« Non Madame, s'il vous plait, s'il vous plait, je vais
obéir, je vais être sage.
– Bien sûr, ma chérie, nous verrons cela. Mais cela ne te
dispensera pas de la fessée que du as largement méritée. Si tu es punie, c’est
pour ce que tu as fait avant. Si tu cesses tes écarts, je n’aurai plus besoin
de te punir. Tu vois, nous n’avons pas encore fini notre conversation et tes
fesses sont en première ligne.
– Non, non ! »
La fessée reprit, avec la règle bien entendu. Clémence cria,
pleura, mais elle ne tenta pas de fuir la correction que Madame Caroni lui
imposait. Cela ne lui semblait plus si incongru que cela. Les raisons qu’avait
évoquées Madame Caroni commençaient à lui sembler raisonnables et adaptées à la
situation, y compris en tenant compte de son âge.
Elle ne pouvait cependant éviter de se tortiller dans la
limite du peu de mouvement que lui permettait Madame Caroni. C’était des
réflexes qu’elle ne pouvait maîtriser mais qui ne gênaient pas la bonne
application de la fessée. D’ailleurs, Madame Caroni ne lui en faisait pas le
reproche.
Il sembla à Clémence que la fessée dura une éternité. Elle
n’y croyait plus quand la règle cessa de meurtrir ses fesses.
« Vas-tu aller te mettre sagement au coin ? »
Il fallut deux ou trois respirations avant d’arriver à
répondre.
« Oh oui, Madame, je vais obéir !
– Bon, encore quelques coups de règle pour être certaine
d’avoir le compte et nous allons vérifier cela.
– Ah non, s'il vous plait… »
La suite de la phrase fut perdue dans les sanglots qui
rendirent les paroles incompréhensibles.
« Ah, nous avons toujours le même problème, il manque
des coins pour y mettre tous les punis. Béatrice, cède ta place à
Clémence ! »
Les deux femmes se croisèrent en évitant de croiser le
regard de l’autre. Elles avaient toutes les deux les fesses nues, tenant de
leurs bras croisés dans leur dos, le vêtement qui couvrait le haut de leur
corps, dévoilant également leur pubis. Chacune avait honte de se montrer dans
une tenue aussi impudique à l’autre qu’elle ne connaissait que pour l’avoir
croisée occasionnellement dans le hall de l’immeuble. Mais qu’y faire ?
Cela faisait partie de la punition et la légitimité de celle-ci ne se discutait
pas.
Béatrice ne se faisait plus d’illusion. En quelques jours,
elle avait compris que sa vie serait désormais rythmée par les corrections
qu’elle recevrait à son travail et chez elle, de la main de son autoritaire
voisine. Elle se faisait peu à peu à cette idée, faute de trouver comment
éviter ces moments humiliants et douloureux, mais dont elle reconnaissait
qu’ils lui étaient imposés à juste titre.
« Alors, Béatrice, faudra-t-il te donner encore la
fessée la prochaine fois qu’on te donnera le bain ?
– Oh non, Madame ! J’ai compris.
– Nous verrons, mais si c’est nécessaire… »
Madame Caroni n’avait pas besoin d’être plus explicite. Elle
remonta la culotte de pyjama de Béatrice.
« Rentre chez toi et n’oublie pas que c’est le jour de
faire un ménage à fond. Je viendrai vérifier si tu as fait suffisamment
d’efforts. »
Béatrice se promit que Madame Caroni n’aurait rien à lui
reprocher d’ici la fin de la journée.
Clémence ne voyait pas aussi loin. Elle avait l’exposition
au coin pour tout horizon. Elle avait pu voir, en entrant dans la pièce,
l’effet que cela faisait de trouver trois punies exposant leurs fesses nues,
chacune dans un coin. Encore quelques secondes et elle en serait une des
protagonistes en compagnie de deux jeunes filles qu’elle ne connaissait pas.
