jeudi 5 décembre 2019

Mes premières fessées - chapitre 17

Floriane voulait me rencontrer. De toute urgence.
– Mais alors il faut surtout pas qu’Amélie le sache. C’est impératif. Tu peux te libérer ?
Je pouvais, oui.
– Parfait ! Je t’attends alors. Chez moi. Le plus vite possible.

Elle était seule.
– Ugo est au boulot. Et ma mère chez le coiffeur. Elle en a pour un moment. Bon, mais assieds-toi !
Elle a débarrassé un fauteuil d’une pile de linge qu’elle a posée sur la table.
– Amélie va pas se demander où t’es passé ?
– Oh, non ! Non. Elle me laisse beaucoup plus de latitude ces derniers temps.
– Et t’expliques ça comment ?
– Elle me fait davantage confiance. Elle pense qu’il faut me laisser un peu de liberté. Que je ne peux que m’en trouver mieux.
– À moins qu’il y ait une autre explication.
– Comment ça ?
– Qu’elle soit très occupée ailleurs. Tu n’as rien remarqué ?
Rien de spécial, non. Il aurait fallu que je remarque quelque chose ?
– Cette Clotilde… Elles sont souvent fourrées ensemble, non ?
– Encore assez, oui.
– Et, à ton avis, il y a quelque chose entre elles ?
Quelque chose entre elles ? Quelque chose Elle voulait dire Une relation ? Alors ça, je savais pas. Je ne m’étais jamais posé la question.
– Eh bien, moi, si ! J’arrête pas de me la poser. Et ça me bouffe. À un point ! Je veux une réponse. Je veux une certitude.
Et… elle comptait sur moi pour ça ?
– Voilà. T’as tout compris.
Oui, mais alors là
– Écoute ! Je vais jouer franc jeu avec toi. Amélie et moi, on vit une grande passion toutes les deux. Depuis longtemps. Personne n’est au courant. Pour toutes sortes de raisons, mais surtout et avant tout parce que je suis en couple avec Ugo. Et que ce serait des complications à n’en plus finir. Je l’aime. Elle m’aime. On est très au clair là-dessus. Seulement, elle est incapable de résister à la tentation, Amélie. Dès qu’une fille lui plaît, il faut qu’elle la séduise. Et qu’elle la mette dans son lit. Elle peut pas s’empêcher. Et ça me mine. Pas tellement qu’elle s’envoie en l’air avec une autre, parce que ça encore… Non, ce qui me terrifie, c’est l’idée qu’elle pourrait en tomber amoureuse. Et ça, je le supporterais pas. Alors ce que je te demande, c’est d’ouvrir l’œil et de me dire si, oui ou non, il y a quelque chose entre elles. Parce qu’elle m’a juré ses grands dieux, la dernière fois, qu’il ne se passerait plus quoi que ce soit, de quelque nature que ce soit, avec qui que ce soit. Alors si elle me ment…
J’ai fait la moue. Ce qu’elle me demandait là…
Elle a eu un geste d’impatience.
– De quoi t’as peur ? Elle saura pas que c’est toi. Je suis pas idiote.
Oui, mais quand même. C’était me mettre dans une situation…
Elle s’est agacée.
 Bon, écoute, ça fait rien. Laisse tomber ! Je me débrouillerai autrement. Mais je saurai. Je peux te dire que je saurai. Et ce jour-là, tu peux être tranquille qu’elle y coupera pas. Elle se ramassera une de ces fessées
‒ Une fessée !
 Une fessée, oui ! J’ai été très claire là-dessus, la fois qu’elle a eu cette histoire de cul avec Julie. Si jamais elle recommençait, elle y aurait droit, alors là !
 Et elle a été d’accord ?
 Elle a pas eu le choix. Pour des tas de raisons. Qui seraient trop longues à t’expliquer.
Amélie ! Une fessée ! Mais c’est que ça changeait complètement la donne, ça ! Mais c’est que ça m’ouvrait tout un tas de perspectives. Alors…
‒ Finalement…
Son visage s’est éclairé.
‒ Oui ?
‒ Peut-être que je pourrais essayer… Mais je te garantis pas le résultat.
‒ Évidemment ! Évidemment ! Oh, mais tu le regretteras pas, tu verras !

