En descendant le lendemain, je n’osais toujours pas regarder mes congénères en face. Madame Leblanc régla la question en quelques instants.
- »Fabien, viens me voir; »
Elle me courba sous son bras et me baissa le pantalon de pyjama.
- »Bon, fit-elle, je crois qu’il va encore falloir un peu de pommade sur ces fesses. Après déjeuner, je viendrai t’en mettre dans ta chambre. Tout le monde déjeune, maintenant ! » Elle me reculotta.
Le naturel avec lequel Madame Leblanc baissait la culotte de l’un de ses pensionnaires me laissait pantois. Elle ne faisait pas une affaire d’exposer mes fesses nues devant tout le monde. C’était comme une histoire qui se déroulait en famille. Estimant, qu’examiner les traces des fessées administrées les jours précédant, était nécessaire, elle le faisait à la première occasion, sans penser que cela pouvait être humiliant. La présence d’éventuels spectateurs n’était pas prise en compte ou plus exactement, ceux qui étaient présents ne pouvaient être un obstacle à un déculottage public, étant eux-mêmes soumis au même traitement aussi souvent qu’ils le méritaient.
Tant que je me ressentis de ma fessée, Madame Leblanc m’appliqua la crème apaisante sur ma peau douloureuse. Un soir, ce fût devant mes congénères dans le salon, les autres fois, dans ma chambre.
Je ne reçu pas de fessée durant plusieurs jours. Il est vrai que j’étais particulièrement attentif à ne pas en mériter une.
Comme Béatrice me l’avait expliqué, les fessées s’espacèrent. Elles étaient cependant courantes et toujours justifiées par une bêtise incontestable aux yeux de Madame Leblanc. Tout le monde avait droit à sa part. Quelques jours après ma punition, ce fût Julie qui en fût la victime.
Prête à partir à l’université, elle descendait les marches et s’apprêtait à mettre ses chaussures. Elle fût apostrophée par Madame Leblanc :
- »Julie viens immédiatement ici ! »
- »Oui, Madame; »
- »Qu’est-ce que c’est que cette tenue ? »
Julie portait une jupe courte. Très courte. Elle ne lui arrivait pas à mi-cuisse.
- »Depuis quand s’habille-t-on de cette façon ? »
- »Mais, mais … »
Sans plus d’explication, Madame Leblanc coinça Julie sous son coude, lui releva sa jupe et lui baissa la culotte. Elle reçu une fessée sèche, rapide mais vigoureuse.
- »Remonte te changer ! Si je te voie encore habillée de la sorte, tu prendras le martinet. »
Ainsi, chacun d’entre nous recevait la fessée qui était, la plupart du temps, administrée culotte baissée. Il n’y avait pas de semaine sans que l’un d’entre nous y soit soumis. Deux ou trois fois par semaine, le spectacle se reproduisait. Chacun d’entre nous y assistait, compatissant avec le puni. Toute idée de se moquer de celui qui avait été fessé nous était étrangère. L’heure ou le jour suivant les rôles pourraient être inversés. Cela n’évitait pas, lorsque nous étions placés en position disciplinaire, de ressentir une honte irrépressible
Aucun d’entre nous n’essayait plus de se soustraire à une correction. Je fus le premier et le dernier à tenter cette expérience douloureuse. La sévérité de la punition qui en avait résulté avait servi de leçon à tout le monde.
Souvent, après une bonne fessée, Madame Leblanc consolait le puni. Serré contre son sein, il finissait de sangloter. Les caresses apaisaient sa douleur et sa honte. Elles matérialisaient le pardon que nous attendions, inquiets d’être mis au ban de cette communauté qui représentait la sécurité.
L’autorité de madame Leblanc nous était un repère qui rassurait chacun d’entre nous. Elle avait construit, autour de nous, un cadre rigide, certes, mais qui nous permettait de savoir où nous en étions. Elle était, par ailleurs toujours disponible pour aborder les problèmes qui nous tracassaient. Elle su se positionner comme une conseillère nous faisant profiter de son expérience de femme mûre tout en comprenant nos angoisses de jeunes adultes. Une certaine sérénité s’installa.
Cependant, certaines punitions sont encore vivaces dans mon esprit de par leur caractère singulier.