Elle essayait de deviner quelle impression cela ferait de se
trouver dans cette position qui la ramenait à un statut d’enfant. Encore que,
même quand elle était petite, elle n’avait jamais eu à subir une telle
humiliation, mais elle avait assisté de nombreuses fois à la mise en pénitence
de plusieurs de ses camarades. Aucun n’avait jamais eu la culotte baissée. Les
fessées se limitaient à une claque sur le fond de la jupe ou du pantalon, ce
qui était prolongé par une mise au coin quand la première sanction n’avait pas
suffi.
Elle en avait été menacée une fois, en terminale au lycée.
La professeure de maths lui avait demandé si elle avait besoin de passer un
moment au coin pour se calmer. Elle n’avait pas su si son enseignante aurait
été au bout de la menace qui l’avait ramenée immédiatement à un comportement
exemplaire.
Elle n’eut pas le temps de pousser plus loin ses
investigations avant de devoir enfoncer son nez dans le coin et s’immobiliser,
les mains croisées dans le dos. Sa première impression fut la sensation de
chaleur qui émanait de ses fesses et les élancements douloureux qui les
parcouraient sans cesse, de droite à gauche et dans l’autre sens, de haut en
bas et inversement. Elle n’était finalement pas fâchée de ne rien avoir sur les
fesses qui aurait pu être en contact avec sa peau. Rien que d’y penser, elle
frissonna.
La douleur lui semblait bien plus forte que ce qu’elle avait
ressenti lors de son court déplacement pour venir au coin, maintenant qu’elle
avait tout le temps d’y penser. Elle semblait s’être réveillée. Son esprit
était accaparé par la souffrance qu’elle éprouvait. Elle ne lui laissait pas le
temps de penser à autre chose.
Cela lui rappelait en permanence l’obligation de se tenir au
coin comme Madame Caroni l’exigeait. Elle avait eu, de sa part, les trois ou
quatre consignes nécessaires. Elles étaient extrêmement simples et il suffisait
de jeter un œil à ses compagnes de pénitence pour les comprendre. Elle
s’efforçait maintenant de les appliquer à la lettre, ne tenant pas à
« revenir faire un tour sur les genoux » de sa tutrice, comme cela
lui avait été annoncé si son comportement au coin n’était pas exempt de tout
reproche.
Puis, le temps passant, les élancements se faisant moins
vifs, elle s’interrogea sur le tableau auquel elle contribuait. Bien sûr, sa
pudeur en prenait un coup. Mais elle ne savait plus si d’avoir le dos tourné et
de ne rien savoir de ce qui se passait derrière elle, était une bénédiction ou
le contraire. Cela lui évitait de devoir faire face aux personnes qui
l’apercevaient dans cette tenue, mais d’un autre côté, elle ne savait pas qui
pouvait la voir.
« Aucune importance ! De toute façon, il n’y a que
ma tutrice qui peut me voir. Après m’avoir si magistralement fessé, elle en a
le droit ou tout du moins, c’est un moindre mal. Voir mes fesses nues au coin
n’est pas une découverte pour elle. »
Bien qu’elle essayât de s’en convaincre, Clémence n’était
pas dupe. Cela ne lui était pas du tout égal d’être au coin. C’était
mortifiant. Une autre version du renard et des raisins. Mais elle était
certaine que si une autre personne l’apercevait dans cette position, elle en
mourait. Il y avait déjà bien trop de gens au courant de sa déchéance. Si elle
ne comptait ni Madame Caroni, ni Benoît, cela faisait… deux, non trois
personnes, plus Madame Abramov qui en avaient connaissance.
Presque tous étaient logés à la même enseigne qu’elle et
elle avait cru comprendre qu’il y en avait d’autres encore. Elle faisait
partie, sans l’avoir demandé, des pupilles de sa voisine. Ce n’était pas pour
la réjouir.
Pourtant, c’était Madame Abramov qui l’inquiétait le plus.