Je le regretterais pas… Qu’est-ce qu’elle avait voulu dire par là ? Est-ce qu’elle comptait, le cas échéant, flanquer la fessée à Amélie devant moi ? C’était trop beau pour être vrai. Mais j’avais beau me triturer les méninges, je ne voyais pas ce que ça aurait pu vouloir signifier d’autre. Et j’ai fait le trajet de retour dans un état de surexcitation extrême. Si c’était le cas toutes les deux, alors là, si c’était le cas… Est-ce que ça l’était ? Peut-être. Clotilde avait dormi à la maison. Dans la chambre d’Amélie. Vraisemblablement dans son lit. Et puis il y avait entre elles, maintenant que j’y pensais, une telle connivence, faite de regards complices, de sourires entendus, qu’on pouvait effectivement soupçonner que leur relation sortait du cadre de la simple amitié. Oh, mais j’en aurais le cœur net : j’allais mener ma petite enquête.

Quand je suis rentré, sur le coup de cinq heures, j’ai trouvé madame Lotti en train de carillonner à la porte.
– Ah, tiens, tu tombes bien, toi ! Il y a personne ?
– Possible que tout le monde soit sorti, oui.
– Peu importe. De toute façon, c’est toi que je voulais voir.
– Moi !
– Toi, oui ! Tu sais pourquoi, je suppose…
Je n’en avais pas la moindre idée.
– Fais bien l’innocent.
Et elle m’est passée résolument sous le nez, a filé vers la salle de séjour, a jeté son sac sur un fauteuil, pointé vers moi un doigt menaçant.
– Bon, alors cette fois, ça suffit, tu m’entends ? Ça suffit vraiment. Tu vas leur fiche la paix à mes filles. C’est compris ?
Ses filles ? Leur fiche la paix ? Mais qu’est-ce que ?
– Oui, oh, prends bien cet air idiot ! Tu ne les harcèles pas peut-être ?
– Les harceler, moi ?
– Toi, oui. Qu’est-ce que c’est que ces façons de les pourchasser sous tous les abribus ?
– Mais c’est elles ! C’est elles qui…
– Ben, voyons ! C’est comme cette histoire de photos ! Non, mais qu’est-ce que c’est que ces façons de vouloir à tout prix te faire photographier tout nu entre elles, espèce de grand dégoûtant ?
Hein ? Mais jamais de la vie ! C’était elles qui…
– Encore ! Décidément… Rien n’est jamais de ta faute à toi, hein ! Oh, mais si tu crois que je vois pas clair dans ton jeu, mon garçon, tu te trompes ! T’as tout faux. Sur toute la ligne. Jamais tu ne coucheras avec mes filles. Jamais. Ni avec l’une ni avec l’autre. Et encore moins avec les deux comme tu sembles l’avoir naïvement envisagé.
Je n’ai pas répondu. À quoi bon ? Tout, de toute façon, se retournerait systématiquement contre moi.
– Tu n’imagines pas t’en tirer à si bon compte, j’espère ?
Je n’imaginais rien du tout. Tout ce que je voyais, c’est que ces deux petites garces avaient arrangé les événements à leur sauce pour me faire porter le chapeau. Et que j’étais une nouvelle fois piégé.
– Va me chercher un café, tiens !
Ce que je me suis empressé de faire.
– Merci.
Elle a bu lentement. À petites gorgées. En regardant silencieusement par la fenêtre. A reposé sa tasse sur le petit guéridon près de l’entrée.
‒ Bon. Et maintenant écoute-moi bien ! On a énormément parlé, hier soir, mes filles et moi, de ton comportement à leur égard. Et elles ont beaucoup insisté: avec un individu de ton espèce il n’y a pas d’autre solution que de porter plainte pour harcèlement.
‒ Oh, non !
‒ Avec toutes les conséquences que cela ne peut manquer d’avoir pour toi. Et surtout pour madame Dubreuil. Je la plains, la pauvre femme. Je la plains vraiment. Ah, tu lui en auras fait voir ! Et, de ta part, pas une once de reconnaissance à son égard. C’est pour ça, par considération pour elle, pour tout ce qu’elle a fait pour toi, que j’ai réussi à obtenir de mes filles, non sans mal, que te soit accordé un sursis. Qui tomberait bien évidemment aussitôt si tu avais la très mauvaise idée de récidiver.
J’ai intérieurement poussé un immense soupir de soulagement.
‒ Pas question toutefois de laisser passer de tels agissements sans les sanctionner. Tu en es bien d’accord, je suppose ?
J’ai vaguement bredouillé quelque chose.
‒ Et, en ce qui te concerne, nous savons parfaitement, l’un comme l’autre, quelle est la sanction la plus appropriée. Non ?
