samedi 24 février 2018

Axel, élève à St Marie - chapitre 31


La pensée de la punition qui m’attendait à l’internat occupa une place importante dans mes préoccupations pendant tout le reste de l’après-midi. Je n’étais donc pas complètement concentré sur le travail que j’avais à faire pendant les cours, ce qui faillit me valoir une nouvelle fessée.

Sciemment, Mademoiselle Wilson choisit de ne pas m’administrer la correction que j’avais méritée. Après la récitation des leçons, elle se lança dans le cours du jour.
« Ouvrez votre livre à la page quarante-huit. »
Ce genre de consignes faisait l’objet d’un mouvement collectif. Dans un bel ensemble, chacun se penchait et prenait l’objet demandé dans son cartable et feuilletait le livre pour trouver la bonne page. Cela esquissait un ballet à peu près synchronisé. Si l’un des participants ne suivait pas le mouvement, il se faisait immédiatement remarquer.

J’avais laissé vagabonder mon esprit pendant que Mademoiselle Wilson interrogeait mes camarades sur les leçons que nous avions à apprendre. Je n’étais pas concerné, ce qui me laissait la possibilité d’une attitude assez passive.
« Quelle sera la réaction de Sœur Gabrielle ? songeais-je. »
En pensée, je vivais par anticipation la punition qui m’attendait. Sans doute une façon d’exorciser ma peur. Je cherchais les arguments qui pourraient amener ma maîtresse de dortoir à être relativement clémente. Je ne me faisais pas d’illusion : je ne couperai pas à la fessée. J’étais un perdu dans ma recherche d’arguments et la consigne de Mademoiselle Wilson ne m’atteignit pas.
« Axel, êtes-vous avec nous ? »
Interpellé directement, je sortis de ma rêverie. Tout le monde me regardait. J’étais le seul qui n’avait pas de livre ouvert devant lui. A St Marie, dans ce type de situation, la sanction était quasiment automatique : la fessée.
« J’ai l’impression que vous auriez besoin d’une fessée afin d’être plus attentif en cours. Voulez-vous que je m’en charge tout de suite ou croyez-vous arriver à suivre ce que nous faisons sans que vos fesses vous rappellent que la distraction n’a pas cours ici ?
– Non Mademoiselle, euh … je veux dire oui, … non, … Oh ! »
Je sentais la chaleur sur mon visage. J’étais devenu tout rouge, ne sachant plus très bien comment me sortir de la situation. Je pris mon livre et, dans ma précipitation, je le laissais tomber. Le temps de le relever et de l’ouvrir à la bonne page me sembla durer une éternité. A mon grand étonnement, quand je levais les yeux vers Mademoiselle Wilson, elle souriait, amusée de ma confusion.
« Il semble que ce rappel à l’ordre ait fait son effet. Pour cette fois, je vais en rester là. Ne croyez pas que cela deviendra une habitude. »
Mademoiselle Wilson reporta son attention vers la classe et elle reprit le déroulement de son cours. Je sentais mon cœur battre la chamade. Le soulagement l’emporta. La fessée ne me serait pas administrée cette fois-ci. Cinq à dix minutes plus tard, Mademoiselle Wilson me demanda de répondre à l’une de ses questions. Je satisfis à son attente. J’étais de nouveau concentré sur ce qui se passait dans la classe, ce qui était préférable.