Il était entendu que Madame Caroni avait toute légitimité pour la punir. Compte
tenu de ce qui s’était passé ce matin, il faudrait un plan très solide pour
éviter les fessées de sa tutrice. Comment faire si Madame Abramov décidait d’en
faire autant ? Résister ? Peut-être en serait-elle physiquement
capable, mais ce serait aller ouvertement contre une consigne de Madame Caroni.
Clémence en devinait les conséquences. Que faire ?
Puis, l’ennui s’installa.
« Depuis combien de temps suis-je là ? »
Elle avait perdu toute notion d’heure et rien dans
l’environnement sonore de la pièce ne lui donnait des indications pour se
repérer dans le temps.
« Ce n’est sans doute pas fini. Les deux autres y sont
depuis bien plus longtemps que moi. »
Cette observation était fort juste. Ce n’était pas pour lui
remonter le moral. Son découragement fut distrait par l’animation, déclenchée
par Madame Caroni, qui se mit en place dans son dos.
« Mailis et Camille, vous venez ici. »
C’était une bonne nouvelle de pouvoir sortir du coin. Les
deux jeunes filles s’y ennuyaient ferme et Camille voyaient venir les crampes
avec appréhension. C’était aussi risqué pour qui, comme elles deux, savait que
sa punition n’était pas achevée.
« Allez vous habiller, puis vous reviendrez ici pour la
suite de votre punition. Ah ! Rien de chichiteux : une culotte toute
sage, des chaussettes, un chemisier et une jupe. Rien d’autre ! N’oubliez
pas que vous êtes encore punies. »
Maïlis avait déjà fait trois pas vers la sortie. Elle
pensait à ce qu’elle pourrait bien trouver, dans sa garde-robe qui pourrait
bien correspondre à ce que Madame Caroni avait demandé. Camille n’avait pas
bougé.
« Qu’y a-t-il Camille, ce n’est pas le moment de rester
plantée là !
– C’est que je ne sais pas…
– Cesse ces atermoiements ! Parle !
– Je ne sais pas quoi mettre. Je n’ai que mon pantalon et
ça. »
Elle désignait le tee-shirt que Maïlis lui avait prêté pour
passer la nuit.
« Ah oui, c’est vrai. Tu n’as plus rien de mettable. Je
vais venir voir avec vous ce que l’on peut faire. On y va ! »
Clémence se retrouva seule dans l’appartement. Elle songea,
dans un premier temps, à en profiter pour s’enfuir et se réfugier… où
pourrait-elle se réfugier ? Chez elle ? Ce serait le premier endroit
où Madame Caroni la chercherait. C’était une cachette peu efficace. Ses fesses
en avaient payé le prix !
Elle songea à la fessée que cela lui vaudrait, n’osant
imaginer de quelle façon Madame Caroni la rendrait encore plus sévère que la
précédente.
« Et si ce n’était qu’un test, se dit Clémence ?
Madame Caroni est peut-être derrière la porte à surveiller si elle prenait des libertés
avec son séjour au coin. Ou elle risquait de revenir à n’importe quel moment et
si elle n’était pas parfaitement en position… »
Clémence pesa le pour et le contre. Elle n’avait aucune
envie de rester là, d’autant plus que sa tutrice lui avait dit que sa punition
n’était pas achevée. Cela annonçait d’autres fessées. A cette pensée, il lui
sembla que ses fesses recommençaient à chauffer.
C’était ennuyeux, vexant, désagréable, douloureux,
humiliant… de recevoir la fessée, mais ce que Madame Caroni lui reprochait
était justifié.
« Peut-être est-ce ce qu’il me faut pour arriver à
éradiquer tous ces comportements dont je n’arrive pas à me débarrasser ?
N’y a-t-il pas une autre façon qu’avec une fessée ? »
Clémence grimaça. Ce ne serait pas facile. Elle décida de
rester sagement au coin. C’était la voix de la raison.
