« T’en as pas marre ?
Ça faisait
deux jours. Deux jours qu’Iourievna se repassait en boucle, encore et encore,
la vidéo des quatre stagiaires gendarmes sévèrement fessées, devant toute la
brigade, à grands coups de palettes de punition.
‒ Hein ?
T’en as pas marre ?
Elle n’a pas relevé la tête.
‒ Ah
non, alors j’en ai pas marre ! Non ! Parce que j’arrête pas d’y
découvrir des trucs nouveaux. Des tas de détails auxquels j’avais pas vraiment
prêté attention les fois d’avant. Il y en a pas une qui crie pareil en fait, si
t’y regardes bien. Pas une qui se tortille pareil. Pas un derrière qui rougit
pareil non plus. Qui vit pareil sous les coups. C’est beau, si tu prends le
temps d’examiner tout ça de près. Oui, c’est beau. Elles sont belles. Et il y
en a une, je suis sûre, qu’apprécierait tout particulièrement, c’est Mylène. Je
me demande d’ailleurs si je vais pas la lui envoyer.
‒ Tu
vas pas faire ça !
‒ Ben,
pourquoi ?
‒ Parce
que ça risque de lui retomber sur le coin de la figure, à Ruxandra. Voilà
pourquoi.
‒ Oh,
tu parles !
‒ Ah,
ben si ! Si ! Elle nous a fait confiance et…
‒ Non,
mais qu’est-ce tu vas t’imaginer ? Qu’il y a qu’à nous qu’elle l’a filée,
cette vidéo ? T’as qu’à y croire. Elle en a fait profiter tout un tas de
copines, tu penses bien. Ben oui, évidemment ! C’est comme l’autre, là, le
cousin. Pas besoin de t’en faire que lui non plus il s’est pas gêné pour la
balancer à ses potes. On sait comment ils fonctionnent, les mecs. Elle circule,
va, elle circule. Et pas qu’un peu. Alors un peu plus un peu moins…
Et elle la
lui a expédiée.
‒ Ça va
te plaire, je suis sûre, Mylène. Amuse-toi bien ! »
Le lundi
matin, Ruxandra a appelé.
« Ah,
quand même ! Ben, c’est pas trop tôt ! Qu’est-ce tu foutais ?
‒ Rien,
mais j’avais pas les coudées franches. Je pouvais pas parler en fait parce que…
‒ Bon,
mais alors ? Il s’est passé quoi là-bas après ? Tu sais des
choses ? Ton cousin ? Tu l’as eu ?
‒ Je
viens de passer une heure au téléphone avec.
‒ Eh
bien raconte, quoi ! Nous fais pas languir.
On leur
avait fait faire des corvées tout le week-end aux quatre filles. Principalement,
balayage et nettoyage des sols. Dans la cour comme dans les couloirs.
‒ Et
à poil. Ordre du commandant. Juste un petit débardeur bien transparent. Et rien
en dessous. Histoire qu’elles aient bien honte. Que ça leur fasse passer une
bonne fois pour toutes l’envie de recommencer. Il était ravi, mon cousin, vous
pensez bien. « T’aurais vu comment ça ballottait dans tous les sens, tout
ça, quand elles se penchaient ou se mettaient à quatre pattes pour
nettoyer ! » Et évidemment ceux qu’étaient de permanence ils venaient
traîner tant qu’ils pouvaient du côté où elles se trouvaient. Ils s’y
attardaient. Et ça y allait les ricanements, les moqueries et les
commentaires ! « Oh, cette paire de nibards ! Ça
te déséquilibre pas trop, toi, tout ça ? » « Comment ça les met
bien en valeur, vos culs, tout ce rouge, n’empêche ! Surtout quand ils
pointent en l’air comme là » « Non, ce qu’il faudrait, c’est vous en
coller plus souvent, des fessées. Bien plus souvent. Oh, mais c’est faisable,
hein ! Surtout si vous y mettez un peu du vôtre » Comme ça pendant
des heures. Et de les reluquer tant et plus. Et d’insister. Et de tout faire
pour les mettre mal à l’aise. Le plus mal à l’aise possible. Même les femmes
gendarmes. Qu’étaient pas en reste, ah non, alors ! Comment elles les
rabaissaient. « C’est pour votre bien ! » En tout cas, ce qu’il
y a de sûr, c’est qu’elles ont pas fini d’en baver. Surtout que là, ce matin,
ils les ont renvoyées faire des contrôles sur le terrain. Les vêtements sur la
peau, après une correction pareille, non, mais je vous dis même pas comment
elles doivent déguster ! »
Iourievna a
raccroché. S’est redressée.
