La pensée de la punition qui
m’attendait à l’internat occupa une place importante dans mes préoccupations pendant
tout le reste de l’après-midi. Je n’étais donc pas complètement concentré sur
le travail que j’avais à faire pendant les cours, ce qui faillit me valoir une
nouvelle fessée.
Sciemment, Mademoiselle Wilson
choisit de ne pas m’administrer la correction que j’avais méritée. Après la
récitation des leçons, elle se lança dans le cours du jour.
« Ouvrez votre livre à la
page quarante-huit. »
Ce genre de consignes faisait
l’objet d’un mouvement collectif. Dans un bel ensemble, chacun se penchait et
prenait l’objet demandé dans son cartable et feuilletait le livre pour trouver
la bonne page. Cela esquissait un ballet à peu près synchronisé. Si l’un des
participants ne suivait pas le mouvement, il se faisait immédiatement remarquer.
J’avais laissé vagabonder mon
esprit pendant que Mademoiselle Wilson interrogeait mes camarades sur les
leçons que nous avions à apprendre. Je n’étais pas concerné, ce qui me laissait
la possibilité d’une attitude assez passive.
« Quelle sera la réaction de
Sœur Gabrielle ? songeais-je. »
En pensée, je vivais par
anticipation la punition qui m’attendait. Sans doute une façon d’exorciser ma
peur. Je cherchais les arguments qui pourraient amener ma maîtresse de dortoir
à être relativement clémente. Je ne me faisais pas d’illusion : je ne
couperai pas à la fessée. J’étais un perdu dans ma recherche d’arguments et la
consigne de Mademoiselle Wilson ne m’atteignit pas.
« Axel, êtes-vous avec
nous ? »
Interpellé directement, je sortis
de ma rêverie. Tout le monde me regardait. J’étais le seul qui n’avait pas de
livre ouvert devant lui. A St Marie, dans ce type de situation, la sanction
était quasiment automatique : la fessée.
« J’ai l’impression que vous
auriez besoin d’une fessée afin d’être plus attentif en cours. Voulez-vous que
je m’en charge tout de suite ou croyez-vous arriver à suivre ce que nous
faisons sans que vos fesses vous rappellent que la distraction n’a pas cours
ici ?
– Non Mademoiselle, euh … je veux
dire oui, … non, … Oh ! »
Je sentais la chaleur sur mon
visage. J’étais devenu tout rouge, ne sachant plus très bien comment me sortir
de la situation. Je pris mon livre et, dans ma précipitation, je le laissais
tomber. Le temps de le relever et de l’ouvrir à la bonne page me sembla durer
une éternité. A mon grand étonnement, quand je levais les yeux vers
Mademoiselle Wilson, elle souriait, amusée de ma confusion.
« Il semble que ce rappel à
l’ordre ait fait son effet. Pour cette fois, je vais en rester là. Ne croyez
pas que cela deviendra une habitude. »
Mademoiselle Wilson reporta son
attention vers la classe et elle reprit le déroulement de son cours. Je sentais
mon cœur battre la chamade. Le soulagement l’emporta. La fessée ne me serait
pas administrée cette fois-ci. Cinq à dix minutes plus tard, Mademoiselle
Wilson me demanda de répondre à l’une de ses questions. Je satisfis à son
attente. J’étais de nouveau concentré sur ce qui se passait dans la classe, ce
qui était préférable.
La deuxième alerte eut lieu
pendant l’étude.
Ferme sur mes résolutions, je
m’attaquais à mes devoirs en mettant de côté l’inévitable. Il ne restait qu’un
quart d’heure avant le dîner quand l’évidence me submergea. Encore une heure et
Sœur Gabrielle se sera chargée de me rougir les fesses et je serai probablement
au piquet, sanglotant, exposant mes fesses marquées pour l’édification de mes
camarades.
