jeudi 22 octobre 2020

Le journal d'Olga - chapitre 32

 Et ça a enfin été le déconfinement.

« Oh, Théo ! Comment tu m’as manqué ! Si tu savais !

On s’était donné rendez-vous sur le chemin de l’école et, dans le petit square derrière la mairie, on a été dans les bras l’un de l’autre. On s’est pressés l’un contre l’autre. On s’est embrassés. On s’est caressés…

‒ Chuuut ! Arrête ! Arrête ! Parce que…

‒ Parce que quoi ?

‒ Parce que je réponds plus de rien, Théo. Et on peut venir. Quelqu’un peut passer.

‒ De toute façon…

Il a regardé l’heure.

‒ Faut qu’on se grouille ! On va être à la bourre. Et alors ça ! »

Ça, ça pouvait nous coûter cher. Une bonne fessée, déculottés, devant tout le monde.

Et on a couru, à perdre haleine, en se tenant par la main.

 

Quand on est arrivés, il y avait une réunion extraordinaire au gymnase. Tout le monde finissait de s’installer sur des bancs qui avaient été disposés en face d’une estrade improvisée où avait pris place la directrice entourée de tous les professeurs.

Elle s’est levée et elle a attendu que le silence se fasse.

« Bien ! Alors je vous souhaite la bienvenue à toutes et à tous au terme de cette période difficile au cours de laquelle la plupart d’entre vous se sont comportés de manière exemplaire. La plupart, parce qu’il y a malheureusement toujours, dans ce genre de situation, des brebis galeuses qui estiment pouvoir n’en faire qu’à leur tête. Je m’en suis fait dresser la liste…

Et elle s’est tournée vers la petite porte latérale, celle qui conduit aux vestiaires, porte par laquelle Mary P. a fait son apparition. Nue. Entièrement nue. Il y a eu des murmures. Quelques rires vite étouffés. Tête basse, elle a tendu un dossier à la directrice qui ne l’a pas pris. Qui a rappelé, en quelques mots, que sa secrétaire, en se livrant à des activités prohibées, avait déshonoré l’école.

‒ C’est pourquoi j’ai décidé, avec l’aval du conseil d’administration, qu’elle remplirait, un mois durant, ses fonctions dans le plus simple appareil et qu’au terme de cette période elle serait une nouvelle fois punie. Comme elle l’a mérité.

‒ Cinquante coups de fouet. Dans la cour. Devant élèves, professeurs et personnel de service réunis.

Par ailleurs, elle tenait à attirer notre attention sur le fait que le virus continuait à circuler à bas bruit et qu’il nous fallait adapter notre comportement en conséquence.

‒ C’est-à-dire vous laver les mains aussi souvent que possible. Utiliser le gel hydroalcoolique mis à votre disposition un peu partout dans l’établissement et surtout, surtout, éviter poignées de mains,  embrassades et toute formes de contacts, quels qu’ils soient, quand vous vous retrouvez. Nous y veillerons et c’est un point sur lequel nous nous montrerons absolument intransigeants. Vous savez ce que cela signifie. Alors à bon entendeur…

Elle a échangé quelques mots avec François F., envoyé sa secrétaire chercher d’autres dossiers, s’est une nouvelle fois éclairci la voix.

‒ Bien ! Et maintenant les bonnes nouvelles. Le taux de réussite, pour les premières années de BTS est de cent pour cent.

Il y a eu une salve d’applaudissements nourris.

‒ Je vous engage fermement à poursuivre dans cette voie, si vous voulez obtenir votre diplôme à la fin de l’année prochaine, et à songer, dès à présent, à la nature des études vers lesquelles vous souhaitez vous tourner par la suite. »

Et elle a levé la séance.

 

En classe ensuite, François D. en a remis une couche.

« Il n’est jamais trop tôt pour se préoccuper de son avenir. Cherchez ! Fouinez ! Renseignez-vous ! Et n’hésitez pas à nous solliciter. On est aussi là pour ça…

On ne savait pas trop encore en fait. Ni les uns ni les autres. À part deux ou trois qui se montraient très déterminés dans leurs choix. Dont Elena qui nous parlait, depuis un certain temps déjà, d’un master « Expert Digital Architecture du Web ». L’ensemble des professeurs considérait que c’était un bon choix. Seule, Suzan W. émettait quelques réserves en raison de son niveau en anglais. Qui laisse pas mal à désirer.

‒ Ce que je te conseille, c’est un stage en immersion. Tu feras des progrès extrêmement rapides, tu verras.

D’autres filles de l’école étaient déjà inscrites. Naia. Coralie. Samantha. Yang. Kirsten.

