Entre l’armoire du voisin de lit et sa propre couche, il y avait un
espace suffisamment grand pour s’y glisser. L’angle qu’il formait avec le mur
faisait un coin tout à fait acceptable pour y mettre un garçon en pénitence.
Chacun disposait ainsi de son coin personnel. J’y restais pendant que les
autres se préparaient pour se coucher.
Sœur Gabrielle vint me tirer de
mon lieu de pénitence. Elle baissa mon pantalon et me fit reprendre la position
punitive en travers de ses genoux. J’étais résigné à recevoir une nouvelle
fessée dont je ne comprenais pas la cause. J’aurais protesté contre cette
injustice si je n’avais pas craint que cela aggrave ma punition.
Je senti un liquide, un peu froid
couler sur mes fesses. Sœur Gabrielle le fit pénétrer dans ma peau en massant
mes fesses en petits cercles. Elle persévéra jusqu’à ce que la pommade ne soit
plus visible.
« Voilà, dit-elle, je pense
que pour ce soir, ce sera suffisant. Nous verrons demain soir, mais avec la
fessée de Sœur Thérèse, je suis certaine qu’il faudra recommencer. »
Sur ces paroles d’encouragement,
elle ouvrit mes draps et m’invita à me coucher. J’étais le seul qui n’était pas
encore sous ses couvertures.
« Sur le ventre, tu préfères
surement. »
Sœur Gabrielle remonta les
couvertures, puis elle les borda. Elle se leva et elle éteignit les lumières du
dortoir. Nous étions plongés dans le noir.
« Bonsoir, mes grands
garçons, bonne nuit. On dort maintenant. »
Il régnait le plus grand silence
dans le dortoir à peine perturbé par la respiration régulière de mes voisins.
J’avais le sentiment d’être
revenu en arrière, le premier jour où j’avais dû dormir dans un dortoir avec
vingt autres garçons. J’avais dix ans. Je retrouvais les mêmes sensations qu’à
l’époque si on ne compte pas les fesses douloureuses : le sentiment
d’abandon, l’incertitude sur ce qui allait m’arriver, l’odeur étrangère d’un
lit qui n’était pas le mien. Avec la tristesse qui m’envahissait, montait
l’envie de pleurer, comme ce premier soir il y a plus de vingt ans. Comme il y
a vingt ans, je laissais les larmes couler et, pour les dissimuler, j’enfouis
mon visage dans mon oreiller.
Je sentis une personne s’asseoir
sur mon lit. Une main vint se poser sur mes cheveux et caresser mon oreille.
« Chut, … là, … chut. Ça va
aller. Tu es un grand garçon. Chut, … finis de pleurer, ce n’est pas grave. Je
vais rester à côté de toi. »
C’était Sœur Gabrielle. Elle
jouait avec mes cheveux et, de temps en temps, elle massait ma nuque. Sa main
descendait jusque sur mes épaules. Je me calmais, lentement et je m’endormis
avec la présence rassurante de Sœur Gabrielle tout contre moi.
« Axel, dépêche-toi, tu es
le dernier. Faut-il que je vienne te sortir du lit ? »
Sœur Gabrielle avait décidemment
des arguments convaincants. Je me levais et autour de moi, il n’y avait plus
personne. Sœur Gabrielle se tenait à la porte de la salle de bains.
« Nous t’attendons dans la
douche, plus vite que ça ! »
Je pris mes affaires de toilette
et je suivis Sœur Gabrielle qui avait disparu dans la salle de bains. La douche
donnait dans cette pièce et j’y fus accueilli par un brouillard de vapeur.
C’était une pièce le long des murs de laquelle étaient fixées deux rangées de
pommes de douche. Il n’y avait aucune cloison qui aurait permis un début
d’intimité. Tous les garçons étaient nus sous leur douche. Sœur Gabrielle, au
milieu, surveillait tout cela.