Ironiquement, je me disais
qu’aucun de mes camarades de dortoir n’avait besoin d’être instruit sur la
nécessité de porter en permanence son carnet sur lui. Nous le savions tous,
moi, hélas, depuis très peu de temps. Dernier arrivé parmi les
« élèves » de St Marie, j’étais également le dernier à connaître
cette règle non écrite.
« Vous semblez désœuvré,
Axel. Venez ici me montrer où vous en êtes dans vos devoirs ! »
Sœur Marie-Renée, n’avait eu
aucun mal à repérer que j’avais interrompu le fil de mon travail. Je
rassemblais ce qu’il me fallait pour me soumettre à l’inspection de Sœur
Marie-Renée : mon cahier de texte sur lequel figuraient mes devoirs, mes
cahiers dans lesquels se trouvait le travail produit pendant l’étude. Les bras
chargés, je montais sur l’estrade. A l’invitation de Sœur Marie-Renée, je
posais le tout sur le bureau sur lequel elle avait dégagé un espace. Puis, les
bras croisés dans le dos, j’attendis, debout à son côté. Si elle décidait de me
fesser, je savais que j’étais ainsi idéalement placé.
« Qu’y avait-il comme devoir
à faire pour ce soir. »
Elle s’empara de mon cahier de
texte et elle prit connaissance de ce que j’avais à faire.
« Trois exercices de
mathématique, une fiche synthèse des deux cours d’histoire de la semaine, une
fiche lecture de l’article en philosophie, deux exercices de physique, mettre à
jour le cahier des relations chimiques étudiées en cours. Cela fait un bon
programme ! Montrez-moi ce que vous avez fait. »
J’ouvris mes cahiers un par un
pour lui montrer là où j’avais répondu aux demandes de mes professeurs.
« Montre-moi la fiche de
synthèse !
– Je l’ai finie hier soir, ma
Sœur et je l’ai remise à Sœur Thérèse. »
Sœur Marie-Renée me regarda droit
dans les yeux. Elle scruta mon visage.
« Soit, dit-elle, je
vérifierai auprès de Sœur Thérèse. J’espère pour vos fesses que vous ne m’avez
pas menti. »
J’étais tranquille de ce côté-là.
Le problème se situait plutôt du côté de la chimie. C’est le travail que je
n’avais pas encore fait. Sœur Marie-Renée y vint immanquablement.
« Votre cahier de chimie ne
semble pas à jour.
– Pas encore ma Sœur. J’allais
m’y mettre.
– Il est vrai que vous avez
encore le temps de le faire d’ici la fin de l’heure. Cependant, que vous soyez
presqu’au bout des devoirs du jour, ne justifie pas que vous bayassiez aux
corneilles pendant mon étude. Vous pourriez vous avancer pour vos devoirs de la
semaine prochaine. Tenez, par exemple, avez-vous avancé sur la dissertation que
vous devez rendre mercredi prochain ?
– Non, ma Sœur.
– Ce serait pourtant une bonne
idée, n’est-ce pas ?
– Oui, ma Sœur. »
Je sentais venir le moment
décisif, celui où elle prendrait sa décision : fessée, oui ou non ?
« Reprenez vos cahiers et
retournez à votre place. Que je ne vous reprenne plus à rêvasser ! »
Pour faire bonne mesure, elle
m’administra deux claques sur le fond du pantalon. Bien qu’elles soient
appuyées, elles ne me firent pas de mal. Les fessées données par Sœur Marie
Joseph et Sœur Marie Madeleine avaient beau avoir été magistrales, cinq heures
plus tard je ne m’en ressentais plus. Mes fesses pouvaient donc encaisser ces
deux tapes sans dommage.
Psychologiquement, ce n’était pas
pareil. Recevoir une fessée d’avertissement devant tous mes camarades étant
vexant pour l’adulte que j’étais. Elle rappelait à tous, et à moi en
particulier, que ce traitement de petit garçon pouvait se transformer en
déculottée à n’importe quel moment.