La deuxième alerte eut lieu pendant l’étude.
Ferme sur mes résolutions, je m’attaquais à mes devoirs en mettant de côté l’inévitable. Il ne restait qu’un quart d’heure avant le dîner quand l’évidence me submergea. Encore une heure et Sœur Gabrielle se sera chargée de me rougir les fesses et je serai probablement au piquet, sanglotant, exposant mes fesses marquées pour l’édification de mes camarades.
Ironiquement, je me disais qu’aucun de mes camarades de dortoir n’avait besoin d’être instruit sur la nécessité de porter en permanence son carnet sur lui. Nous le savions tous, moi, hélas, depuis très peu de temps. Dernier arrivé parmi les « élèves » de St Marie, j’étais également le dernier à connaître cette règle non écrite.
« Vous semblez désœuvré, Axel. Venez ici me montrer où vous en êtes dans vos devoirs ! »
Sœur Marie-Renée, n’avait eu aucun mal à repérer que j’avais interrompu le fil de mon travail. Je rassemblais ce qu’il me fallait pour me soumettre à l’inspection de Sœur Marie-Renée : mon cahier de texte sur lequel figuraient mes devoirs, mes cahiers dans lesquels se trouvait le travail produit pendant l’étude. Les bras chargés, je montais sur l’estrade. A l’invitation de Sœur Marie-Renée, je posais le tout sur le bureau sur lequel elle avait dégagé un espace. Puis, les bras croisés dans le dos, j’attendis, debout à son côté. Si elle décidait de me fesser, je savais que j’étais ainsi idéalement placé.
« Qu’y avait-il comme devoir à faire pour ce soir. »
Elle s’empara de mon cahier de texte et elle prit connaissance de ce que j’avais à faire.
« Trois exercices de mathématique, une fiche synthèse des deux cours d’histoire de la semaine, une fiche lecture de l’article en philosophie, deux exercices de physique, mettre à jour le cahier des relations chimiques étudiées en cours. Cela fait un bon programme ! Montrez-moi ce que vous avez fait. »
J’ouvris mes cahiers un par un pour lui montrer là où j’avais répondu aux demandes de mes professeurs.
« Montre-moi la fiche de synthèse !
– Je l’ai finie hier soir, ma Sœur et je l’ai remise à Sœur Thérèse. »
Sœur Marie-Renée me regarda droit dans les yeux. Elle scruta mon visage.
« Soit, dit-elle, je vérifierai auprès de Sœur Thérèse. J’espère pour vos fesses que vous ne m’avez pas menti. »
J’étais tranquille de ce côté-là. Le problème se situait plutôt du côté de la chimie. C’est le travail que je n’avais pas encore fait. Sœur Marie-Renée y vint immanquablement.
« Votre cahier de chimie ne semble pas à jour.
– Pas encore ma Sœur. J’allais m’y mettre.
– Il est vrai que vous avez encore le temps de le faire d’ici la fin de l’heure. Cependant, que vous soyez presqu’au bout des devoirs du jour, ne justifie pas que vous bayassiez aux corneilles pendant mon étude. Vous pourriez vous avancer pour vos devoirs de la semaine prochaine. Tenez, par exemple, avez-vous avancé sur la dissertation que vous devez rendre mercredi prochain ?
– Non, ma Sœur.
– Ce serait pourtant une bonne idée, n’est-ce pas ?
– Oui, ma Sœur. »
Je sentais venir le moment décisif, celui où elle prendrait sa décision : fessée, oui ou non ?
« Reprenez vos cahiers et retournez à votre place. Que je ne vous reprenne plus à rêvasser ! »
Pour faire bonne mesure, elle m’administra deux claques sur le fond du pantalon. Bien qu’elles soient appuyées, elles ne me firent pas de mal. Les fessées données par Sœur Marie Joseph et Sœur Marie Madeleine avaient beau avoir été magistrales, cinq heures plus tard je ne m’en ressentais plus. Mes fesses pouvaient donc encaisser ces deux tapes sans dommage.
Psychologiquement, ce n’était pas pareil. Recevoir une fessée d’avertissement devant tous mes camarades étant vexant pour l’adulte que j’étais. Elle rappelait à tous, et à moi en particulier, que ce traitement de petit garçon pouvait se transformer en déculottée à n’importe quel moment.
Il n’était pas question d’extérioriser mon irritation. Je fis profil bas, heureux que cela ne se soit pas traduit par une inscription dans mon carnet.