« Que fais-tu ici avec ton
pyjama ? Tu ne vas pas prendre une douche habillé ! »
Sœur Gabrielle tourna vers la
porte d’où je venais et elle me donna une sérieuse claque sur les fesses.
« Va enlever ton pyjama sur
ton lit et tu reviens en vitesse ! »
Je me déshabillais et je mesurais
l’espace que je devais parcourir tout nu pour retourner sous la douche.
J’hésitais une poignée de secondes, mais comment faire autrement ? Le même
nuage m’accueillit à la porte de la salle de douche et je restais sur le seuil
ne sachant comment trouver ma place dans ce groupe de garçons dénudés.
« Quel empoté ! pesta
Sœur Gabrielle. Tu es déjà en retard et tu restes à bailler aux corneilles.
Viens ici. »
C’est un tourbillon qui me prit
en charge. En me tenant par la main, elle m’emmena vers une pomme de douche
libre et elle m’y fourra. Elle m’attira à elle quand elle me jugea suffisamment
mouillé. Puis, elle fit couler du shampoing qu’elle fit mousser sur mes
cheveux. Elle sortit un gant de toilette de je ne sais où et mon visage, mes
oreilles et mon cou furent lavés en un tour de main. Sœur Gabrielle se chargea
alors de mes bras, insistant particulièrement sous les aisselles. Elle me
faisait tourner sur moi-même en fonction de la partie de mon corps auquel elle
voulait avoir accès. Je la laissais faire, sachant que la moindre résistance
serait annihilée par une série de claque sur mes fesses.
Sœur Gabrielle me fit pivoter
d’un quart de tour et elle passa le gant sur mon dos. Elle descendit alors sur
mes fesses et je la laissais les laver, y compris lorsqu’elle passa le gant au
plus profond de la raie de mes fesses.
Un demi-tour et elle passa à mon
buste, puis mon ventre, mon entrejambe, mes testicules et ma verge qu’elle
décalotta d’une main, la savonnant de l’autre. Il ne restait plus que les
cuisses, les jambes et les pieds, ce qui fut fait en un clin d’œil.
Sœur Gabrielle me raccompagna
sous l’eau et sa main nue passant sur ma peau facilitait l’évacuation du savon.
Elle dut insister un peu en passant sa main plusieurs fois pour rincer le pli
de l’aine en haut de mes cuisses et la peau fripée de mes bourses.
« Tout ce poil,
grommela-t-elle, ce n’est pas pratique. Il faudra enlever tout
cela ! »
Elle prit ma main et je la suivis
en dehors de la douche. Nous étions les derniers. Chacun avait pris une
serviette sur une étagère et avait commencé à se sécher. Sœur Gabrielle ne m’en
laissa pas l’initiative. Elle s’empara de la serviette et entreprit de me
sécher. Elle exigea ma collaboration en levant les bras, écartant les jambes,
levant un pied puis l’autre.
Presque tous les garçons étaient
retournés dans le dortoir quand elle arriva à bout de mon séchage.
« Tanguy, interpela-t-elle
mon camarade qui s’apprêtait à sortir, ton dos n’est pas sec. Viens
ici ! »
Tanguy lui remit sa serviette et
Sœur Gabrielle la passa sur son dos. Elle lui donna alors une série de claques
sur ses fesses.
« On se sèche complètement
avant de sortir de la salle de bains ! »
Tanguy émettait un
« aïe » sonore à chaque claque. Ses fesses, attendries par l’eau
chaude de la douche, rougirent rapidement. Sœur Gabrielle en resta là. Elle
revint alors à moi. Toujours en me tenant, elle me ramena à mon lit.
Alors, posant son pied sur
l’assise de ma chaise, elle me jucha à plat ventre sur sa cuisse, maintenant
placée à l’horizontal. Je savais ce que cela voulait dire. Sa main claqua mes
fesses et j’exprimais ouvertement ma douleur dès le début. Mes fesses
chauffaient depuis un petit moment quand elle arrêta. J’étais au bord des
larmes.