Il n’était pas question
d’extérioriser mon irritation. Je fis profil bas, heureux que cela ne se soit
pas traduit par une inscription dans mon carnet.
La soirée fut conforme à ma
prévision. Sans doute la fessée fut-elle un peu moins rude que ce que j’avais
craint.
« En ce qui concerne ton
carnet, me dit Sœur Gabrielle, une petite fessée suffira. Je pense que tu ne
connaissais pas cette règle. La punition que tu as eue et que je vais
modérément renforcer ce soir, suffira pour t’en souvenir. »
Recevoir une fessée déculottée en
public, pouvait donc être considéré comme magnanime. Tout est relatif.
« Par contre, je vais être
plus sévère pour ta tenue négligée. Ça, tu savais que c’est une exigence à St
Marie. J’ai déjà eu l’occasion de te faire des remontrances à ce sujet. J’ai
donc été trop laxiste. Sans doute si je t’avais fessé pour ce motif plus tôt,
Sœur Marie Joseph n’aurait pas eu besoin de s’en occuper. Le martinet va être
nécessaire pour que tu n’aies plus envie d’y revenir pour ce motif.
J’avais une opinion différente
sur le laxisme de Sœur Gabrielle.
« Va au piquet ! »
Je passais en premier pour ma
première fessée. Une fois en position en travers de ses genoux, elle me baissa
la culotte. La fessée fut assez courte, mais la main de Sœur Gabrielle ne me
sembla pas particulièrement moins rude que les autres fois. Sœur Gabrielle
cessa alors que je commençais à sentir une sérieuse cuisson sur mes fesses. Je
fus renvoyé au piquet pour attendre ma prochaine fessée, cette fois-ci en laissant
mon pyjama descendu sur mes chevilles.
Sœur Gabrielle s’occupa alors
d’un de mes camarades, Jordan, qui avait proféré un gros mot alors qu’il se
rendait en classe. Notre maîtresse de dortoir lui fit subir le traitement
classique dans cette situation. Elle le déculotta et le fessa à main nue. Elle
ne s’en tint pas aux premières rougeurs ni aux premiers pleurs. Il eut tout le
temps de regretter cet écart. Puis, elle le conduisit devant les lavabos et
elle lui savonna la bouche. Il dut alors garder la savonnette, prévue à cet
effet, serrée entre ses dents pendant que Sœur Gabrielle le ramenait vers la
chaise où l’attendait la suite de sa punition.
Ce fut le martinet qui entra dans
la danse. Jordan ne pouvait plus crier sauf à prendre le risque d’expulser le
savon de sa bouche. Il en connaissait les conséquences. Je comprenais qu’il
n’en prît pas le risque. Ses cris en étaient étouffés et le bruit qu’il faisait
en pleurant était nasillard. Il ne se privait pas, par contre, de battre des
pieds au rythme que lui dictait le martinet. Finalement, Sœur Gabrielle jugea
que la leçon avait porté. Elle releva Jordan.
« Reprend ta place au coin
pendant que je fesse Axel. Tu gardes le savon dans ta bouche jusqu’à ce que te
dise que tu peux l’enlever ! »
Je vis Jordan venir se placer à
côté de moi. Ma gorge se serra. C’était à mon tour de recevoir la caresse du
martinet.
« Axel, viens ici que je
finisse ta punition. »
Sœur Gabrielle me guida entre ses
jambes, puis, d’une simple pression de sa main sur mon bras, elle me fit mettre
à genoux entre ses pieds. J’avais maintenant l’habitude de cette position. Elle
l’utilisait quand elle pensait qu’elle aurait besoin de limiter le mouvement du
puni qu’elle allongeait sur ses genoux. Cela annonçait une fessée d’un tout
autre calibre que la première que j’avais reçue. Le martinet qu’elle avait posé
sur le sol, était là pour cela.
Sœur Gabrielle me courba sur son
genou gauche, puis passant la main entre mes jambes, elle me souleva pour me
faire basculer afin que mes fesses se trouvent plus commodément à sa portée.
