jeudi 1 avril 2021

Le journal d'Olga - chapitre 43 - 1ère partie

 On était toutes les deux dans notre chambre, Iourievna et moi, en train de mettre nos fiches à jour.

« Ça nous en fait pas mal, hein, finalement.

Tu parles que ça en faisait pas mal ! Une bonne trentaine. Au bas mot. Huit sur les profs. Leurs petites manies. Leur façon d’expliquer. De s’habiller. S’ils étaient craquants ou pas. Plein d’autres trucs aussi.

Elle a soupiré.

‒ Ce qu’il faudrait un jour, c’est qu’eux aussi on les voie se faire corriger devant tout le monde. Ce serait trop le top. Mais bon, les probabilités pour que ça arrive…

Et plus d’une vingtaine sur les élèves. Les filles comme les garçons. Surtout les garçons. Leur façon de se comporter quand ils étaient punis. S’ils criaient. S’ils gigotaient. S’ils se débattaient. S’ils bandaient. S’ils spermaient, certains. Enfin tout, quoi !

On était sur le point de finir quand Théo m’a appelée en catastrophe.

‒ Vide ton ordi !

‒ Hein ? Ben, pourquoi ?

‒ Ça s’est su, le truc de donner des notes à tout le monde. Ça fait tout un remue-ménage. Et demain matin, à Sainte-Croix, il va y avoir une fouille générale des ordinateurs. »

On s’est dépêchées de tout balancer sur une clef USB qu’on a mise en lieu sûr, sous la latte du plancher qui se soulève, dans le coin près de la fenêtre, et on a effacé toute trace de quoi que ce soit sur notre disque dur.

 

Ils étaient onze à s’être fait prendre. Quatre garçons : Clément, Lucas, Thomas et Yohan. Et sept filles : Emma, Alicia, Sixtine, Mélodie, Tiphanie, Chelsea et Lucia. Pourquoi eux ? Parce qu’en réalité c’était près de la moitié des élèves de Sainte-Croix qui s’étaient livrés un jour ou l’autre à ce petit jeu. Alors oui, pourquoi spécialement eux ?

Margaux, elle, avait une explication.

« Vous avez pas remarqué ?

‒ Non. Quoi ?

‒ Ben, comme par hasard, ces onze-là ils ont eu, à un moment ou à un autre, maille à partir avec Léa.

Léa ! Mais bien sûr ! C’était lumineux. Évident. C’était elle qu’avait balancé.

‒ Quelle garce !

On savait à quoi s’en tenir maintenant du coup : elle était résolument du côté des profs et de la direction.

‒ Mais on s’est rendu compte de rien, hein ! On continue à faire semblant de croire qu’on est copines avec exactement comme avant. Qu’elle finisse par nous faire un coup de pute par-derrière à nous aussi. »

 

Dès le début des cours de la matinée, Mary P., la secrétaire, est venue demander aux élèves suspectés de bien vouloir lui remettre leurs ordinateurs. Quand elle les leur a rapportés, trois quarts d’heure plus tard, elle était accompagnée de Léa et de la directrice. Qui a exigé.

« Venez ici !

Tous les onze en ligne sur l’estrade.

‒ Là ! Et maintenant vous vous déshabillez.

Chelsea a tenté de protester.

‒ Oh, ben non, hein !

‒ Tu te tais. Et tu obéis. Vous obéissez. Tous.

Ils se sont tus. Ils ont lentement, très lentement, commencé à se désaper pendant que Mary P. et Léa fouillaient leurs sacs.

La directrice s’est impatientée.

‒ Bon, vous vous dépêchez ? On va pas y passer la journée.

Ils ont un peu accéléré le mouvement. Quand ils ont enfin été en sous-vêtements, ils se sont arrêtés, se sont regardés les uns les autres.

‒ Eh bien ! Qu’est-ce que vous attendez ? Tout, j’ai dit ! Vous enlevez tout.

C’est Yohan qui s’y est décidé le premier. En tournant le dos à la classe. Elle l’a aussitôt rappelé à l’ordre.

‒ Ah, non, non ! Tu assumes tes sottises.

Et il nous a fait face. Il n’a pas eu le choix. Il a baissé son slip. Jusqu’en bas. Sans regarder personne.

Iourievna m’a poussée du coude.

‒ Pas mal, hein ! J’en ferais bien mon quatre heures, moi !

À voix basse.

Les autres aussi se sont décidés. Un par un. Avec tout plein de réticences et d’atermoiements. Parmi les filles, c’est Mélodie qui a été toute nue la première. Elle s’est aussitôt cachée en bas avec ses mains.

‒ Toi aussi, tu assumes.

