jeudi 2 avril 2020

Le journal d'Olga - chapitre 12 acte 1

C’est rare qu’on arrive à se retrouver tous les deux tout seuls, Théo et moi. Vraiment tout seuls. À notre main. Parce qu’à la maison, même si, dans la chambre, Iourievna s’éclipse gentiment pour nous laisser le champ libre, il y a toujours maman ou Ekaterina qui traînent plus ou moins dans les parages. Pas simple, dans ces conditions, de se laisser complètement aller. Surtout que, faut bien le reconnaître, moi, avec un mec, quand ça fait mouche, je suis particulièrement expansive. Chez Théo, c’est un peu la même chose : il y a souvent sa mère. Ou son frère. Ou les deux. Alors les occasions, s’il s’en présente, faut vraiment qu’on les saisisse. Et qu’on en profite à fond. Mais ça, on est devenus orfèvres en la matière.
Du coup, dans les moments où on est ensemble, quand on peut pas s’abandonner vraiment, on parle. On parle énormément. De plein de choses. Et, entre autres évidemment, puisqu’on baigne constamment là-dedans, des fessées auxquelles on est amenés à assister. Du plaisir qu’on peut ressentir, inutile de se voiler la face, quand l’un ou l’autre de nos camarades se retrouve la croupe à l’air pour une bonne claquée. Ou une bonne cinglée.
On a nos chouchous. Moi, c’est Lucas. Peut-être parce que c’est à cause de moi, même si j’avais rien fait pour, qu’il se l’est ramassée, sa fessée à la piscine. Et, juste derrière, il y a Augustin. Parce qu’il a voulu jouer les fortes têtes et que la prof l’a maté. Ça me parle, ça, surtout quand c’est un mec à qui ça arrive. Et que c’est une femme qui le rabaisse et qui prend le dessus.
Théo, lui, c’est Léa qu’il a adoré voir fessée. Parce que c’est la déléguée. Qu’elle est plus ou moins du côté du manche. Qu’elle assiste l’infirmière quand elle les prépare, les garçons, et qu’elle en profite pour se moquer d’eux et les humilier. « Alors juste retour des choses ! »
Mais il y en a une autre, il ne s’en cache pas, qu’il rêve, depuis des semaines et des semaines, de voir gigoter sous les coups de lanière. C’est Lenka. Il ne sait pas pourquoi. Parce qu’elle a rien de particulier en fait, mais c’est comme ça. Rien que l’idée, ça le met dans tous ses états. Sauf qu’il reconnaît lui-même, à son grand désespoir, qu’il y a vraiment très peu de chances pour que ça se produise. Parce qu’en classe, elle est irréprochable, Lenka. Pas le moindre problème de discipline. Jamais. Des résultats scolaires plus que satisfaisants. L’élève modèle par excellence, quoi ! Tellement modèle que ça en devient exaspérant. Et que j’ai fini par avoir presque autant envie que lui de la voir s’en prendre une. Mais pas pour les mêmes raisons.