Elle dégagea le bas de ma veste de pyjama du trajet qu’emprunteraient les
lanières du martinet dans les minutes à venir.
Tout s’était déroulé en douceur.
Il n’y avait aucun geste brusque de sa part. Il est vrai qu’elle ne faisait
face à aucune opposition de ma part. Je la laissais faire, voire je devançais
ses désirs quand je le pouvais.
Il ne serait d’ailleurs venu à
l’idée d’aucun d’entre nous dans ce dortoir, et probablement dans tout
l’établissement, à contester la légitimité d’une fessée. C’était une juste
rétribution d’un écart de notre part, qu’il convenait de réparer. Sœur
Gabrielle ou n’importe lequel de nos professeurs, en nous fessant, signifiait
notre mise au ban de la société que nous constituions, puis le châtiment achevé
le plus souvent par un temps de pénitence, notre réintégration dans la
communauté.
Pour notre part, en subissant la
fessée, nous signifions notre reconnaissance d’avoir commis un écart et du
besoin d’en payer le prix pour être pardonné. Le déculottage, au-delà de la
rigueur de la fessée qu’il entraînait, plaçait les adolescents et les adultes
que nous étions dans une situation d’humilité, propice au repentir.
L’insoumission aurait constitué une nouvelle infraction qui aurait relancé le
cycle de la punition.
Les lanières du martinet
trouvèrent le chemin de mes fesses sans difficulté et aussi longtemps que Sœur
Gabrielle l’avait décidé. Je battais des pieds, je balançais mon bassin de
droite à gauche sur le genou de Sœur Gabrielle, je laissais aller mes cris et
mes pleurs, toutes choses permises pendant une fessée. Cela ne gênait en rien
son application, mais donnait, tout au contraire, une mesure de son efficacité.
Sœur Gabrielle me laissa un peu
dans cette position une fois la fessée achevée. Elle laissa mes pleurs se
calmer. Elle posa la main qui venait de me fesser, sur la peau qui, si j’en
juge par les précédentes corrections que j’avais reçues, devait être d’un rouge
soutenu. Je sentis un frisson remonter le long de mon dos. Elle massait
légèrement ma peau de son pouce sans déplacer sa main qu’elle avait mis à
cheval sur mes deux hémisphères fessiers.
Son geste me rassérénait. Je me
sentais pardonné et, quasiment depuis la première fessée qu’elle m’avait
donnée, c’était devenu important, pour moi, que Sœur Gabrielle fût satisfaite
de mon comportement. J’avais toujours un peu honte de moi quand Sœur Gabrielle
n’annonçait que j’avais mérité une fessée. J’avais honte et surtout peur
qu’elle ne jugeât pas nécessaire de perdre son temps à me corriger.
Ma punition n’était tout à fait
terminée. Je dus retourner au piquet, mais c’était dans l’ordre des choses.
Nous fûmes tous les deux assez
vite réintégrés dans le groupe pour, comme les autres, apprendre nos leçons.
J’en avais encore peu l’habitude, mais cette activité me devenait de plus en
plus facile chaque jour. J’y consacrais toute ma concentration durant le moment
d’apprentissage et cela se ressentait sur ce que je retenais.
Cette activité achevée et
contrôlée par Sœur Gabrielle, j’avais un petit peu de temps pour moi avant
d’être envoyé au lit. Mon visage était resté fermé toute la soirée. J’avais dû
faire attention, pendant que ma maîtresse de dortoir me faisait réciter mes
leçons. Elle avait froncé les sourcils à la vue de mon air renfrogné. Sa
désapprobation avait suffi à me faire changer d’attitude pendant qu’elle se
trouvait auprès de moi.
Je tentais de compter les fessées
reçues depuis que j’avais dû accepter un statut d’élève, au début de la
semaine. Quatre jours ! Cela ne faisait que quatre jours et déjà je
n’arrivais plus à compter les fessées qui m’avaient été administrées.