D’un ton qui ne souffrait pas la moindre réplique.

Et elle les a retirées.

Yohan lui a jeté très vite un petit coup d’œil de côté. Il n’a pas pu s’empêcher. Puis un autre. Et il s’est mis à bander. Une superbe érection. Bien tendue. Bien dressée. Vigoureuse.

Iourievna a discrètement fait claquer sa langue.

‒ Ah, tu vois ! Qu’est-ce que je te disais… Je vais peut-être bien jeter mes filets de ce côté-là, moi ! On sait jamais. Qui tente rien n’a rien n’importe comment.

Ça a mis pas mal de temps, mais ils ont quand même fini par être tous à poil. Sauf Lucas, Sixtine et Lucia. Qui sont restés là tous les trois, bras ballants, à danser d’un pied sur l’autre. La directrice a alors fait signe à Léa. Qui s’est approchée. Et qui, d’un coup sec, avec un plaisir manifeste, a descendu le slip de Lucas. Jusqu’en bas. Sur les chevilles. Lui aussi, il s’est mis les mains devant. Léa les lui a résolument retirées, mises sur le côté. Sur les flancs. Puis elle est passée à Lucia. Qui a poussé un petit cri quand elle l’a déculottée, qui a eu geste pour se dissimuler, mais qui y a renoncé. Sixtine ne lui a pas laissé le temps d’arriver jusqu’à elle. Elle a baissé d’elle-même son string. La directrice s’est approchée.

‒ Qu’est-ce que c’est que ça ?

Sixtine a levé sur elle un long regard interrogateur.

‒ Quoi ?

‒ Ça, là…

Le doigt pointé sur sa foisonnante toison brune.

‒ Tu n’as pas honte ? Il y a un minimum d’hygiène à respecter tout de même, non ?

Et elle a passé toute la rangée en revue. Il y avait deux filles, Emma et Mélodie, qui étaient intégralement épilées. De frais. Une autre, Lucia, qui l’avait été récemment, mais ça avait commencé à repousser. Tiphanie et Alicia, elles, avaient juste conservé un petit échantillon châtain frisé juste au-dessus de leurs fentes. Quant à Chelsea, comme Sixtine, elle avait laissé tout ça à l’abandon. Ça proliférait dans tous les sens.

‒ Vous vous négligez, Mesdemoiselles ! Vous vous négligez complètement. Quant à vous, Messieurs, même si cela ne revêt pas autant d’importance pour vous que pour elles, ce ne serait pas du luxe non plus. Oh, mais on va mettre bon ordre à tout ça. L’infirmière va vous rendre présentables. Allez ! »

Et Léa les a emmenés, à l’exception, évidemment, d’Emma et de Mélodie qui sont restées là, face à la classe, encombrées d’elles-mêmes tandis que Mary P. fouillait consciencieusement les vêtements abandonnés sur l’estrade.

 

Sur le chemin du retour à la maison, Iourievna était tout excitée.

« Non, mais je disais pas ça complètement en l’air tout à l’heure pour Yohan, hein ! Il me plaît bien. Et puis au moins lui, tu l’as vu comme moi, il bande. Et ça fait pas semblant. Alors c’est décidé, je me lance. Opération commando.

‒ Il a peut-être une copine.

‒ Oh, ça se saurait… Et puis n’importe comment, ça, c’est un domaine où c’est chacun pour sa pomme. Et que la meilleure gagne ! Non, la question que je me pose, c’est plutôt celle de savoir quelle est la meilleure stratégie à adopter avec lui. Qu’est-ce t’en penses, toi ?

‒ Je le connais pas assez.

‒ Oui, t’as raison. D’abord on va le placer sous haute surveillance. Histoire de voir ce qu’il a dans le ventre. Et puis… action. En attendant, ce qu’on peut aussi, c’est mettre nos fiches à jour, hein,  parce qu’il y en avait plein dans le tas, là, tout à l’heure on avait encore jamais eu l’occasion de les voir obligés de se déshabiller devant nous. Et ces airs qu’ils avaient… C’était trop drôle. Non, faut qu’on mette ça noir sur blanc. Tout de suite. À chaud. Parce qu’après le souvenir commence à s’estomper et c’est bien plus compliqué. Et beaucoup moins parlant.

‒ C’est peut-être pas le moment de prendre ce genre de risques, non ?

‒ Oh, tu parles ! Suffit de faire attention. De bien la laisser planquée, la clef. Et puis voilà…

À la maison papa et maman nous attendaient. Sur le pas de la porte. Tous les deux.

‒ Il se passe quoi au juste à Sainte-Croix ?