C’était un soir où, comme chacun d’entre nous, Sylvie et moi fumes chargés de seconder Madame Sand lors du débarrassage de la table du dîner et de la vaisselle. J’avais un roman en cours dont l’intrigue en était arrivée au moment crucial où interrompre la lecture demande un effort qui m’a toujours semblé inhumain. J’étais donc un peu pressé. Il s’agissait, pour moi, d’expédier au plus vite les tâches ménagères afin de me replonger dans ma lecture.
Le rangement de la table fût exécuté avec célérité au prix de quelques heurts de vaisselle préjudiciables à la durée de vie des ustensiles concernés. Madame Sand me réprimanda :
- »Fabien, veux-tu aller plus doucement ! Tu vas casser quelque chose. »
Je réfrénais mon allure pendant quelques minutes, puis, la pensée de mon livre languissant après moi me fit retrouver ma précipitation initiale.
Laver la vaisselle fût confié à Sylvie. L’essuyage était de ma compétence. Au début, je suivis son rythme sans difficulté. Une fois mon torchon trempé, cela devint plus difficile. Je devais, en effet, repasser plusieurs fois au même endroit. Les premières assiettes furent rangées encore toutes humides, ce dont Madame Sand s’aperçut.
- »Fabien, tu n’essuies pas correctement la vaisselle. Elle est rangée toute humide ! Tu vas me reprendre les assiettes et les sécher convenablement avant de les ranger. »
Pestant intérieurement contre cette interruption inopportune, j’obéis. Mon retard s’accumulait. Je ne voyais pas le bout de la corvée qui m’avait échu. Il me fallait augmenter le rythme, ce que je fis aussitôt. Je pris trois assiettes en même temps et … elles s’échappèrent de mes mains, rebondirent sur le bord de l’évier et s’éparpillèrent en morceaux de taille variable sur le carrelage de la cuisine.
Ce résultat me laissa médusé. Il n’en fût pas de même pour Madame Sand. Cette manière originale de m’occuper de la vaisselle eut le don de la plonger dans une hyper activité dont je ne tardais pas à faire les frais.
- »Cela devait arriver, cria-t-elle, va chercher le balai et ramasse tous les morceaux. »
Penaud et un peu inquiet, je m’exécutais, craignant que le bruit n’attire Madame Leblanc dans la cuisine. Je respirais plus librement quand, tous les débris ayant été jetés, je constatais qu’il n’en était rien. Ce soulagement était une erreur de jugement, je le compris bien vite.
- »Viens ici, Fabien ! » Madame Sand avait adopté un ton qui montrait son mécontentement.
- »Baisse ton pantalon ! »
Avait-elle également le droit de me fesser ? Devant son air résolu, je n’hésitais qu’une seconde. Je me tenais devant elle, en culotte.
- »Je t’ai prévenu deux fois en te demandant de faire plus attention. Je vois que tu ne comprends pas quand on te dit les choses gentiment. Je vais te le faire comprendre plus explicitement. »
Elle me courba sous son coude, me ceintura et me maintint en position sans que je puisse espérer faire un geste auquel elle n’aurait pas consenti. De ses doigts elle prit l’élastique de ma culotte et la fit glisser le long de mes cuisses. Sa main se leva et retomba sur mes fesses. C’était une femme habituée à des travaux requérant de la force, je le compris immédiatement. Elle déploya son énergie à me rougir le postérieur qui devint rapidement chaud, puis brûlant m’obligeant à d’inutiles contorsions pour essayer d’atténuer la rigueur du châtiment que je subissais. Mes demandes de pardon, puis mes cris et enfin mes pleurs ne changèrent rien à l’affaire. Sa main nue avait entrepris de me punir, elle n’entendait pas s’arrêter avant d’avoir obtenu le résultat désiré.
Une rupture dans le rythme m’alerta. Ma récente expérience m’avait montré que c’était souvent le signal du début d’une punition plus sévère encore. Toute la maisonnée en fût avertie lorsque je poussais un hurlement. Madame Sand s’était emparée du torchon mouillé et en fustigeait mes fesses. Je dansais maintenant d’un pied sur l’autre en criant ma douleur. Cela ne du pas attendrir beaucoup de monde. Si je comptais sur des renforts pour me tirer de cette mauvaise passe, ils brillèrent par leur absence.