« Quand je dois laver l’un
de mes garçons, il y a une taxe, qu’on paye en fessée.
C’est ce que Sœur Gabrielle
appelait une demi-fessée. Elle était censée être plus préventive que punitive.
Il est vrai qu’elle n’avait rien de comparable à celles que j’avais reçues la
veille, mais elle m’avait arraché des plaintes de douleur et l’humiliation de
la fessée en public était bien là. Sœur Gabrielle me reposa au sol.
« Sauras-tu t’habiller tout
seul sans lambiner ou faut-il que je le fasse ?
– Non, ma Sœur, je vais le
faire. »
La tornade qu’avait été Sœur
Gabrielle s’éloigna un peu de moi. Je savais que j’étais toujours sous
surveillance et je ne pouvais retomber dans une nonchalance sans inciter la
religieuse à finir ce qu’elle avait commencé.
J’enfilais mes vêtements le plus
vite possible, ce qui me permit d’être prêt en même temps que les autres. Je
soufflais un peu. A partir du moment où elle avait décidé de prendre en charge
elle-même ma toilette, je n’avais pas eu le choix. J’avais été entraîné par un
courant que je ne pouvais pas remonter. J’avais eu l’impression de ne rien
peser entre ses mains. Elle m’avait posé là où elle le souhaitait, m’avait
déplacé sans effort. Cela n’avait pas semblé lui procurer plus de difficulté
que si elle s’était occupée d’un enfant de six ans. La fessée allait avec.
« Axel, ton
carnet ! »
Effectivement, il ne fallait pas
oublier cet indispensable document qui, comme cela était déjà programmé, me
ramènerait sur les genoux de Sœur Gabrielle dès ce soir. A côté de la
description de mes punitions d’hier, Sœur Gabrielle avait porté son paraphe. Je
pouvais sans crainte le monter à Sœur Thérèse.
Je partais en cours sans être
tranquille. J’angoissais à l’idée de la fessée à la règle qui m’était promise.
Mais, depuis hier, j’avais eu le temps de m’habituer à cette idée. Si je
pensais avoir fait mes devoirs avec zèle, j’étais beaucoup moins sûr pour ce
qui concernait les leçons, particulièrement celles d’histoire.
J’avais compté pouvoir achever
mon apprentissage dans la soirée. Le rituel de la fessée et de la mise au
piquet qui avait suivi, m’avait laissé moins de temps que ce que j’escomptais.
Quand j’avais été libéré de mon lieu de pénitence, je m’étais installé à ma
table de travail avec le projet de réviser les leçons, et tout particulièrement
celles d’histoire. Je n’avais pas réussi à me concentrer sur toutes ces dates.
Je n’étais pas certain de pouvoir passer sans faillir une interrogation de Sœur
Thérèse. Elle m’avait pourtant été annoncée.
Nous avions rendez-vous avec Sœur
Thérèse en dernière heure de la matinée. Les trois premières heures s’étaient
déroulées à merveille. Je n’avais pas eu la moindre difficulté, ni quand
j’avais été interrogé, ni en raison de mon comportement.
Je ne fus pas le premier à être
interrogé par Sœur Thérèse. Les deux filles qui me précédèrent, s’en sortirent
sans difficulté. Ce fut alors mon tour. Je répondis avec hésitation à la
première question. La deuxième me fut fatale.
« Quel est l’objet de la
convention internationale qui a été signée le vingt-huit juillet mille neuf
cent cinquante-et-un ? »
Je ne savais pas répondre à cette
question. J’avais tout oublié de ce que j’avais appris et le stress ne
facilitait l’exercice de remémoration. Je ne sus pas plus répondre à une
troisième question, ni à une quatrième.
« Axel, c’est une leçon qui
n’est pas sue. Vous en connaissez la sanction ? »
La gorge nouée, j’arrivais tout
juste à hocher la tête.