Dès qu’elles furent entrées dans la chambre, Madame Caroni
enleva à Maïlis son pyjama, puis à Camille sa chemise de nuit. Les deux filles
étaient mal à l’aise dans cette tenue d’Eve, mais Madame Caroni y était
indifférente. Qu’elles soient nues pendant quelques minutes alors qu’il fallait
enlever ses vêtements de nuit pour mettre ceux qu’elles porteraient dans la
journée, était de peu d’importance alors que les deux filles se regardaient à
la dérobée, très gênée de devoir exposer leur corps, même si ce n’était qu’en
petit comité.
« Voyons ce que je vais pouvoir vous mettre. »
Madame Caroni fouilla dans le placard où Maïlis rangeait ses
vêtements. Il n’y avait pas grand-chose d’utilisable. Elle finit par trouver ce
qu’il lui fallait comme sous-vêtements : deux culottes en coton, une rose
et une bleue, qui n’avaient qu’une discrète dentelle et deux paires de
chaussettes blanches. Elle en habilla les deux filles.
La culotte était un peu petite pour Camille, mais elle dut
s’en contenter.
« Nous trouverons mieux quand nous passerons chez toi
pour y prendre tes affaires. »
Camille pensa à demander des explications sur cette nouvelle
information. Pourquoi y aurait-il besoin de prendre des vêtements chez elle ?
Ce qu’elle aurait sur le dos aujourd’hui suffirait pour la journée. De quoi
avait-elle besoin d’autre ? Habillée seulement d’une petite culotte et de
chaussette, elle se dit que ce n’était pas le moment de poser trop de
questions.
Madame Caroni eut du mal à trouver un corsage et une jupe
qui convenait. Elle choisit un chemisier vert pour Maïlis. Elle lui passa une
robe pas trop ajustée qui n’étaient pas serrée en bas et dont l’échancrure sur
la poitrine fut dissimulée par tee-shirt porté à même la peau.
« Pour toi, ça ira comme ça pour aujourd’hui. Mais il
va falloir renouveler ta garde-robe ! »
Maïlis n’était pas de cet avis, mais c’était le genre de
point de vue qu’on gardait pour soi quand c’était Madame Caroni qui était votre
tutrice.
« Par contre, je ne vois pas ce que je vais pouvoir
mettre à Camille. »
Elle fouilla encore, mais il n’y avait rien à sa taille.
« Je me demande si Lorena n’aurait pas quelque chose à
te prêter. Allons voir ! »
Lorena comprit tout de suite que Madame Caroni avait
l’intention de lui faire descendre les trois étages avec une culotte pour tout
vêtement.
« Je peux remettre ma chemise de nuit, Madame ?
– Inutile, ma grande, nous trouverons de quoi finir de
t’habiller parmi les affaires de Lorena. Allons, en route ! »
Madame Caroni tenait grande ouverte la porte de
l’appartement. Maïlis les attendait sur le palier mais Camille ne voulait pas
sortir.
« Encore un caprice ? »
Au ton de voix de sa tutrice, Camille comprit que la fessée
était imminente. Cela la décida à passer la porte. Elle s’attendait à la claque
sur les fesses quand elle dut passer devant Madame Caroni. Elle laissa échapper
un cri. La culotte constituait une protection insuffisante pour amortir le
piqué sur les fesses que produisait la main de Madame Caroni.
« Je ne supporterai plus tes caprices. Désormais, une
hésitation à obéir, un début de bouderie, une mauvaise humeur visible… ce sera
la fessée ! »
Madame Caroni gronda Camille et lui fit la morale tout le
temps où elles furent dans l’ascenseur. Camille en retint une chose : elle
devait cesser de faire des caprices.
Clémence n’en pouvait plus. La position immobile devenait
intenable.
« Ce n’est pas possible, elle m’a oubliée ! »
Cela la mettait en colère, mais il n’y avait rien pour subir
sa rage. Ce n’était pas simple de faire savoir aux autres, quels autres,
l’énervement que leurs actions provoquaient chez elle quand on est au coin. Elle
se sentait abandonnée.
