Quand le Docteur Legendre prend les choses en mains.
Pour des raisons que vous comprendrez aisément, secret médical oblige, les
détails trop personnels (noms de famille, lieu, prénoms parfois...) qui
permettraient d'identifier les patients, ont été modifiés ou anonymisés.
Jeudi 26 juillet 2018 - 19h02
« Allô, Docteur ?
– Docteur Jeanine Legendre. Bonjour. Que puis-je
pour vous, Monsieur ?
– Euh, oui. Bonjour Docteur. On m’a demandé de
me présenter, je suis Cédric XXXX.
– Bienvenu à SOS fessée, Cédric, puis-je vous
demander votre âge ?
– Expliquez-moi ce qui vous amène.
– Je vais faire vite, Docteur, je sais qu’il est
tard. Vous devez avoir envie de rentrer chez vous.
– Oui, bien sûr, mais nous avons le temps. Ne
vous précipitez pas. Racontez-moi pourquoi vous nous avez appelés.
– Merci Docteur. C’est à cause de Mademoiselle
Johnson, mon professeur d’anglais.
– Vous prenez des cours d’anglais ?
– Oui, ma boite souhaiterait que j’aille diriger
leur bureau à Détroit, aux Etats-Unis. C’est une promotion importante, mais ils
trouvent que mon niveau d’anglais est trop faible. Ils m’ont donc demandé de
prendre des cours particuliers.
– Et c’est là où Mademoiselle Johnson
intervient.
– Oui, c’est cela. Apparemment, elle connait
bien la DRH de notre groupe. Elle m’a été chaudement recommandée.
– Vous voulez dire qu’elle vous a été imposée ?
– On pourrait le dire comme cela. Si je voulais
que le coût soit pris en charge par mon entreprise, c’était Mademoiselle
Johnson. Mais je pouvais aller ailleurs si je le voulais.
– Vous avez donc préféré Mademoiselle Johnson.
– Forcément. Ils m’ont fait des conditions
royales. Non seulement c’est eux qui payent, mais en plus, ça de déroule sur
mon temps de travail.
– Ils tiennent vraiment à ce que votre niveau d’anglais
s’améliore.
– Oui, c’est bon signe.
– Si j’en crois ce que vous me dites, tout va
bien. Or, vous appelez. C’est donc qu’il y a un problème.
– Vous pouvez le dire Docteur. D’abord, tout
allait bien. Avec Mademoiselle Johnson, nous avons fait de la conversation, en
anglais, bien sûr. Elle reprenait mes formulations quand elles n’étaient pas
correctes, mais c’était tout. Au bout de quatre séances, elle m’a dit qu’elle
avait repéré les lacunes et qu’elle allait se centrer sur ce que je ne
maîtrisais pas bien. Je ne savais pas qu’elle m’évaluait pendant les premières
séances, mais ça m’allait plutôt bien.
– Et les choses ont commencé à changer.
– Oui Docteur, c’est ça. Mademoiselle Johnson m’a
donné des devoirs à faire à la maison et des leçons à apprendre.
– Et c’est là que ça s’est gâté.
– Ben oui ! Je n’ai pas beaucoup de temps
pour faire ce travail en dehors de mes heures de bureau.
– Je comprends. Combien de temps cela
demanderait-il ?
– Je ne sais pas exactement… peut-être une
heure, une heure trente.
– Et vous y consacrez…
– Oh, au moins trente minutes, quarante-cinq
certaines semaines.
– Effectivement, c’est insuffisant. Vous revenez,
à votre cours d’anglais, avec des devoirs mal faits et des leçons non sues. Je
me trompe ?
– Non, docteur, c’est ça.
– Votre professeur vous a fait part de son
désaccord.
– Je ne dirais pas ça comme ça. Elle s’est fâchée
ou plutôt elle m’a grondé.
– Grondé ?
– Oui je crois qu’l faut le dire comme ça. Elle était
assise à son bureau. Elle m’a dit de me tenir debout devant elle, les mains
derrière le dos.
– Effectivement.
– Elle m’a dit que j’étais un paresseux et qu’elle
ne tolérerait plus que j’arrive à son cours sans avoir travaillé.
– Elle avait raison, non ?
– Vous croyez ?
