jeudi 22 mars 2018

Christine - chapitre 23


Christine  – Chapitre 23


J’avais mal. C’était la première fois que j’avais aussi mal après avoir reçu une fessée. Certes une fessée était faite aussi pour faire mal, mais là, Mlle Mathilde avait dépassé les limites. Elle s’était acharnée sur moi plus qu’elle ne m’avait punie. J’avais ressenti dans ses gestes et dans ses yeux plus de hargne que de raison.

Tout avait commencé par un banal jet de boulette en papier de la part de Magali, je m’étais prise au jeu et je lui avais renvoyé cette boulette. Mlle Mathilde qui nous surveillait en étude de retenue s’était aperçu de cet échange de papier entre Magali et moi. Mais comme notre surveillante de retenue était en premier lieu concernée par la teneur de cette boulette, elle s’était bornée à en minimiser les suites. Tout cela n’aurait eu d’autre conséquence qu’un simple rappel à l’ordre si Sœur Marie-Hortense n’avait intercepté la boulette et ne s’était mêlée des suites à donner.

Elle avait exigé de Mlle Mathilde une ferme reprise en main des deux élèves incriminées que nous étions Magali et moi. Le résultat en avait été une fessée, d’abord donnée à Magali, puis une autre à moi. Si Mlle Mathilde avait corrigé ma camarade du bout des doigts, j’avais ensuite fait les frais d’une trop grande confiance en moi. Pensant avoir la main sur Mlle Mathilde, je l’avais narguée et presque toisée. Ce qui n’aurait dû être qu’une simple fessée s’était rapidement transformé en avalanche de coups plus méchants les uns que les autres. Mlle Mathilde ne me sanctionnait plus, elle prenait sa revanche assouvissant sa vengeance.


On était sorti d’une fessée traditionnelle. Notre surveillante de retenue donnait des deux mains en même temps, parfois les poings serrés. Lorsqu’elle s’était saisie d’une règle en bois j’avais vraiment dégusté tellement ses coups étaient violents.

Je savais en rejoignant Magali au piquet que cette fessée allait avoir des conséquences, autant physiques que disciplinaires. Je ne me trompais pas. Déjà j’avais eu grande difficulté à rester assise pour terminer mon dernier devoir de retenue. J’alternais ma position d’une fesse sur l’autre, tantôt en avant et tantôt en arrière de ma chaise. En sortant enfin de retenue pour une récréation bien méritée, Sœur Danièle vint nous trouver.

– Christine, Magali ! dit Sœur Danièle. Sœur Marie-Joseph vous attend dans son bureau, suivez-moi.

Être convoquées chez la directrice n’augurait rien de bon mais il fallait bien assumer. J’avais 36 ans et Magali en avait 20, nous ne pouvions nous dérober. Sœur Marie-Joseph nous attendait dans son bureau en compagnie de Sœur Marie-Madeleine la secrétaire administrative de Ste-Marie. Une fois Sœur Danièle repartie, nous dûmes Magali et moi nous tenir debout et immobiles. Quelques instants après Mlle Mathilde, qui était allée rendre nos derniers devoirs, entra à son tour suivie de Sœur Marie-Hortense. Les trois Sœurs ainsi que Mlle Mathilde purent prendre place sur des chaises tandis que Magali et moi restâmes debout. La directrice prit la parole.

– Mes Sœurs, Mademoiselle, jeunes filles, dit-elle. J’ai eu vent de certains faits qui se sont passés en étude et j’aimerais bien démêler toute cette intrigue. Mlle Mathilde, vous étiez responsable de cette classe de retenue. Pouvez-vous nous faire un rapide topo de la situation s’il vous plaît.

– Certainement ma Sœur, répondit Mlle Mathilde. Ces deux jeunes filles que voilà se sont lancé des messages durant leur devoir. Afin de ne pas perturber plus encore l’étude j’ai décidé d’attendre la prochaine récréation pour prendre la décision qui s’imposerait alors.

– Mlle Mathilde, poursuivit Sœur Marie-Joseph, n’y a-t-il pas une autre raison qui vous a poussée à ajourner votre décision ? N’était-ce pas ce qui était écrit sur cette vignette de papier ?

Mlle Mathilde perdit un peu de son assurance et tarda à répondre. Elle reconnut que, ne voulant pas rentrer dans la polémique, elle avait volontairement sursis son traitement du problème. Sœur Marie-Joseph réussit cependant à lui tirer les vers du nez et lui faire avouer le principal motif expliquant son intention à retarder toute action.

