jeudi 3 octobre 2019

Mes premières fessées chapitre 9

Le lendemain soir, après dîner, Amélie a déboulé dans notre chambre.
– Qu’est-ce vous faites, les garçons ?
– Rien. Rien de spécial.
Philibert était sur Internet et moi, je me prenais la tête sur un Sudoku.
– Qu’est-ce tu veux ?
– Causer un peu.
Et elle s’est laissée tomber sur mon lit. J’ai dû replier les jambes pour lui faire une petite place. Sans lever les yeux de ma revue.
– Pourquoi tu me fais la gueule ?

– Je te fais pas la gueule.
– Oh, si, tu me fais la gueule, si ! Ça fait vingt-quatre heures que tu m’as pratiquement pas adressé la parole.
– Il y a de quoi, non !
– C’est à cause d’hier ? Oh, tu parles ! Tu vas pas pas en faire tout un plat non plus. Tu t’en prendras d’autres, des fessées…
– Me planter, comme ça ! Je te faisais confiance, moi !
– Elle avait trop envie de t’en voir ramasser une, Floriane ! Depuis le temps qu’elle en parlait. Alors fallait bien qu’on s’arrange, d’une façon ou d’une autre, pour que tu la mérites.
– Vu comme ça !
– En tout cas, je peux te dire qu’elle a sacrément apprécié. Plus que quand c’est son copain Ugo qui la reçoit, même…
Philibert a levé la tête de son ordi.
– Ça lui fait une belle jambe à Raphaël.
Elle a ignoré l’interruption.
– Si, c’est vrai, hein ! Elle adore ça comment tu brailles ! Faut dire que t’y vas de bon cœur aussi ! La seule chose qu’elle a trouvée dommage, c’est que ma mère t’ait bloqué les guibolles. Elle aurait bien aimé te voir battre l’air avec. Oh, mais comme je lui ai dit, il y aura d’autres occasions, hein ! Pour le reste, oh ben pour le reste, elle est du même avis que tout le monde. Que toutes les autres filles. Elle a rien d’original, ta queue. D’un banal à pleurer.
Je me suis ostensiblement absorbé dans ma grille de Sudoku. Intensément
– Oh, mais quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Vous êtes chiants à force ! Ben oui, on adore ça, vous voir rougir le cul, oui. Ça vous fait les pieds. Ça vous rabaisse un peu le caquet. Parce que, quand on sait comment vous, les mecs, vous vous comportez avec les filles…
Philibert a haussé les épaules.
– Ça y est ! Voilà la rengaine.
– C’est pas vrai peut-être ? Pour des moins que rien vous les prenez. Juste bonnes à se faire baiser. Et à se faire foutre de leur gueule en prime. Oh, tu peux rigoler, Philibert, tu peux ! Parce que tu sais ce qu’il lui a fait celui qu’elle avait avant Ugo, à Floriane ? Martin, il s’appelait. Tu le sais ? Il lui a foutu la honte en plein bistro. Devant tous ses copains. Et tous les clients. Qu’en perdaient pas une miette. Qu’au lit, c’était une vraie planche à repasser. Et que pour bander, avec elle, il y avait pas d’autre solution que de penser à une autre. Sans compter que ses seins, c’était déjà la grande dégringolade. À son âge ! Alors qu’est-ce que ce serait à quarante ans… Et tutti quanti. Tout y est passé. Tout. Et les autres qui se marraient tout ce qu’ils savaient. Ils en pouvaient plus.
– Et on y est pour quoi, nous, là-dedans ?
– Vous y êtes que… Vous êtes des mecs. Et que vous auriez été là, vous auriez réagi pareil. Exactement pareil.
– Ben, voyons !
– Bien sûr que si ! Et il y a pas eu que ça. Il y a eu tout le reste. Qu’elle m’a raconté. Comment elle en a bavé, Floriane ! Alors faut pas vous étonner qu’elle vous garde un chien de sa chienne et qu’on se délecte de vous voir dans des situations où vous n’êtes pas du tout à votre avantage. Comme, par exemple, le cul à l’air, à vous le faire tambouriner.
– Floriane, admettons ! Mais toi ! Personne t’a rien fait à toi.
– Que tu crois !
– Quoi ? Qu’est-ce qu’on t’a fait ?
– Des trucs !
– Mais quoi ? Dis quoi !
– Ça vous regarde pas.
Et elle s’est dirigée lentement vers la porte. D’un pas qu’elle a voulu majestueux.