‒ Oh, rien ! Enfin, si ! Il y en a qui se sont amusés à donner des notes, aux profs, aux élèves, tout ça… Et ils se sont fait prendre.

Papa a froncé les sourcils.

‒ J’espère que vous n’êtes pas impliquées là-dedans, toutes les deux, au moins !

On s’est récriées ensemble.

‒ Hein ! Mais jamais de la vie ! »

 

Le mercredi, on a attendu Léa à la sortie du conseil de discipline.

« Vaut mieux rien changer à nos habitudes. Qu’elle se doute pas qu’on l’a percée à jour.

Et elle ne s’est évidemment pas fait prier pour nous faire un compte-rendu extrêmement détaillé de la séance.

‒ Ah, ils en menaient pas large. Tous autant qu’ils étaient. Surtout quand on leur a annoncé le verdict. Vous auriez vu leurs têtes ! Il y en a même qui se sont carrément effondrés.

‒ Ah, oui ! Qui ça ?

‒ Sixtine, Chelsea et Alicia. Elles ont été lamentables. À gémir. À sangloter. À supplier. C’en était proprement écœurant, ce manque de dignité. Et pour ce que ça leur a servi !

‒ Et c’est à quoi alors qu’on les a condamnés ?

‒ Ça a été fonction de ce qu’on a trouvé sur leurs fiches. Emma et Clément ont finalement été mis hors de cause. Tiphanie, elle, ce sera dix coups de canne. Mélodie, Alicia et Lucia, vingt coups. Et les autres, les trois garçons, plus Sixtine et Chelsea, ils auront droit à trente. Cela étant, il y en a beaucoup d’autres qui auraient mérité autant qu’eux.

Elle nous a lancé un petit regard entendu.

Et elle a tout de suite enchaîné.

‒ Ah, oui, à propos Anne-Sophie C. de V., l’adjointe pour la sécurité publique et Mélissa M., l’adjointe pour la jeunesse et l’éducation, viendront assister aux corrections des fautifs. Elles y tiennent beaucoup.

Et elle s’est enfuie avec un petit geste de la main.

‒ Je file. On m’attend. Et j’ai plein de trucs à faire.

On s’est regardées, Iourievna et moi. Qu’est-ce qu’elles venaient fiche là, les deux autres ?

‒ Après ce qui lui est arrivé l’autre jour à la gendarmerie, Anne-Sophie C. De V., faut vraiment pas manquer d’air.

‒ C’est de la provoc…

‒ Sûrement un peu. Et puis elles veulent se rincer l’œil.

‒ Elles auront le film pour ça.

‒ Sans doute qu’elles trouvent que c’est mieux en live… »

 

La matinée du vendredi s’est interminablement traînée en longueur et, quand midi a sonné, on s’est tous précipités à la cantine où « l’exécution » devait avoir lieu pour occuper les meilleures places, celles de devant. Seulement, comme tout le monde voulait faire pareil, le résultat, ça a été une grande bousculade qui a obligé les surveillants à intervenir pour rétablir l’ordre.

« S’il y en a qui tiennent absolument à goûter de la canne, eux aussi…

Personne n’y tenait vraiment, non. Et, quand Fabienne D. est arrivée, avec les deux adjointes de la mairie, on était tous assis. Et à peu près calmes. Ce qui n’a pas duré, parce que, dès qu’on a vu arriver les neuf punis, à la queue leu leu sur l’estrade, ça a à nouveau été tout un charivari. Les garçons étaient devant, tous avec les mains sur leurs trucs et les filles derrière qui faisaient pareil. Sauf qu’en plus, elles essayaient de se cacher les seins avec leurs bras. Et elles pleuraient. Elles pleuraient toutes. Quant aux garçons, ils faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour se retenir, ça se voyait, mais ils étaient à deux doigts de faire la même chose.

Fabienne D. leur demandé, d’un ton sec, de mettre leurs mains derrière leur dos.

‒ Exécution ! Non, mais qu’est-ce que c’est que ces manières ?

Ils ont obéi, tête basse. Ils avaient été complètement épilés. Tous. Ça leur faisait des grandes plaques rouges tout autour.

C’était trop rigolo, les garçons.

‒ On dirait vraiment des bébés.

Quant aux filles, Mylène était aux anges.

‒ Super ! T’as plus rien qui fait barrière. J’adore.

Ensuite la directrice a pris la parole.

‒ La façon dont vos camarades se sont comportés, en se permettant de noter leurs professeurs et leurs camarades est absolument inadmissible. Et ils vont être punis pour cela devant vous. Cela étant, je ne me fais pas d’illusions. Je sais qu’il y en a beaucoup d’autres, parmi vous, qui se sont livrés à la même activité. Ils ont eu la chance de passer, pour le moment, entre les mailles du filet. Ce ne sera pas toujours le cas.