‒ Vous serez logées ensemble. Vous vous sentirez moins perdues. »

 

À midi, à la cantine, Laura a dit qu’elle savait de quoi il retournait pour ce stage.

« Ah, ben oui. Oui. Ma sœur y est allée l’année dernière. Maidenhead il s’appelle, le bled. Et là où vous dormirez, c’est St Andrew.

‒ Comment c’est ?

Elle a haussé les épaules.

‒ À peu près comme ici. En pire, à ce qu’elle prétend, ma sœur. Mais peut-être qu’elle exagère. Vous serez pas dépaysées en tout cas. Parce que vos fesses vont chauffer. C’est sûr qu’elles vont chauffer.

Elena a soupiré.

‒ Oui, oh… Un peu plus un peu moins…

‒ Par contre, au niveau des résultats, c’est le top du top.

‒ Ben oui, forcément ! Ça va avec…

‒ Tu peux encore refuser, hein !

Elle s’est faite fataliste.

‒ J’ai eu ma mère au téléphone tout à l’heure. Elle m’a déjà inscrite. Alors… »

 

À peine le portail franchi, à cinq heures, j’ai voulu m’éclipser avec Théo. Main dans la main. Iourievna nous a appelés.

« Hou ! Hou ! Venez avec nous !

Elle était avec Laura. Et puis Grace, Chelsea et Margaux.

‒ Venez !

‒ Où ça ?

‒ Voir la tête qu’elle fait la Jessica S., à la banque. Après la fessée qu’elle s’est prise…

On a hésité.

Elles ont insisté.

‒ Oh, mais si, venez ! Vous aurez bien le temps après tous les deux…

Elle était à sa caisse, la Jessica, le nez plongé dans des papiers. On s’est massés, tous les sept, derrière la grande baie vitrée. Elle n’a pas relevé la tête. Même quand on s’est mis à taper, tous ensemble, avec les doigts, contre la vitre. Elle a fait celle qui n’entendait rien et elle s’est éclipsée vite fait dans la petite pièce derrière. On a fait semblant de s’en aller du coup, on a laissé passer un peu de temps et puis on est revenus. Elle était à nouveau là. Alors on a retapé. Et elle est repartie.

‒ Ça peut durer un bon moment, la comédie…

Et Chelsea a dit que le mieux, c’était encore de rentrer à l’intérieur.

‒ Pour faire quoi ?

‒ Lui parler. Lui demander si ça va. Ou quelle heure il est. Histoire de la mettre mal à l’aise. Elle en a fait assez baver à tout le monde, non ?

Ben justement ! C’était bien pour ça qu’Iourievna, elle, elle pensait que le mieux, c’était encore de lui parler carrément de sa fessée. Qu’elle ait bien honte…

On était encore en train de discuter sur ce qu’on allait faire quand Ruxandra a appelé.

‒ Je l’ai ! La suite de la vidéo à la gendarmerie, là. Je l’ai.

Super ! Elle pouvait l’envoyer ? Ou plutôt non. Le mieux, c’était encore qu’on aille chez elle. Qu’on regarde ça ensemble, maintenant qu’on était plus confinés.

‒ Si ça te dérange pas, bien sûr !

‒ Bien sûr que non ! Au contraire ! On va bien délirer.

Et on s’est mis en route.

‒ Oui, seulement…

Laura a jeté un petit coup d’œil en coin à Théo.

‒ Avec lui on va se sentir moins libres que si on était toutes seules, là. Juste entre nous. Entre filles.

J’ai aussitôt réagi.

‒ Oui, ben il vient, hein ! Sinon, moi je viens pas non plus.

Il s’est penché à mon oreille.

‒ Elle a raison. Je vais vous laisser. Vas-y !

‒ Oh, non, Théo, non !

‒ Mais si ! Mais si ! Ça va toute t’exciter. Et qui c’est qui va en profiter après ? Ce soir ? Qui ? »

Et il s’est éloigné avec un clin d’œil et un petit signe de la main.

 

On s’est confortablement installées, toutes les sept, dans la salle de séjour de Ruxandra. Qui sur le canapé. Qui sur les fauteuils. Qui par terre. Et elle a lancé la vidéo sur sa télé grand écran.

‒ Tant qu’à faire…

Elle a d’abord mis Clément.

‒ Pour toi, ça, Olga ! Venge-toi !

Clément. Clément en train de pisser. Avant même qu’on lui ait fait quoi que ce soit. De pisser de trouille. Pour la plus grande joie des gendarmes présents, surtout des femmes sur les éclats de rire moqueurs desquelles le cousin de Ruxandra s’est complaisamment attardé.

Je n’ai pas, moi non plus, boudé mon plaisir.