« Si on
y allait ?
‒ Où
ça ?
‒ Ben,
en ville, tiens ! Avec un peu de chance on tomberait dessus. On pourrait
les voir en vrai, comme ça. De tout près. Et leur montrer, à notre air, qu’on
n’est pas dupes, qu’on sait très bien pourquoi elles grimacent comme ça.
Peut-être même qu’on pourrait compatir. Du moins faire semblant.
‒ C’est
ça ! Et se ramasser une super amende. Non, mais t’es vraiment pas bien
dans ta tête, toi, il y a des moments. T’imagines quand les parents vont
apprendre ça ? C’est pour le coup que c’est les nôtres de fesses qui vont
chauffer, oui. Et pas qu’un peu.
Elle a
soupiré.
‒ Je
sais… Je sais… Oh, mais on a bien le droit de rêver un peu, non ? Ça n’a
jamais fait de mal à personne.
Elle a remis
ses oreillers en place.
‒Bon, mais
et Mylène ? On n’a pas de nouvelles. Sûrement qu’elle l’a regardée
pourtant maintenant, la vidéo. Et que, la connaissant, elle s’est pas contentée
de la regarder. À moins qu’elle ne l’ait pas eue. On sait jamais. Je l’appelle.
Elle l’avait
bien eue, oui. Oui. Elle l’avait même déjà eue avant. Avant qu’on la lui
envoie. Par un autre canal.
‒ Ah,
oui ?
‒ Oui.
Une copine à la préfecture. Mais merci quand même. En attendant, faut bien
reconnaître que ça vaut le coup d’œil, tout ça. Ça vaut vraiment le coup d’œil.
Adorables, ces quatre petites chattes. On en mangerait. Et puis alors, ce
spectacle qu’elles ont offert, non, mais ce spectacle ! Une surtout. Celle
tout au bout à droite. Avec les tétons roses tout dressés. Comment elle
m’excite, celle-là ! Ça fait trois jours qu’elle me met sur les genoux. Je
suis crevée. Je tiens plus debout. Oh, mais elle perd rien pour attendre, alors
là ! Parce que…
Parce
qu’elle avait réussi à se procurer son adresse.
‒ À
Châteauroux elle habite. Alors je vais attendre qu’elle retourne là-bas. En
permission ou quelque chose comme ça. Je vais entrer en contact. Ça, je sais
faire, j’ai l’habitude. Et après… ben après j’aviserai. Je m’adapterai. En
fonction des circonstances. Mais ce qu’il y a de sûr en tout cas, c’est qu’elle
y coupera pas. Ah non alors ! Je l’aurai. Je peux vous dire que je l’aurai
dans mon lit. J’en ai trop envie. »
Elle avait
entendu, Iourievna ?
« C’est
quelqu’un, à la préfecture, qui la lui a fait passer, la vidéo.
‒ Ben
oui. Oui. J’ai compris.
‒ Non,
mais tu te rends compte de ce que ça veut dire ? Tout, absolument tout
peut se balader dans la nature.
‒ C’est
pas seulement que ça peut, c’est que ça le fait. La preuve !
‒ Du
coup les dossiers qu’elles sont en train de constituer, les mères…
‒ Aussi.
Évidemment ! C’est obligé que ça fuite, ce genre de trucs, faut pas rêver.
Ça intéresse trop de monde. Et t’as trop de monde qui y a accès, vu que c’est
entreposé un peu partout. À la préfecture, oui, bien sûr. Mais aussi à
Sainte-Croix. Sans compter que le conseil des mères va en garder des copies. Et
puis il y a nous. Il y a surtout nous. Là, il y a eu Ruxandra. Il y a eu Elena.
Qui nous a envoyé les photos de Reece. Dont on a bien profité, soit dit en
passant. Et qu’est-ce tu t’imagines ? Qu’il y a qu’à nous qu’elle les a
expédiées ? Bien sûr que non. Et Léa ? Qui est chargée d’aller faire des photos à droite et
à gauche. Tu crois vraiment qu’elle va garder tout ça pour elle ? Qu’elle
va pas être tentée à un moment ou à un autre d’en faire profiter les
copines ? Évidemment que si ! Et, franchement, il y a certains mecs
de l’école, elle te donnerait l’occasion de jeter un œil dessus, surtout s’ils
viennent de s’en prendre une bonne, tu ferais la fine bouche ? Sûrement
pas. Alors faut être au clair avec ça, moi, je trouve. Parce qu’on peut pas
d’un côté se régaler à regarder quand on en a l’occasion et se lamenter quand
c’est la même chose qui nous arrive à nous.