Il n’était plus question de
tergiverser, malgré la présence de mes camarades derrière moi. La fessée en
public était préférable à la désobéissance. Je baissais mon pantalon, attendant
le châtiment. Sœur Thérèse procéda en douceur. Elle me prit par la main et me
rapprocha d’elle, puis elle écarta le bras gauche, me ménageant un espace où
venir me loger. Je me glissais sous son bras, répondant à son invite. Quand son
pouce se glissa sous l’élastique de ma culotte, un long frisson remonta le long
de mon dos. Je serrais les jambes, futile geste de protection. Sœur Thérèse
avait tout juste pu dévoiler mes fesses.
« Ecartez un tout petit peu
les jambes afin que je puisse vous baisser plus facilement la culotte. »
Elle souligna son propos d’une
solide claque sur mes fesses. J’écartais mes jambes. La culotte fut descendue
dans le bas de mes cuisses.
« Axel, je ne veux plus que
vous mettiez des obstacles ni à votre déculottage ni à l’administration de
votre fessée. J’attends de vous que vous coopériez afin de montrer, à moi et à
tous vos camarades, que vous reconnaissez que la fessée est méritée. Je passe,
pour cette fois, considérant que vous avez une autre fessée qui vous attend à
la fin du cours et que vous n’avez pas vraiment résisté, mais seulement rien
fait pour me faciliter la tâche. Une prochaine fois, je ne serai pas aussi
indulgente. »
Je sentis sa main claquer sur ma
fesse gauche.
« Aïe ! »
Avant que j’aie pu m’y préparer,
je reçus la même fessée sur la fesse droite.
‘Aïe ! »
Sœur Thérèse détachait ses
claques les unes des autres. Elle y mettait une force qui me laissait pantois.
A chaque fois que sa main atterrissait sur mes fesses, il y avait un flash de
douleur localisé là où elle avait frappé. Puis, la souffrance se dispersait un
peu aux alentours, mais je sentais l’empreinte persistante de sa main jusqu’à
ce qu’une nouvelle claque déclenche la douleur dans un nouvel endroit, sans que
disparaisse totalement l’élancement dû à la précédente claque.
Peu à peu, je sentais monter la
température de la peau de mon postérieur. Je n’avais pas reçu dix claques sur
chaque fesse que cela me devint intolérable. Je ne pus retenir mes jambes qui
commencèrent à battre de l’air, ni mes cris ni mes pleurs. Très vite, je
sentais une cuisson uniforme de mes fesses, dès que Sœur Thérèse eut visité de
sa main la totalité de leur surface.
Je sentais la chaleur rayonner
depuis mon postérieur. Chaque nouvelle claque de ma professeure en rajoutait un
peu à l’embrasement de mes fesses en concentrant, pendant un bref moment, la
douleur là où elle venait de me fesser avant de se fondre dans la cuisson
générale de mes fesses.
Je fus presque surpris quand la
fessée cessa.
« Relevez-vous Axel. »
C’était la punition commune pour
des leçons mal apprises. Il n’était pas besoin d’aller vers une punition plus
sévère. Le message passait avec une bonne fessée administrée en public,
laissant le coupable pleurant les fesses brûlantes, pour que tous les élèves
comprennent que ce manque d’application dans notre travail scolaire, n’était
pas admis à Sainte Marie. Nul n’avait envie de se retrouver dans la même
position une nouvelle fois, nous redoublions donc d’effort.
« Allez chercher votre
livre, Axel. »
Je traversais la pièce, de la
démarche hésitante de ceux qui doivent se déplacer avec le pantalon baissé
enserrant leurs chevilles. Tandis que je passais entre les rangs, je sentais le
regard de mes condisciples sur mes fesses et mon sexe.