La soirée fut conforme à ma prévision. Sans doute la fessée fut-elle un peu moins rude que ce que j’avais craint.
« En ce qui concerne ton carnet, me dit Sœur Gabrielle, une petite fessée suffira. Je pense que tu ne connaissais pas cette règle. La punition que tu as eue et que je vais modérément renforcer ce soir, suffira pour t’en souvenir. »
Recevoir une fessée déculottée en public, pouvait donc être considéré comme magnanime. Tout est relatif.
« Par contre, je vais être plus sévère pour ta tenue négligée. Ça, tu savais que c’est une exigence à St Marie. J’ai déjà eu l’occasion de te faire des remontrances à ce sujet. J’ai donc été trop laxiste. Sans doute si je t’avais fessé pour ce motif plus tôt, Sœur Marie Joseph n’aurait pas eu besoin de s’en occuper. Le martinet va être nécessaire pour que tu n’aies plus envie d’y revenir pour ce motif.
J’avais une opinion différente sur le laxisme de Sœur Gabrielle.
« Va au piquet ! »
Je passais en premier pour ma première fessée. Une fois en position en travers de ses genoux, elle me baissa la culotte. La fessée fut assez courte, mais la main de Sœur Gabrielle ne me sembla pas particulièrement moins rude que les autres fois. Sœur Gabrielle cessa alors que je commençais à sentir une sérieuse cuisson sur mes fesses. Je fus renvoyé au piquet pour attendre ma prochaine fessée, cette fois-ci en laissant mon pyjama descendu sur mes chevilles.
Sœur Gabrielle s’occupa alors d’un de mes camarades, Jordan, qui avait proféré un gros mot alors qu’il se rendait en classe. Notre maîtresse de dortoir lui fit subir le traitement classique dans cette situation. Elle le déculotta et le fessa à main nue. Elle ne s’en tint pas aux premières rougeurs ni aux premiers pleurs. Il eut tout le temps de regretter cet écart. Puis, elle le conduisit devant les lavabos et elle lui savonna la bouche. Il dut alors garder la savonnette, prévue à cet effet, serrée entre ses dents pendant que Sœur Gabrielle le ramenait vers la chaise où l’attendait la suite de sa punition.
Ce fut le martinet qui entra dans la danse. Jordan ne pouvait plus crier sauf à prendre le risque d’expulser le savon de sa bouche. Il en connaissait les conséquences. Je comprenais qu’il n’en prît pas le risque. Ses cris en étaient étouffés et le bruit qu’il faisait en pleurant était nasillard. Il ne se privait pas, par contre, de battre des pieds au rythme que lui dictait le martinet. Finalement, Sœur Gabrielle jugea que la leçon avait porté. Elle releva Jordan.
« Reprend ta place au coin pendant que je fesse Axel. Tu gardes le savon dans ta bouche jusqu’à ce que te dise que tu peux l’enlever ! »
Je vis Jordan venir se placer à côté de moi. Ma gorge se serra. C’était à mon tour de recevoir la caresse du martinet.
« Axel, viens ici que je finisse ta punition. »
Sœur Gabrielle me guida entre ses jambes, puis, d’une simple pression de sa main sur mon bras, elle me fit mettre à genoux entre ses pieds. J’avais maintenant l’habitude de cette position. Elle l’utilisait quand elle pensait qu’elle aurait besoin de limiter le mouvement du puni qu’elle allongeait sur ses genoux. Cela annonçait une fessée d’un tout autre calibre que la première que j’avais reçue. Le martinet qu’elle avait posé sur le sol, était là pour cela.
Sœur Gabrielle me courba sur son genou gauche, puis passant la main entre mes jambes, elle me souleva pour me faire basculer afin que mes fesses se trouvent plus commodément à sa portée. Elle dégagea le bas de ma veste de pyjama du trajet qu’emprunteraient les lanières du martinet dans les minutes à venir.


déculotté sur les genoux


Tout s’était déroulé en douceur. Il n’y avait aucun geste brusque de sa part. Il est vrai qu’elle ne faisait face à aucune opposition de ma part. Je la laissais faire, voire je devançais ses désirs quand je le pouvais.
Il ne serait d’ailleurs venu à l’idée d’aucun d’entre nous dans ce dortoir, et probablement dans tout l’établissement, à contester la légitimité d’une fessée. C’était une juste rétribution d’un écart de notre part, qu’il convenait de réparer. Sœur Gabrielle ou n’importe lequel de nos professeurs, en nous fessant, signifiait notre mise au ban de la société que nous constituions, puis le châtiment achevé le plus souvent par un temps de pénitence, notre réintégration dans la communauté.
Pour notre part, en subissant la fessée, nous signifions notre reconnaissance d’avoir commis un écart et du besoin d’en payer le prix pour être pardonné. Le déculottage, au-delà de la rigueur de la fessée qu’il entraînait, plaçait les adolescents et les adultes que nous étions dans une situation d’humilité, propice au repentir. L’insoumission aurait constitué une nouvelle infraction qui aurait relancé le cycle de la punition.
Les lanières du martinet trouvèrent le chemin de mes fesses sans difficulté et aussi longtemps que Sœur Gabrielle l’avait décidé. Je battais des pieds, je balançais mon bassin de droite à gauche sur le genou de Sœur Gabrielle, je laissais aller mes cris et mes pleurs, toutes choses permises pendant une fessée. Cela ne gênait en rien son application, mais donnait, tout au contraire, une mesure de son efficacité.
Sœur Gabrielle me laissa un peu dans cette position une fois la fessée achevée. Elle laissa mes pleurs se calmer. Elle posa la main qui venait de me fesser, sur la peau qui, si j’en juge par les précédentes corrections que j’avais reçues, devait être d’un rouge soutenu. Je sentis un frisson remonter le long de mon dos. Elle massait légèrement ma peau de son pouce sans déplacer sa main qu’elle avait mis à cheval sur mes deux hémisphères fessiers.
Son geste me rassérénait. Je me sentais pardonné et, quasiment depuis la première fessée qu’elle m’avait donnée, c’était devenu important, pour moi, que Sœur Gabrielle fût satisfaite de mon comportement. J’avais toujours un peu honte de moi quand Sœur Gabrielle n’annonçait que j’avais mérité une fessée. J’avais honte et surtout peur qu’elle ne jugeât pas nécessaire de perdre son temps à me corriger.
Ma punition n’était tout à fait terminée. Je dus retourner au piquet, mais c’était dans l’ordre des choses.