‒ Ben
oui, mais…
‒ Mais
quoi ? C’est vexant ? Ah, ça, pour sûr que c’est vexant. Mais c’est
le but. C’est pour nous remettre dans le droit chemin qu’on nous en donne, des
fessées, non ? Alors si on veut y échapper et si on veut pas que tout le
pays en profite, on sait ce qu’il nous reste à faire, non ? »
Dans sa
bouche, ça manquait pas de sel. Ça manquait vraiment pas de sel.
Ruxandra en
avait une bien bonne à nous apprendre.
« Vous
savez quoi ? Ben, ça a remis ça.
Elle était
hilare.
‒ Oui. C’est
encore tombé.
‒ Sur
les quatre ?
‒ Non.
Une seule ce coup-ci. Lucie S. Celle qu’a les seins en poire. Et des aréoles
immenses.
‒ Qu’est-ce
qu’elle avait fait ?
‒ Il
m’a pas trop dit, mon cousin, mais encore un truc en faisant les contrôles. Le
commandant voulait la virer, mais c’est elle qui l’a supplié que non. Qu’a
demandé qu’on la punisse plutôt à la place.
Iourievna a
suggéré.
‒ Peut-être
qu’elle l’a fait exprès. Qu’elle aime ça qu’on la fouette devant tout le monde.
‒ Il y
en a là-bas, à la caserne, ils pensent exactement la même chose que toi. Et
puis il y en a d’autres qui disent que non. Qu’elle peut pas se permettre de
perdre son boulot. Mais là où tout le monde tombe d’accord, c’est pour dire que
ça a été un grand moment. Un très grand moment.
‒ Il a
filmé, ton cousin ?
‒ Ça
fait partie de son boulot.
‒ Et
t’as la vidéo du coup ?
‒ Je
l’ai.
‒ Bon,
ben tu balances ?
‒ Je
sais pas. Parce que ça peut pas être toujours à sens unique. Vous me donnez
quoi en échange ?
En
échange ? Elle avait bien les photos de Reece, Iourievna, si elle voulait.
‒ Reece ?
L’anglais qu’est en classe avec nous ? Qu’est canon comme tout ?
‒ Il y
en a pas trente-six, des Reece.
‒ Si
c’est lui, alors là, si c’est lui… Marché conclu. »
Il y a
d’abord eu la cour. Remplie de gendarmes dont tous les regards convergeaient
vers la porte du bâtiment central. Il
s’est passé une trentaine de secondes et puis elle en est sortie, la fille. Il
y a eu un grand Aaaaaah ! de satisfaction. Et comme un frémissement de
plaisir. Elle était nue cette fois. Entièrement nue. Mains menottées dans le
dos, tête basse, elle s’est laissé emmener, comme une automate, par les deux
femmes gendarmes jusqu’à l’estrade où elle devait être punie. Sa peau luisait
étrangement au soleil.
Iourievna a
avancé une explication.
« On a
dû l’enduire de cette crème, là, qui rend la peau plus sensible. Ben, ça
promet !
On l’a
attachée aux poteaux, de dos, jambes écartées, toute tremblante. Et le cousin a
longuement laissé traîner son objectif sur l’assistance. Il a zoomé. Les
regards brillaient. Les souffles étaient courts. Il s’est attardé un peu plus
longuement encore sur les trois autres stagiaires qui suivaient le déroulement
des opérations avec une extrême attention.
‒ Ben,
tiens ! Ça leur rappelle des souvenirs. D’il y a pas si longtemps. Et il y
en a une… Regarde, non, mais regarde ! Celle du milieu. Elle est en
extase. Elle va jouir, je suis sûre.
Le cousin
s’est brusquement retourné vers l’estrade. Parce qu’elle hurlait, la Lucie
chose, là. Avant même qu’on lui ait fait quoi que ce soit. Elle hurlait et elle
suppliait. Elle hurlait et elle pleurait. Le commandant a ordonné.
« Allez-y ! Commencez ! Au moins elle chialera pour quelque
chose. » Et les fouets se sont abattus.
‒ Elles
y mettent tout leur cœur, il y a pas à dire !
Et effectivement ! Ça
claquait. Ça s’inscrivait sur leurs fesses en longues traînées rougeâtres. Pour
la plus grande joie de leurs collègues qui les encourageaient de la voix et du
geste.
‒ Plus
fort ! Plus fort ! Elle sent rien, là. Rien du tout.
