Christine – Chapitre 23
J’avais mal. C’était la première fois que j’avais aussi mal
après avoir reçu une fessée. Certes une fessée était faite aussi pour faire
mal, mais là, Mlle Mathilde avait dépassé les limites. Elle s’était acharnée
sur moi plus qu’elle ne m’avait punie. J’avais ressenti dans ses gestes et dans
ses yeux plus de hargne que de raison.
Tout avait commencé par un banal jet de boulette en papier de la
part de Magali, je m’étais prise au jeu et je lui avais renvoyé cette boulette.
Mlle Mathilde qui nous surveillait en étude de retenue s’était aperçu de cet
échange de papier entre Magali et moi. Mais comme notre surveillante de retenue
était en premier lieu concernée par la teneur de cette boulette, elle s’était
bornée à en minimiser les suites. Tout cela n’aurait eu d’autre conséquence
qu’un simple rappel à l’ordre si Sœur Marie-Hortense n’avait intercepté la
boulette et ne s’était mêlée des suites à donner.
Elle avait exigé de Mlle Mathilde une ferme reprise en main des
deux élèves incriminées que nous étions Magali et moi. Le résultat en avait été
une fessée, d’abord donnée à Magali, puis une autre à moi. Si Mlle Mathilde
avait corrigé ma camarade du bout des doigts, j’avais ensuite fait les frais
d’une trop grande confiance en moi. Pensant avoir la main sur Mlle Mathilde, je
l’avais narguée et presque toisée. Ce qui n’aurait dû être qu’une simple fessée
s’était rapidement transformé en avalanche de coups plus méchants les uns que
les autres. Mlle Mathilde ne me sanctionnait plus, elle prenait sa revanche
assouvissant sa vengeance.
On était sorti d’une fessée traditionnelle. Notre surveillante
de retenue donnait des deux mains en même temps, parfois les poings serrés.
Lorsqu’elle s’était saisie d’une règle en bois j’avais vraiment dégusté tellement
ses coups étaient violents.
Je savais en rejoignant Magali au piquet que cette fessée allait
avoir des conséquences, autant physiques que disciplinaires. Je ne me trompais
pas. Déjà j’avais eu grande difficulté à rester assise pour terminer mon dernier
devoir de retenue. J’alternais ma position d’une fesse sur l’autre, tantôt en
avant et tantôt en arrière de ma chaise. En sortant enfin de retenue pour une
récréation bien méritée, Sœur Danièle vint nous trouver.
– Christine, Magali ! dit Sœur Danièle. Sœur Marie-Joseph
vous attend dans son bureau, suivez-moi.
Être convoquées chez la directrice n’augurait rien de bon mais
il fallait bien assumer. J’avais 36 ans et Magali en avait 20, nous ne pouvions
nous dérober. Sœur Marie-Joseph nous attendait dans son bureau en compagnie de
Sœur Marie-Madeleine la secrétaire administrative de Ste-Marie. Une fois Sœur
Danièle repartie, nous dûmes Magali et moi nous tenir debout et immobiles.
Quelques instants après Mlle Mathilde, qui était allée rendre nos derniers
devoirs, entra à son tour suivie de Sœur Marie-Hortense. Les trois Sœurs ainsi
que Mlle Mathilde purent prendre place sur des chaises tandis que Magali et moi
restâmes debout. La directrice prit la parole.
– Mes Sœurs, Mademoiselle, jeunes filles, dit-elle. J’ai eu vent
de certains faits qui se sont passés en étude et j’aimerais bien démêler toute
cette intrigue. Mlle Mathilde, vous étiez responsable de cette classe de
retenue. Pouvez-vous nous faire un rapide topo de la situation s’il vous plaît.
– Certainement ma Sœur, répondit Mlle Mathilde. Ces deux jeunes
filles que voilà se sont lancé des messages durant leur devoir. Afin de ne pas
perturber plus encore l’étude j’ai décidé d’attendre la prochaine récréation
pour prendre la décision qui s’imposerait alors.
– Mlle Mathilde, poursuivit Sœur Marie-Joseph, n’y a-t-il pas
une autre raison qui vous a poussée à ajourner votre décision ? N’était-ce
pas ce qui était écrit sur cette vignette de papier ?
Mlle Mathilde perdit un peu de son assurance et tarda à
répondre. Elle reconnut que, ne voulant pas rentrer dans la polémique, elle
avait volontairement sursis son traitement du problème. Sœur Marie-Joseph réussit
cependant à lui tirer les vers du nez et lui faire avouer le principal motif
expliquant son intention à retarder toute action.