– Vous devez consacrer une heure par semaine de
votre temps au travail pour le cours d’anglais, mais vous n’en faites rien
alors qu’on vous a fait des conditions inégalables pour suivre cette formation.
Vous ne faites pas beaucoup d’effort.
– C’est ce que m’a dit ma professeure. J’ai
voulu protester. Je lui ai dit que je n’acceptais pas qu’elle me parle comme
cela.
– Je parie qu’elle n’a pas apprécié.
– Non. C’est le moins qu’on puisse dire. Elle m’a
dit qu’elle en avait assez. Elle m’a dit qu’elle me renvoyait du cours et qu’elle
parlerait de ma fainéantise à la DRH.
– Vous avez un grave problème.
– Oui. Si elle va au bout, ma carrière est
foutue. Je n’aurai jamais le poste à Détroit. Il y a toutes les chances que je
me fasse mettre à la porte. Ce serait une catastrophe.
– Serait ? Y aurait-il une autre hypothèse ?
– Oui. Comme je l’ai suppliée de me garder, elle
a fini par accepter, mais en posant ses conditions.
– C’est de cela dont vous voulez me parler.
– Elle m’a dit que la prochaine fois qu’elle ne
serait pas satisfaite du travail que j’avais fait pendant la semaine, elle me baisserait
la culotte et qu’elle me donnerait une fessée.
– Je la comprends.
– Ah, mais je suis trop grand !
– Trop grand ? Vous croyez ?
– Que… que voulez-vous dire ?
– Vous avez des devoirs à faire et vous ne les
faites pas. Cela ne vous semble pas être un comportement qui ressemble à celui d’un
enfant paresseux ?
– Euh…
– Je trouve que votre professeure vous a fait
une proposition honnête et tout à fait adaptée à votre situation. Je parie qu’après
une ou deux fessées, vous serez beaucoup plus attentif à votre travail.
– Oui, mais…
– Si votre professeure persiste, je pense que
vous ferez de grands progrès. Il faudrait qu’elle étende cette méthode à la
qualité de vos résultats : une bonne fessée si vos progrès ne sont pas
suffisants.
– Mais… mais…
– Il n’y a pas de « mais » qui tiennent !
Je pense que pour vous mettre réellement à travailler, il vous faut recevoir la
fessée régulièrement.
– Docteur attendez !
– Quand se déroulera votre prochain cours ?
– Demain.
– Il n’y a pas de temps à perdre. Mademoiselle
Johnson, vous dites ? Je vais contacter votre entreprise pour avoir ses
coordonnées. Je vais l’appeler dès demain matin, pour lui expliquer comment il
faut s’y prendre avec les petits garçons de votre genre, même s’ils ont plus de
quarante ans.
– Mais Docteur…
– J’espère que vous avez bien fait le travail de
cette semaine, mais je peux vous annoncer que ce sera insuffisant. Je vais
expliquer à Mademoiselle Johnson qu’elle doit vous punir pour votre paresse de
ces dernières semaines. Demain, vous recevrez la fessée. Je lui recommanderai d'acheter un martinet et de vous mettre au coin, à la fin de votre leçon, quelque soient les personnes
qui doivent venir chez elle à la suite de votre cours. Avez-vous compris ?
– Oui Docteur.
– Quelques semaines à ce régime, et vous aurez
changé de comportement, faites-moi confiance ! »
D'autres consultations à lire sur ce blog ?
BéréniceAller plus loin ?
Si vous souhaitez réagir, commenter, vous interroger ou envisager une consultation par internet sur votre propre situation ... laissez un commentaire ci-dessous.
Excellent dialogue ! l'anglais est une langue indispensable à maîtriser dès qu'on occupe un poste important. Mademoiselle Johnson doit enseigner l'anglais selon les bonnes vieilles méthodes de "l'éducation anglaise" qui ont fait leurs preuves.
RépondreSupprimerOliver Twist
Oliver,
SupprimerJe ne vous le fais pas dire. Nous avons là des comportements qui s'accordent : l'élève qui recherche l'effort minimal et la professeur qui doit réagir face à des capacités gâchées.
Le poids des traditions a dû faire le reste dans le choix de la méthode.
Au plaisir de vous lire,
JLG.