Il faut parfois forcer la main pour que les responsabilités soient
assumées.
Pour des raisons que vous comprendrez aisément, secret médical oblige, les
détails trop personnels (noms de famille, lieu, prénoms parfois...) qui
permettraient d'identifier les patients, ont été modifiés ou anonymisés.
Lundi 6 août 2018 - 17h44
« Allô, Docteur ?
– Docteur Jeanine Legendre. Bonjour. Que puis-je
pour vous, Madame ?
– Madame GXXX. Bonjour Docteur. Je vous remercie
de me prendre. C’est un appel urgent. Je dois me décider tout de suite. Qu’en
pensez-vous ?
– Vous avez tout de même cinq minutes pour que
nous échangions sur la situation qui vous amène ?
– Oh oui, dix ou quinze minutes tout au plus. Il
faut que j’aille chercher Julie.
– Dites-moi-en plus. Qui est Julie ? Où
devez-vous aller la chercher ?
– Excusez-moi Docteur, dans ma précipitation, j’oublie
de vous dire les choses essentielles. Julie, c’est ma bru. Trente-cinq ans,
mais trente-cinq ans d’inconsistance et inconséquence. Gentille, mais tête-en-l’air
comme ce n’est pas permis. Une vraie gamine.
– Vous en faites un portrait peu flatteur.
– C’est que je m’exprime mal, ou plutôt parce
que je ne vous parle que de ses défauts. Elle et moi nous nous entendons très
bien. Depuis dix ans qu’elle vit avec mon fils, ils ne sont pas mariés, j’ai l’impression
d’avoir la fille que je n’ai jamais eue. Ils ont leur propre appartement, mais
ils passent beaucoup de temps chez moi. C’est vrai que la maison est grande.
– Ça donne effectivement une autre vision sur
vos rapports.
– Docteur, ce ne serait pas complet si je ne
vous disais qu’elle écoute les conseils que je lui donne. D’ailleurs, quand
elle ne les suit pas, je la gronde. Ça arrive de plus en plus souvent. Je vois
bien qu’elle en est toute honteuse. Quand je me suis vraiment fâchée, je le
prends dans mes bras pour la consoler, mais jamais avant qu’elle m’ait demandé
pardon.
– J’ai le sentiment que vous parlez d’une
relation mère fille.
– Oui, c’est le type de relation que nous avons.
– Les expressions que vous avez utilisées
conviendraient bien si vous parliez d’une petite fille, beaucoup plus que d’une
femme d’âge mûr.
– C’est bien l’impression que j’ai très souvent.
Je me demande même si elle ne souhaiterait pas que je franchisse un cap.
– Franchisse un cap, c'est-à-dire ?
– Il faut que je vous dise tout d’abord, que les
parents de Julie sont loin. Elle a dû changer de région pour faire des études
et c’est là qu’elle a rencontré mon fils. Elle y est donc restée, mais je sens
bien que sa mère lui manque. Elles étaient très proches.
– Elle a reporté sur vous une partie de son
besoin d’affection.
– J’y ai aussi pensé. D’autant plus après ce qu’elle
m’a avoué.
– Je vous écoute.
– Et bien voilà. Il y a quelques semaines, elle
est arrivée toute penaude à la maison. J’ai senti tout de suite que quelque
chose n’allait pas. J’ai dû insister un peu. Elle m’a avoué qu’elle
avait répondu à sa cheffe de bureau quand elle lui avait fait une remarque sur
la qualité de son travail.
– Oui, c’est ennuyeux.
– D’autant plus que ce n’était pas la première
fois. Quand je l’ai grondée, elle a baissé la tête et elle m’a dit qu’elle
savait que ce n’était pas bien, mais qu’elle n’arrivait pas à s’en empêcher.
Comme je lui reprochais ce manque de maîtrise, elle m’a dit que sa Maman lui
avait fait passer cette attitude quand elle avait commencé à travailler. C’est
sa conclusion qui m’a laissée sans voix.
–Expliquez-moi.
– Elle m’a expliqué qu’il lui faudrait une
personne qui utilise à son encontre la même méthode que celle à laquelle
faisait appel sa mère quand elle avait une vingtaine d’années : une bonne
fessée déculottée. Elle était toute rouge quand elle me l’a avoué. Je n’ai pas
réagi sur le moment.
–Oui, je comprends cela a dû vous surprendre. Qu’en
avez-vous déduit ?
– J’ai pensé que sans oser exprimer sa pensée
jusqu’au bout, elle me demandait de lui donner la fessée quand elle la
méritait.
– Oui, cela semble assez évident.
– Vous trouvez ? J’ai hésité. J’y suis
revenue il y a trois semaines. Elle m’avait répondu alors que je lui faisais
une remarque sur sa tenue trop négligée. Je lui ai dit qu’il fallait que
cessent ces insolences, particulièrement envers sa responsable. Elle m’a promis
qu’elle arrêtait. Je lui ai dit que si j’avais bien compris ce dont elle avait
besoin, la prochaine fois, il n’y avait qu’une solution pour la punir : elle
aurait une fessée.
