jeudi 4 février 2021

Le journal d'Olga - chapitre 38 - acte 1

 Et ça a enfin été les vacances d’été. Que je n’ai pas abordées, il faut bien le dire, dans les meilleures conditions. J’avais en effet une épée de Damoclès constamment suspendue au-dessus de la tête : la fessée que maman m’avait promise et dont je devais moi-même choisir la date. Ce qu’il aurait fallu, j’en étais bien consciente, c’était m’en débarrasser au plus vite. Qu’on n’en parle plus. Mais j’en étais incapable. Je reportais. Je n’arrêtais pas de reporter et je savais bien, tout au fond de moi, que je ne pourrais prendre la décision qui s’imposait qu’au tout dernier moment. Quand je ne pourrais plus faire autrement.

À cela s’ajoutait la perspective d’une rentrée des classes particulièrement éprouvante. La directrice avait en effet estimé que la fin de l’année scolaire ne lui permettait pas d’organiser un conseil de discipline dans les meilleures conditions et avait décidé de le reporter au mois de septembre.

« Ce qui te donnera tout le temps de réfléchir aux conséquences de tes actes. Et des propos que tu tiens. »

 

Je passais le plus clair de mon temps avec Théo. On discutait. On s’embrassait. On se faisait l’amour. Les marques de la fouettée qu’il avait reçue mettaient un temps fou à s’estomper. Je les suivais du bout du doigt. Je les dessinais et redessinais. Sans jamais me lasser. J’y posais mes lèvres. Je les suivais du bout de la langue.

‒ Théo…

‒ Oui, quoi ?

‒ On se dit tout, hein ? Même quand c’est pas facile.

‒ Tu sais bien que oui.

‒ J’ai trop aimé ça de te voir puni. Pour plein de raisons. Parce que c’était toi, parce qu’elles tapaient fort, parce que je voyais bien que ça leur plaisait de te le faire, parce que tu criais et que tu cherchais à échapper aux cinglées sans pouvoir y arriver.

‒ On en a déjà parlé de tout ça. Moi aussi, quand c’est sur toi que ça tombe, ça me met dans tous mes états.

‒ Oui, mais là, il était encore bien pire que les autres fois le plaisir que j’éprouvais à te voir fouetté. Mille fois pire. Et tu sais pourquoi ? Parce que c’était de ma faute. Parce que c’était à cause de moi qu’on te fouettait. À cause de ce que j’avais dit à Sœur Marie-Zénaïde.

Il a pris un air sévère.

‒ Ça, c’est moche. C’est vraiment moche.

‒ Théo…

Avant de me serrer tendrement dans ses bras. De me sourire.

‒ N’empêche que maintenant tu me dois une compensation…

‒ Oui. Vas-y ! Dis !

‒ Ben d’abord, tu vas te débrouiller pour que la fessée que ta mère doit te donner, ce soit devant moi qu’elle le fasse.

‒ Oh, ben ça, oui. Oui. Si je me débrouille bien, ça devrait pas poser de problème.

‒ Et ensuite fais-moi confiance que je vais t’en faire avoir une autre de fessée. Et que celle-là, c’est à moi que tu la devras. Chacun son tour, hein !

J’ai pris un petit air contrit.

‒ T’as raison. Je mérite. Ce sera quand ? Ce sera qui ?

‒ Tu verras bien…

J’ai niché ma tête dans son cou.

‒ Comment on se comprend tous les deux, hein ! C’est de la folie. »

 

On se voyait souvent. Presque tous les jours. Mais il était hors de question qu’on puisse passer une nuit ensemble. À supposer que la mère de Théo n’y ait vu aucun inconvénient, ce qui restait encore à démontrer, jamais, au grand jamais, la mienne n’aurait accepté que j’aille dormir chez lui. Du coup, le soir, dans mon lit, je me retrouvais toute seule avec mes fantasmes. Ils me ramenaient presque toujours à la prison. À l’infirmerie de la prison. Où le docteur Pierre B. commençait par m’examiner, par me tâter un peu partout en me disant que je ferais beaucoup mieux d’admettre, une bonne fois pour toutes, que j’étais une sale petite vicieuse. Je protestais. Je me scandalisais. « Mais non ! Mais pas du tout ! » « Bien sûr que si ! » Et ses attouchements se faisaient de plus en plus précis. De plus en plus ciblés. Je fermais les yeux. Je résistais. J’essayais. Mais il savait y faire. Si bien. Et je finissais par me tendre vers lui, par m’ouvrir, par l’accueillir ravie, par jouir dans ses bras et par le remercier, reconnaissante, du plaisir qu’il me donnait. Je le convoquais de plus en plus souvent. Presque tous les soirs. Et c’était de plus en plus intense. De plus en plus tumultueux. Je ne me bridais pas trop, pas vraiment, parce qu’Iourievna, de son côté, dans l’autre lit, là-bas, se livrait à la même activité et qu’elle était en général beaucoup plus expansive que moi. Toujours ça avait été comme ça.