– Ce qui était écrit faisait référence à ce que j’étais en train
de rédiger, ma Sœur, expliqua Mlle Mathilde. En faire cas donnait raison à ces
deux élèves et j’ai estimé que ça ne les regardait pas.
– Certes Mademoiselle, enchaîna Sœur Marie-Joseph, mais elles
avaient tout deviné et votre gestion de cette situation de bout en bout n’est
guère satisfaisante. Pour rappel, je vous signale que c’est sur injonction de
Sœur Marie-Hortense que vous avez finalement puni ces deux jeunes filles et
nous allons évoquer maintenant votre manière d’agir.
– Sœur Marie-Joseph, coupa Sœur Marie-Hortense, si je puis me
permettre. J’avais personnellement pris la décision d’affecter Mlle Mathilde à
la surveillance de cette classe de retenue car elle souhaitait depuis quelques
temps avoir des grandes classes. Force est de constater que c’est déjà un
échec. Mlle Mathilde n’a pas encore l’autorité nécessaire sur des élèves dont
l’âge est proche du sien.
La directrice remercia la Préfète de discipline de son
intervention qui était un camouflet pour Mlle Mathilde. La jeune professeur
accusa le coup en se figeant, son visage blêmissant. Son plan de carrière
venait de se briser net pour la prochaine année scolaire, elle allait devoir
enseigner encore à des classes de collège.
– Mademoiselle, interrogea Sœur Marie-Joseph, nous souhaiterions
à présent avoir des précisions sur la conduite de votre correction sur ces deux
jeunes filles.
Mlle Mathilde fit un résumé plutôt diffus, oubliant son peu
d’implication et surtout, passant sous silence son agressivité à mon égard.
– Mlle Mathilde, reprit Sœur Marie-Joseph, si nous sommes ici
toutes réunies en session disciplinaire, ce n’est pas pour discourir sur la
façon de donner une correction. J’ai rassemblé quelques éléments qui tendent à
prouver que vous n’avez pas respecté les usages en cours à Ste-Marie et que
vous avez même franchi certaines limites.
Mlle Mathilde déjà figée et blême semblait encore plus
interdite. Le sermon que commençait à lui asséner la directrice fut interrompu
par la Sœur portière qui introduisait une nouvelle venue dans la pièce. Je
reconnus immédiatement le docteur Wagner. Après les salutations d’usage, la
directrice reprit son audience.
– Magali, interrogea Sœur Marie-Joseph, pouvez-vous nous donner
votre version s’il vous plaît.
Ma camarade fit un rapide récit allant du jet de boulette de
papier jusqu’à la fessée reçue. Elle ne s’exprima pas sur la relative clémence
de Mlle Mathilde mais se fit un point d’honneur à dire comment je m’étais
dénoncée spontanément. La directrice renouvela sa question sur la force des
claques et Magali répondit qu’elle n’avait pas senti de différence avec
d’autres fessées déjà reçues à Ste-Marie.
– Christine, me demanda Sœur Marie-Joseph, à vous maintenant de
nous donner votre témoignage.
En observant successivement Mlle Mathilde puis Magali mais aussi
Sœur Marie-Joseph s’exprimer sur le sujet j’avais échafaudé mon angle
d’attaque. Il n’était pas question pour moi d’enfoncer Mlle Mathilde. Elle
était professeur à Ste-Marie et avait donc le soutien de l’institution. Même si
elle avait dérapé, je lui devais déférence et c’était la seule chose qu’il me
fallait retenir.
– Ma Sœur, dis-je, je reconnais avoir participé à cet échange de
mots griffonnés avec Magali et je renouvelle mes excuses.
– Mais encore ? poursuivit Sœur Marie-Joseph.
Visiblement, la directrice avait d’autres éléments dans sa
manche qu’elle souhaitait me voir avouer. Je ne pus faire autrement que dire
qu’à la suite d’un mauvais jugement j’avais pris quelques libertés avec Mlle
Mathilde, que je l’avais presque narguée et asticotée. Je m’excusais encore de
cela.
– Bien Christine, dit Sœur Marie-Joseph. Et sur l’administration
de votre sanction par Mlle Mathilde, quel est votre sentiment ?
Pour cela je me bornais à répondre sur le même principe que
Magali précédemment. Je ne voulais pas accabler Mlle Mathilde. Je me méfiais
surtout des réponses enflammées que mon statut d’élève pourrait rendre
douteuses.
– Merci, dit simplement Sœur Marie-Joseph. J’ai demandé au
docteur Wagner de venir vous examiner toutes les deux et nous en faire son
constat.
