L’atmosphère fut lourde, studieuse et silencieuse pendant
tout le début de l’après-midi. Chacun attendait avec anxiété le retour de
Madame Raveneau. Tous craignaient ses décisions. Pour Catherine et Béatrice,
cela se comprenait. Elles étaient en faute et notre directrice n’était pas
femme à passer sur de tels agissements. Il y aurait des conséquences.
Nous apprîmes plus tard comment Madame Colas avait pu
surprendre Catherine et Béatrice en plein exercice. La sonnette qui se
déclenchait à l’ouverture de la porte était hors service. Notre cheffe de
bureau était arrivée sans que nous ayons pu nous en apercevoir.
Catherine tentait de faire bonne figure, mais son angoisse
était malgré tout palpable. Sa tentative de connivence avec Madame Colas qui
avait lamentablement échouée n’était pas de bon augure. Béatrice laissait ouvertement
voir sa crainte. Des larmes coulaient épisodiquement sur ses joues et elle
regardait Madame Colas, prenant un air suppliant qui laissait celle-ci de
marbre.
Magali semblait aussi inquiète que moi.
« Il n’y a pas de raison, pensais-je. Nous sommes les
victimes. »
Oui, effectivement, nous étions les victimes de l’histoire,
mais des victimes auxquelles il serait possible de demander des comptes :
pourquoi n’avions-nous pas dénoncé la situation plus tôt ? Il y avait de
fortes chances, ou plutôt de forts risques que Madame Raveneau veuille en
comprendre la raison ce qui mettrait sur la table toutes les fautes pour
lesquelles nous avions été punis, mais pas officiellement. Quelle pourrait être
sa réaction à la découverte de toutes ces négligences ?
Nous avions tous à y perdre et bien que le silence régnât
pendant tout le temps de notre attente, je ne suis pas certain que la
productivité de notre travail ait été très élevée.
Madame Raveneau fit son apparition vers seize heures.
Les deux heures d’attente que nous venions de vivre
n’avaient en rien détendu l’atmosphère.
« Que se passe-t-il ici ? Madame Colas ?
– Dans votre bureau si vous le voulez bien. »
Elles disparurent dans le bureau de la directrice pendant
une dizaine de minutes. Puis la porte s’ouvrit pour laisser place à une brève
apparition de Madame Colas.
« Magali, s’il vous plait, nous vous attendons. »
Je vis Magali se contracter, mais elle se rendit à la
convocation qu’elle venait de recevoir. Elle réapparut dix minutes plus tard.
Silencieusement, sans nous regarder, elle retourna à sa place et se plongea
immédiatement dans son travail.
« Daniel, c’est votre tour. »
Je n’en menais pas large en entrant dans le bureau.
« Asseyez-vous, Daniel ! »
Madame Raveneau me désignait l’un des sièges placé devant
son bureau. Madame Colas se mit en retrait, dans mon dos. Je ne pouvais plus
voir ni ce qu’elle faisait, ni les réactions qu’elle pourrait avoir à mes
propos.
« Racontez-nous ce qui s’est passé, Daniel. »
Je restais très factuel. Ne sachant pas quelle attitude
allait adopter Madame Raveneau, je ne voulais pas prendre parti avant de savoir
ce qu’il en serait du futur statut de Catherine.
« Etait-ce la première fois que vous avez été fessé par
Catherine ou Béatrice ?
– Non, Madame, plusieurs fois. »
Madame Raveneau menait la conversation comme un
interrogatoire. Elle ne me laissait pas le temps de souffler entre deux
questions, s’attachant à me faire préciser le moindre détail, y revenant
plusieurs fois, sans doute pour vérifier la cohérence de mes dires. Derrière-moi,
Madame Colas intervenait de temps en temps exigeant de revenir sur l’un ou l’autre
des détails des situations que j’évoquais. Je ne savais plus trop si ce que je
disais était cohérent ou non.
Les questions portaient surtout sur les autres fois où
Catherine, aidée de Béatrice, avait fessé l’un de nous deux. A chaque fois que
je prenais le temps pour réfléchir, j’étais rappelé à l’ordre et j’étais sommé
de répondre à la question, sur le champ.
« Vos réponses sont des plus vagues. Vous faut-il une
fessée pour que vous vous rappeliez ce qui s’est passé il y a seulement
quelques heures ? »
La menace était sérieuse, je le savais. Je tentais de me
dépêtrer de cette situation inextricable, sans rompre le fragile équilibre que
je tentais de tenir.