Nous fûmes tous les deux assez vite réintégrés dans le groupe pour, comme les autres, apprendre nos leçons. J’en avais encore peu l’habitude, mais cette activité me devenait de plus en plus facile chaque jour. J’y consacrais toute ma concentration durant le moment d’apprentissage et cela se ressentait sur ce que je retenais.
Cette activité achevée et contrôlée par Sœur Gabrielle, j’avais un petit peu de temps pour moi avant d’être envoyé au lit. Mon visage était resté fermé toute la soirée. J’avais dû faire attention, pendant que ma maîtresse de dortoir me faisait réciter mes leçons. Elle avait froncé les sourcils à la vue de mon air renfrogné. Sa désapprobation avait suffi à me faire changer d’attitude pendant qu’elle se trouvait auprès de moi.
Je tentais de compter les fessées reçues depuis que j’avais dû accepter un statut d’élève, au début de la semaine. Quatre jours ! Cela ne faisait que quatre jours et déjà je n’arrivais plus à compter les fessées qui m’avaient été administrées.
Pendant combien de temps encore devrais-je subir ce rythme de correction ? J’en comptais seize, sans prendre en compte les claques isolées reçues sur les fesses en matière de prévention ou d’avertissement. J’avais l’impression d’en avoir oubliées.
Ce comptage me découragea. C’était impossible de ne pas mériter une punition, à un moment ou à un autre. Les motifs en étaient tellement nombreux. Comment faisaient les autres qui, apparemment, étaient bien moins souvent fessés que moi ? J’avais l’impression d’une chape de plomb qui me tombait sur la tête. Il n’y aurait jamais de fin aux fessées que je recevais.
« Allons, les garçons, au lit ! »
Je me préparais à me coucher dans cet état semi dépressif.

Sœur Gabrielle, comme chaque soir, faisait le tour de ses garçons, passant un petit moment avec chacun d’eux. Elle vérifiait l’état des fesses de celui qui avait été puni, y passait de la lotion, si nécessaire ; elle asseyait l’un des garçons sur ses genoux pour un petit moment de conversation intime, serrait l’autre dans ses bras lui donnant un câlin avant de le mettre au lit, passait la main dans les cheveux d’un troisième ou l’entourait de son bras protecteur. Chacun avait le droit à Sœur Gabrielle pour lui tout seul pendant un court instant.
Je n’ai pas connu un seul d’entre nous qui y aurait renoncé et encore moins ceux qu’elle venait de punir le soir-même. Les plus grands, ceux qui étaient déjà majeurs, moi y compris n’étaient pas les moins demandeurs. Dans ces moments-là, je me surpris à me considérer comme un petit garçon et je n’en éprouvais nulle gêne.
Ce cocon protecteur dont elle nous entourait provoquait un fort sentiment de sécurité. Quand nous nous sentions perdus, nous pouvions compter sur elle qui savait nous conduire sur le bon chemin, même s’il fallait recourir à la fessée. Ce besoin profond auquel elle répondait, lui permettait les moments de sévérité. Elle pouvait alors nous punir avec rigueur sans que nous lui en gardions une quelconque rancœur.
Elle entretenait, vis-à-vis de chacun de nous, une relation maternelle. Elle jouait alternativement le rôle de la maman protectrice et celui de la maman qui punissait. Elle jouissait de suffisamment d’autorité pour que la différence d’âges insuffisante, du moins avec les plus âgées d’entre nous, ne fasse pas obstacle à nous retrouver dans ces statuts respectifs.


puni par religieuse



Quand elle arriva près de moi, elle s’assit sur mon lit et m’attira devant elle. J’eus un petit coup au cœur. Plusieurs de mes fessées avaient commencé comme cela.
« Qu’est-ce que c’est que ce grand garçon qui fait la tête ? A-t-il besoin d’une bonne fessée pour cesser de bouder comme il le fait depuis le début de la soirée ? »
Sœur Gabrielle plaqua ses deux mains sur l’arrière de mes cuisses. Elle les passa entre mes jambes pour les écarter et, en me soulevant sans que l’effort soit apparent, elle m’assit à califourchon sur ses genoux. Elle fit pression sur ma nuque pour poser ma tête sur son épaule. Je nichais mon visage au creux de son cou. Je poussais un profond soupir et je me laissais aller dans ses bras. Moi qui avait eu tant de mal à me débarrasser de cette habitude, je n’osais pas mettre mon pouce dans ma bouche, malgré l’envie qui m’en taraudait.
Sœur Gabrielle savait prendre un ton qui était à mi-chemin entre la gronderie et la consolation. Quand elle l’utilisait à mon encontre, j’avais l’impression d’être redevenu un enfant.
« Je crois que j’aurais dû te donner une bonne fessée depuis longtemps pour avoir boudé comme cela. Tu ne crois pas ? »
Elle m’avait soulevé un peu au-dessus de ses genoux avec son bras gauche qui entourait ma taille et, de sa main droite, elle me donnait de petites fessées qui étaient à la limite de la punition.
« Oh, non ma Sœur ! Pardon !
– Alors, raconte-moi ce qui ne va pas. »
Ses fessées se transformèrent en caresse.
« J’ai eu beaucoup de fessées, plus que les autres et je … je … »
L’émotion l’emportait. Des larmes emplirent mes yeux et j’eus un bref sanglot.
« Chut, chut, fit Sœur Gabrielle. »
Elle posa sa main sur ma nuque et me laissa pleurer doucement sur son épaule. La caresse sur mes fesses monta dans mon dos et dans mes cheveux. Quand je me repris un peu, elle m’écarta de son sein. Elle sortit un mouchoir de sa poche et elle me moucha, puis, et m’essuya les yeux. Elle me remit alors dans ma position initiale.
 « Dis-moi, Axel, y a-t-il eu une seule fessée qui n’ait pas été méritée ? »
Sa main revint se positionner sur mes fesses les tapotant légèrement, mi caressante, mi menaçante. Je n’avais pas eu l’impression d’être puni sans motif.
« Non, ma Sœur.
– Il me semblait bien, mais je voulais avoir ton sentiment. Ne crois-tu pas que, depuis quoi, un petit mois que je te donne la fessée, elles t’ont fait beaucoup de bien ? »
Etre assis sur les genoux de celle qui vous a donné bien souvent la fessée et qui n’hésiterait pas à recommencer, incite à la franchise.
« Si, ma Sœur.
– Alors nous sommes d’accord. Vois-tu, depuis que, moi et les autres professeurs, nous te fessons à chaque fois que c’est nécessaire, tu as fait plein de progrès. Non seulement tu es bien plus obéissant et bien plus travailleur, mais tu es aussi bien moins arrogant, insolent et imbu de toi même. La première fois que je t’ai vu, je me suis dit que tu n’avais pas assez souvent reçu la fessée quand tu étais petit garçon. J’ai eu l’intuition qu’il faudrait y remédier. »
Sœur Gabrielle marqua une pause pendant laquelle les tapotements redevinrent caresses.
« Tu es maintenant un adorable grand garçon et c’est à la fessée que tu le dois. Ce serait dommage d’arrêter, tu ne crois pas ? »
J’eus un geste d’humeur qui se conclut par une sérieuse claque sur mes fesses.
« Je crois que si nous arrêtons, tu vas vite retomber dans tes travers. Regarde le début de caprice que tu viens de me faire ! Tu as encore largement besoin de recevoir la fessée. Tant que tu es ici, cela ne cessera pas. Sur ce point, tu peux me faire confiance. Et au fond de toi-même, je suis certaine que tu es d’accord. Qu’en dis-tu ?
– Oui, ma Sœur.
– Tu vas voir, elles vont s’espacer. Tu n’as pas de chance d’avoir dû apprendre toutes les règles de St Marie alors que tes condisciples les avaient déjà intégrées. Le premier mois, à St Marie, les nouveaux élèves reçoivent tout autant de fessées que toi, le temps de comprendre ce qui est exigé d’eux. Mais chacun apprend également des punitions que reçoivent ses camarades. Elles sont, en quelque sorte, réparties sur un plus grand nombre de postérieurs. »
Je reconnaissais la pertinence de son analyse.
« Toi, tu es tout seul à apprendre toutes les règles de St Marie et il y en a beaucoup. Tu es donc également seul pour recevoir les fessées qui vont avec, quand tu les outrepasses. Je suis sûre qu’après les vacances de Noël, tu ne seras plus puni que si tu ne travailles pas bien ou pour quelques écarts de comportements que tu n’aurais pas maîtrisés. »
Les vacances de Noël ? J’aurai rendu mon rapport et ce sera la fin de mon séjour à St Marie. A cette pensée, j’eus un petit pincement au cœur.
« A propos de travail mal fait, Sœur Marie-Renée m’a fait part de la note qu’elle t’as mise pour le devoir qu’elle vous rendra demain. Ton niveau en mathématique est très insuffisant. Tu peux te préparer à une sérieuse fessée. »
Elle laissa passer un petit gémissement de ma part.
 « Elle et moi avons décidé de te coller tout le week-end. Tu seras donc privé de sortie. »
C’était une règle à St Marie. Les élèves qui durant la semaine, soit avaient eu de mauvaises notes, soit avaient eu un comportement trop répréhensible, étaient collés le samedi ou le dimanche et souvent les deux. Dans ce cas, les internes devaient rester cloitrés dans le lycée.
« Cela permettra de te remettre à niveau en mathématique et de résoudre un autre problème qui commence à m’inquiéter. Tu n’as plus le temps d’avancer sur ton rapport d’étude. Tout ton temps est consacré aux cours, aux devoirs et aux leçons. En restant ici le week-end, tu auras le loisir de finir la rédaction de ton rapport. Ce sera comme cela jusqu’à ce que la Professeure Girard soit satisfaite de ton travail. »
Je me contractais dans les bras de Sœur Gabrielle et je poussais un long gémissement pour montrer ma désapprobation. Sœur Gabrielle me souleva comme elle l’avait fait précédemment et elle me donna deux sérieuses fessées qui m’arrachèrent un cri.
« Fini les caprices pour ce soir, à moins que tu préfères une fessée. »
Je secouais la tête, faiblement, sentant bien que cela n’était pas au programme, mais il était temps de me reprendre.
« Au lit, mon garçon ! »
Je ne savais pas vraiment s’il s’agissait de mauvaises ou de bonnes nouvelles. J’étais, par contre, tout à fait détendu par le câlin de Sœur Gabrielle. Je m’endormis presqu’aussitôt après qu’elle m’ait bordé dans mon lit. Je perçus tout de même son bisou sur ma joue quand elle repassa après avoir éteint la lumière.