C’est un matin, pendant qu’on se préparait, toutes les deux, dans la salle de bains, qu’elle a constaté.

« En tout cas, toi, t’en es en ce moment, le soir, de la comédie ! Théo assure pas de ce côté-là ?

‒ Oh, si, si ! Et pas qu’un peu !

‒ Oui, ça le fait, ça souvent ! Quand la machine est lancée, il y a plus moyen de l’arrêter. On en veut toujours plus. Encore et encore. De n’importe quelle façon que ce soit. J’en sais quelque chose…

Elle était manifestement persuadée que c’était en pensant à Théo que je me caressais. Du rab en quelque sorte. Je ne l’ai pas détrompée.

Elle a fini de se coiffer.

‒ Il me faudrait aussi un mec, moi, mais bon… Quand ça veut pas le faire, ça le fait pas. Non, et puis j’ai été bien trop souvent échaudée. Oh, mais comme ça, c’est pas mal non plus, hein ! C’est toi qui diriges tout. Comme tu veux. Tu choisis. Et moi, en ce moment, c’est après les profs de Sainte-Croix que j’en ai. Les hommes surtout. Je te leur fais mettre de ces volées, le cul à l’air. Je peux te dire qu’ils sont pas fiers. Surtout que ce que j’imagine, c’est que c’est nous, les élèves filles, qui leur tannons le derrière. Et on fait pas semblant, alors là ! Ils nous supplient d’arrêter. Ils nous promettent tout ce qu’on veut. Mais nous, pas question. Ah, non, alors ! On prend trop notre pied.

Elle s’est faite rêveuse.

‒ Si seulement ça pouvait être en vrai… »

 

Une après-midi, Elena nous est tombée dessus, tout excitée.

« Vous savez pas ce qu’il m’est arrivé, les filles ? Je vous le donne en mille. Hier soir, pendant que je prenais le frais à ma fenêtre dans le noir, j’ai aperçu deux silhouettes en train d’essayer de forcer la porte de nos voisins. J’ai aussitôt appelé mon père. Qui a téléphoné aux gendarmes. Ils les ont pris sur le fait. Et embarqués. C’est un couple. Alexandru B. et Andreea A., ils s’appellent. Vers quarante-cinq ans ils ont, quelque chose comme ça, et déjà tout un tas de forfaits à leur actif. Ça a pas boité du coup : le juge a décidé qu’ils recevraient soixante coups de fouet chacun. Et prison, en prime, pour le mari. Le temps qu’on statue sur son cas. Demain elle aura lieu la punition. À trois heures. Dans la cour de la gendarmerie. Et je suis invitée à y assister. Ben oui, vu que c’est grâce à moi qu’ils ont été arrêtés. Une façon de me remercier en quelque sorte.

Iourievna a poussé un profond soupir.

‒ Qu’est-ce t’as du pot ! Comment j’aimerais voir ça, moi ! Surtout vu l’âge qu’ils ont.

‒ Vous avez qu’à venir, si vous voulez ! Il y en aura d’autres des invités. On fera pas gaffe à vous. Et puis, au pire, si on vous demande quelque chose, je dirai que vous étiez avec moi hier soir, que c’est ensemble qu’on les a surpris. »

 

On s’est discrètement glissées au milieu de tout un tas de monde. De gens qu’on connaissait. Et d’autres pas du tout. On a dit bonjour aux parents d’Elena. Sur la droite, tout près de l’estrade, il y avait tout un groupe qui riait et qui parlait fort. Dont deux gendarmes qu’avaient l’air mignons comme tout. On s’est approchées. Ils étaient en train d’expliquer que le commandant avait choisi quatre cadettes pour châtier les coupables.

« Ce qui va rendre le spectacle bien plus excitant encore…

‒ Oh, oui, parce que les connaissant, elles vont en tremper leurs petites culottes.