Philibert a poussé un profond soupir.
– Elle me gonfle quand elle est comme ça, mais elle me gonfle !
– T’es pas le seul…
– C’est du flan, je suis sûr, cette salade de Floriane au bistro avec son ex. Qu’est-ce tu paries qu’elles s’inventent sans arrêt des tas de mythos où les mecs se comportent comme des minables ? Histoire de pouvoir se régaler en toute bonne conscience quand on s’en ramasse une. C’est bien le genre à ça, ma sœur. Elle est tordue d’une force…
– Ça, j’ai vu.
– Oui. Et sûrement que t’as pas encore tout vu. T’as intérêt à rester hyper sur tes gardes avec elle. Parce qu’elle t’en tendra d’autres, des pièges. Elle est machiavélique quand elle veut. Et je suis bien placé pour le savoir.

Madame Dubreuil m’a appelé. Du bas de l’escalier.
– Raphaël ! T’es rentré de la fac ?
J’étais rentré, oui.
– Tu pourrais prévenir. Je veux que tu me préviennes quand tu rentres. C’est compris ? Bon, mais elle vient travailler avec toi ce soir, ta copine Clotilde ?
– Je sais pas, mais sûrement, oui !
– Tant mieux ! Elle restera dîner avec nous alors ! Que je lui raconte tes dernières frasques.
Ce qu’elle n’a pas manqué de faire. Dès le tout début du repas.
– Il a échappé à la surveillance des filles. Ah, il avait bien préparé son coup, allez ! Et tout ça pour aller rejoindre cette espèce de colombien dont personne ne sait d’où il sort. Et ce qu’il fabrique au juste. Oh, mais je peux vous dire qu’il a payé la note. Encore une fessée dont il se souviendra. Mais enfin, ce que je finis par me demander, moi, c’est jusqu’à quel âge je vais être obligée de le punir comme un gamin ? Quand est-ce qu’il va enfin se comporter en adulte ? J’en arrive à désespérer. J’espère qu’à la fac au moins ça se passe bien ?
– À peu près, oui.
– Seulement à peu près ?
– C’est-à-dire que… c’est pas de la mauvaise volonté de sa part, mais il est toujours un peu dans la lune, Raphaël. Toujours un peu ailleurs. C’est souvent qu’il décroche pendant les cours, qu’il part voguer dans ses pensées on ne sait pas trop où.
– Oh, mais il faut pas le laisser faire, hein ! Il faut le ramener.
– C’est bien ce que je fais. Dès que je m’en rends compte. Seulement je peux pas être sans arrêt derrière lui non plus.
– Oh, mais faut que ça lui passe, ça ! Faut absolument que ça lui passe. Vous avez carte blanche. Absolue carte blanche. Je compte sur vous, hein !
– Je ferai au mieux.

Au resto U, elle a repoussé son plateau, croisé les bras sur la table.
– On n’a cours qu’à trois heures. On a du temps. Alors si t’en profitais pour me raconter ce qui s’est passé au juste samedi.
– C’est elle, hein, je t’assure ! C’est elle qui m’a proposé d’aller le voir, Sylvain.
– Amélie ?
– Ben oui. Amélie, oui ! Soi-disant qu’elle devait m’attendre au café avec Floriane. Et quand je suis revenu…
– Il y avait plus personne. Pourquoi tu lui as pas dit à ta mère ?
– Elle m’aurait pas cru. Elle a sacrément de l’aplomb, Amélie. Tu peux pas lutter. Et puis elles étaient deux.
– Oui, oh, de toute façon, t’avais mérité quand même. Elle t’avait formellement interdit de le voir, ce type. Alors Amélie ou pas Amélie, t’as désobéi.
Elle s’est absorbée un long moment dans ses pensées.
– Tu me dois une fière chandelle finalement…
– Comment ça ?
– T’imagines si je lui avais raconté, hier soir, à ta mère…
– C’est pas ma mère.
– Oui, oh, tu vas pas recommencer avec ça. C’est comme si. Ça revient au même. T’imagines si je lui avais raconté que t’as voulu sécher les cours, l’autre jour, pour aller le voir, ce Sylvain justement et que si je t’avais pas retenu… Sûr que là, tu t’en prenais aussi sec une autre de fessée. Et carabinée. Devant tout le monde.
Elle m’a pris les yeux dans son regard.
– Je peux encore le dire si je veux.
– Tu vas pas faire ça !
– Je sais pas. Peut-être. Faut que je réfléchisse. Parce que j’ai plein de possibilités en fait. Aller lui dire, oui, pour qu’elle t’en donne une. Ou bien le faire moi-même. Parce que tu l’as entendue : elle me donne entièrement carte blanche. Oui, en tête à tête, rien que nous deux, ça pourrait être pas mal non plus. Surtout que tu serais obligé de te laisser faire. Parce que je suis bien tranquille qu’elle n’apprécierait pas, mais alors là pas du tout, d’apprendre que t’as essayé de me résister. Ou de te défiler. Ça te coûterait cher. Très très cher. Oui, faut que je voie ça. Faut vraiment que je voie ça. Très sérieusement.
Il était tout brillant, son regard. Et tout humide. Il était clair que…
– Elle a raison, Amélie.
– Ce qui veut dire ?
– Non, rien.
– Elle a très souvent raison, Amélie. Nous, les filles, on a très souvent raison. Quasiment toujours. Pour tout.
Elle s’est levée.
– Tu viens ? On y va ?