– Ce qui était écrit faisait référence à ce que j’étais en train de rédiger, ma Sœur, expliqua Mlle Mathilde. En faire cas donnait raison à ces deux élèves et j’ai estimé que ça ne les regardait pas.

– Certes Mademoiselle, enchaîna Sœur Marie-Joseph, mais elles avaient tout deviné et votre gestion de cette situation de bout en bout n’est guère satisfaisante. Pour rappel, je vous signale que c’est sur injonction de Sœur Marie-Hortense que vous avez finalement puni ces deux jeunes filles et nous allons évoquer maintenant votre manière d’agir.

– Sœur Marie-Joseph, coupa Sœur Marie-Hortense, si je puis me permettre. J’avais personnellement pris la décision d’affecter Mlle Mathilde à la surveillance de cette classe de retenue car elle souhaitait depuis quelques temps avoir des grandes classes. Force est de constater que c’est déjà un échec. Mlle Mathilde n’a pas encore l’autorité nécessaire sur des élèves dont l’âge est proche du sien.

La directrice remercia la Préfète de discipline de son intervention qui était un camouflet pour Mlle Mathilde. La jeune professeur accusa le coup en se figeant, son visage blêmissant. Son plan de carrière venait de se briser net pour la prochaine année scolaire, elle allait devoir enseigner encore à des classes de collège.

– Mademoiselle, interrogea Sœur Marie-Joseph, nous souhaiterions à présent avoir des précisions sur la conduite de votre correction sur ces deux jeunes filles.

Mlle Mathilde fit un résumé plutôt diffus, oubliant son peu d’implication et surtout, passant sous silence son agressivité à mon égard.

– Mlle Mathilde, reprit Sœur Marie-Joseph, si nous sommes ici toutes réunies en session disciplinaire, ce n’est pas pour discourir sur la façon de donner une correction. J’ai rassemblé quelques éléments qui tendent à prouver que vous n’avez pas respecté les usages en cours à Ste-Marie et que vous avez même franchi certaines limites.

Mlle Mathilde déjà figée et blême semblait encore plus interdite. Le sermon que commençait à lui asséner la directrice fut interrompu par la Sœur portière qui introduisait une nouvelle venue dans la pièce. Je reconnus immédiatement le docteur Wagner. Après les salutations d’usage, la directrice reprit son audience.

– Magali, interrogea Sœur Marie-Joseph, pouvez-vous nous donner votre version s’il vous plaît.

Ma camarade fit un rapide récit allant du jet de boulette de papier jusqu’à la fessée reçue. Elle ne s’exprima pas sur la relative clémence de Mlle Mathilde mais se fit un point d’honneur à dire comment je m’étais dénoncée spontanément. La directrice renouvela sa question sur la force des claques et Magali répondit qu’elle n’avait pas senti de différence avec d’autres fessées déjà reçues à Ste-Marie.

– Christine, me demanda Sœur Marie-Joseph, à vous maintenant de nous donner votre témoignage.

En observant successivement Mlle Mathilde puis Magali mais aussi Sœur Marie-Joseph s’exprimer sur le sujet j’avais échafaudé mon angle d’attaque. Il n’était pas question pour moi d’enfoncer Mlle Mathilde. Elle était professeur à Ste-Marie et avait donc le soutien de l’institution. Même si elle avait dérapé, je lui devais déférence et c’était la seule chose qu’il me fallait retenir.

– Ma Sœur, dis-je, je reconnais avoir participé à cet échange de mots griffonnés avec Magali et je renouvelle mes excuses.

– Mais encore ? poursuivit Sœur Marie-Joseph.

Visiblement, la directrice avait d’autres éléments dans sa manche qu’elle souhaitait me voir avouer. Je ne pus faire autrement que dire qu’à la suite d’un mauvais jugement j’avais pris quelques libertés avec Mlle Mathilde, que je l’avais presque narguée et asticotée. Je m’excusais encore de cela.

– Bien Christine, dit Sœur Marie-Joseph. Et sur l’administration de votre sanction par Mlle Mathilde, quel est votre sentiment ?

Pour cela je me bornais à répondre sur le même principe que Magali précédemment. Je ne voulais pas accabler Mlle Mathilde. Je me méfiais surtout des réponses enflammées que mon statut d’élève pourrait rendre douteuses.