« La moindre des choses qu’elle pourrait faire, c’est
m’accorder un peu d’attention, vérifier de temps en temps que je me tiens bien,
que je ne bouge pas, que mes fesses soient bien dégagées… ce genre de
choses ! »
En même temps, elle priait pour que Madame Caroni cesse de
s’occuper d’elle de trop près. C’étaient ces souhaits contradictoires qui la
mettait en rage, bien plus que l’immobilité forcée. Elle ne savait plus ce
qu’elle voulait exactement. Continuer sa vie comme elle l’avait fait jusqu’à
maintenant ou bénéficier de la supervision scrupuleuse de sa voisine ?
Les deux options ne présentaient que des inconvénients. Elle
savait bien que la voie sur laquelle elle s’était engagée, elle comme Benoît,
ne menait qu’à des ennuis qui ne feraient que croître. Devant leur consommation
abusive de boisson alcoolisée, certains de leurs amis avaient espacé leurs
contacts et ils commençaient à avoir quelques soucis d’argent, pas important,
mais il fallait financer l’achat des bouteilles et cela avait un coût qu’ils ne
pourraient pas assumer encore bien longtemps. Sans compter ses sautes d’humeur qui
commençait à se remarquer. Sa cheffe lui en avait fait la remarque dans la
semaine.
Elle savait qu’ils ne s’en sortiraient pas tout seul, mais
elle n’avait pas la volonté de demander de l’aide à des personnes dont c’était
la fonction. Peut-être avait-elle trouvé l’aide dont elle avait besoin mais
qu’elle ne voulait pas tout en la souhaitant ? Clémence n’alla pas jusqu’à
imaginer que l’autre soir, en abordant Madame Caroni et en lui demandant de
prendre en charge la discipline de son mari, elle parlait alors également de la
sienne. Et pourtant.
Elle avait mis le doigt dans l’engrenage et elle ne
maîtrisait plus rien.
« C’est peut-être mieux comme ça. »
C’était une décision. L’avoir prise la calma un peu. Elle
senti la tension redescendre.
« Oui, mais il y a surement d’autres moyens que la
fessée. Elle ne peut me baisser la culotte quand elle le veut et me corriger
comme si j’étais encore une petite fille ! »
C’était pourtant ce que Madame Caroni avait fait et Clémence
n’avait pas trouvé comment l’éviter. Ce n’était pas faute d’avoir essayé.
C’était la première personne qui arrivait à lui imposer sa volonté depuis…
depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvenait. Clémence ne pensait plus à
s’opposer à elle frontalement. Elle avait compris que c’était voué à l’échec.
En fait, elle ne pensait plus du tout à contester les décisions de Madame
Caroni.
C’était une femme qu’il fallait prendre en considération.
Elle dégageait une autorité naturelle qu’elle avait vite fait de vous imposer.
Dans la tête de Clémence, sa voisine avait acquis un statut particulier. Elle
n’y jouait pas exactement le rôle d’une maman de substitution, mais c’était
assez proche. On avait à la fois envie de s’émanciper de sa tutelle, tout en
cherchant son approbation et son affection. Elle avait une légitimité
incontestable qui lui donnait le droit de punir.
C’est ce qui était arrivé à Clémence. Elle avait été punie
en réponse à ce qu’elle avait fait. Elle en était donc responsable. Cela se
produirait d’autres fois.
« Oui, mais elle ne peut pas me laisser là toute seule
dans son appartement pendant qu’elle s’occupe de ces… de ces… »
Elle ne trouvait pas de mots assez forts pour qualifier les
deux jeunes filles qui accaparaient l’attention de Madame Caroni alors qu’elle
aurait dû lui consacrer toute son attention.
« Puisque je suis toute seule, je n’ai pas à
obéir ! »
Cette petite vengeance lui sembla une excellente idée.
« Si elle veut que je reste sagement au coin, elle n’a
qu’à être là pour me surveiller ! Puisque c’est comme ça, je n’ai aucune
raison d’y rester »
Clémence commença par laisser un peu tomber sa chemise de
nuit sur ses fesses. Il n’y eut pas de réaction. Elle la laissa tomber complètement.
Rien. Pas un bruit.