« Allez vous mettre le long
du mur, en nous tournant le dos. Vous avez quinze minutes pour apprendre votre
leçon. Je vous réinterrogerai alors et si elle n’est pas sue, ce sera une autre
fessée. Dépêchez-vous ! »
La douleur due à la fessé devint
rapidement une simple gêne, suffisante pour que je garde en mémoire la
punition, mais qui me laissait le loisir de prendre conscience de ma situation.
Les premières minutes, la présence de mes camarades dans mon dos accaparait
toute mon attention. Je ne pouvais penser à autre chose qu’à mon intimité
exposée à tous vents.
Puis, la perspective d’une
deuxième fessée m’obligea à me concentrer sur mes leçons à apprendre. Je
plongeais dans mon livre et j’oubliais vite que mes fesses étaient exhibées
devant toute la classe, comme si j’avais soudainement été placé dans une bulle
qui me soustrayait au regard de mes condisciples.
Le quart d’heure passé, Sœur
Thérèse reprit son interrogatoire. Infirmant toutes mes craintes, je savais
répondre à toutes ses questions.
« C’est bien, Axel, je vois
que la fessée a été efficace. Reculottez-vous et retournez à votre
place. »
Je ne pouvais que confirmer les
propos de Sœur Thérèse. La menace d’une fessée m’avait obligé à orienter toutes
mes ressources intellectuelles vers l’apprentissage demandé. Comme je voulais
éviter que me soit infligée une nouvelle punition, rien n’avait pu m’en
distraire. Mon application à apprendre avait donné les résultats escomptés.
Je venais d’expérimenter
personnellement, grandeur nature, ce que je n’avais pu qu’observer jusqu’à
maintenant. La fessée était un outil remarquable pour aider les élèves
dilettantes à mettre leur travail scolaire au premier plan de leurs
préoccupations. Cet épisode m’amena à préciser tout un chapitre de mon rapport
d’étude. C’était un résultat inattendu de mon immersion totale dans le système
éducatif de Sœur Thérèse. En le vivant de l’intérieur, cela me donnait une
nouvelle compréhension de son fonctionnement précis.
Tout le cours durant, je
maintenais cette concentration à son plus haut niveau. Je m’étonnais moi-même
et cela me permettait de découvrir de nouvelles perspectives d’analyse des
contenus évoqués par notre professeure. Je prenais un plaisir certain à suivre
ce dont Sœur Thérèse nous parlait. Je me sentais en harmonie avec l’atmosphère
de travail qui régnait dans la classe, bien loin du risque d’une autre
punition.
La fin de l’heure me ramena à une
réalité moins enthousiasmante. C’était un autre principe qui ne souffrait pas
d’exception à St Marie : une promesse était toujours tenue. La fessée qui
m’avait été annoncée, n’avait pas été annulée par une heure de grande attention
pendant le cours.
« Axel, il est temps de
passer à l’administration de votre fessée. »
.
Je retrouvais la position qui, la
veille, avait été le mienne. Les genoux de Sœur Thérèse étaient toujours aussi
inconfortables, ma position allongée m’aidait pas à me forger une opinion
différente. J’avais été chercher la règle et j’avais baissé mon pantalon. Sœur
Thérèse n’avait eu qu’un mot à dire pour que je réponde à son exigence. Je
l’avais laissée descendre ma culotte. Ma gorge nouée ne n’avait pas empêché de
me mettre dans la position disciplinaire requise.
La règle avait permis de faire
culminer la douleur à son plus haut point dès le début de la fessée.
Administrée sur mes fesses alors que l’échauffement de la précédente fessée
s’était dispersé depuis longtemps, la règle semblait appliquer, sur la peau
qu’elle touchait, une brûlure qui ne diffusait pas aux alentours. Sœur Thérèse
s’occupa de couvrir toute la zone qui se présentait sous ses yeux.