– Merci, dit simplement Sœur Marie-Joseph. J’ai demandé au docteur Wagner de venir vous examiner toutes les deux et nous en faire son constat.

Nous avions la raison de la présence de la pédiatre rattachée à l’établissement. La doctoresse se leva et s’approcha d’abord de Magali. Elle demanda assistance à Sœur Marie-Hortense qui ôta la jupe de ma camarade avant de lui baisser la culotte. Le docteur Wagner contrôla les fesses de Magali en y passant sa main avant que ses doigts ne se perdissent dans sa toison. Ma camarade resta de marbre, preuve de la clémence toute relative de la fessée reçue dans le courant de l’après-midi.

– Pouvez-vous me lui retirer son chemisier et son soutien-gorge s’il vous plaît, demanda le docteur Wagner à Sœur Marie-Hortense. Je vais en profiter pour lui regarder sa poitrine, elle aurait reçu un ballon ce matin en cours de sport.

La Préfète de discipline s’appliqua à finir de dévêtir ma camarade qui ne s’attendait pas à un déshabillage en règle devant cet aréopage heureusement composé de femmes. Une fois son soutien-gorge dégrafé, le sein gauche de Magali apparut d’un ton bleuté qui tranchait avec l’autre sein. À l’évidence le coup donné par le ballon de Nicolas avait marqué la glande mammaire de ma camarade. La doctoresse s’intéressa surtout à prévenir tout hématome étendu au-delà de la poitrine et put rassurer Magali. Le coup n’était que superficiel bien qu’encore douloureux au toucher. Aucun écoulement suspect ne suinta lorsque le docteur Wagner pinça le téton, seule une légère grimace trahit l’inconfort sur le visage de ma camarade.

– Vous pouvez la rhabiller, dit le docteur Wagner à Sœur Marie-Hortense.

Puis, se tournant vers la directrice elle poursuivit.

– Je ne note rien d’anormal relatif à la fessée. Nous connaissons les causes de son ecchymose au sein gauche, je lui ferai une prescription pour cela.

Le docteur Wagner se dirigea ensuite vers moi. Ayant assisté à l’examen rapide de Magali, je savais à quoi m’en tenir. J’allais devoir subir un passage en revue de mes fesses devant toutes les personnes présentes dans le bureau de Sœur Marie-Joseph. Magali n’avait pas vraiment bronché lorsqu’elle avait été déshabillée, elle avait été comme hypnotisée par l’évènement. La Préfète de discipline, une fois ma camarade rhabillée, vint s’occuper de ma jupe. Elle avait des gestes précis mais brusques. Ma culotte fut descendue jusqu’à mes chevilles et suivit le même chemin que ma jupe sur une chaise.

– Oh ! ne put s’empêcher Magali.

À part Sœur Marie-Hortense qui me déshabillait, Magali était la seule à avoir une vue plongeante sur mes fesses. Son exclamation était synonyme de stupeur. Sans miroir je ne pouvais voir précisément mon derrière mais un simple regard en coin par-dessus mon épaule m’informa de l’étendue du désastre. Le peu que je vis était cramoisi tirant sur le violet.

– C’est beaucoup plus sérieux sur cette jeune fille, constata le docteur Wagner. Je note des marques de coups jusque sur la région lombaire, les cuisses ne sont pas épargnées. Et que dire de la région glutéale !

S’appropriant un langage scientifique, je compris que la doctoresse voulait parler de mes fesses. Elle s’attacha à déterminer si la violence des coups était en rapport avec la punition supposée de Mlle Mathilde.

– Je dénombre pas moins de 11 points d’impact qui ne peuvent avoir été donnés du plat de la main. D’autres traces bien nettes ne peuvent provenir que de la tranche d’une règle.

La doctoresse précisait au fur et à mesure qu’elle les citait à voix haute les points d’impact à l’aide de ses doigts. Cela ravivaient quelque peu mes meurtrissures récentes encore sensibles. J’essayais de rester la plus calme possible mais la douleur était vive et je me contractais, serrant mes fesses et mes cuisses.

– Aucune marque visible sur le pubis ni sur la partie antérieure de la vulve, continua la doctoresse.