Bon, ben on y était. J’allais encore m’en ramasser une.
Elle s’est assise. Je me suis approché, résigné.
‒ Allez, voyons voir ça !
Avec une lueur d’intense satisfaction dans les yeux.
Elle a pris tout son temps pour déboutonner mon pantalon, en faire glisser la fermeture Éclair, le faire tomber sur mes chevilles.
Et elle a marqué un long temps d’arrêt qu’elle a mis à profit pour me sermonner.
‒ Pourquoi est-ce qu’il faut toujours en arriver systématiquement là avec toi, hein, tu peux me dire ?
Tu le fais exprès, non ? C’est pas possible autrement.
Je me suis récrié.
‒ Mais pas du tout ! Pas du tout !
‒ Eh ben, on dirait pas ! C’est quand même pas si compliqué que ça de se comporter en adulte. Si ?
Elle a soupiré.
‒ Malheureusement, j’ai bien peur que nous devions en prendre définitivement notre parti. Toutes autant que nous sommes. Tu ne le deviendras jamais, adulte.
Le boxer, elle me l’a descendu d’un coup. Sèchement. Et elle s’est résolument emparée de mes couilles qu’elle a déposées dans la paume de sa main. Avec un petit rire moqueur.
‒ Toi, on peut pas vraiment dire que t’aies été gâté par la nature, hein ! Autant il y en a, c’est harmonieux, presque esthétique, ce qu’ils ont entre les jambes, mais alors toi, t’as vraiment tiré le gros lot. Il est d’une laideur, ton attirail !
Elle a cherché un court instant mon regard. Et ce que j’ai lu alors dans le sien, c’était une intense jubilation. Un bonheur de m’humilier. Et de constater que, oui, je l’étais.
Ça a été à cause de ça. Du plaisir que j’ai perçu qu’elle éprouvait incontestablement à me rabaisser et à me mortifier que c’est arrivé. Que ma queue s’est déployée, malgré mes efforts désespérés pour l’en empêcher, et a, très vite, donné sa pleine mesure.
Elle a encore ri. De bon cœur.
‒ T’as du répondant, ce qu’il y a de sûr ! Ce qui fait pas tout. Parce que, te vexe pas, mais quand tu bandes, ça fait paraître tout ça encore dix fois plus moche.
Elle y a laissé traîner un long moment les yeux. Avec un petit sourire narquois en arrière-fond. S’est brusquement reprise.
‒ Bon, mais c’est pas tout ça. Passons aux choses sérieuses.
Et elle m’a fait basculer en travers de ses genoux.
‒ Holà ! Mais c’est qu’on est passé avant moi ! Et il y a pas longtemps. C’était qui ?
‒ Amélie…
‒ T’avais encore fait des tiennes, hein ! Oh, mais elle est bien, cette fille ! Elle est très bien. Et celle-là, au bout du compte, elle arrivera à te mater, tu verras.
La première claque m’a surpris. Tant par sa soudaineté que par sa puissance. Lancée sur un terrain déjà fortement éprouvé et rendu hautement sensible par les multiples corrections qu’il avait subies les jours précédents, elle m’a arraché un cri déchirant.
‒ Oh, ben ça promet ! Si tu piaules déjà ! Mais vas-y ! Vas-y ! Donne de la voix ! J’adore ça.
Et ça s’est abattu. À pleines mains. À pleines fesses. J’ai hurlé. À pleins poumons.
‒ Oh, oui, super ! Encore ! Encore ! C’est magnifique quand tu grimpes comme ça dans les aigus. On ne s’en lasse pas. Et je suis sûre que tu peux encore mieux faire, non ? Attends ! On va voir.
Et elle a donné sa pleine mesure. Que ça faisait mal ! Mon Dieu, que ça faisait mal !
‒ Oh, mais c’est que tu gigotes en prime ! Et comme il faut ! Je suis gâtée, moi, dis donc, aujourd’hui. J’ai bien fait de venir. Je regrette pas. Ah, non, alors !
J’ai supplié.
‒ Arrêtez ! S’il vous plaît, arrêtez ! Je vous en supplie… Arrêtez !
‒ Parce que ? Tu préfères le martinet peut-être ? Ou la ceinture. La canne, c’est pas mal non plus. Bien maniée, elle laisse de longues traînées horizontales rougeâtres du plus bel effet. C’est absolument magnifique. Oui, on va opter pour la canne. J’en ai une qui donne des résultats spectaculaires, tu verras. Je l’apporterai la prochaine fois. Tu m’en diras des nouvelles. Mais, pour le moment, on va s’en tenir là.
Elle m’a laissé me relever. M’y a aidé.
‒ Oh, mais c’est qu’il pleure, le grand garçon. Ben alors, c’est quoi, ce gros chagrin ?
Je me suis enfui sans même prendre la peine de me rhabiller.
Son rire m’a poursuivi dans l’escalier.
Et la porte d’entrée a claqué. Elle était partie.

