jeudi 10 octobre 2019

Mes premières fessées - chapitre 10

Est-ce qu’il avait une idée, Philibert ?
Il a froncé les sourcils.
– Une idée ? À propos de quoi ?
– Ben, de ce qu’elle a en tête, Amélie, tiens ! De ce qu’elle me mijote après ce qui s’est passé hier chez Floriane. C’est ta sœur. Tu dois bien savoir.
– Oh, alors là ! Comme je te l’ai dit l’autre jour, avec elle on peut s’attendre à tout. Absolument tout. Et surtout à l’imprévisible. Tu crois que ça va te tomber dessus d’un côté et ça te dégringole d’un autre. Mais enfin là, à mon avis, tu peux redouter le pire. Parce que nous regarder nous trémousser sous les claquées, ça, elles estiment qu’elles en ont parfaitement le droit, mais l’inverse… Non, c’est pas que je veuille te mettre le moral en berne, mais, à mon avis, sur ce coup-là, tu vas morfler. À un moment ou à un autre. D’une façon ou d’une autre. Mais bon, d’un autre côté, si t’en as bien profité, si ça valait le coup d’œil…
– Encore assez, oui.
– Tu parles que ça devait le valoir, le coup d’œil. Elle est sacrément bien fichue, Floriane !
– Faut reconnaître…
– Elle marque beaucoup ?
– Ah, ça ! Elle les avait rouges d’une force, les fesses, à la fin.
– Et… t’as eu accès à tout le panorama ?
– Dans les moindres détails.
– Raison de plus alors ! Raison de plus pour qu’elles te loupent pas. Mais enfin, tu pourras toujours te dire que tu l’as vue, Floriane. Que t’as tout vu. C’est toujours ça qu’elles pourront pas t’enlever. Et Floriane, c’est Floriane. Tu sais que j’ai failli sortir avec à un moment ? Ça y était presque. Et il a fallu que l’autre imbécile d’Ugo vienne me la souffler. Mais bon… Du pognon. Une entreprise qui tourne. T’as pas une nana qui résiste à ça. Même si, en contrepartie, faut qu’elle se le coltine, le type, ce qui, dans le cas présent, doit pas être franchement jouissif. Non, parce que, sans rire, t’as vu à quoi il ressemble ?
– Ah, ça !

Clotilde avait quelque chose à m’annoncer.
– Ah, oui, quoi ?
– J’ai rencontré quelqu’un.
Je me suis efforcé de rester aussi impassible que possible, mais en réalité, secrètement, je jubilais. Qu’elle se mette à roucouler, cela signifiait qu’elle allait être occupée ailleurs, qu’elle allait desserrer son étreinte, que je n’allais plus être l’objet d’une surveillance constante de sa part. J’allais enfin pouvoir respirer un peu.
– Tu ne dis rien ?
– Si ! Je suis content pour toi. Très content.
– Ça donne pas l’impression.
– Oh, si ! Si !
– Mais t’inquiète pas ! Je vais pas te laisser tomber pour autant. Tu courrais à la catastrophe, tu le sais aussi bien que moi. Non, je vais garder un œil attentif sur toi et sur tout ce que tu fais et si jamais tu dérapes, d’une façon ou d’une autre, crois bien que je ne manquerai pas d’intervenir, sans tarder, comme ta mère me l’a demandé, et de te remettre énergiquement les pendules à l’heure.
J’ai intérieurement poussé un soupir à fendre l’âme. Je m’étais réjoui trop vite. Beaucoup trop vite.
D’autant qu’elle a enfoncé le clou.
– D’ailleurs, pour jouer tout à fait franc jeu avec toi, j’ai demandé à l’une de nos camarades de fac de m’assister, de te surveiller et de me tenir au courant du moindre de tes faits et gestes.
– Une de nos camarades ! Qui ?
– C’est ça, je vais te le dire ! Et puis quoi encore ? Non, la seule chose que tu aies à faire, c’est te tenir à carreau et bosser en sachant que quelqu’un t’a constamment à l’œil, et que je serai mise au courant de la moindre de tes incartades.
– Tu lui as pas dit au moins ?
– Je lui ai pas dit quoi ?
– Ben, que…
– Tu te prenais des fessées ? Bien sûr que si ! Assume un peu ! Si tu ne veux pas que ça se sache, si tu ne veux pas qu’il s’en parle, c’est très simple : il te suffit de pas en mériter. Seulement ça, j’ai bien peur, malheureusement, que ce soit pas demain la veille.

J’ai passé la matinée et une bonne partie de l’après-midi à essayer de découvrir qui elle avait bien pu charger de m’espionner ainsi en cachette. Roxane ? C’est sur elle que se sont en priorité portés mes soupçons. Parce qu’elles s’entendaient bien toutes les deux et que j’avais cru comprendre qu’elles faisaient du shopping ensemble de temps à autre. Mais ça allait peut-être trop de soi justement. Ophélie alors ? Que j’aurais effectivement bien vue dans le rôle. Sauf qu’elles n’avaient pas spécialement d’atomes crochus, Clotilde et elle. À moins qu’elles ne s’en soient brusquement trouvés à mon détriment. Ou que quelque circonstance fortuite, inconnue de moi, les ait récemment rapprochées. Ce pouvait être aussi Aurore. Pourquoi pas ? Une véritable fouine, celle-là. Toujours à l’affût de tout. Elle aurait été absolument ravie qu’on la charge d’une telle mission. Si c’était elle, je ne tarderais sans doute pas à le savoir : elle était incapable de tenir sa langue. Mais peut-être que je m’engageais sur de fausses pistes. Peut-être que c’en était une autre. À laquelle je ne pensais pas du tout. Aussi me suis-je mis à observer discrètement, de ci de là. Les unes. Les autres. À la recherche d’in indice, d’une attention qui se serait tout particulièrement portée sur moi. Sans parvenir pour autant, malgré tous mes efforts, à parvenir à quelque résultat significatif que ce soit.

Philibert, à qui j’ai fait part, en rentrant, de mes interrogations, a haussé les épaules.
– Oui, oh, et si ça tombe, elle y est allée au flan. Histoire de garder la main. De te maintenir sous pression. Mais, en réalité, elle a rien demandé à personne.
– Tu crois ?
– Avec les nanas, on peut s’attendre à tout, mais alors là, vraiment à tout.
Oui… Oui… Il avait peut-être raison après tout, mais je n’ai guère eu le temps d’y réfléchir. Parce qu’Amélie a fait une entrée tonitruante dans la chambre.
– Va falloir que t’ailles en bas…
Avec son petit sourire mi-narquois mi-jubilatoire annonciateur de mauvais temps. De très mauvais temps.
– Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
– Tu verras bien.
Et elle m’a précédé dans l’escalier en chantonnant en sourdine.

En bas, il y avait sa mère. Et Floriane.
– Tu sais pourquoi je t’ai fait descendre, j’imagine.
Oui. Enfin non. Peut-être.
– Tu me les feras toutes, hein ! Absolument toutes. Parce que non seulement tu voles, non seulement tu es d’une indécrottable paresse, une véritable loutre, mais en plus tu es un sale petit vicieux…
– Hein ? Ah, mais non ! Non ! Pas du tout.
– Non ? Tu n’es pas restée à reluquer Floriane pendant que la mère d’Ugo lui flanquait une fessée peut-être ?
– Ben oui, mais…
– Mais quoi ? Elle te l’avait interdit, Amélie. Elle te l’avait pas interdit ?
– Si !
– Ce en quoi elle a eu parfaitement raison. Seulement tu l’as fait quand même.
Je me suis rebiffé.
– Elles nous regardent bien, nous, quand on y attrape…
– Mais c’est pas pareil enfin ! Tu vas tout de même pas comparer la fessée d’un garçon et celle d’une fille. Ça n’a rien à voir. Et puis n’importe comment arrête de discuter, tu m’agaces. Tu n’avais pas à rester planté là à regarder, un point c’est tout. Et tu vas être puni pour ça.
J’ai soupiré.
– Encore !
– Oui, encore. Parfaitement, encore. Et c’est même Floriane qui va s’en charger puisque c’est à elle que tu t’en es pris de façon aussi révoltante.
Je me suis mordu les lèvres. J’ai serré les poings. Ne rien dire. Ne pas protester. Je n’aurais fait qu’aggraver mon cas. Mais j’en crevais d’envie. Parce qu’être fessé devant elle, c’était déjà une redoutable épreuve, profondément humiliante, mais alors être fessé PAR elle !
– T’as entendu ce que je t’ai dit ?
J’avais entendu, oui.
– Eh bien alors ! Qu’est-ce t’attends ? Tu te déshabilles. T’as l’habitude maintenant depuis le temps, non ?
Pour avoir l’habitude, j’avais l’habitude, ça !
Et j’ai obtempéré. Sans regarder personne. J’ai déposé mes vêtements, tous mes vêtements, un à un, sur le fauteuil près de la petite malle en osier.
– Bon, ben allez maintenant ! Reste pas planté là…
J’ai relevé la tête.
Assise au beau milieu du canapé, Floriane me regardait. Elle m’attendait.
J’ai fait deux ou trois pas dans sa direction, me suis arrêté.
– Allez, je t’ai dit !
Et madame Dubreuil m’a poussé vers elle à coups de tout un tas de petites claques rapides sur les fesses.
– Allez ! Allez ! Allez !
C’est elle qui m’a fait basculer, d’autorité, en travers des genoux de Floriane. Qui m’y a installé. Qui m’a ramené les jambes sur le canapé, calé les pieds contre l’accoudoir.
– Là !
Ça a été tout de suite. Dès que j’ai été en contact avec sa cuisse, avec la chaleur de sa cuisse. Une incontrôlable érection. Pleine. Arrogante.
Elle a murmuré entre ses dents.
– Alors ça, tu vas me le payer !
Et sa main s’est abattue. Elle m’a lancé une multitude de claques, de très haut, en grêle. Mais elle avait beau y mettre toute son énergie, taper aussi fort qu’elle le pouvait, ça restait très supportable. Ce n’était pas vraiment douloureux. Presque agréable au contraire.
Madame Dubreuil l’a arrêtée.
– Tiens ! Tape avec ça plutôt !
Quelque chose que je n’ai pas vu, mais que j’ai aussitôt senti. Quelque chose en cuir, sûrement. Et qui faisait mal. Oh, que ça faisait mal !
D’autant qu’elle y allait de bon cœur, Floriane, ponctuant chacun de ses coups de tout un tas de commentaires.
– C’est ça, gigote ! Et braille ! Braille tant que tu veux. Si tu crois que c’est ça qui va m’arrêter…
Ça ne l’arrêtait pas, non. Au contraire ! Ça ne faisait, à l’évidence, que la motiver davantage. Aussi me suis-je efforcé de me maîtriser, de retenir mes plaintes, de contrôler mes mouvements. Sans le moindre succès. Ça cuisait trop. Ça mordait trop. Et je beuglais. Et je remuais des jambes dans tous les sens. Et je me soulevais désespérément du derrière.
– C’est ça ! C’est ça ! Trémousse-le, ton petit croupion !
Et puis, soudain, entre les cuisses, une douleur fulgurante. Qui m’a arraché un hurlement déchirant.
J’ai entendu, comme dans un brouillard, Amélie éclater de rire.
– Lui détruis quand même pas ses bijoux de famille…
Floriane a eu comme une hésitation. Les coups, sur mes fesses, se sont faits plus lents, moins assurés.
Amélie l’a rappelée à l’ordre.
– Ben, alors! Qu’est-ce tu fous ? Tape ! Tu fais semblant, là !
Et c’est reparti de plus belle. Pour une bonne dizaine de minutes particulièrement éprouvantes où j’ai donné tant et plus de la voix, où je me suis époumoné, où j’ai fini par supplier. Qu’elle arrête ! Par pitié qu’elle arrête !
Elle s’est montrée inflexible.
– Je vais t’en faire passer l’envie, moi, tu vas voir ! Je vais t’en faire passer l’envie.
C’est finalement madame Dubreuil qui a mis un terme.
– Ça peut peut-être suffire. Pour cette fois. Par contre s’il recommence…
Elle m’a fait relever.
– Allez, file, toi !
Ce que je me suis empressé de faire. En me frottant les fesses.

Ça a tambouriné à la porte de la salle de bains.
– Ouvre !
C’était la voix d’Amélie.
– Qu’est-ce tu veux ?
– Ouvre, j’te dis !
– Je suis sous la douche.
– Justement ! Ça tombe bien. Faut que je voie quelque chose. Bon, alors tu ouvres, oui ?
J’ai fini par m’y résoudre. De mauvaise grâce. Entortillé dans ma grande serviette bleue.
– Ah, ben c’est pas trop tôt.
Elle m’a arraché la serviette et m’a, d’autorité, soulevé les couilles.
Qu’elle a attentivement examinées.
– Fais voir ! Oui, oh, ben il y a rien. Il y a rien du tout. Celle de gauche est bien un peu tuméfiée, oui. Et il y a une balafre, mais c’est pas grand-chose. Il y avait vraiment pas de quoi brailler comme un cochon qu’on égorge. Faut dire aussi que t’es doudouille, toi, hein, dans ton genre. Ah, ben, si, si ! Sacrément doudouille. Et derrière ? Comment c’est derrière ? Eh ben, tourne-toi ! Comment tu veux que je me rende compte sinon ? Ah, oui, quand même ! Quand même !
Elle a suivi les contours de ma fessée. Du bout du doigt. En enfonçant un peu son ongle par endroits.
– Là, par contre, elle t’a pas loupé. Tu vas bien les garder quatre-cinq jours, les marques. Et avoir du mal à t’asseoir pendant un bon moment. Pour taper, elle a tapé. Elle a pas boudé son plaisir. Mais ça, j’en étais sûre qu’elle adorerait te le rougir, le cul. Je la connais depuis le temps. Et il y en a un, ce soir, qu’a intérêt à assurer, c’est son Ugo. Vu qu’elle va être résolument demandeuse. D’autant que… tu sais ce que je crois ? Eh ben, c’est que maintenant qu’elle s’est fait la main sur toi, elle va vouloir, un jour ou l’autre, le soumettre au même régime. Parce que c’est bien beau de le voir fessé par sa mère, c’est agréable, elle apprécie, mais ce serait mille fois mieux si elle pouvait le lui faire elle-même. Et je suis bien convaincue qu’à la première occasion… Pourquoi tu me regardes comme ça ?
– Je te regarde pas.
– Menteur ! Je te vois dans la glace. Tu me regardes. Et je sais même ce que tu penses. Que moi aussi je préférerais sûrement t’en coller une moi-même plutôt que de regarder les autres le faire. Oui, ben ça, évidemment ! Pour tout le monde c’est pareil. Mais t’inquiète, ça arrivera. C’est prévu.
Son doigt, sur ma fesse, s’est fait un peu plus caressant, un peu plus voluptueux.
– Tu m’aimes bien, hein ?
Son menton s’est posé sur mon épaule.
– Oui, tu m’aimes bien. Et même plus que bien. Tu bandes.
Elle m’a effleuré en bas.
– Ça veut pas forcément dire grand-chose, ça. Mais avec toi, si, ça veut dire. À cause de tes yeux. De la façon dont tu me noies dedans.
Il y a eu son souffle dans mon cou.
– Du coup, ce serait quand même moi la mieux placée pour te punir chaque fois que tu le mérites, non, tu crois pas ? Et tu le mérites souvent.
Elle a ri, de son petit rire cristallin et m’a pris le lobe de l’oreille entre ses dents, l’y a agacé, du bout de la langue.
– Non ?
– Si !
Dans un murmure.
– Ah, tu vois… Bon, mais je me sauve. Réfléchis à tout ça.
Elle s’est retournée sur le pas de la porte et m’a envoyé un baiser, du bout des doigts.

J’ai regagné la chambre, me suis jeté sur mon lit.
Philibert s’est redressé sur le sien.
– Ça va pas ?
– Mais si, ça va. Pourquoi ça irait pas ?
– Je sais pas. Tu trembles et t’es tout pâle.
Je me suis tourné vers le mur.
– Éteins, va, s’il te plaît !


Pour les distraits qui auraient loupé ce qui s'est passé précédemment

Tout a commencé comme ça : chapitre 1
Et la semaine dernière, le chapitre 9
Et tous les autres chapitres sur la page "les auteurs invités"

Et la suite ?

Ce sera le chapitre 11.

Les commentaires sont les bienvenus

François Fabien doit-il continuer dans cette direction ? Doit-il écrire un prochain épisode ?

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