Nous avions la raison de la présence de la pédiatre rattachée à
l’établissement. La doctoresse se leva et s’approcha d’abord de Magali. Elle
demanda assistance à Sœur Marie-Hortense qui ôta la jupe de ma camarade avant
de lui baisser la culotte. Le docteur Wagner contrôla les fesses de Magali en y
passant sa main avant que ses doigts ne se perdissent dans sa toison. Ma
camarade resta de marbre, preuve de la clémence toute relative de la fessée
reçue dans le courant de l’après-midi.
– Pouvez-vous me lui retirer son chemisier et son soutien-gorge
s’il vous plaît, demanda le docteur Wagner à Sœur Marie-Hortense. Je vais en
profiter pour lui regarder sa poitrine, elle aurait reçu un ballon ce matin en cours
de sport.
La Préfète de discipline s’appliqua à finir de dévêtir ma
camarade qui ne s’attendait pas à un déshabillage en règle devant cet aréopage
heureusement composé de femmes. Une fois son soutien-gorge dégrafé, le sein
gauche de Magali apparut d’un ton bleuté qui tranchait avec l’autre sein. À
l’évidence le coup donné par le ballon de Nicolas avait marqué la glande
mammaire de ma camarade. La doctoresse s’intéressa surtout à prévenir tout hématome
étendu au-delà de la poitrine et put rassurer Magali. Le coup n’était que
superficiel bien qu’encore douloureux au toucher. Aucun écoulement suspect ne
suinta lorsque le docteur Wagner pinça le téton, seule une légère grimace
trahit l’inconfort sur le visage de ma camarade.
– Vous pouvez la rhabiller, dit le docteur Wagner à Sœur
Marie-Hortense.
Puis, se tournant vers la directrice elle poursuivit.
– Je ne note rien d’anormal relatif à la fessée. Nous
connaissons les causes de son ecchymose au sein gauche, je lui ferai une
prescription pour cela.
Le docteur Wagner se dirigea ensuite vers moi. Ayant assisté à
l’examen rapide de Magali, je savais à quoi m’en tenir. J’allais devoir subir
un passage en revue de mes fesses devant toutes les personnes présentes dans le
bureau de Sœur Marie-Joseph. Magali n’avait pas vraiment bronché lorsqu’elle
avait été déshabillée, elle avait été comme hypnotisée par l’évènement. La
Préfète de discipline, une fois ma camarade rhabillée, vint s’occuper de ma
jupe. Elle avait des gestes précis mais brusques. Ma culotte fut descendue
jusqu’à mes chevilles et suivit le même chemin que ma jupe sur une chaise.
– Oh ! ne put s’empêcher Magali.
À part Sœur Marie-Hortense qui me déshabillait, Magali était la
seule à avoir une vue plongeante sur mes fesses. Son exclamation était synonyme
de stupeur. Sans miroir je ne pouvais voir précisément mon derrière mais un
simple regard en coin par-dessus mon épaule m’informa de l’étendue du désastre.
Le peu que je vis était cramoisi tirant sur le violet.
– C’est beaucoup plus sérieux sur cette jeune fille, constata le
docteur Wagner. Je note des marques de coups jusque sur la région lombaire, les
cuisses ne sont pas épargnées. Et que dire de la région glutéale !
S’appropriant un langage scientifique, je compris que la
doctoresse voulait parler de mes fesses. Elle s’attacha à déterminer si la
violence des coups était en rapport avec la punition supposée de Mlle Mathilde.
– Je dénombre pas moins de 11 points d’impact qui ne peuvent
avoir été donnés du plat de la main. D’autres traces bien nettes ne peuvent
provenir que de la tranche d’une règle.
La doctoresse précisait au fur et à mesure qu’elle les citait à
voix haute les points d’impact à l’aide de ses doigts. Cela ravivaient quelque
peu mes meurtrissures récentes encore sensibles. J’essayais de rester la plus
calme possible mais la douleur était vive et je me contractais, serrant mes
fesses et mes cuisses.
– Aucune marque visible sur le pubis ni sur la partie antérieure
de la vulve, continua la doctoresse.
Toute comme avec Magali précédemment elle passait sa main sur
mon sexe à la recherche de la moindre réaction de ma part, elle était aidée en
cela que je n’avais aucun poil. Puis sans même m’avertir la pédiatre glissa sa
main droite entre mes cuisses et la remonta lentement. Lorsque son index buta
contre mon sexe, je ne pus m’empêcher de me crisper et de lâcher un cri. La
doctoresse prit une chaise et m’y fit poser le pied droit dessus et écarter le
genou, elle avait de fait meilleur accès à mon intimité.
– C’est bien ce que je pensais, affirma le docteur Wagner. La
tranche de la règle a atteint la partie postérieure des grandes lèvres,
heureusement sans coupure mais avec une contusion bien réelle.