Du coup, fallait voir sa tête, hier, à Théo, quand je suis arrivée chez lui et que je lui ai triomphalement annoncé que ça y était, qu’elle y était passée, Lenka.
« Non, mais tu m’en pousses une grosse, là !
‒ Eh, non ! Même que j’y étais. Et que je peux te dire que ça a donné.
‒ Et j’ai loupé ça ! C’était quand ? C’était où ? Eh ben, raconte, quoi !
‒ Tout à l’heure. Chez François M.
‒ Le chef d’entreprise ? Celui qu’a le grand manoir sur la butte ?
‒ Celui-là même. Il se fait des tas de travaux chez lui en ce moment. C’est mon père qui s’en occupe. Avec son collègue Alosj F. dont les enfants, Jan, Zdenka et Lenka, viennent, de temps à autre, donner un coup de main pour se faire un peu de thune. Sauf que là, récemment, ils ont la très mauvaise idée de piquer la tablette de Tiphanie, la fille de la maison. Un truc hors de prix qu’ils s’étaient mis en tête de revendre sur Internet. Il y a eu un foin pas possible. Mon père et Alosj F. ont été accusés.
Ça a pris des tas de proportions. En l’absence de son mari, en déplacement, Adélaïde de M., la femme de François M., était bien décidée à ne pas en rester là. Et être accusé de vol quand tu travailles à domicile, alors là t’es sûr d’être complètement perdu de réputation. Les enfants ont eu peur, du coup, que ça cause énormément de problèmes à leurs parents, et ils ont fini par tout avouer. Lesquels parents, bien sûr, les ont emmenés, dès le lendemain matin, restituer la tablette à Tiphanie. Qui était furieuse. Et qui s’est mise à clamer, sur tous les tons, qu’ils méritaient une bonne fessée, tout nus, devant tout le monde. Sa mère a trouvé l’idée excellente : « Ou la fessée ou je porte plainte » Elle a même proposé, pour que ce soit plus vexant encore et que ça leur fasse passer à tout jamais l’envie de recommencer, que ce soit sa fille elle-même qui la leur donne, la fessée. Comment elle était ravie, elle !
‒ Mais c’est qui, cette Tiphanie, au juste ? Je la connais ?
‒ Ça m’étonnerait. C’est pas le genre à traîner à droite et à gauche. Ni à se mélanger avec qui que ce soit. Elle bosse ses cours à la maison. Avec un répétiteur, s’il vous plaît. Et ses parents lui passent tous ses caprices. Absolument tous. Ce qui fait que c’est la fille absolument imbuvable. Arrogante, méprisante, elle prend tout le monde de haut et considère comme un dû qu’on soit à ses pieds et qu’on en passe par toutes ses exigences.
‒ Charmant !
‒ Tu la verrais ! Une vraie tête à claques.
‒ Mais alors il y a quand même quelque chose que je comprends pas, moi, c’est ce que toi, t’avais à voir là-dedans.
‒ Oh, c’est tout simple. Pour faire bonne mesure, sa mère a trouvé très judicieux, comme on est les filles du collègue de leur père, qu’Ekaterina, Iourievna et moi, on assiste à la punition en compagnie de nos parents.
‒ Vu sous cet angle… Et alors ?
‒ Et alors, quand on est arrivés, c’était déjà commencé. Pas la fessée elle-même, non, mais Tiphanie les avait fait mettre tous les trois à poil, à genoux sur la terrasse. Et mains sur la tête. Elle s’est précipitée à notre rencontre. « Ah, vous voilà enfin ! Ben, c’est pas trop tôt. Qu’est-ce que vous fichiez ? Bon, mais vous êtes là, c’est l’essentiel. On va pouvoir passer aux choses sérieuses. » Et elle s’est mise à marcher de long en large devant eux d’un air réjoui en faisant claquer sa sangle, une sangle en cuir longue et épaisse. Elle s’arrêtait, allait regarder Jan sous le nez. Repartait. Recommençait avec une des filles. Ça a duré un long moment comme ça. Et puis, quand elle en a eu assez : « Ah, mes cocos, vous avez voulu jouer ? Eh ben, on va jouer ! » Et tu sais pas ce qu’elle est allée imaginer ? Je te le donne en mille. De les faire sauter tous les trois à la corde comme des gamines de huit ans. Avec, à la clef, une réduction du nombre de coups de sangle, de moitié, pour celui ou celle qui tiendrait le plus longtemps sans s’entraver dedans.
‒ La garce !
‒ Ah, ça, tu peux le dire ! Elle leur a distribué trois cordes. « Allez, amusez-vous ! » Et elle a rigolé comme une petite folle en regardant les seins des deux filles tressauter et ballotter tant et plus dans tous les sens. Ceux de Zdenka surtout. Qu’en a une belle paire. Parce que Lenka, elle, faut bien dire ce qui y est, il y a pas grand-chose. Mais là où elle surtout pris son pied, c’est avec Jan. Parce que comment il lui battait contre les cuisses, son matériel ! Et sur le ventre. Elle hurlait de rire. « Plus haut ! Allez, plus haut ! » Ah, pour s’agiter, ça s’agitait, tout ça ! D’autant que, mine de rien, il est sacrément bien pourvu. Non, c’est vrai ! À ce point-là, c’est pas souvent…
‒ Et tu t’es allègrement rincé l’œil…