« Je suis donc bien seule, j’en étais sûre. »
Elle songea à quitter le coin, mais la prudence l’emporta.
Il ne fallait pas trop s’en éloigner. Elle devait pouvoir y retourner à la
moindre alerte. Cela ne demanderait pas plus d’une seconde ou deux. Pas assez
de temps pour se faire prendre.
Clémence glissa une main sous sa nuisette et elle se massa
précautionneusement les fesses. Il n’y avait plus les douleurs vives qu’elle
avait ressenties immédiatement après la fessée, mais sa main réveillait des
contusions qui étaient bien présentes sous la peau. Cela soulageait.
« Madame Caroni a bien fait son travail ! »
Cette pensée surprit Clémence. Elle ne songeait pas à Madame
Caroni comme à une personne qui avait abusé de la situation, non, plutôt comme
à quelqu’un qui avait pris soin de la tâche qu’elle avait à accomplir en lui
donnant la fessée. C’était agaçant de donner raison à la personne qui l’avait
corrigée. Clémence ne voulait pas arriver à cette conclusion. Elle ne pouvait
pas continuer sur ce chemin. Il fallait se montrer qu’elle n’était pas
totalement sous la coupe de sa voisine.
« Je n’ai aucune raison de rester là ! »
Clémence se retourna. Face à elle, négligemment appuyée
contre le chambranle de la porte du séjour, il y avait une jeune fille qui
avait croisé les bras sur sa poitrine.
« Ben voyons, dit-elle, ne nous gênons pas ! »
La jeune fille fondit sur elle.
« Mais qui est-ce, se dit Clémence ? Alors je
n’étais pas seule. »
Lorena, observait Clémence depuis un petit moment. Quand
elle l’avait vue laisser tomber la nuisette sur ses fesses, elle avait attendu
pour savoir jusqu’où elle oserait aller. Elle fondit sur Clémence et elle la
prit par l’oreille.
« Suis-moi ! »
Les conséquences de sa nouvelle désobéissance sautèrent aux
yeux de Clémence. Elle allait avoir le droit à une fessée. Madame Caroni serait
furieuse. Elle pouvait s’attendre à une correction monumentale. La catastrophe
qui l’attendait dès le retour de sa voisine l’empêchait de songer à ce qui se
passait sur l’instant. Elle suivait la main qui tenait son oreille sans se
préoccuper de là où on l’emmenait.
Elle enregistra vaguement le détour que fit la jeune fille
pour prendre la règle. Ce ne fut que quand elle se trouva à plat ventre en
travers de ses genoux qu’elle prit conscience que la fessée n’attendrait pas le
retour de Madame Caroni.
« Non, pas cette gamine ! »
Ce n’était pas la même chose d’être fessée par Madame Caroni
qui avait l’âge et l’autorité pour la punir, mais tout à fait autre chose de
l’être par cette adolescente. Clémence poussa sur ses bras et elle réussit à se
relever. Lorena la rattrapa par le bras.
« Je te conseille de réfléchir à ce que tu
fais ! »
Clémence arrêta le geste qui l’aurait libérée de la prise de
Lorena.
« Je pense que Maman va être furieuse quand elle
apprendra les libertés que tu t’es permises, mais si en plus je dois lui dire
que tu as refusé de prendre la fessée dont tu avais besoin, je ne donne pas
cher de la peau de tes fesses pendant toute la semaine prochaine. »
Un doute passa dans le regard de Clémence. Ce que Lorena
disait était censé.
« D’autant plus qu’elle m’a expressément demandé de te
punir si tu n’étais pas sage. »
Clémence se dit qu’elle rajoutait de la désobéissance à la
désobéissance. Que devait-elle faire ? Lorena décida pour elle. Elle tira
sur la main qu’elle tenait et Clémence retomba à plat ventre en travers de ses
genoux. Elle ne lui laissa pas le temps de respirer. Elle releva la nuisette,
plaça son bras en travers du dos de Clémence et elle abattit la règle.