Une femme en uniforme qu’avait l’air d’être une cheffe les a rappelées à l’ordre.

‒ Allons, messieurs ! Allons !

Une autre, plus jeune, l’assistante de la doctoresse, revenait de l’infirmerie où elle avait assisté à toute la phase préparatoire.

‒ En tout cas, c’est à des pas bien courageux qu’elles vont avoir affaire, là ! Parce que rien que l’épilation, ça les a fait brailler comme des cochons qu’on égorge. Alors…

Il y en a qui ont voulu qu’elle donne des détails, mais quelqu’un a crié.

‒ Les voilà !

Tous les regards se sont tournés vers la porte et ça a aussitôt été un immense éclat de rire.

‒ Oh, ce kiki !

‒ Parlez pas des absents…

Iourievna m’a poussée du coude.

‒ Tu crois qu’il arrive à faire quelque chose avec ça ?

Elena pensait que oui.

‒ À pisser.

Et on a rigolé de plus belle.

Fallait reconnaître que c’était impressionnant. Parce que des toutes petites on avait déjà eu l’occasion d’en voir, oui, mais alors à ce point-là !

Les cadettes l’ont fait avancer au milieu de tout le monde qui le regardait en bas avec curiosité, surtout les femmes. Qui se moquaient de lui sans se gêner.

‒ Il y a pas quelqu’un qu’aurait une loupe ?

‒ Un type avec un clito. C’est la première fois que je vois un truc pareil, moi !

La femme, elle, elle résistait tout ce qu’elle savait. Elle hurlait qu’on la lâche, qu’elle irait pas, qu’elle voulait pas qu’on la voie toute nue, mais les cadettes l’ont obligée malgré ses hurlements. À grands coups de claques sur les fesses. En la tirant. En la poussant.

‒ Tu vas t’amener, oui ?

On les a fait mettre tous les deux à genoux au milieu de la cour, mains menottées dans le dos, et on les y a laissés un bon moment, que tout le monde ait le temps de bien les regarder.

C’est par Alexandru B. qu’elles ont commencé. Elles l’ont attaché à la poutre de punition, bras et jambes écartés, les poignets liés à la traverse et les chevilles à des anneaux fixés au sol. La doctoresse Cindy B. et l’avocate, Virginie B. se sont l’une et l’autre approchées pour vérifier que tout était conforme au règlement.

‒ Tu parles ! Bon prétexte pour se rincer l’œil, oui !

Une gradée a tendu les fouets aux deux cadettes qui se sont mises en position, chacune d’un côté, et qui l’ont cinglé à qui mieux mieux. Un peu partout ça tombait. Sur les fesses. Sur les cuisses. Sur le dos. Elles prenaient un malin plaisir à viser les endroits les plus sensibles pour le faire crier et gigoter au maximum. Du coup, il ballottait dans tous les sens son petit machin, ce qui faisait rigoler tout un tas de monde. Il y avait plein de femmes gendarmes qu’avaient les yeux qui brillaient. Parmi les invitées aussi.

Iourievna m’a donné un coup de coude.

‒ Regarde !

‒ Quoi ?

‒ La mère d’Elena.

Elle était toute rouge et il y avait une tache en train de se former sur son pantalon.

‒ Quelle idée de se mettre en blanc aussi !

Sur l’estrade Alexandru B. a éjaculé.

Tout le monde a applaudi.

Et il y en avait, mais il y en avait !

‒ Comme quoi, hein !

Tout autour, il y a des mains qui se sont discrètement glissées dans les culottes.

Quand la cheffe des cadettes leur a annoncé qu’il ne restait plus que dix coups, elles se sont complètement déchaînées. Elles ont cinglé à tout-va, en ciblant l’intérieur des cuisses, lui arrachant des hurlements épouvantés.

Juste derrière moi une jeune femme que je ne connaissais pas a doucement joui.

Quand elles ont détaché Alexandru B., il s’est écroulé. Elles l’ont relevé et fait s’agenouiller tout tremblant, en nage, face à nous.

Et puis deux autres cadettes ont tout aussitôt pris le relais et entrepris d’aller attacher Andreea A. à la poutre de punition. Terrorisée, hurlant, elle a cherché à s’enfuir et il a fallu que d’autres gendarmes, des hommes cette fois, interviennent pour lui faire entendre raison. Elle s’est tellement débattue, une vraie furie, qu’elle a fini par réussir à leur échapper et qu’elle s’est mise à cavaler dans la cour, au hasard, comme une dératée. Quand elle est passée à notre hauteur, Elena a tendu la jambe et elle s’est étalée de tout son long. Elle lui a lancé un regard noir.