À mon retour de la fac, je suis monté, comme elle l’avait exigé, signaler à madame Dubreuil, qui était dans sa chambre, que j’étais bien rentré.
– Fais-toi voir… Tu es tout pâlichon. T’es pas malade au moins ?
Mais non ! Ça allait.
– Faut que tu prennes un peu l’air aussi ! Tu passes toutes tes journées enfermé. Va marcher ! Va faire un tour !
Que j’aille faire un tour ? Oh, mais je demandais pas mieux, moi ! Au contraire. Me promener par les rues, à ma guise, le nez au vent, sans personne à mes basques. Le rêve…
Et j’ai filé vers la porte.
– Où tu vas comme ça ?
– Ben…
– Non, mais tu t’imagines tout de même pas que je vais te lâcher dans la nature comme ça sans surveillance ? Pour que t’ailles encore m’inventer je ne sais quelle idiotie ! Non ! Amélie va t’accompagner. Et tâche de ne pas lui jouer encore un tour à ta façon. Parce que cette fois il t’en cuirait. Il t’en cuirait vraiment.

On est passés devant la supérette. Elle a pris à droite au feu, puis à gauche après le garage Ford.
– On va où ?
– Chez ma copine Floriane. Je lui ai promis. Et il est hors de question que je change mes projets à cause de toi.
– Oh, mais ça me va très bien.
– Ce dont je me fiche éperdument.
Quand on est arrivés, il y avait des éclats de voix en haut. Elle a froncé les sourcils, tendu l’oreille et monté l’escalier quatre à quatre sans plus se préoccuper de moi. Qui l’ai suivie. Aussi discrètement que possible. C’était Floriane. Avec la mère d’Ugo. Dont les yeux lançaient littéralement des éclairs.
– Non, mais alors là, c’est la meilleure ! Pourquoi t’as fait ça ? Tu peux me dire ? Hein ? Pourquoi ?
Elle lui a brandi des feuilles sous le nez.
– Ah, il va être content quand il va apprendre ça, Ugo ! Il va être content.
– Lui dites pas !
– Je comprends pas. Non, j’arrive pas à comprendre à quoi ça peut bien t’avancer d’avoir falsifié ces documents. À croire que tu l’as fait exprès pour que ça lui retombe dessus, ma parole ! Ce qui serait forcément arrivé si j’avais pas eu la bonne idée d’aller fourrer mon nez là-dedans. Ah, non ! S’il y a quelqu’un qui la mérite, la fessée, cette fois-ci, c’est toi. Et personne d’autre. Ah, ben si ! Si ! Et je vais te la donner. Une bonne fessée. Dont tu te souviendras longtemps. À moins que tu ne préfères qu’on s’explique tous les trois, tout à l’heure, quand mon fils sera rentré ? Et alors là, je suis bien curieuse de savoir comment tu vas pouvoir justifier tout ça. Apparemment tu n’y tiens pas ? Évidemment, oui. Et pour cause. Alors tu n’as plus qu’à bien gentiment te déculotter.
Floriane a soupiré, failli dire quelque chose, a renoncé. Et elle est restée là, les bras ballants, les yeux dans le vide.
Sa belle-mère s’est agacée.
– Tu me fais perdre mon temps. J’ai horreur de ça. Et tu sais ce qui arrive à Ugo quand il renâcle à se prêter de bonne grâce à une fessée qu’il a méritée ?
Elle savait, oui. Elle devait savoir. Parce que sa réaction a été immédiate. Elle a déboutonné son jean et elle en a résolument descendu la fermeture Éclair.
Amélie m’a ordonné.
– Toi, tu descends. Tu vas m’attendre en bas.
D’un ton qui ne souffrait pas la moindre réplique.
J’ai fait mine d’obéir, mais je me suis arrêté sur le pas de la porte, la main sur la poignée. Voir. Au moins un peu. Juste un peu.