« A propos, questionna Madame Colas dans mon dos,
pourquoi Catherine a-t-elle décidé de vous fesser aujourd’hui ? »
Je voulus prendre le temps de réfléchir. Je tordais mon cou
vers ma cheffe de bureau.
« Pourquoi hésitez-vous, Daniel ?
– Heu, … je ne …
– Répondez à la question !
– Je … je …
– Daniel, vous épuisez ma patience !
– Je ne sais pas Madame.
– Dites-vous qu’il n’y avait pas de raison ?
– Et bien, … je …
– S’il y avait eu une raison, vous nous le diriez, n’est-ce
pas ? »
Madame Raveneau avait repris la main. Elle avait posé sa
question tout en douceur. J’en éprouvais un réel soulagement.
« Oui, Madame.
– Alors ? Quelle est la raison ?
– Je ne sais pas, Madame. »
Le flot des questions reprit sur la première fessée que
j’avais reçue de la part de Catherine. Je fus soulagé lorsque les deux femmes
me renvoyèrent à mon poste de travail. Je m’affalais sur mon siège. Mes jambes
avaient réussi à me porter jusque-là, mais tout juste.
« Béatrice, c’est à vous ! »
Quand elle se leva, il était clair qu’elle marchait vers le
lieu de son supplice. Elle était au bord des sanglots et cela se voyait. Les
trois femmes s’enfermèrent dans le bureau de la directrice. Le silence régna de
notre côté de la porte, durant une bonne dizaine de minutes. Nous n’entendions
presque rien de ce qui se disait de l’autre côté. Je ne perçus que quelques
éclats de voix dont Madame Raveneau et Madame Colas étaient les auteures.
La belle assurance de Catherine se fissurait. Elle montrait
maintenant des signes ostentatoires d’inquiétude et elle ne cessait de regarder
la porte du bureau de la directrice qui restait obstinément fermée.
« Non Madame, je vous en prie ! »
C’était un cri. Le désespoir s’entendait dans la voix. La
supplique de Béatrice était passée à travers la cloison. Le silence revint
quelques instants. Aucun de nous trois ne travaillait encore. Nous cherchions à
deviner ce qui se déroulait dans la pièce d’à côté à l’aide des pauvres indices
qui s’en échappaient épisodiquement.
Puis, le bruit qui nous parvenait devint plus audible. Un
claquement clair, régulier qui se poursuivait sans s’arrêter. Il n’y avait plus
à se tromper. C’était le son que j’entendais quand Magali recevait la fessée
dans le bureau de la directrice et mes collègues devient l’entendre tout
pareillement quand c’était moi qui en était l’un des acteurs.
Bientôt les cris de Béatrice levèrent les derniers doutes.
Une fessée était en cours dans le bureau adjacent. Le visage de Catherine
s’était décomposé. Toute la coloration s’en était retirée. Elle était blême.
La porte du bureau fut ouverte soudainement. J’en
sursautais. Madame Colas tirait derrière elle une Béatrice qu’elle tenait par
l’oreille.
« Avancez, ma fille ! Ne vous inquiétez pas, tout
le monde a compris que vous avez été fessée. Cela vous a fait le plus grand
bien. Vous l’aviez mérité ! »
Béatrice jetait un regard affolé vers nous. Elle s’arrêta
sur le seuil de la porte une petite seconde, mais la douleur que cela engendra
sur le côté de sa tête la contraignit à avancer. C’était plus un réflexe dû à
la honte de se montrer dans cette situation humiliante, qu’une tentative de
s’opposer à la volonté de Madame Colas. Elle ne montrait aucun signe de
résistance.
Ce n’est que quand elle passa devant mon bureau que je
remarquais sa culotte qui dépassait en-dessous de sa robe. Elle entourait ses
genoux, obligeant Béatrice à effectuer de petits pas rapides pour suivre le
rythme que lui imposait Madame Colas. Celle-ci la conduisit vers l’un des
nagles vides de la pièce.
« Au coin ma fille ! Vous avez vu vos camarades
s’y tenir, sans doute les y avez-vous envoyés vous-même, au mépris de ce qui
vous était interdit. Vous savez donc comment faire. »
Cela ne semblait pas aussi évident qu’il y paraissait.