Clémence cria, elle raidit tous ses muscles, mais elle ne
chercha pas à se relever, ni à protéger ses fesses de sa main.
Clémence hoquetait entre deux sanglots. Elle était de retour
au coin. La règle, quand elle était manipulée par Lorena était tout aussi
efficace que quand c’était Madame Caroni qui s’en servait. Elle n’osait
imaginer l’état de ses fesses. Elle ne songeait plus à Lorena comme à une
gamine, mais comme à une personne qui avait autorité sur elle et à qui il était
préférable d’obéir. La prochaine fois, elle ne s’y laisserait pas prendre.
Nul doute qu’elle avait le droit de la punir. A travers
elle, c’était l’autorité de Madame Caroni qui s’exerçait. Clémence se demandait
comment elle avait pu en douter. La différence d’âge lui semblait maintenant
une question secondaire.
Lorena l’avait remise au coin. Elle n’avait plus du tout
l’intention d’en bouger avant qu’on lui en donne le droit. Quelle folie cela
avait été.
« Pourvu que Madame Caroni ne juge pas utile de m’en
punir une seconde fois. »
L’angoisse lui nouait les entrailles.
Vous avez loupé le début de l'histoire ?
Pas de problème, voici comment tout cela a commencé : le chapitre 1
... et ce qui s'est passé juste avant : le chapitre 25
On peut tous les retrouver sur la page "mes récits"
On peut tous les retrouver sur la page "mes récits"
Il y aura une suite, bien sûr !
C'est le chapitre 27.
Les commentaires...
Ils sont les bienvenus, voire un peu plus. Lâchez-vous ! Laissez-vous aller ! Exprimez-vous ! N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez ! Bref, on attend vos contributions.
Amis de la poésie et de la multiplication des séjours au coin après la fessée... Bonjour !
RépondreSupprimerVoilà un chapitre qui vous en bouche un coin et même plusieurs. Car, vu le nombre de fessées distribuées et celui, équivalent, de punis à devoir exposer leurs fesses rouges au coin, y en aura t il assez dans une pièce pour mettre tout le monde au piquet?
Ouawwww! Zat iz ze big quouestion, frappée au coin du bon sens, posée avec pertinence par notre claivoyant JLG, qui n'hésite pas à l'enfoncer... le coin... pas le clou !
Personne ne l'avait vu venir mais la cuisante réalité du problème s'impose comme une claquée sur les fesses de Clémence!
Faudrait il renoncer à administrer des fessées, à cause d'une dramatique pénurie de coins qui rendrait impossible la mise au piquet d'un trop grand nombre de punis. Manquerait plus que des piquets de grève et toute le dispositif éducatif serait remis en cause!!!
Il faut se rendre à l'évidence, une pièce normale, n'a pas assez de coin pour satisfaire les mesures disciplinaire d'une madame Caroni en pleine forme et Lorena, qui claquent les déculottées à tour de bras. Il faut dire qu'elles ont affaire avec un escadron de jeunes femmes désobéissantes qui multiplient les occasions de se faire rougir le derrière.
Il faudrait inventer des pièces à cinq ou six coins pour y caser toutes les paires de fesses en pénitence!
On voit d'ici se dessiner les petits sourires en coin. Mais il faut bien admettre que la pratique intense de la fessée peut avoir, à la longue, une incidence directe sur l'architecture intérieure des habitations... Le petit coin étant trop petit pour fesser à l'aise et les petits coins tranquilles trop rares.
Resterait à passer une annonce sur le bon coin ou, en dernier recours, à utiliser les coins de rue, beaucoup plus nombreux, mais présentant l'inconvénient d'angles saillants plutôt que rentrants. Pas pratique pour y mettre le nez.
A réfléchir au coin, s'il reste de la place, les fesses bien chaudes pour rafraîchir les idées.
Amicalement
Ramina
Ramina,
SupprimerVous avez mis le doigt sur un problème crucial : y aura-t-il assez de coins ?
Au plaisir de vous lire,
JLG.