Toute comme avec Magali précédemment elle passait sa main sur mon sexe à la recherche de la moindre réaction de ma part, elle était aidée en cela que je n’avais aucun poil. Puis sans même m’avertir la pédiatre glissa sa main droite entre mes cuisses et la remonta lentement. Lorsque son index buta contre mon sexe, je ne pus m’empêcher de me crisper et de lâcher un cri. La doctoresse prit une chaise et m’y fit poser le pied droit dessus et écarter le genou, elle avait de fait meilleur accès à mon intimité.

– C’est bien ce que je pensais, affirma le docteur Wagner. La tranche de la règle a atteint la partie postérieure des grandes lèvres, heureusement sans coupure mais avec une contusion bien réelle.

Le simple fait que la pédiatre me tâte le périnée m’arracha une plainte de souffrance. Le vif élancement qui suivit me fit monter des larmes aux yeux.

– J’en ai terminé, dit le docteur Wagner à Sœur Marie-Hortense, vous pouvez me la rhabiller.

– Merci docteur, dit la Sœur Marie-Joseph. Je vais vous faire part de mes conclusions.

La directrice avait certes réuni une session de discipline mais, à Ste-Marie, les décisions en cette matière ne semblaient pas être prises de manière collégiale mais plutôt de façon unilatérale et au bon vouloir de Sœur Marie-Joseph.

– Jeunes filles, annonça Sœur Marie-Joseph, vous avez commis une faute lourde en vous distinguant négativement durant une retenue. Vous avez été punies pour cela, vous devez l’être automatiquement après. Étant donné la gravité de votre faute, j’ai décidé que vous recevrez au réfectoire avant le repas une fessée magistrale que je vous infligerai moi-même.

Je m’attendais à être sanctionnée en réplique mais je m’étais imaginé que ce le serait dans l’ambiance réduite du groupe de filles consignées. Là, la directrice venait de prononcer une sanction sentencieuse dont elle souhaitait s’occuper elle-même du suivi. Bien que n’ayant aucun élément de précision sur la nature d’une fessée magistrale à Ste-Marie, il ne faisait aucun doute que ce devait être quelque chose de sérieux. J’en pris d’autant plus conscience que Magali ne semblait pas s’en émouvoir de son côté, irresponsable et insouciante qu’elle était.

– Bien sûr, ajouta Sœur Marie-Joseph, Christine en sera exonérée ce soir si la Faculté me conseille de l’ajourner.

– Vous avez mon feu vert, répondit le docteur Wagner.

– D’autre part, continua Sœur Marie-Joseph, j’ai pris des décisions vous concernant, Mlle Mathilde. Vous êtes sortie du rôle qui devait être le vôtre, vous avez manqué d’autorité, vous avez failli et malgré l’avertissement de Sœur Marie-Hortense vous avez persisté. Cela vient s’ajouter à votre passif. Sœur Gabrielle me parle souvent du désordre de votre chambre et que dire de votre tenue à table ce midi.

Mlle Mathilde s’attendait certainement à quelque remontrance mais surtout pas en la présence de deux élèves, Magali et moi. Elle était toujours aussi blême et clouée dans son siège.

– Mlle Mathilde ! clama Sœur Marie-Joseph. Voulez-vous avoir l’obligeance de vous lever lorsque je vous parle.

Si ce n’était pas encore le coup de grâce pour Mlle Mathilde, ça y ressemblait énormément. Le traitement de la jeune professeur était réglé. La directrice voulait lui annoncer sa décision devant nous comme pour mieux lui faire comprendre ses erreurs. Mlle Mathilde se leva.

– Mlle Mathilde, continua Sœur Marie-Joseph, vous êtes rentrée dans le jeu de ces deux jeunes filles et avez fini par tomber dans le piège qu’elles vous tendaient. Elles ont été punies pour cela et le seront encore ce soir. Cependant, l’expertise du docteur Wagner démontre que vous vous êtes acharnée sur Christine en contradiction totale avec nos usages. Incapable de maîtriser une élève plus âgée que vous, vous avez usé de violence. C’est inacceptable ! J’ai donc décidé de vous administrer moi-même la sanction qui s’impose. Conformément aux usages, vous la recevrez sitôt cette session levée

Un fait était certain, la jeune professeure qu’était Mlle Mathilde allait être fessée mais le règlement à Ste-Marie était clair, on ne mélangeait pas ces fameuses strates que représentaient les élèves et le personnel. La directrice savait toutefois utiliser ce règlement et l’adapter pour en tirer le meilleur profit.