Béatrice plaça on visage dans le coin mais elle s’en tint là. Madame Colas
retroussa le bas de la robe, dévoilant les fesses nues qui portaient les traces
de la récente correction que Béatrice avait reçue.
« Tenez-moi cette robe à sa place. Ce n’est pas que le
spectacle de vos fesses nous réjouisse, mais il est nécessaire que vous
montriez à tout le monde que vous avez été fessée et que vous poursuivez votre
punition au coin. »
La couleur de ses fesses témoignait de la rigueur du
châtiment qu’elle avait subi. Béatrice gémissait sourdement.
« Silence ! »
La claque qui accompagna cette injonction fut persuasive.
« Je ne veux plus vous entendre. Vous êtes au coin pour
vous faire oublier. Ne vous inquiétez pas, je vous envoie de la compagnie sous
peu. »
Elle se tourna alors vers Catherine.
« A votre tour, Catherine. Dans le bureau de la
directrice !
– Il n’est pas question que je me laisse faire. Je vous
préviens.
– Vous me prévenez ! Mais pour qui vous
prenez-vous ? J’aurais dû vous remettre à votre place depuis
longtemps. »
Catherine sentit qu’elle devait rester prudente.
« Non, je ne voulais pas dire que …
– Dans le bureau tout de suite. A moins que vous ne
préfèreriez être licenciée sur le champ pour faute grave. Je crois que nous
avons tout ce qu’il faut pour le faire. »
Catherine baissa la tête. Un tel renvoi lui ôterait toute
possibilité de retrouver du travail où que ce soit à cent kilomètres à la
ronde. Madame Raveneau était connue et elle n’hésiterait pas à user de son
influence, parmi les chefs d’entreprise de la région, pour punir une rébellion.
Il avait des précédents que chacun connaissait. Il ne s’agissait pas de laisser
fleurir des actes de désobéissance aussi flagrants.
Catherine se leva. Elle se glissa dans la porte entrouverte.
Comme si elle avait eu un remord au
dernier moment, elle se retourna vers sa cheffe de bureau.
« Mais vous ne pouvez pas me … Je suis trop … je ne
suis pas … je ne peux ...
– C’est Madame Raveneau qui décidera de cela. Mais je serais
étonnée que vous ne soyez pas traitée comme vos collègues. Je ne vois pas
pourquoi vous bénéficieriez de quelque privilège.
– Mais je…
– Avancez !
– Je ne me laisserais pas faire !
– Nous verrons cela. A l’intérieur ! »
Madame Colas pointait son doigt vers la porte ouverte. Catherine
disparut dans le bureau, suive de Madame Colas qui ferma la porte derrière elle.
Je regardais Magali dont le regard était tourné vers
Béatrice. Elle semblait songeuse. Quels seraient les changements qu’apporterait
la nouvelle donne dans notre bureau ? Catherine réussirait-elle à
convaincre Madame Raveneau qu’elle pouvait rejoindre le clan des fesseuses dont
Béatrice était manifestement maintenant exclue ? Quelle que soit la
réponse, je doutais fortement que cela diminue le rythme des fessées que je
recevais.
Aucun bruit n’était perceptible de l’autre côté de la porte.
Le conciliabule s’éternisait. Je n’arrivais pas à me faire un avis. Etait-ce
une bonne nouvelle ou, au contraire, cela annonçait-il des jours
difficiles ?
Il y eut lors quelques éclats dans le bureau directorial, ce
qui tranchait avec de longs moments de calme. Je ne distinguais pas qui en
était l’auteure, tant les voix étaient déformées en passant la cloison. Elles
semblaient appartenir à plusieurs personnes, mais Catherine en faisait-elle
partie ou n’était-ce que Madame Raveneau et Madame Colas qui exprimaient leur autorité
en élevant la voix ? Le calme revint pendant plusieurs minutes. Puis, un
cri.
« Non, non, pas ça ! »
Quelques bruits de chaises remuées brusquement. Enfin celui
d’une fessée en cours. Il n’y avait aucun doute. Magali et loi échangeâmes un
regard alors qu’un gémissement de Béatrice finit en un sanglot vite ravalé.