‒ Ben, tiens ! J’allais me priver ! T’en aurais pas profité pour la mater Lenka, toi, peut-être, si t’avais été là ? Et même Gdenka avec ses gros nénés. Toujours est-il que c’est lui, Jan, qui a cédé le premier. Il s’est pris les pieds dans la corde et a même failli s’étaler de tout son long. « Éliminé ! » qu’elle a hurlé triomphalement, Tiphanie. « Éliminé ! » Les deux autres, elles par contre, elles ont fait durer tant qu’elles ont pu. Moitié de cinglées en moins, ça valait le coup de se défoncer. Sauf qu’au bout d’un moment Tiphanie en a eu assez. « Bon, allez, ça suffit ! C’est trop long. Il y a pas de gagnant, il y a pas de perdant. Vous aurez tous les trois pareil. Allez, on commence. Par qui ? » Ils se sont pas précipités, tu parles ! Ils se regardaient les uns les autres. Quelques secondes de gagnées, c’étaient toujours quelques secondes de gagnées. « Bon, ben je vais désigner un volontaire, alors ! » Et ça a été Lenka. Qui pleurait déjà toutes les larmes de son corps, d’humiliation, à cause de tout ce qui venait de se passer. Et ça faisait que commencer. Parce qu’elle a eu beau tout faire pour essayer d’échapper, tempêter, supplier, résister, il y a pas eu moyen. « T’as dix secondes. Sinon on porte plainte. Et ton père perdra son boulot » Et Lenka a dû accepter de se laisser attacher au pilier de l’escalier du perron. Elle lui a docilement tendu les poignets. Alors tu penses bien que l’autre, dans la foulée, elle a rien eu de plus pressé que d’enfoncer le clou : elle a voulu qu’elle lui baise la main et qu’elle lui demande à genoux de la punir comme elle le méritait.
‒ Quelle petite saloperie !
‒ Ah, ça ! T’aurais vu comment elle jubilait ! Et puis alors je te dis même pas la volée qu’elle lui a flanquée. C’en était une, comment j’aurais pas aimé me la prendre ! Parce que pour y aller de bon cœur, elle y allait de bon cœur… Sur les fesses. Sur les cuisses. À toute volée. Ça a même débordé sur le dos, sur les hanches, sur les flancs, et aussi un peu sur le ventre, tellement elle gigotait et se contorsionnait dans tous les sens, la pauvre !
‒ Elle criait ?
‒ Tu penses bien que oui ! Des hurlements à fendre l’âme. Dont elle n’a absolument tenu aucun compte, l’autre ! Elle cinglait. Elle cinglait à tout-va. Avec un petit sourire béat. C’est sa mère qui l’a arrêtée. « Soixante ! Ça suffit, Tiphanie ! » Elles l’ont détachée et elle s’est écroulée dans l’herbe où elle n’a pas pu se retenir. Elle s’est mise à pisser, jambes écartées, devant tout le monde. Sans la moindre pudeur. Ce qui a encore fait éclater Tiphanie de rire. « Non, mais regardez-moi cette grande dégueulasse ! » C’est sa mère, à Lenka, qui l’a aspergée, avec le tuyau d’arrosage, pour la rafraîchir et la nettoyer. Et qui l’a ramenée s’agenouiller, toute sanglotante, à côté de son frère.
Tiphanie, elle, s’était déjà tournée vers Gdenka. « Allez ! À ton tour! » Et elle a voulu la faire lever. Seulement elle résistait de toutes ses forces, Gdenka. Elle a eu beau tirer, se mettre en colère, hurler. « Tu vas obéir, oui ! Tu vas obéir ! » Il y avait rien à faire. Elle résistait et s’arc-boutait de toutes ses forces. Ce qui a eu le don de la mettre en fureur, Tiphanie. « Ah, tu le prends comme ça ! Ah, tu le prends comme ça ! » Et elle lui a cinglé le dos. Ce qui l’a fait aussitôt se retourner pour échapper. Mais ça l’a pas calmée pour autant ! Elle lui en a envoyé deux grands coups sur les seins. Elle a hurlé, Gdenka. Et là, par contre, elle a plié.
Elle s’est laissée emmener jusqu’au pilier où Tiphanie l’a attachée en vociférant. « Alors, ça, tu vas me le payer, ma petite ! On me résiste pas à moi. » Et, pour payer, elle a payé ! Elle était complètement déchaînée, l’autre ! Elle s’est pas contentée de lui cingler les fesses, de toutes ses forces, mais aussi tout ce qui lui tombait sous la sangle, le dos, les cuisses, le ventre, les hanches, au gré des contorsions épouvantées de Gdenka qui hurlait en continu. Sans marquer le moindre temps d’arrêt. Elle l’a même gratifiée d’une dizaine de coups supplémentaires. « Cadeau ! » Et c’est encore sa mère qui a dû l’arrêter. « Ça suffit, Tiphanie ! Stop ! » « Oui, mais je veux qu’elle me demande pardon. » Ce que Gdenka a fait, repentante, tête basse. « J’avais mérité. » Restait plus que Jan. Et alors Jan, lui…
‒ T’as tout particulièrement savouré.
‒ Non. Enfin si ! Oui. C’est pas ça. C’est que Jan, il a fait celui qu’avait pas peur. Tout seul, il y est allé près du pilier. Et il lui a tendu fièrement ses poignets. Ça l’a fait marrer, Tiphanie. « Ah, tu le prends comme ça, mon bonhomme ! Eh ben, je vais te faire brailler quelque chose de bien, moi, tu vas voir ! » En attendant, ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il bandait. Et à fond. Ça aussi, ça l’a fait marrer. Elle lui a envoyé une petite pichenette dessus. Et elle l’a décalotté. Avec un grand rire. « Là, comme ça, maintenant t’es vraiment tout nu. » Elle n’a pas cinglé tout de suite. Elle est d’abord allée tranquillement boire, lancer une petite claque, au passage, sur les fesses rutilantes des deux filles agenouillées. Elle a échangé quelques mots, à voix basse, avec sa mère. Et elle est revenue à lui. « Bon, mais c’est pas tout ça ! À nous deux ! »
Et elle a tapé. À grands coups de lanière déterminés. Réguliers. Rapprochés. Qui s’inscrivaient en larges traînées pourpres dans la chair de Jan qui serrait les dents, bien décidé à ne pas lui donner la satisfaction de l’entendre crier. C’était une lutte forcenée entre eux. À qui triompherait de l’autre. « Tu vas brailler, oui ! » Mais il n’y a rien eu à faire. Il lui échappait bien quelques gémissements, il se cabrait bien sous les cinglées, mais il ne criait pas. Et elle a dû finir par s’avouer vaincue. En sueur, haletante, furieuse, elle a jeté la sangle par terre. C’est sa mère qui est venue détacher Jan. Qui l’a ramené auprès de ses sœurs. Tiphanie lui a lancé un regard plein d’animosité. « Crois pas t’en tirer à si bon compte. J’en ai pas fini avec toi. » Et elle s’est éloignée, à grands pas, dans la direction de la maison. »