Quand elle eut pris soin de toute la surface de peau qui était à sa disposition, elle lâcha le torchon et me remis sur mes pieds.
- »Tu finis d’essuyer la vaisselle, m’ordonna-t-elle, et si ce n’est pas correctement fait, je recommence. »
Pantalon et culotte baissés, je repris mon torchon qui avait quelque peu séché et, toujours en sanglots, je finis la tâche que la fessée avait temporairement interrompue.
Quelques échanges avec mes voisines me confirmèrent que Madame Sand était, elle aussi, une adepte de la fessée pour remettre les jeunes gens que nous étions, dans le droit chemin. Elle en usait régulièrement, j’y eu le droit assez souvent au cours de cette année.
Le plus souvent, la fessée nous était administrée individuellement, nous avions peu l’occasion de commettre des bêtises collectivement. J’eus l’occasion d’expérimenter l’une des rares situations où, étant deux à être considérés comme responsables, nous fûmes punis de concert.
Béatrice et moi n’avions pas cours le mercredi après-midi. Ce jour là, Madame Leblanc n’était pas là, elle faisait des courses. J’eus fini mes devoirs en premier en je m’installais devant le poste de télévision à regarder une série américaine. Une petite demi-heure plus tard, Béatrice entra dans le salon et me demanda :
- »Fabien, il faut que je regarde une émission sur une autre chaîne, c’est pour un exposé que je dois faire. Tu changes de chaîne tout de suite ! »
Son ton était peu aimable, un peu méprisant. Elle avait pris l’habitude de me considérer de haut, agissant comme si j’étais encore un adolescent et elle, une grande personne fort occupée à des choses très importantes. Elle était mon aînée de sept ans, mais, à mes yeux, cela ne justifiait pas son comportement qui m’agaçait depuis quelques temps déjà.
- »Tu n’avais qu’à arriver la première. Je regarde jusqu’à la fin, après, on verra. »
Loin de la rendre plus conciliante, cette répartie décupla son agressivité.
- »Moi ce n’est pas pour m’amuser que je regarde la télévision, c’est important ! » Elle se dirigea vers le poste et d’autorité changea de chaîne. La télécommande à la main je remis sur le programme initial.
- »Pour qui te prends-tu, lui répliquais-je ?
Elle marcha sur moi et me dit :
- »Tu seras moins fière quand tu pleureras après avoir reçu la fessée. Je ne sais pas ce qui me retient de t’en donner une immédiatement, culotte baissée ! »
Je crois que c’est cette allusion qui me fit définitivement sortir de mes gonds.
- »Essaye un peu pour voir, cela pourrait être moi qui t’en colle une ! »
Utiliser les situations humiliantes où nous avions été soumis, chacun à notre tour, à la fessée déculottée, était un coup bas. Recevoir la fessée, y compris en public, était une chose que nous ne pouvions pas éviter ; par contre se l’entendre rappeler par l’un des spectateurs dépassait la règle tacite qui voulait qu’on en parlât pas.
Dressé sur nos ergots face à face comme deux coqs de combat, le ton monta très vite. A court d’argument, je fus le premier à utiliser l’invective :
- »Pétasse ! lui lançais-je »
- »Morveux ! me répondit-elle. »
Les premières gentillesses restèrent dans des registres que la bienséance autorise. Le répertoire étant limité, il fallu passer à une artillerie de plus gros calibre.
- »Grande conne emmerdeuse ! »
- »Petit merdeux pleurnicheur ! »
La liste n’était pas close, nous en connaissions, chacun de notre coté, un large extrait que nous utilisions avec à propos. Nous en étions presque venus aux mains quand la voix de Madame Leblanc nous arrêta.
- »Cela suffit ! fit-elle. »
Tout absorbé par notre différent nous ne l’avions pas entendu rentrer. De son coté, par contre, elle n’avait rien perdu de notre conversation, si on peut nommer notre échange sous ce vocable.
- »Qu’est-ce que c’est que cette façon de se comporter ? Depuis quand se permet-on d’utiliser un tel vocabulaire ? »
Ces quelques mots avaient eu l’effet d’une douche froide. