La menuisière passa son bras autour du buste de Yann et elle fit pression sur son dos. Yann sentit les muscles de sa patronne se nouer et il dut se courber. Il ne chercha pas à résister à la pression qui le plaçait sous le bras de la menuisière et le plaquait contre son flanc. Il aurait peut-être pu le faire, mais il n’en était pas certain et il n’était pas en état d’essayer. Tout allait bien trop vite pour lui. La menuisière le souleva légèrement pour l’éloigner un peu d’elle. Elle le fit sans effort apparent.
Il cachait encore son sexe de ses
deux mains, bien que sa position empêchait la seule personne présente d’avoir
une vue sur son intimité. La première claque tomba. Il hurla. Il ne s’attendait
pas à ce que cela claque aussi fort sur ses fesses, bien plus que ce que
n’arrivait à faire sa mère. La brûlure survint, soudaine, aigue, bientôt
rejointe par une autre de l’autre côté.
En se tortillant, il essaya d’éviter
la troisième. Cela échoua lamentablement. Ses possibilités de mouvement étaient
bien trop limitées pour qu’il puisse espérer placer ses fesses hors d’atteinte
de la main de sa patronne. Malgré ses gesticulations, il n’arrivait pas à
trouver ne serait-ce qu’une once de liberté de mouvement qui aurait pu lui
laisser l’espoir de se dégager de la prise dans laquelle sa patronne le tenait
serré.
Malgré le feu qui se propageait à
la totalité de son postérieur, il n’eut rapidement plus aucun espoir de mettre
fin à la correction qu’il recevait avant que sa patronne n’en prenne la
décision. Il aurait fallu qu’il se débatte en y mettant toute son énergie, mais
il n’osait pas. Les circonstances ne l’y incitaient pas. Elles avaient permis à
la menuisière de gagner une légitimité certaine qui lui donnait le droit de le
corriger.
Même s’il s’était risqué à
essayer, il n’était pas certain qu’il aurait réussi à se défaire du bras qui le
maintenait ployé, offrant ses fesses à la rigueur de la main qui le punissait.
Le travail manuel avait forgé, à sa patronne, une musculature qui n’était pas
impressionnante, mais qui lui permettait d’user de sa force quand les
circonstances le nécessitaient. La fessée de Yann était l’une d’elle.
La fessée se poursuivait,
implacable. Il ne renonça pas à remuer son bassin de droite à gauche et de haut
en bas, mais c’était plus un réflexe déclenché par la douleur provoquée par la
main, qu’une véritable tentative d’éviter la fessée.
La surprise de Yann avait été
totale. Il s’était retrouvé les fesses rougies et meurtries avant d’avoir
complètement pris conscience de ce qui lui arrivait. Il n’avait pas eu le temps
de se préparer à contrôler ses réactions. Le premier cri était venu
naturellement en réponse à la rigueur de la claque qu’il avait reçu. Il n’eut
pas le temps de se forger une résolution avant qu’une deuxième lui arrache un
nouveau cri. Après, ce n’était plus possible de s’arrêter. Les sanglots
s’étaient tout simplement mêlés aux plaintes et ils avaient pris de plus en
plus de place.
Pour une première fessée, la
menuisière était satisfaite du résultat. Son apprenti lui avait donné
l’occasion d’instaurer son autorité dès les premières minutes qui avaient suivi
son arrivée. Son déculottage s’était déroulé presque sans anicroche, un peu de
résistance mais il avait fini par céder. Elle avait forte impression sur lui.
En pleurant il avait confirmé l’impact de la fessée et il chercherait à ne pas
en mériter une prochaine, ce qui lui donnait, à elle, un bras de levier très
efficace pour la suite du temps de travail de son apprenti.
C’était donc une excellente
journée qui commençait.
« Va te mettre au coin le
temps de te calmer ! »
Yann avait voulu se reculotter.
« Non ! Tu laisses
cette culotte là où elle est ! Je veux voir tes fesses quand tu seras en
pénitence. »
Yann grimaça, mais il se dirigea
vers l’angle de la pièce que sa patronne lui avait désignée en traînant ses
pieds entravés par son pantalon. Il fallait traverser le bureau en diagonale.
Le regard de Yann fut attiré par le mouvement d’une personne qui passait sur le
trottoir. Il s’étrangla. C’était une vitrine qui séparait la pièce dans
laquelle il se trouvait de la rue. Il apercevait distinctement les personnes
qui passait. Il n’y avait pas de raison qu’eux ne l’aperçoive pas. La fessée
qu’il venait de recevoir pouvait avoir eu des témoins sans qu’il le sût. Il se
hâta de se rendre au coin. Là, au moins, il était à l’abri des regards
extérieurs.
Malgré la douleur vive qu’il
ressentait quand il ‘était mis au coin, il n’y avait plus qu’un léger
fourmillement sur les fesses après quelques minutes. Il entendait la menuisière
qui vaquait à ses occupations dans son dos sans plus s’occuper de lui. Sa mère
n’avait pas l’habitude de le mettre en pénitence après une fessée. C’était donc
une sensation nouvelle. Il n’aimait pas ça.
Rapidement, les effets de la
fessée s’étaient dissipés. Il n’avait rien d’autre à faire pour occuper son
esprit que de songer à sa nouvelle situation. Il avait été déculotté et fessé
si naturellement que cela semblait une situation habituelle pour la menuisière.
Donnait-elle la fessée à d’autres adultes ? Il n’y avait pas d’autre
employé, et heureusement, ce n’était pas dans le cadre du travail. Elle avait
saisi le premier prétexte qu’il lui avait donné et elle n’avait pas hésité. A
l’évidence, il serait puni de la même façon dès qu’il y aurait un autre motif.
Cela donnait à réfléchir.
C’était sous la menace d’un
retour chez ses parents, mais il l’avait laissée faire pour la première. Il ne
voyait pas comment il réussirait à s’opposer à la deuxième. Elle disposerait
toujours de l’arme ultime de son renvoi, ce qu’il ne voulait à aucun prix.
Quelques secondes d’introspection et il convint qu’il n’était pas certain que
si elle le décidait, elle ne réussirait pas à le déculotter de force et à le
fesser, quoi qu’il fît.
Il sentit une boule se former
dans son ventre. Si son arrivée à La Villeneuve sur Horto devait être un
nouveau départ dans sa vie, côté fessée, ce serait une continuité.
Il en était là quand la
menuisière le prit par le bras et elle le mit face à elle. Il jeta un œil de à
travers la vitrine. Il n’y avait personne qui passait sur le trottoir, mais
rien n’empêcherait d’apercevoir sa nudité. Apparemment, tout cela laissait sa
patronne indifférente.
Elle lui remonta la culotte avant
qu’il ait pu esquisser un geste pour le faire lui-même. Puis elle lui ôta son
pantalon. L’un après l’autre, il dut soulever ses pieds pour laisser passer le
vêtement qui lui assurait une tenue décente. Il se retrouvait en culotte et il
était toujours aussi facile de le voir pour qui passerait par là. Il éprouvait
l’urgence d’être habillé comme un adulte, mais ce n’était pas l’idée de sa
patronne.
« Avance par-là ! je
vais te mettre en tenue de travail. »
Une petite claque sur fond de la
culotte lui fit comprendre que c’était le moment de se mettre en marche. Il
traversa le bureau dans l’autre sens sans oser presser le pas. La menuisière le
suivait. Elle le conduisit dans une petite pièce attenante au bureau.
« Voilà, c’est ton vestiaire.
Quand tu arriveras ici, tu te changeras pour mettre cette cotte de travail. Je
ne veux pas te voir dans l’atelier avec d’autres vêtements que ceux-ci. »
Tout en lui donnant des
consignes, la menuisière lui ôta son blouson qu’elle suspendit à un cintre.
« Tu as deux tenues de
travail, tu en changeras toutes les semaines au minimum, plus si c’est
nécessaire. C’est toi qui doit les entretenir. Je vérifierai. »
Elle lui passa une veste de
grosse toile dans le dos de laquelle était floqué le nom de l’entreprise, celui
de sa patronne.
« J’ai choisi des pantalons
avec un élastique à la taille. Ce sera plus pratique quand je devrai te baisser
la culotte »
Elle lui présenta une jambe de
pantalon qu’il enfila, puis l’autre. Elle l’ajusta à sa taille. Elle l’avait déshabillé,
puis rhabillé sans qu’il ait eu l’occasion de le faire seul. Elle le prenait
totalement en charge. C’était troublant, mais pas désagréable, si ce n’était
l’allusion aux futurs déculottages.
« Les chaussures,
maintenant. »
Elle l’assit sur un tabouret,
s’accroupit à ses pieds, délaça ses baskets, et elle lui mit une paire de
chaussures de sécurité.
« Parfait, dit-elle en
examinant le résultat de son travail ! Tu te présenteras tous les matins à
huit heures au plus tard, dans cette tenue, prêt à travailler. Ouste dans
l’atelier ! Il est temps de se mettre au travail. »
Il s’attendait presque à la
petite claque sur le fond du pantalon qui lui donna le signal du départ.
Il avait commencé par balayer
l’atelier. Il l’avait fait, mais de mauvaise grâce. A quoi pouvait bien servir
de savoir balayer pour devenir menuisier ? Ce n’était pas pour cela qu’il
était là et qu’il se soumettait aux méthodes disciplinaires de sa patronne. Il
se dépêcha d’en finir avec cette tâche inutile.
Après une rapide inspection, la
menuisière le fit recommencer.
« C’est ça que tu appelles
balayer ? Ce n’est pas un travail fait correctement. Tu vas devoir
t’appliquer bien mieux que cela. C’est du je-m’en-foutisme ! La prochaine
fois, ce sera la fessée ! »
La fessée alors qu’il ne restait
que quelques copeaux de sciure dans un coin ?
« Ses exigences dépassent
l’entendement ! »
Il recommença le travail et il
fit bien attention à ce que plus rien ne traînât, pas même dans les coins de
l’atelier les plus inaccessibles. Il dut se mettre à genoux pour y arriver dans
certains endroits. La promesse d’une fessée, cela encourageait à faire
attention.
Quand il estima que, même avec la
meilleure volonté, il ne pouvait faire mieux, il retourna vers sa patronne pour
lui signaler la fin du travail qu’elle lui avait confié. C’était avec une
réelle angoisse qu’il se présenta devant elle. Elle ne prit pas le temps de
vérifier s’il avait été fait correctement cette fois-ci, ce qui eut le don
d’agacer Yann. A quoi bon se décarcasser si elle n’y prêtait pas
attention ?
« Dans le cois, là-bas, il y
a des chutes de bois en vrac. Tu les tries par type de bois et par taille et tu
les ranges proprement de façon à ce qu’on puisse les utiliser facilement. »
Quand Yann se planta devant le
tas de bois, il sentit le découragement le gagner. Ce travail n’avait vraiment
aucun intérêt et il allait lui prendre une bonne partie de la matinée. Il
serait midi et il n’aurait toujours rien appris d’utile pour devenir menuisier.
« Si j’avais
su ! »
Une seule petite heure de travail
sur son nouveau métier et il en avait déjà plein les bottes.
« Non, décidément, ce n’est
pas ce qu’il me faut. »
Il commença son travail, mais
sans entrain
Il regarda l’heure. Cela faisait
cinq minutes qu’il y était et le travail n’avançait pas. En plus il fallait se
baisser. A ce rythme, il aurait rapidement mal au dos. Il mit ses mains sur ses
hanches et regarda le tas à ses pieds. Encore tout cela à faire. Jamais il n’en
viendrait à bout.
Le temps passait avec lenteur
exaspérante. Le tas ne diminuait pas. Il chercha la menuisière du regard. Elle
avait disparu dans le bureau depuis un bon petit moment. Il décida de faire une
pause. Il s’étira, puis s’assis sur une caisse en bois toute proche. Il prit un
morceau de bois et il le lança en l’air et le rattrapa. C’était une chute de
bois allongée et plate. Il la lança plus haut et il la reprit en vol.
« Qu’est-ce que tu
fais-là ? »
Il sursauta et se mit debout. Il
retourna aussitôt au tas de bois qu’il avait à trier.
« Si je comprends bien, tu
faisais une pause alors que tu as, à peine, commencé ton travail ? »
Elle contempla le tas qui n’avait
pas été beaucoup touché.
« Tu n’as fait que ça ?
Tu as eu presque une heure ! Le travail devrait être presque fini. Tu n’as
quasiment rein fait et je te trouve à jouer, tranquillement assis. »
Yann baissa la tête. Présenté
comme cela, ce qu’il avait fait ne semblait pas vraiment remarquable.
« J’ai l’impression que tu
n’es pas très motivé pour travailler. Deux remarques en à peine plus d’une
heure, les deux fois pour une ardeur au travail quasi inexistante. Je crois
qu’il faut que je renforce ta motivation. »
Elle fondit sur lui et son bras
enserra la taille de Yann. Elle força un peu et il dut se courber sous le coude
de sa patronne. Elle l’obligeait à reprendre la même position qu’en début de
matinée. Ses intentions étaient limpides. Yann sentit la musculature de sa
patronne se nouer. Il était de nouveau immobilisé. Elle tira sur le pantalon
dont l’élastique glissa le long de ses cuisses.
« Non, s'il vous plait,
eut-il juste le temps de dire avant que sa culotte ne suive le
pantalon ! »
La main commença son travail sur
ses fesses. Une dizaine de claques de chaque côté et la brûlure était revenue à
son plus haut niveau et, s’il en croyait sa première expérience passée sous le
bras de sa patronne, ce n’était que le début. Non, il devait mettre fin à cette
torture qu’elle lui imposait.
Il tenta de se redresser, mais il
n’avait pas un centimètre de marge et il ne put faire bouger le bras qui le
retenait. Il était maintenu en place par un étau de fer qu’il ne pouvait
ébranler. La main continuait à s’abattre sur ses fesses et il n’en pouvait
plus. Ses jambes, presque malgré lui, entamèrent une danse. Son pantalon en
limitait l’ampleur. Il serrait les dents pour ne pas gémir, mais il ne
tiendrait pas bien longtemps.
Il interposa sa main, ce qui mit
fin à la fessée. Son soulagement fut de courte durée.
« Yann, gronda sa
patronne ! Tu m’enlèves cette main tout de suite ! Quand je te donne
la fessée, je ne veux pas voir ta main en protection de tes fesses. C’est
interdit, même quand la cuisson deviendra insupportable. C’est une
désobéissance inadmissible ! »
Il n’était pas question qu’il
enlève sa main. Pour rien au monde, il ne s’y résoudrait.
« Si c’est moi qui doit
l’enlever, je finis la fessée avec du champ plat. »
Les menaces de sa patronne ne
l’impressionnaient pas. Il avait réussi à mette fin à la correction, c’était
tout ce qui comptait. La menuisière prit son poignet et, malgré sa résistance,
elle écarta la main, la ramena sous son ventre. Elle la tenait maintenant sous
son ventre avec la main qui le maintenait en position courbée. Le terrain était
libre.
« Non, attendez, non, je
vais finir le travail.
Il y eut un petit mouvement dont
il ne comprit pas l’utilité.
« Bien sûr que tu vas finir
le travail, mais ce sera après que la fessée ait été à son terme. Dans un
atelier de menuiserie, il y a toujours un morceau de champ plat qui traîne.
Tout à fait ce qu’il faut pour motiver les apprentis paresseux. »
« Du champ plat ?
Qu’est-ce que c’était que ça, se demanda Yann ? »
Il hurla. La morsure sur ses
fesses était abominable. La menuisière abattit de nouveau le morceau de bois
qu’elle tenait à la main. Une quarantaine de centimètres de long, sur un peu
plus de trois de largeur, un demi d’épaisseur… l’instrument rêvé pour donner
une leçon qui ne serai pas oubliée de si tôt. Elle accéléra le rythme pour
retrouver celui qu’elle avait tenu avec sa main.
La menuisière reposa son
instrument punitif. Yann sanglotait sous son bras. Ses fesses étaient couvertes
de longues traces rouges qui se confondaient en une seule grande marque, striée
de traits plus foncés, là où le champ plat avait frappé un peu plus fort.
« Rien d’irréparable, se
dit-elle. Dans une demi-heure, tout aura disparu. »
Cela faisait un bon moment que
Yann avait renoncé à lutter pour se dégager de la position dans laquelle elle
le maintenait. Il avait essayé de passer son bras libre entre son corps à lui
et le sien à elle. Elle le tenait bien serré contre elle. Cette tentative était
vouée à l’échec. Il n’avait pas plus réussi à se relever. Elle avait dû bander
ses muscles à la limite de ce qu’elle pouvait faire pour y arriver, mais il
avait finalement renoncé.
Durant les dernières minutes de
la fessée, il s’était contenté de trépigner sur place. Il soulevait un pied de
temps en temps, mais cela n’allait pas bien haut. Le pantalon autour de ses
chevilles limitait l’ampleur de ses mouvements.
« La prochaine fessée sera
plus facile, se dit-elle ! »
Elle avait attendu qu’il ait
renoncé à résister pour mettre fin à la correction. Maintenant qu’il savait
qu’elle pouvait le contraindre à recevoir une fessée jusqu’au bout, il serait
moins enclin à tenter d’empêcher leur bon déroulement. Il était nécessaire
qu’il accepte, comme inévitables, les corrections qu’elle déciderait de lui
donner, y compris les plus rigoureuses. C’est à cette condition que les leçons
lui seraient profitables. Elle devait insister encore un peu, mais les deux
fessées de la matinée leur avaient permis, à tous les deux, de parcourir une
bonne partie de ce chemin. Elle était raisonnablement optimiste.
Elle tâta ses fesses. La chaleur
qui émanait de l’épiderme se sentait sous ses doigts. Elle l’accompagnerait
durant plusieurs minutes pendant qu’il reprendrait son travail. Ce serait une
motivation supplémentaire à un peu plus d’efficacité.
Elle le redressa, lui remonta la
culotte, puis le pantalon.
« Tu as vingt minutes pour
finir ce travail. Si ce n’est pas fini quand je reviens, je te donne une autre
fessée. »
Yann se précipita vers le tas de
bois. Il mettait une réelle ardeur dans ce qu’il avait à faire.
« Je parie qu’il ne va pas
faiblir avant d’avoir fini. »
Yann lui tournait le dos, absorbé
par l’urgence à avancer dans son travail. Elle sourit.
« Ce sera probablement un
bon apprenti, se dit-elle. Il faudra quelques fessées, mais on devrait y
arriver. »
Elle retourna au devis qu’elle n’avait
pas fini.
« Bien moins passionnant que
d’éduquer ce grand garçon. »
Mais il fallait aussi savoir
faire des devis quand on était la patronne d’une petite menuiserie.
Quand elle revint, Yann finissait
tout juste de ranger les dernières planches. Il attendit avec anxiété son
verdict.
« C’est pas mal ! Et
juste dans les temps. »
Ce simple compliment le consola
de ce début de matinée difficile. Il se sentit de nouveau en peine forme et ce
n’était pas les quelques raideurs de la peau de ses fesses qui pouvaient
atténuer cette sensation. La menuisière s’approcha de l’alignée de planches.
« Regarde, tu as mis
ensemble ces deux types de bois. Ce ne sont pas les mêmes. »
Yann eut un bref serrement de
cœur. Cette erreur lui vaudrait-elle une fessée ? La menuisière se lança
dans des explications et Yann dut se concentrer pour la suivre. Elle ne
semblait pas courroucée. Il ne mit qu’une dizaine de secondes à se convaincre
qu’il n’y avait pas de punition en préparation. Elle reclassa elle-même les
planches selon ses directives.
« Tu vois, toutes ces
planches, tu vas me les déligner à trente centimètres de large. Viens avec
moi. »
Elle l’emmena devant la table de
découpe. Elle lui montra le fonctionnement de la scie circulaire. Il fit ses
premières découpes sous sa surveillance attentive. Elle rectifia plusieurs fois
le positionnement de ses mains.
« Fais attention, ces
machines-là ne pardonnent pas. On a vite fait de se faire sauter un doigt si on
n’est pas attentif. »
Il reprit son ouvrage. En tenant
la planche comme elle le lui avait montré, c’était bien plus facile. Un petit
morceau de bois s’était mis en travers et il était resté coincé sous une
protection qui recouvrait la lame.
« Ce capot ne doit jamais
être levé quand la scie tourne. Si tu as un problème, tu arrêtes la machine
avant d’approcher tes doigts. Fais attention, je serai intraitable là-dessus ! »
Pas de doute, elle connaissait
son métier. Il y avait des tas de choses à apprendre sous sa direction.
« C’est exactement ce qu’il
me faut, se dit-il. »
La pensée des fessées qu’il
risquait sous sa férule assombrit un instant son humeur.
« En faisant attention,
peut-être y a-t-il moyen de les éviter ? »
C’était sans doute un peu
optimiste. Sa patronne avait la fessée facile. Il n’y couperait certainement
pas de temps en temps, y compris avec du champ plat. Il grimaça. Ce n’était pas
une perspective réjouissante.
« Je dois reconnaître, se
dit-il intérieurement, que les deux fessées que j’ai reçues étaient
justifiées. »
Il savait qu’il s’efforcerait de
ne pas commettre la même bévue. Les corrections avaient servi à quelque chose.
« Bof, ça fera partie de mon
apprentissage. »
Ce n’était pas ce qu’il
préférait, mais la fessée était incontournable. Autant s’y résigner.
« Au moins, elles sont
utiles. »
Il reprit son travail avant que
ses rêvasseries n’attirassent l’attention de sa patronne.
Il y a une suite ?
Oui, bien sûr, ça va venir. En attendant, si vous avez loupé l'épisode précédent : chapitre 14. Et pour ceux qui voudraient reprendre au début : le premier chapitre
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