Le simple fait que la pédiatre me tâte le périnée m’arracha une
plainte de souffrance. Le vif élancement qui suivit me fit monter des larmes
aux yeux.
– J’en ai terminé, dit le docteur Wagner à Sœur Marie-Hortense,
vous pouvez me la rhabiller.
– Merci docteur, dit la Sœur Marie-Joseph. Je vais vous faire
part de mes conclusions.
La directrice avait certes réuni une session de discipline mais,
à Ste-Marie, les décisions en cette matière ne semblaient pas être prises de
manière collégiale mais plutôt de façon unilatérale et au bon vouloir de Sœur
Marie-Joseph.
– Jeunes filles, annonça Sœur Marie-Joseph, vous avez commis une
faute lourde en vous distinguant négativement durant une retenue. Vous avez été
punies pour cela, vous devez l’être automatiquement après. Étant donné la
gravité de votre faute, j’ai décidé que vous recevrez au réfectoire avant le
repas une fessée magistrale que je vous infligerai moi-même.
Je m’attendais à être sanctionnée en réplique mais je m’étais
imaginé que ce le serait dans l’ambiance réduite du groupe de filles consignées.
Là, la directrice venait de prononcer une sanction sentencieuse dont elle
souhaitait s’occuper elle-même du suivi. Bien que n’ayant aucun élément de
précision sur la nature d’une fessée magistrale à Ste-Marie, il ne faisait
aucun doute que ce devait être quelque chose de sérieux. J’en pris d’autant
plus conscience que Magali ne semblait pas s’en émouvoir de son côté, irresponsable
et insouciante qu’elle était.
– Bien sûr, ajouta Sœur Marie-Joseph, Christine en sera exonérée
ce soir si la Faculté me conseille de l’ajourner.
– Vous avez mon feu vert, répondit le docteur Wagner.
– D’autre part, continua Sœur Marie-Joseph, j’ai pris des
décisions vous concernant, Mlle Mathilde. Vous êtes sortie du rôle qui devait
être le vôtre, vous avez manqué d’autorité, vous avez failli et malgré
l’avertissement de Sœur Marie-Hortense vous avez persisté. Cela vient s’ajouter
à votre passif. Sœur Gabrielle me parle souvent du désordre de votre chambre et
que dire de votre tenue à table ce midi.
Mlle Mathilde s’attendait certainement à quelque remontrance
mais surtout pas en la présence de deux élèves, Magali et moi. Elle était
toujours aussi blême et clouée dans son siège.
– Mlle Mathilde ! clama Sœur Marie-Joseph. Voulez-vous
avoir l’obligeance de vous lever lorsque je vous parle.
Si ce n’était pas encore le coup de grâce pour Mlle Mathilde, ça
y ressemblait énormément. Le traitement de la jeune professeur était réglé. La
directrice voulait lui annoncer sa décision devant nous comme pour mieux lui
faire comprendre ses erreurs. Mlle Mathilde se leva.
– Mlle Mathilde, continua Sœur Marie-Joseph, vous êtes rentrée
dans le jeu de ces deux jeunes filles et avez fini par tomber dans le piège
qu’elles vous tendaient. Elles ont été punies pour cela et le seront encore ce
soir. Cependant, l’expertise du docteur Wagner démontre que vous vous êtes
acharnée sur Christine en contradiction totale avec nos usages. Incapable de
maîtriser une élève plus âgée que vous, vous avez usé de violence. C’est
inacceptable ! J’ai donc décidé de vous administrer moi-même la sanction
qui s’impose. Conformément aux usages, vous la recevrez sitôt cette session
levée
Un fait était certain, la jeune professeure qu’était Mlle
Mathilde allait être fessée mais le règlement à Ste-Marie était clair, on ne mélangeait
pas ces fameuses strates que représentaient les élèves et le personnel. La
directrice savait toutefois utiliser ce règlement et l’adapter pour en tirer le
meilleur profit.
– Mlle Mathilde, renchérit Sœur Marie-Joseph, vous retrouverez
votre humilité en prenant une bonne leçon de modestie. Sitôt votre sanction
reçue, vous partagerez l’ordinaire de ces jeunes filles jusqu’à la fin de la
messe de demain matin. En compagnie de jeunes gens de votre âge, vous
apprendrez peut-être à progresser. La session est levée !
Imitant les autres personnes se trouvant dans le bureau de la
directrice, je ne pus m’empêcher de jeter un regard curieux sur Mlle Mathilde.