Pendant combien de temps encore
devrais-je subir ce rythme de correction ? J’en comptais seize, sans
prendre en compte les claques isolées reçues sur les fesses en matière de
prévention ou d’avertissement. J’avais l’impression d’en avoir oubliées.
Ce comptage me découragea.
C’était impossible de ne pas mériter une punition, à un moment ou à un autre.
Les motifs en étaient tellement nombreux. Comment faisaient les autres qui,
apparemment, étaient bien moins souvent fessés que moi ? J’avais
l’impression d’une chape de plomb qui me tombait sur la tête. Il n’y aurait
jamais de fin aux fessées que je recevais.
« Allons, les garçons, au
lit ! »
Je me préparais à me coucher dans
cet état semi dépressif.
Sœur Gabrielle, comme chaque
soir, faisait le tour de ses garçons, passant un petit moment avec chacun
d’eux. Elle vérifiait l’état des fesses de celui qui avait été puni, y passait
de la lotion, si nécessaire ; elle asseyait l’un des garçons sur ses
genoux pour un petit moment de conversation intime, serrait l’autre dans ses
bras lui donnant un câlin avant de le mettre au lit, passait la main dans les
cheveux d’un troisième ou l’entourait de son bras protecteur. Chacun avait le
droit à Sœur Gabrielle pour lui tout seul pendant un court instant.
Je n’ai pas connu un seul d’entre
nous qui y aurait renoncé et encore moins ceux qu’elle venait de punir le
soir-même. Les plus grands, ceux qui étaient déjà majeurs, moi y compris
n’étaient pas les moins demandeurs. Dans ces moments-là, je me surpris à me
considérer comme un petit garçon et je n’en éprouvais nulle gêne.
Ce cocon protecteur dont elle
nous entourait provoquait un fort sentiment de sécurité. Quand nous nous sentions
perdus, nous pouvions compter sur elle qui savait nous conduire sur le bon
chemin, même s’il fallait recourir à la fessée. Ce besoin profond auquel elle
répondait, lui permettait les moments de sévérité. Elle pouvait alors nous
punir avec rigueur sans que nous lui en gardions une quelconque rancœur.
Elle entretenait, vis-à-vis de
chacun de nous, une relation maternelle. Elle jouait alternativement le rôle de
la maman protectrice et celui de la maman qui punissait. Elle jouissait de
suffisamment d’autorité pour que la différence d’âges insuffisante, du moins
avec les plus âgées d’entre nous, ne fasse pas obstacle à nous retrouver dans
ces statuts respectifs.
Quand elle arriva près de moi,
elle s’assit sur mon lit et m’attira devant elle. J’eus un petit coup au cœur.
Plusieurs de mes fessées avaient commencé comme cela.
« Qu’est-ce que c’est que ce
grand garçon qui fait la tête ? A-t-il besoin d’une bonne fessée pour
cesser de bouder comme il le fait depuis le début de la soirée ? »
Sœur Gabrielle plaqua ses deux
mains sur l’arrière de mes cuisses. Elle les passa entre mes jambes pour les
écarter et, en me soulevant sans que l’effort soit apparent, elle m’assit à
califourchon sur ses genoux. Elle fit pression sur ma nuque pour poser ma tête
sur son épaule. Je nichais mon visage au creux de son cou. Je poussais un
profond soupir et je me laissais aller dans ses bras. Moi qui avait eu tant de
mal à me débarrasser de cette habitude, je n’osais pas mettre mon pouce dans ma
bouche, malgré l’envie qui m’en taraudait.
Sœur Gabrielle savait prendre un
ton qui était à mi-chemin entre la gronderie et la consolation. Quand elle
l’utilisait à mon encontre, j’avais l’impression d’être redevenu un enfant.
« Je crois que j’aurais dû
te donner une bonne fessée depuis longtemps pour avoir boudé comme cela. Tu ne
crois pas ? »
Elle m’avait soulevé un peu
au-dessus de ses genoux avec son bras gauche qui entourait ma taille et, de sa
main droite, elle me donnait de petites fessées qui étaient à la limite de la
punition.