Il y a des têtes qui se sont baissées, des regards qui se sont faits absents. Elle a laissé planer un long moment le silence et puis elle a demandé à Tiphanie de venir se mettre en position.

‒ C’est par toi qu’on commence…

Tiphanie a fait trois pas en avant, un en arrière et elle s’est arrêtée.

‒ Allez !

Mais elle n’a pas bougé. Mère Jolanta et Sœur Weronika se sont approchées.

Elle a encore reculé.

‒ Non ! Non !

Elles l’ont empoignée. Elles l’ont forcée à se courber sur la table et elles l’ont attachée. Par les poignets. Par les chevilles.

Un garçon a murmuré.

‒ Joli panorama.

Il y en a d’autres qui ont ri.

‒ Ça va être lune pourpre dans un moment.

La directrice a appelé Léa.

‒ Vous êtes déléguée de classe. Alors c’est vous qui allez appliquer la sanction. En compagnie de Sœur Weronika.

Léa s’est précipitée.

Iourievna m’a poussée du coude.

‒ Regarde-la ! Non, mais regarde-la ! Elle jubile.

C’était vrai. Elle est venue se pencher, avec un large sourire, sur Tiphanie dont elle a remis une mèche en place. Elle lui a murmuré quelques mots à l’oreille et elle a rejoint Sœur Weronika. Elles ont toutes les deux levé leurs cannes et elles les ont abattues en même temps.

Tiphanie a poussé un cri déchirant.

Les autres coups. Aussitôt. Sans lui laisser le moindre instant de répit. Elle s’est raidie. Elle a encore crié. Et elle éperdument a sangloté.

Ce n’était pas long dix coups et ça a été très vite terminé. Mais de longues traînées écarlates s’étalaient malgré tout au large sur ses fesses et sur le haut de ses cuisses.

On l’a détachée et elle a dû, à genoux, les mains sur la tête, demander pardon à tout le monde. Professeurs, élèves et personnel de service.

La directrice a soupiré.

‒ En espérant que vous saurez en prendre de la graine… Bon, mais aux suivants ! Allons, Mesdemoiselles, on vient prendre place.

Mélodie, Alicia et Lucia se sont avancées, l’air tout penaud.

À ce moment-là, le téléphone de Melissa M. a sonné. Elle a répondu, elle s’est levée et elle est venue dire quelques mots, en aparté, à Fabienne D. qui a aussitôt interrompu la séance.

‒ Bien. Bien. Ces dames de la mairie doivent malheureusement pour le moment nous quitter. En urgence. Mais, pour ne pas les priver de cet intéressant spectacle, j’en reporte donc la suite à ce soir. Vous pouvez disposer. »



Et Iourievna ? On la connait

Je veux ! Elena nous l'a longuement présentée mais si vous êtes passés à côté,  voici le premier épisode de la série : le chapitre 1

Il y a un début à cette série

Le chapitre 1
et l'épisode précédent : chapitre 42 2ème partie
Mais si vous voulez lire ce récit d'un autre point de vue : les rebelles chapitre 43 1ère partie

Et la suite ?

François nous la prépare pour la semaine prochaine

N'hésitez pas pour les commentaires

Tout le monde les attend : que pensez-vous de cette série croisant l'imaginaire d'Elena et celui de François ?

1 commentaire:

  1. Bonjour François,
    Ah, Léa, en bonne déléguée de classe, elle met son grain de sel partout et fait régner l'ordre pour son plus grand plaisir, lorsqu'il s'agit d'assister à des punitions. Elle irait même jusqu'à inventer des prétextes ou les mettre en exergue pour que ça se sache bien, tout en faisant tout pour qu'on ne s'aperçoive pas que c'est elle qui ire les ficelle.
    Pour nos héroïnes, il vaut mieux ne pas se la mettre à dos, celle-là. C'est ce que l'on appelle la diplomatie...
    Pour les punis, c'est rasage réglementaire, hygiène obligatoire et histoire de les rabaisser un peu plus, avant la punition publique.
    Et voilà que les nanas de la Mairie débarquent à Ste CROIX. Faut dire aussi que lorsque des garçons vont se faire rougir les fesses, ça peut les mettre en émoi...
    Et cette chère directrice, qui reporte le restant de la séance pour que ces dames puissent profiter à plein du spectacle. D'ici à penser que la directrice à des intérêts à la Mairie, il n'y a pas des kilomètres... Sa promotion pourrait-elle passer par des manœuvres machiavéliques ?
    Amitiés.
    Elena.

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