La jeune professeure essayait de rester digne mais tout en elle montrait
qu’elle accusait le coup. Des larmes de détresse coulaient le long de ses joues.
Avec Magali je m’apprêtais à prendre congé mais la secrétaire
administrative Sœur Marie-Madeleine nous retint dans son bureau attenant à
celui de la directrice.
– Attendez un instant, nous dit Sœur Marie-Madeleine, le docteur
Wagner va venir vous prescrire vos traitements.
La secrétaire administrative de Ste-Marie s’en repartit dans le
bureau de la directrice non sans laisser malicieusement la porte entrouverte. Si
nous n’avions pas l’image, nous avions le son de ce qui se passait dans la
pièce d’à côté. Nous entendîmes un bref sermon de Sœur Marie-Joseph à
l’encontre de Mlle Mathilde. Cette dernière sembla vouloir se défendre mais
bien maladroitement, selon les bribes nous parvenant.
« Mais ma Sœur, vous ne pouvez pas », « Je vous
en supplie, je suis professeur »
Ce à quoi nous pûmes entendre la directrice répondre.
« Sœur Marie-Hortense, si vous voulez bien me déculotter
cette jeune personne »
Et nous perçûmes de la voix de Mlle Mathilde.
« Non, non, ce n’est pas la bonne période pour moi, vous ne
pouvez pas »
S’en suivit un instant un peu moins sonore durant lequel je
supposais que la Préfète de discipline s’occupait de déculotter la jeune
professeure de mathématiques. Soudain, déchirant le silence relatif, un bruit
sec s’éleva suivit instantanément d’une sorte de couinement étouffé. Mlle
Mathilde venait de recevoir sa première claque de la main de Sœur Marie-Joseph.
Se succédèrent ensuite à un rythme soutenu nombre de claques plus bruyantes les
unes que les autres. Mais ce qui était à retenir, c’était la réponse de la
jeune professeur à cette série. Des cris mêlés à des glapissements nous
parvenaient distinctement de la pièce d’à côté.
Mlle Mathilde devait lutter contre la douleur de la fessée que
lui assénait Sœur Marie-Joseph. On l’entendait crier et supplier, ce qui de
reste n’abrégea point la série en cours. Je ne pus à ce moment-là ressentir la
moindre victoire ni le moindre plaisir, au contraire j’avais de l’empathie pour
ma professeure de mathématique même si elle m’avait sévèrement malmenée tantôt.
À nouveau la voix de Sœur Marie-Joseph.
« Allez au coin dans le bureau de Sœur Marie-Madeleine,
vous y rejoindrez vos camarades lorsqu’elles en auront terminé avec le docteur
Wagner »
La porte s’ouvrit plus franchement et nous pûmes voir Mlle
Mathilde, la chemise nouée autour de la taille, marcher à petits pas les
chevilles entravées par sa culotte. Elle était en pleur, pleine de larmes. Nous
la vîmes d’abord arriver de face. Elle nous présentait un pubis à la toison
savamment taillée en forme de cœur d’où pendait une ficelle, expliquant sa
vaine tentative faisant référence à une mauvaise période. Se tournant vers le
mur sur injonction de Sœur Marie-Madeleine, Mlle Mathilde nous présenta ses
fesses. Elles étaient rebondies et d’un ton bien rosé tendant sur le carmin
plus au centre.
Mlle Mathilde, peu habituée à être fessée de la sorte, pleurait
toujours, hoquetait par moments, suppliait et ses larmes reprenaient de plus
belle. Elle n’était pas prête de se calmer. Sans doute devait-elle se refaire
le film de l’après-midi l’ayant menée à ce piquet.
Sœur Marie-Joseph sortit de son bureau suivie de la Préfète de
discipline et du docteur Wagner. J’en avais presque oublié mon sort scellé à
celui de Magali. Nous étions toutes les deux en sursis d’une fessée magistrale,
le pire pour nous était à venir.
Pour suivre le fil de ce récit
Lire ou relire le premier épisode : introduction
Et l'épisode précédent : chapitre 22
La suite, c'est le chapitre 24
Des encouragements, des réactions, des appréciations ?
Vous pouvez rédiger un commentaire et le poster sur le site si vous souhaitez que la communauté des lecteurs en ait connaissance.
Vous pouvez également joindre directement Jeancla, par courriel : jeancla@netcourrier.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire, une réaction, une proposition ? C'est ici. Une fois validé, le commentaire sera visible par tous les lecteurs du blog.
Si vous le souhaitez et pour des raisons de confidentialité, nous pouvons échanger par courriel. Seuls Huguette et moi verrons le message. Il vous suffit de cliquer dans le champ "pour nous contacter" en haut à droite de cette page.