Bien avant qu’elle n’ait atteint
son but, je n’étais plus conscient que de la cuisson de mes fesses et de la
nécessité de laisser ma main droite là où elle était : agrippée par ma
main gauche et tenue par mes dents qui mordaient dans le gras de ma paume. Tout
l’environnement de cette correction avait été gommé de mon esprit.
Au début, j’ai supplié ma
correctrice de m’épargner. Je l’ai assurée que la leçon qu’elle me donnait
serait durablement retenue. J’étais prêt à promettre tout ce qu’elle voulait.
Puis, l’idée même d’articuler des mots ne me venait plus à l’esprit. Seuls
restaient les cris et les pleurs qui n’étaient d’aucun secours pour dissiper la
douleur de la fessée mais c’était un réflexe incontrôlable, un comportement
attendu pour démontrer la contrition des punis. Chacun y souscrivait bien
involontairement.
J’ai dû me débattre un peu,
agiter mes jambes comme le faisaient mes camarades quand ils se retrouvaient
dans la même situation, certainement en restant dans les normes admises à St
Marie puisque Sœur Thérèse ne m’en fit pas le reproche. Je n’en ai pas gardé le
souvenir.
C’est presque avec surprise que
je constatais la fin de la fessée. J’avais pensé qu’elle aurait pu ne pas en
avoir. Je me rappelle assez clairement mon sentiment de gratitude envers Sœur
Thérèse qui m’avait fait grâce d’une correction sans fin. Passés les quelques
instants nécessaires pour retrouver une pensée cohérente, je tendais toute ma
volonté pour obéir aux désirs de ma correctrice : m’y soumettre pour ne
plus mériter une autre fessée.
A ce moment-là, il n’y a plus de
honte à se trouver déculotté en public, pas d’humiliation à être puni comme le
serait un petit garçon. Etre mis au coin en y exposant mes fesses nues était la
chose la plus naturelle au monde. Je m’y rendis volontiers, comme on prend un
médicament un peu amer, mais qui doit tenir une place essentielle dans le
processus de guérison.
C’est après, après seulement que
tout revient à l’esprit. Seulement après que la douleur la plus lancinante se
soit un peu calmée, laissant de nouveau place à un raisonnement cohérent. Je
revis le film de cette punition et l’indignité de ma tenue devant mes camarades
et de la punition que je venais de subir me revirent comme une vague
submergeant tout autre sensation. C’est à ce moment-là où mes pleurs silencieux
reprirent.
Sœur Thérèse me laissa dans mon
lieu de pénitence pendant les quelques minutes qui restaient encore avant la
fin du cours. Je n’eus le droit de me reculotter qu’une fois que tous les
autres élèves soient sortis de la classe.
Malgré la cuisson encore vive de
mes fesses, bien que je sois encore dans une tenue très indécente, j’étais
soulagé. J’avais réussi à recevoir la fessée sans en qu’une autre me soit
promise pour avoir contrevenu au comportement attendu d’un élève puni dans
notre établissement. J’étais maintenant en règle avec le régime punitif de St
Marie.
Cet optimisme ne dura pas plus de quelques
secondes : il restait la punition que ne manquerait pas de m’administrer
Sœur Gabrielle dès ce soir. Cela suffit à assombrir le reste de ma journée.Merci à Peter Pan pour ses illustrations.
Pour suivre le fil de cette histoire :
Pour comprendre le contexte : introduction
Bonsoir...
RépondreSupprimerCo...comment ? Même pas un petit bout de commentaire ???
A quoi ça que le père Ducros , y se décarcasse ???
Si j'avais su, j'aurais pas v'nu !
Peter'
Bonjour Peter Pan,
SupprimerHélas, pas de commentaire pour l'instant ! Pourtant ces trois dessins originaux méritent quelques félicitations. Je vous les adresse donc, mais vous saviez déjà que je les apprécie.
J'attends impatiemment celui, ou ceux, qui accompagneront le chapitre prochain.
Au plaisir de vous lire,
JLG.