« Oh, non ma Sœur !
Pardon !
– Alors, raconte-moi ce qui ne va
pas. »
Ses fessées se transformèrent en
caresse.
« J’ai eu beaucoup de
fessées, plus que les autres et je … je … »
L’émotion l’emportait. Des larmes
emplirent mes yeux et j’eus un bref sanglot.
« Chut, chut, fit Sœur
Gabrielle. »
Elle posa sa main sur ma nuque et
me laissa pleurer doucement sur son épaule. La caresse sur mes fesses monta
dans mon dos et dans mes cheveux. Quand je me repris un peu, elle m’écarta de
son sein. Elle sortit un mouchoir de sa poche et elle me moucha, puis, et
m’essuya les yeux. Elle me remit alors dans ma position initiale.
« Dis-moi, Axel, y a-t-il eu une seule
fessée qui n’ait pas été méritée ? »
Sa main revint se positionner sur
mes fesses les tapotant légèrement, mi caressante, mi menaçante. Je n’avais pas
eu l’impression d’être puni sans motif.
« Non, ma Sœur.
– Il me semblait bien, mais je
voulais avoir ton sentiment. Ne crois-tu pas que, depuis quoi, un petit mois
que je te donne la fessée, elles t’ont fait beaucoup de bien ? »
Etre assis sur les genoux de
celle qui vous a donné bien souvent la fessée et qui n’hésiterait pas à
recommencer, incite à la franchise.
« Si, ma Sœur.
– Alors nous sommes d’accord.
Vois-tu, depuis que, moi et les autres professeurs, nous te fessons à chaque
fois que c’est nécessaire, tu as fait plein de progrès. Non seulement tu es
bien plus obéissant et bien plus travailleur, mais tu es aussi bien moins
arrogant, insolent et imbu de toi même. La première fois que je t’ai vu, je me
suis dit que tu n’avais pas assez souvent reçu la fessée quand tu étais petit
garçon. J’ai eu l’intuition qu’il faudrait y remédier. »
Sœur Gabrielle marqua une pause
pendant laquelle les tapotements redevinrent caresses.
« Tu es maintenant un
adorable grand garçon et c’est à la fessée que tu le dois. Ce serait dommage
d’arrêter, tu ne crois pas ? »
J’eus un geste d’humeur qui se
conclut par une sérieuse claque sur mes fesses.
« Je crois que si nous
arrêtons, tu vas vite retomber dans tes travers. Regarde le début de caprice
que tu viens de me faire ! Tu as encore largement besoin de recevoir la
fessée. Tant que tu es ici, cela ne cessera pas. Sur ce point, tu peux me faire
confiance. Et au fond de toi-même, je suis certaine que tu es d’accord. Qu’en
dis-tu ?
– Oui, ma Sœur.
– Tu vas voir, elles vont
s’espacer. Tu n’as pas de chance d’avoir dû apprendre toutes les règles de St
Marie alors que tes condisciples les avaient déjà intégrées. Le premier mois, à
St Marie, les nouveaux élèves reçoivent tout autant de fessées que toi, le
temps de comprendre ce qui est exigé d’eux. Mais chacun apprend également des
punitions que reçoivent ses camarades. Elles sont, en quelque sorte, réparties
sur un plus grand nombre de postérieurs. »
Je reconnaissais la pertinence de
son analyse.
« Toi, tu es tout seul à
apprendre toutes les règles de St Marie et il y en a beaucoup. Tu es donc
également seul pour recevoir les fessées qui vont avec, quand tu les
outrepasses. Je suis sûre qu’après les vacances de Noël, tu ne seras plus puni
que si tu ne travailles pas bien ou pour quelques écarts de comportements que
tu n’aurais pas maîtrisés. »
Les vacances de Noël ?