La fessée se poursuivait et, graduellement, montèrent les
plaintes, les cris et bientôt les pleurs. La voix de Catherine était
reconnaissable. La porte s’ouvrit et Madame Colas sortit du bureau. La fessée
n’était pas achevée. Le bruit qu’elle produisait emplit l’espace sonore de
notre bureau.
De là où j’étais je pouvais voir une paire de jambes qui
s’agitaient en tous sens. Le pantalon baissé limitait l’ampleur des battements
des pieds.
« Je n’arrêterais pas la fessée, Catherine, avant que
vous ne cessiez de vous débattre. »
La voix de Madame Raveneau était posée. Tout juste si elle
marquait une très courte pause quand sa main s’abattait sur les fesses de
Catherine.
« Aïe Madame, … aïe … oui Madame, oui … aïe … ahh … aïe
… j’ai mal … aie …
– Voilà enfin une bonne nouvelle. Une fessée qui produit
l’effet que nous attendions. Effectivement, c’est bien prévu pour cela. Je
compte sur le feu qui s’est emparé de vos fesses pour que vous renonciez à vos
prétentions ridicules.
– Aïe … non Madame, … aïe, … je ne le ferai plus, aïe …
– J’y compte bien Catherine. C’était la dernière fois que
vous fessiez l’un de vos collègues. Je n’ai pas besoin de vous pour les
surveiller. Vous viendrez faire part à Madame Colas des négligences qu’ils
commettront. C’est elle qui sévira.
– Aïe, … oui Madame, oui, … aïe, …
– Cessez donc de vous débattre, vous gênez le déroulement de
votre punition !
– Aïe … oui Madame, … aïe … je ne peux pas, aïe … ça fait
mal, aïe …
– Oui, c’est prévu pour. Mais vous allez apprendre, comme
vos collègues à subir vos fessées sans en entraver le déroulement, aussi
douloureuses qu’elles seront. Leur sévérité dépendra de vous et des
désobéissances dont vous vous rendrez coupable.
– Aïe … oui Madame … aïe …
– Chaque fois que vous ne vous laisserez pas faire, vous
recevrez une seconde fessée. Nous continuerons ainsi jusqu’à ce que vous ayez
compris. Avant de nous quitter, ce soir, vous serez donc de nouveau fessée pour
votre résistance. Je demanderai à Madame Colas de s’en charger. »
La fessée dura encore quelques minutes ponctuées par les
cris de Catherine. Puis, elle cessa.
« Debout ! »
La claque qui accompagna cet ordre résonna jusqu’à nous. Mon
angle de vue dans le bureau de la directrice ne me permettait pas de voir les
deux protagonistes.
« Allons rejoindre vos camarades, je n’en ai pas fini
avec vous deux !
– Non Madame, pas devant eux ! Je dois remonter ma
culotte ! »
Cette revendication fut stoppée net par une rafale de
claques.
« Vous ferez comme vos collègues. Aucun privilège. Vos
fessées seront administrées en leur présence, comme vous assisterez aux leurs.
Ainsi elles profitent non seulement à celui qui la reçoit, mais également à
ceux qui en sont témoins. Ils savent ce qui les attend au cas il leur prendrait
l’idée de commettre la même bêtise. »
Une nouvelle série de fessées mit fin à la discussion.
« En route ! »
Que s'est-il passé dans les épisodes précédents ?
Pour tout comprendre, il faut lire ce qui a précédé :
- Le premier épisode : chapitre 1 et les vingt-huit qui ont suivi dans la saison une. Pour avoir accès à un épisode particulier, voir la page mes récits
- L'épisode précédent : chapitre 42
Pour tout comprendre, il faut lire ce qui a précédé :
- Le premier épisode : chapitre 1 et les vingt-huit qui ont suivi dans la saison une. Pour avoir accès à un épisode particulier, voir la page mes récits
- L'épisode précédent : chapitre 42
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Donnez votre avis, postez un commentaire, faites part de vos expériences, de vos protestations, racontez ce que vous avez vécu, laissez libre cours à votre imagination, dites-nous ce que vous avez ressenti, soyez créatif, n'hésitez pas...
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Bonjour,
RépondreSupprimerBravo , justice est rendue , mais pas fini le retour honteux de Catherine devrait être fort intéressant
Bonjour lecteur anomyme,
SupprimerEt oui, ce qui était attendu, est arrivé. Ensuite, c'est comme un engrenage : quand on y a mis le doigt...
Au plaisir de vous lire,
JLG.