En haut, dans la chambre, je me suis jeté à plat ventre sur mon lit, les fesses en feu. J’ai étouffé mes sanglots dans l’oreiller.
Quelle immonde bonne femme ! Et ses filles ! Quel joli duo de petites saloperies. Oh, mais ça allait pas se passer comme ça ! Elles allaient voir ce qu’elles allaient voir. Quoi ? J’en savais encore rien. Mais elles allaient voir, ce qu’il y avait de sûr. Et, en attendant, j’ai fermé les yeux et je les ai fessées. Comme un furieux. L’une après l’autre. Avec quelle délectation je les ai déculottées ! Comment je le leur ai mis rouge, le cul ! Écarlate. Et ce qu’elles ont braillé ! Ce qu’elles ont gigoté ! Ce qu’elles se sont trémoussées ! Tout ce que j’ai voulu j’ai pu voir. Ah, comment ça faisait du bien !

Il y a eu un pas dans l’escalier. Amélie. Qui a poussé la porte de sa chambre. Qui l’a arpentée. Qui a déplacé des objets. Qui a pesté, à voix haute, contre le store qui refusait de se déplier.
‒ Dix mille fois faudra que je lui demande à Philibert de me l’arranger, ce truc-là !
Son téléphone a sonné.
‒ Ben oui, c’est moi, oui ! Qui veux-tu que ce soit ?
Elle a ri.
‒ Oui, moi aussi ! Oh, un peu que c’était bien ! T’as une façon de te servir de ta bouche, toi, ma chérie !
À l’évidence, elle ignorait que j’étais rentré.
J’ai collé mon oreille à la cloison.
‒ Tu me rends folle ! Et si je te prenais au mot ?
Elle a encore ri.
‒ Chiche ! J’arrive. À tout de suite, ma Manon.
Et elle a dévalé quatre à quatre l’escalier.
Manon ! Ce qui voulait dire que ce n’était pas Clotilde.
Je me suis mentalement traité d’imbécile. L’une n’empêchait pas l’autre. Ou d’autres.
Clotilde ou pas, Floriane avait raison. Amélie la trompait.
Ce qui avait toutes les chances d’être bon pour moi, ça. Excellent.
J’ai longuement savouré. Et puis…
‒ Allô, Floriane ? C’est Raphaël. Faut que je te parle.


Pour les distraits qui auraient loupé ce qui s'est passé précédemment

Tout a commencé comme ça : chapitre 1
Et la semaine dernière, le chapitre 16
Et tous les autres chapitres sur la page "les auteurs invités"

Et la suite ?

C'est le chapitre 18.

Les commentaires sont les bienvenus

François Fabien doit-il continuer dans cette direction ? Doit-il écrire un prochain épisode ?

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