‒ Quand je pense que ce petit salaud balance partout des photos de mes fesses.

Les deux flagellatrices ne l’ont pas ménagé. Sous les encouragements des spectateurs, là-bas.

‒ Allez ! Allez ! Plus fort !

Et sous les nôtres.

Elles tapaient. Simultanément. L’une devant sur le ventre, le torse et les cuisses. L’autre derrière, sur le dos et les fesses. Lui, il pleurait. À chaudes larmes. Il pleurait et il se lamentait en se tortillant.

Chelsea a eu une petite moue méprisante.

‒ Quel minable !

‒ Ah, ça, tu l’as dit !

Quand elles sont passées à Lisendro, Ruxandra est revenue en arrière.

‒ On le verra plus tard, Lisendro. On file direct au morceau de choix. Et alors là, vous allez m’en dire des nouvelles.

C’était Mario P., le morceau de choix.

On s’est toutes extasiées.

‒ Non, mais comment il est canon, ce mec !

Chelsea avait repéré ses horaires.

‒ Depuis des lustres. Alors maintenant qu’on est à nouveau libres de nos mouvements, je vais pouvoir recommencer à m’arranger pour croiser sa route. Et son regard chaque fois que ce sera possible.

Oui, ben Grace, elle, c’était dans son lit qu’elle l’invitait souvent, le soir, en secret.

‒ Presque tous les soirs en ce moment. Et j’en redemande. J’en ai jamais assez.

‒ Moi aussi !

‒ Et moi donc !

Sur l’écran, les deux femmes gendarmes étaient en train de l’attacher. Elles prenaient tout leur temps.

‒ Ben, tiens ! Elles en profitent.

‒ Non, mais comment elles le lui reluquent, son machin, vous avez vu ça ?

Ce qu’elle comprenait, Chelsea.

‒ Parce que je serais à leur place…

Et quand elles se sont mises à le taper, ça a été bien moins fort que pour Clément. Ce qui a presque aussitôt fait réagir le commandant qui a exigé d’elles, sur un ton sans réplique, qu’elles accomplissent correctement la tâche pour laquelle elles avaient été désignées. Elles s’y sont résignées. Manifestement à contre-cœur, du moins au début. Parce qu’après, une fois qu’elles ont été lancées, ça a été comme pour les autres. Des cinglées appuyées qui lui ont barré les fesses de grandes stries rougeâtres. Lui, il restait stoïque. Imperturbable. Tout au plus lui échappait-il, de temps à autre, un petit gémissement. Quand elles en ont eu terminé avec lui, quand elles l’ont eu détaché, il s’est fièrement tourné vers les femmes gendarmes qui, au premier rang, n’avaient pas cessé d’encourager leurs deux collègues de la voix et du geste.

‒ Ça va ? Vous êtes contentes ? Vous en avez bien profité ? Ça vous a bien excitées ?

Et puis vers le commandant qu’il s’est mis à applaudir ironiquement.

‒ Bravo ! Bravo ! Très bien, cette petite représentation. Très réussie. Vous avez le sens du spectacle, mon cher monsieur !

Ce qu’il n’a pas apprécié du tout, le commandant, mais alors là, pas du tout. Et il a demandé aux deux flagellatrices de le rattacher et de lui offrir un petit surplus.

‒ Vingt coups !

Il n’a pas eu besoin de le leur préciser. Elles ont compris d’elles-mêmes qu’il ne fallait surtout pas qu’elles retiennent leurs coups. Et elles y sont allées de bon cœur. Avec une jubilation évidente. Et pour la plus grande satisfaction des femmes qu’il avait interpellées et qui lui ont d’autant moins épargné leurs moqueries qu’il avait trop présumé de ses forces et qu’il a fait, cette fois, bien piètre figure. Il a grogné. Il a gémi. Il s’est lamenté. Il a tiré tant et plus sur ses liens. Et il a fini par pousser des hurlements déchirants avant de supplier qu’on mette fin à son supplice. De demander pardon au commandant, aux femmes qui le fouettaient, à celles qui le conspuaient en criant qu’il l’avait bien cherché, qu’il n’avait qu’à s’en prendre qu’à lui-même et que oui, elles prenaient leur pied à le voir gigoter sous les coups et à l’entendre crier. Mais alors là où ça a été le bouquet, c’est quand, sous les coups, il s’est mis à bander comme un âne. Elles se sont complètement déchaînées et il a fallu que le commandant les rappelle à l’ordre.

‒ Si vous tenez à en goûter, vous aussi !

Ce qui les a instantanément calmées.

On s’est repassé encore une fois la séquence et Margaux a dit qu’apparemment, quand on l’avait ramené chez lui, ça avait été aussi un sacré grand moment.