Floriane nous a tourné le dos et est sortie de son jean, une jambe après l’autre. Le string, un string à petites fleurs mauves et vertes a glissé le long des hanches. J’ai retenu mon souffle. Pourvu qu’Amélie ne s’aperçoive pas de ma présence. Pourvu ! Mais non, elle ne semblait pas me prêter la moindre attention. Juste le temps de me concentrer, un court instant, le cœur battant, sur les fesses de Floriane, d’adorables petites fesses pommelées à souhait et sa belle-mère l’a fait basculer sur son genou tendu en avant. Elle l’a solidement maintenue, le bras droit passé autour de son torse et, de la main gauche, elle lui a aussitôt énergiquement claqué le derrière. C’est tombé. En pluie. En grêle. En avalanche. À plein régime, d’emblée. Et à pleines fesses. Ça y laissait la marque de ses doigts incrustées en rosé sur tout le pourtour. Au milieu, au contraire, c’était rouge ardent. Flamboyant. De plus en plus flamboyant. Floriane ponctuait chaque claquée d’un petit grognement de fond de gorge et d’un tressautement de la jambe gauche dont elle martelait le sol. La fessée a encore gagné en intensité. Les grognements se sont faits plaintes, puis résolument cris. Cris déchirants. La jambe s’est levée plus haut, de plus en plus haut, laissant à découvert, à plusieurs reprises, de délicats petits replis nacrés que j’ai dévorés des yeux avec ravissement.
Ça s’est brusquement arrêté et… et Amélie s’est retournée.
– Qu’est-ce tu fous là, toi ? Je te l’avais interdit. Et il bande en plus ! Non, mais alors là, c’est la meilleure ! Dégage ! Fous-moi le camp !
Elle était furieuse. Je n’ai pas demandé mon reste. J’ai dévalé l’escalier et je l’ai attendue en bas près du petit portillon. Cinq minutes à peine et elle m’y a rejoint.
– Tiens ! Tu les auras pas volées, celles-là !
Deux gifles. Lancées à pleine puissance.
– Et ne te tiens pas quitte pour autant. Tu vas me le payer. Alors là, je peux te dire que tu vas me le payer.



Pour les distraits qui auraient loupé le début

Tout a commencé comme ça : chapitre 1
Et la semaine dernière, le chapitre 8
Et tous les autres chapitres sur la page "les auteurs invités"

Et la suite ?

Ce sera le chapitre 10

Les commentaires sont les bienvenus

François Fabien doit-il continuer dans cette direction ? Doit-il écrire un prochain épisode ?

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    On s'immerge vite dans un récit abondamment nourri de dialogues, que l'utilisation du franc parlé rend très vivant. Les conversations sont naturelles comme les fessées qui jalonnent ce petit univers criant de vérité.
    Mais il n'y a pas que la vérité de criante, les punis aussi poussent la chansonnette sous les vigoureuses claquées. Belle maman sait y faire pour mâter les vilaines falsificatrices... ça laisse de belles cicatrices sur le derrière.
    Amusant de voir comment la punie, bien dressée, se déculotte elle même pour aller chercher sa fessée...
    Cordialement
    Ramina

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  2. Bonjour François,
    Voilà un texte pleins de rebondissements. La falsification de documents est en effet un motif de sévérité pour la fessée. Les filles aussi peuvent être responsables de bêtises, pour ne pas dire de fautes lourdes. Mais je pense qu'elles vont se venger pour avoir été vues en fâcheuse posture. Mais je pense que c'est un juste retour des choses, après qu'elles aient été les spectatrices des tannées des garçons...
    Amitiés.
    Elena.

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