– Mlle Mathilde, renchérit Sœur Marie-Joseph, vous retrouverez votre humilité en prenant une bonne leçon de modestie. Sitôt votre sanction reçue, vous partagerez l’ordinaire de ces jeunes filles jusqu’à la fin de la messe de demain matin. En compagnie de jeunes gens de votre âge, vous apprendrez peut-être à progresser. La session est levée !

Imitant les autres personnes se trouvant dans le bureau de la directrice, je ne pus m’empêcher de jeter un regard curieux sur Mlle Mathilde. La jeune professeure essayait de rester digne mais tout en elle montrait qu’elle accusait le coup. Des larmes de détresse coulaient le long de ses joues.

Avec Magali je m’apprêtais à prendre congé mais la secrétaire administrative Sœur Marie-Madeleine nous retint dans son bureau attenant à celui de la directrice.

– Attendez un instant, nous dit Sœur Marie-Madeleine, le docteur Wagner va venir vous prescrire vos traitements.

La secrétaire administrative de Ste-Marie s’en repartit dans le bureau de la directrice non sans laisser malicieusement la porte entrouverte. Si nous n’avions pas l’image, nous avions le son de ce qui se passait dans la pièce d’à côté. Nous entendîmes un bref sermon de Sœur Marie-Joseph à l’encontre de Mlle Mathilde. Cette dernière sembla vouloir se défendre mais bien maladroitement, selon les bribes nous parvenant.

« Mais ma Sœur, vous ne pouvez pas », « Je vous en supplie, je suis professeur »

Ce à quoi nous pûmes entendre la directrice répondre.
« Sœur Marie-Hortense, si vous voulez bien me déculotter cette jeune personne »

Et nous perçûmes de la voix de Mlle Mathilde.
« Non, non, ce n’est pas la bonne période pour moi, vous ne pouvez pas »

S’en suivit un instant un peu moins sonore durant lequel je supposais que la Préfète de discipline s’occupait de déculotter la jeune professeure de mathématiques. Soudain, déchirant le silence relatif, un bruit sec s’éleva suivit instantanément d’une sorte de couinement étouffé. Mlle Mathilde venait de recevoir sa première claque de la main de Sœur Marie-Joseph. Se succédèrent ensuite à un rythme soutenu nombre de claques plus bruyantes les unes que les autres. Mais ce qui était à retenir, c’était la réponse de la jeune professeur à cette série. Des cris mêlés à des glapissements nous parvenaient distinctement de la pièce d’à côté.

Mlle Mathilde devait lutter contre la douleur de la fessée que lui assénait Sœur Marie-Joseph. On l’entendait crier et supplier, ce qui de reste n’abrégea point la série en cours. Je ne pus à ce moment-là ressentir la moindre victoire ni le moindre plaisir, au contraire j’avais de l’empathie pour ma professeure de mathématique même si elle m’avait sévèrement malmenée tantôt.

À nouveau la voix de Sœur Marie-Joseph.
« Allez au coin dans le bureau de Sœur Marie-Madeleine, vous y rejoindrez vos camarades lorsqu’elles en auront terminé avec le docteur Wagner »

La porte s’ouvrit plus franchement et nous pûmes voir Mlle Mathilde, la chemise nouée autour de la taille, marcher à petits pas les chevilles entravées par sa culotte. Elle était en pleur, pleine de larmes. Nous la vîmes d’abord arriver de face. Elle nous présentait un pubis à la toison savamment taillée en forme de cœur d’où pendait une ficelle, expliquant sa vaine tentative faisant référence à une mauvaise période. Se tournant vers le mur sur injonction de Sœur Marie-Madeleine, Mlle Mathilde nous présenta ses fesses. Elles étaient rebondies et d’un ton bien rosé tendant sur le carmin plus au centre.

Mlle Mathilde, peu habituée à être fessée de la sorte, pleurait toujours, hoquetait par moments, suppliait et ses larmes reprenaient de plus belle. Elle n’était pas prête de se calmer. Sans doute devait-elle se refaire le film de l’après-midi l’ayant menée à ce piquet.

Sœur Marie-Joseph sortit de son bureau suivie de la Préfète de discipline et du docteur Wagner. J’en avais presque oublié mon sort scellé à celui de Magali. Nous étions toutes les deux en sursis d’une fessée magistrale, le pire pour nous était à venir.

Pour suivre le fil de ce récit

Lire ou relire le premier épisode : introduction
Et l'épisode précédent : chapitre 22
La suite, c'est le chapitre 24

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