À trente, elles se
sont interrompues. L’ont détachée. Retournée. Et à nouveau attachée. De face,
cette fois. Offerte à la vue de tous jusque dans ses moindres replis.
Elle n’a pas
protesté. Elle s’est laissée faire. Abattue. Prostrée. Comme absente.
Iourievna a
constaté.
‒ En
attendant, c’est vrai qu’ils sont vraiment trop bizarres, ses seins.
Elles les
ont cinglés. À qui mieux mieux. Le ventre aussi. Et les cuisses. Et le
bas-ventre. Elle se tortillait. Elle tirait sur ses liens et elle s’époumonait.
Le public ne boudait pas son plaisir. Il riait. Il s’esclaffait. Il y allait de
ses encouragements. Il applaudissait à tout rompre. Quand ça s’est arrêté, il y
a eu quelques « Oooooh » de désappointement. Quelqu’un a crié.
« Bis ! », mais le commandant a dit que non. Que ça suffisait
comme ça. On l’a détachée et ses copines l’ont soutenue. Emmenée.
On a gardé
un long moment le silence et puis Iourievna a suggéré.
‒ On
remet au début ? »
Elle n’a pas
attendu la réponse.
Elena avait
quelque chose à me dire.
« Ben,
vas-y ! Je t’écoute.
‒ C’est
que c’est pas facile. Ce qu’il y a, c’est que tu sais les photos que Léa a
prises de toi, de ta fessée, pour ton dossier…
‒ Oui.
Eh bien ?
‒ Eh
bien il y en a qui les ont.
‒ Il y
en a ? Qui ça ?
‒ Paul.
Lisendro. Et d’autres sûrement. Forcément.
‒ Mais
c’est dégueulasse !
‒ Je te
le fais pas dire. Alors du coup j’ai pensé qu’il fallait que quelqu’un te
prévienne. Que tu tombes pas des nues au cas où…
‒ T’as
bien fait. T’as très bien fait.
Iourievna a haussé les
épaules.
‒ Je
te l’avais dit que c’était couru. Je te l’avais pas dit ? Ça
pouvait pas être autrement.
‒ Mais
c’est qui qu’a fait ça ? Qui ? Léa ?
‒ C’est
une hypothèse parmi d’autres.
‒ Je
l’appelle. Je veux en avoir le cœur net.
‒ À
mon avis, c’est une très mauvaise idée. Parce que de deux choses l’une :
ou bien c’est elle qui est à l’origine de tout ça et elle va te soutenir
mordicus le contraire. Ou bien, ce que je croirais plutôt, c’est pas elle, et
elle va t’en vouloir à mort de ce que t’aies pu penser qu’elle était capable de
faire une chose pareille. Dans les deux cas, tu seras pas plus avancée. Tu
seras même perdante.
‒ Faut
quand même bien que je sache qui c’est, non ?
‒ De
n’importe où ça a pu partir. Et de toute façon maintenant on l’arrêtera plus.
‒ Non,
mais tu te rends compte ! Rien que d’y penser…
‒ Faut
pas dramatiser non plus. Parce qu’il y a aucune espèce de raison pour que tu
sois la seule dans le collimateur. Si tu y as attrapé, les autres aussi et, vu
le nombre de fessées qu’il y a ces derniers temps avec le confinement, tu vas
être noyée dans la masse.
Et Iourievna ? On la connait
Il y a un début à cette série
et l'épisode précédent : chapitre 30
Bonjour François,
RépondreSupprimerDans cet épisode, les stagiaires gendarmes font encore des siennes. Décidément les jeunes sont incorrigible. Lucie, jeune femme au grand coeur va fermer les yeux sur une infraction. Cette entorse au règlement va lui couter cher, puisqu'elle va être fouettée nue devant tous ses collègues, pour leur plus grand plaisir. De plus, les films pris lors de la séance vont être diffusés en dehors de la gendarmerie, ce qui rajoute à l'humiliation subie.
Les réparties sont savoureuses
Merci François.
Amitiés
Elena.
Bonjour, Elena. Et bonjour à tous.
SupprimerCette Lucie S. a encore fait des siennes. Comme si la fessée précédente ne lui avait pas servi de leçon. Il est un peu compréhensible qu'on la soupçonne d'avoir délibérément cherché cette seconde correction, même si ce n'est très vraisemblablement pas le cas.
Le confinement favorise la dissémination des vidéos et des photos. Ne pouvant pas en effet avoir accès à des fessées en live, nos deux sœurs et leurs amies n'ont pas d'autre solution pour assister à ces fessées qui les fascinent quand ce ne sont pas elles qui les prennent.
Amicalement.
François