‒ Toi, je t’aurai…

Ah, elle s’était pas fait une amie, là !

Les gendarmes l’ont relevée, maîtrisée et sont allés l’attacher solidement, malgré ses protestations indignées et ses ruades, à la poutre de punition, bras et jambes largement écartés, comme l’avait été son compagnon. Les deux cadettes n’ont pas perdu de temps. Elles se sont aussitôt employées à la fouetter. Avec infiniment de détermination et d’énergie. Ça a fait, tout de suite, de longues estafilades horizontales sur ses fesses, sur ses cuisses et sur son dos. Elle hurlait. Chaque fois que le fouet lui claquait sur la peau, elle hurlait. Ce qui motivait un peu plus encore les deux exécutrices qui y prenaient manifestement beaucoup de plaisir. Elles n’étaient pas les seules.

Iourievna m’a fait signe.

‒ Regarde Virginie B., l’avocate.

Toute rouge, échevelée, jambes largement écartées, elle ne perdait pas une miette du spectacle.

‒ C’est qu’elle ose pas devant tout le monde. Parce que sinon elle s’offrirait une petite gratouille…

Il y avait plein de gendarmes qui étaient tout gonflés dans leurs pantalons. Iourievna n’arrêtait pas de se retourner et de chercher, du regard, tout autour d’elle.

‒ Il y en a peut-être qui vont finir par se la sortir… Et par se la faire couler.

Des femmes, juste derrière nous, commentaient tout fort.

‒ Comment ça lui fait ballotter les mamelles ! À force de s’agiter…

‒ Elles devraient lui taper aussi un peu devant…

Ce qu’elles ont fait. Comme si elles avaient entendu. Et Andreea A. a hurlé de plus belle.

Elena a constaté.

‒ En attendant elle mouille… Et pas qu’un peu !

C’était vrai. Ça lui dégoulinait le long des cuisses.

Encore une dizaine de coups et la doctoresse Cindy B. a dit que c’était bon. Le compte y était.

Il y en a qui ont protesté.

‒ Oh, non ! Pas déjà !

Mais on l’a détachée gémissante, toute tremblante, hagarde. La doctoresse et l’avocate ont dû venir la soutenir. Elles l’ont emmenée. Quand elle est passée à notre hauteur, Andreea A. a levé les yeux sur Elena et l’a fusillée du regard. Avant de détourner la tête.

‒ Oh, celle-là, méfie-toi ! Parce que si un jour elle peut t’en faire une !



Et Iourievna ? On la connait

Je veux ! Elena nous l'a longuement présentée mais si vous êtes passés à côté,  voici le premier épisode de la série : le chapitre 1

Il y a un début à cette série

Le chapitre 1
et l'épisode précédent : chapitre 37 - acte 4
Mais si vous voulez lire ce récit d'un autre point de vue : les rebelles chapitre 38

Et la suite ?

François nous la prépare pour la semaine prochaine

N'hésitez pas pour les commentaires

Tout le monde les attend : que pensez-vous de cette série croisant l'imaginaire d'Elena et celui de François ?

2 commentaires:

  1. Bonjour François,
    Là, on trouve un personnage qui va devenir plus ou moins récurent dans les prochains épisodes, Andreea, une voleuse qui s'est fait dénoncer par Elena, lors d'un cambriolage dans une maison du quartier.
    Andreea et son copain vont en prendre pour leur grade. Les deux seront fessés devant tout un parterre de personnes à la gendarmerie de la ville. Vous pensez bien que les gens ne bouderont pas leur plaisir d'assister à ce spectacle.
    Elena qui ne tenait surement pas à voir Andreea se soustraire à sa punition, a joué les justicières et l'a fait tomber. Du coup, il va y avoir un sacré contentieux entre elles...
    Episode bien écrit et plaisant à lire. Tout l'atmosphère que j'adore !
    Amitiés.
    Elena.

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    Réponses
    1. Bonjour Elena. Et bonjour à tous.
      Effectivement Elena a joué gros. Et elle risque de s'en repentir. Mais, en attendant, les spectateurs ne boudent pas leur plaisir. Paradoxal alors qu'elles-mêmes se trouvent fréquemment soumises au même régime? Pas tant que cela si on y réfléchit bien.
      Amicalement.
      François

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