Merci à Peter Pan pour ses illustrations.


Pour suivre le fil de cette histoire :

Pour comprendre le contexte : introduction

Le premier épisode : chapitre 1
L'épisode précédent : chapitre 30
L'épisode suivant : chapitre 32

3 commentaires:

  1. Bonsoir JLG,

    On assiste à un petit moment de "complicité" inattendu dans cette saga scolaire.
    Sous leurs airs austères nécessaires à la bonne marche de l'école, les religieuses font preuve malgré tout d'une certaine tendresse avec leurs élèves les plus méritants. Comme quoi sévérité et sentiment ne sont pas incompatibles visiblement.
    Peter Pan.

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    1. Peter Pan,
      L'alliance de la sévérité et de la tendresse me semble indispensable dans une éducation réussie.
      C'est même une condition obligée pour qu'une fessée produise les effets qu'on peut attendre d'elle. Elle ne peut contribuer à l'amélioration de celui qui la reçoit qui si elle est tout à fait juste et méritée et que si elle est donnée par une personne soucieuse du bien-être de celui ou celle qu'elle punit.
      Il est donc indispensable que dans les moments où le comportement du pupille est satisfaisant qu'il soit récompensé par un moment de tendresse dans les bras de sa punitrice habituelle. Il est également conseillé, à mon sens, que le moment du pardon soit matérialisé par un câlin afin de bien signifier la fin de la punition.
      Au plaisir de vous lire,
      JLG.

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  2. Bonsoir JLG,


    C'est très juste. C'est la condition "sine quanone".
    Je me souviens encore de ces paroles de ma Maman : "Mon fils, sache que : qui aime bien, châtie bien".
    Plus on connaît, plus on aime. C'est comme les deux plateaux d'une balance Roberval : trouver toujours le juste milieu : ni trop, ni trop peu. Tout excès est préjudiciable .
    Bonne soirée. Peter Pan.

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