‒ Tu y étais ?

Elle, non. Mais une copine à elle, oui !

‒ Et alors ? Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? Ben, raconte, quoi !

C’était Lucie S., la cadette, qui avait été chargée de le raccompagner. Et elle avait commencé, d’emblée, par le décalotter. « Allez ! Tout à l’air ! Tout ! » Lui, d’instinct, il se l’était recaché. Et elle lui avait aussitôt flanqué trois ou quatre coups de fouet sur les fesses pour le ramener à de meilleures dispositions. Et c’est tout docile qu’il avait alors arpenté les rues le bout sorti avec tout le monde aux fenêtres qui y allait de ses réflexions et de ses commentaires. De ses rigolades aussi, vu qu’il bandait quelque chose de rare, à ce qu’il paraît…

‒ Elle a pas filmé, ta copine ?

‒ Elle y a pas pensé. Elle était trop occupée à regarder. Mais peut-être qu’il y en a qui l’ont fait. »

Oh, sûrement, oui ! Et on allait mener notre petite enquête. Parce qu’il fallait vraiment qu’on voie ça !

 

« Je peux venir, Théo ?

‒ Bien sûr que tu peux ! Je suis tout seul en plus. Je t’attends.

Je suis arrivée chez lui hors d’haleine.

Il m’a prise dans ses bras.

‒ Alors ? Cette petite séance vidéo ? C’était bien ?

Je n’ai pas répondu. J’ai bu ses lèvres. Et puis je l’ai déshabillé, impatiente. Le tee-shirt. Par-dessus la tête. La ceinture. Le pantalon. Le boxer. Nu. Tout nu. Je l’ai poussé vers le lit, l’y ai fait tomber sur le dos.

‒ Laisse-moi te regarder !

Il était tout dressé. Tout palpitant. Et moi aussi, je l’ai décapuchonné. Bien à fond. Je n’ai pas pu attendre. Je l’ai chevauché. Je me suis élancée à la conquête de mon plaisir. Qui est venu vite. Si vite. Que j’ai proclamé à gorge déployée.

‒ Oh, Théo ! Théo ! Théo !

Il m’a posé les mains sur les fesses, s’est soulevé pour m’embrasser.

‒ Eh ben, dis donc !

Je lui ai rendu son baiser.

‒ Oh, mais ne te tiens pas quitte pour autant ! Parce que là, je peux te dire que, ce soir, il va falloir que t’assures… »



Et Iourievna ? On la connait

Je veux ! Elena nous l'a longuement présentée mais si vous êtes passés à côté,  voici le premier épisode de la série : le chapitre 1

Il y a un début à cette série

Le chapitre 1
et l'épisode précédent : chapitre 31 scène 2
Mais si vous voulez lire ce récit d'un autre point de vue : les rebelles chapitre 29

Et la suite ?

François nous la prépare pour la semaine prochaine

N'hésitez pas pour les commentaires

Tout le monde les attend : que pensez-vous de cette série croisant l'imaginaire d'Elena et celui de François ?

2 commentaires:

  1. Bonjour François,
    Voilà une introduction à l'épisode suivant avec le départ pour un perfectionnement en Anglais ( C'est Ramina qui devrait aussi y faire un tour à MAIDENHEAD... clin d'oeil à son dernier commentaire so british).
    Pour le corps du sujet, des receleurs sont punis après la patrouille faite à la plage et l'arrestation de personnes venues se ravitailler en marchandises de contrebande. Mal leur en a pris.
    Parmi eux, Mario P. dont le physique avantageux ne laisse pas indifférent nos petites "cocottes", en extase devant le film pris lors de la punition. Elles auront de quoi se satisfaire en solitaire... voire mieux, comme Olga avec Théo.
    Amitiés.
    Elena.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour, Elena. Et bonjour à tous.
      Enfin le retour à la normale. Ah, il s'en sera passé des choses pendant ce déconfinement! Des choses dont les conséquences n'ont pas fini de se faire sentir. Et maintenant direction l'Angleterre où de nouvelles aventures attendent quelques-unes de nos élèves de Sainte-Croix. Et il est vrai qu'un petit séjour là-bas ferait sans doute le plus grand bien à Ramina.
      Amicalement.
      François

      Supprimer

Un commentaire, une réaction, une proposition ? C'est ici. Une fois validé, le commentaire sera visible par tous les lecteurs du blog.
Si vous le souhaitez et pour des raisons de confidentialité, nous pouvons échanger par courriel. Seuls Huguette et moi verrons le message. Il vous suffit de cliquer dans le champ "pour nous contacter" en haut à droite de cette page.