– Comment a-t-elle réagi ?
– Elle est devenue toute rouge, mais elle a
hoché la tête quand je lui ai demandé si elle avait bien compris.
– Voilà qui met les choses au clair.
– Et oui, c’est pour cela que je vous appelle.
– Que s’est-il passé ?
– Sa cheffe de bureau m’a appelé il y a cinq
minutes. Julie a de nouveau été insolente. Quand il lui a été annoncé qu’elle
serait convoquée pour un entretien disciplinaire, elle a fondu en larmes et a
demandé qu’on m’appelle.
– Ah ! Réaction intéressante.
– J’ai rendez-vous avec sa cheffe de bureau dans
vingt minutes. Je ne sais pas comment je dois m’y prendre.
– Je ne comprends pas votre hésitation.
– Je ne sais pas si je dois… aller au bout de ce
que je lui ai promis.
– C’est une grave question, effectivement.
Expliquez-moi où vous en êtes sur cette question.
– Je sais bien qu’elle a besoin de cette fessée
et probablement de beaucoup d’autres. Mais je ne sais pas si j’oserai…
– J’ai cru comprendre, au travers de ce que vous
m’avez dit, que vous aviez de l’affection pour elle.
– Oui, c’est exact. Je sens bien qu’elle a
besoin de moi.
– Vous sentez-vous également des responsabilités
vis-à-vis d’elle ?
– Des responsabilités ?
– Oui, Croyez-vous que vous devez agir pour qu’elle
ait un meilleur avenir, qu’elle soit plus responsable, qu’elle ne tombe pas
dans les pièges de la vie… Vous sentez-vous concernée par ce qu’elle va devenir ?
– Oui, bien sûr. Tout cela m’importe.
– Alors vous ne pouvez pas la laisser tomber au
moment où elle fait appel à vous.
– Oui, mais…
– Laissez-moi finir. Julie demande à vous faire
venir alors que vous lui aviez promis une fessée si elle recommençait. Il est
évident que vous devez aller négocier avec les personnes compétentes de son entreprise.
Non seulement vous devez lui administrer une sérieuse fessée, mais vous devez
le faire en présence de sa cheffe. C’est à ce prix qu’elle comprendra que vous
avez pris en main son éducation.
– Vous voulez dire en public ?
– Je ne sais pas si cette première fessée doit
se dérouler en présence de ses collègues, mais sa cheffe doit y assister.
Proposez à sa cheffe, plutôt que de la menacer de sanctions inefficaces, de lui
administrer elle-même une correction et de répéter l’exercice aussi souvent que
nécessaire. Si les suivantes lui sont données en public, c’est elle qui l’aura
choisi : si elle est insolente en présence de ses collègues, elle devra
recevoir la fessée en leur présence.
– C’est sévère, mais j’en comprends la
nécessité.
– Vous devez donner l’impulsion. La première
fessée doit venir de votre main. Vous représentez, pour elle, l’autorité
principale. Bien évidemment, vous la déculotterez. Elle doit se sentir prise en
mains par une personne qui aura la haute-main sur tout ce qu’elle fait. Ce sera
vous. Ne vous contentez pas de la fesser pour ses insolences, mais également
pour tous les écarts qu’elle commettra.
– Cela risque de représenter un membre considérable
de fessées.
– Ce n’est pas grave. Vous verrez qu’elle va rapidement
améliorer son comportement, autant pour éviter les fessées que pour vous
complaire. Une bêtise, une fessée, c’est tout ce qu’il y a de clair. Cela donne
des repères.
– Je commence à entrevoir comment vous envisagez
les choses.
– N’hésitez pas à déléguer le droit de la
corriger à toutes les personnes à qui elle doit obéir, sa cheffe de bureau en
tout premier lieu.
– Oui, c’est indispensable.
– N’oubliez pas que le prolongement naturel d’une
fessée, c’est un séjour au coin, à y exposer les conséquences de la fessée et à
réfléchir aux inconvénients que provoquent les désobéissances. Pour une jeune
femme de cet âge, une demi-heure, c’est un minimum.
– Je vous remercie, Docteur ! Je pense que
je vais mettre en pratique ce que vous me recommandez.
– Il est sans doute temps que vous alliez à
votre rendez-vous.
– Effectivement, il est l’heure. Cette chipie va
recevoir sa première fessée de ma main, puis je vais suggérer à sa cheffe de la
doubler par une des siennes.
– Excellente résolution. Je vous laisse.
– Merci Docteur. Vous êtes de bon conseil ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire, une réaction, une proposition ? C'est ici. Une fois validé, le commentaire sera visible par tous les lecteurs du blog.
Si vous le souhaitez et pour des raisons de confidentialité, nous pouvons échanger par courriel. Seuls Huguette et moi verrons le message. Il vous suffit de cliquer dans le champ "pour nous contacter" en haut à droite de cette page.