J’aurai rendu mon rapport et ce sera la fin de mon séjour à St Marie. A cette
pensée, j’eus un petit pincement au cœur.
« A propos de travail mal
fait, Sœur Marie-Renée m’a fait part de la note qu’elle t’as mise pour le
devoir qu’elle vous rendra demain. Ton niveau en mathématique est très
insuffisant. Tu peux te préparer à une sérieuse fessée. »
Elle laissa passer un petit gémissement
de ma part.
« Elle et moi avons décidé de te coller
tout le week-end. Tu seras donc privé de sortie. »
C’était une règle à St Marie. Les
élèves qui durant la semaine, soit avaient eu de mauvaises notes, soit avaient
eu un comportement trop répréhensible, étaient collés le samedi ou le dimanche
et souvent les deux. Dans ce cas, les internes devaient rester cloitrés dans le
lycée.
« Cela permettra de te
remettre à niveau en mathématique et de résoudre un autre problème qui commence
à m’inquiéter. Tu n’as plus le temps d’avancer sur ton rapport d’étude. Tout
ton temps est consacré aux cours, aux devoirs et aux leçons. En restant ici le
week-end, tu auras le loisir de finir la rédaction de ton rapport. Ce sera
comme cela jusqu’à ce que la Professeure Girard soit satisfaite de ton
travail. »
Je me contractais dans les bras
de Sœur Gabrielle et je poussais un long gémissement pour montrer ma
désapprobation. Sœur Gabrielle me souleva comme elle l’avait fait précédemment
et elle me donna deux sérieuses fessées qui m’arrachèrent un cri.
« Fini les caprices pour ce
soir, à moins que tu préfères une fessée. »
Je secouais la tête, faiblement,
sentant bien que cela n’était pas au programme, mais il était temps de me
reprendre.
« Au lit, mon
garçon ! »
Je ne savais pas vraiment s’il
s’agissait de mauvaises ou de bonnes nouvelles. J’étais, par contre, tout à
fait détendu par le câlin de Sœur Gabrielle. Je m’endormis presqu’aussitôt
après qu’elle m’ait bordé dans mon lit. Je perçus tout de même son bisou sur ma
joue quand elle repassa après avoir éteint la lumière.
Merci à Peter Pan pour ses illustrations.
Pour suivre le fil de cette histoire :
Pour comprendre le contexte : introduction
Bonsoir JLG,
RépondreSupprimerOn assiste à un petit moment de "complicité" inattendu dans cette saga scolaire.
Sous leurs airs austères nécessaires à la bonne marche de l'école, les religieuses font preuve malgré tout d'une certaine tendresse avec leurs élèves les plus méritants. Comme quoi sévérité et sentiment ne sont pas incompatibles visiblement.
Peter Pan.
Peter Pan,
SupprimerL'alliance de la sévérité et de la tendresse me semble indispensable dans une éducation réussie.
C'est même une condition obligée pour qu'une fessée produise les effets qu'on peut attendre d'elle. Elle ne peut contribuer à l'amélioration de celui qui la reçoit qui si elle est tout à fait juste et méritée et que si elle est donnée par une personne soucieuse du bien-être de celui ou celle qu'elle punit.
Il est donc indispensable que dans les moments où le comportement du pupille est satisfaisant qu'il soit récompensé par un moment de tendresse dans les bras de sa punitrice habituelle. Il est également conseillé, à mon sens, que le moment du pardon soit matérialisé par un câlin afin de bien signifier la fin de la punition.
Au plaisir de vous lire,
JLG.
Bonsoir JLG,
RépondreSupprimerC'est très juste. C'est la condition "sine quanone".
Je me souviens encore de ces paroles de ma Maman : "Mon fils, sache que : qui aime bien, châtie bien".
Plus on connaît, plus on aime. C'est comme les deux plateaux d'une balance Roberval : trouver toujours le juste milieu : ni trop, ni trop peu. Tout excès est préjudiciable .
Bonne soirée. Peter Pan.