Et Iourievna ? On la connait

Je veux ! Elena nous l'a longuement présentée mais si vous êtes passés à côté,  voici le premier épisode de la série : le chapitre 1

Il y a un début à cette série

Le chapitre 1
et l'épisode précédent : chapitre 11
Mais si vous voulez lire ce récit d'un autre point de vue : les rebelles chapitre 12

Et la suite ?

François nous a écrit l'acte 2

N'hésitez pas pour les commentaires

Tout le monde les attend : que pensez-vous de cette série croisant l'imaginaire d'Elena et celui de François ?

2 commentaires:

  1. Bonjour François,
    J'ai bien aimé de coup de la corde à sauter, scène que je n'avais pas imaginé. C'est très innovant, pour humilier tant les garçons que les filles, surtout lorsqu'ils sont nus. Un beau spectacle bien excitant ! Tiphanie s'en est donné à coeur joie avec la fratrie, de quoi leur faire regretter ce vol.
    Jan a montré tout son courage en encaissant sa fessée de cette façon, ce qui a profondément vexé Tiphanie, qui devra ruminer sa vengeance. Elle qui obtient ses moindres désirs...
    Amitiés.
    Elena.

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    Réponses
    1. Bonjour, Elena. Et bonjour à tous.

      C'est un épisode, cette corde à sauter, que nos trois lascars ne sont pas près d'oublier. Et qui les aura profondément marqués. Ainsi que les spectateurs qui, eux non plus, ne vont pas en sortir indemnes. Quant à Tiphanie, on peut supposer que le plaisir qu'elle a pris ici à "exercer ses talents" ne restera pas sans suite et que, même quand elle en aura fini avec Jan, elle sera tentée de renouveler l'expérience avec d'autres victimes.
      amicalement.
      François

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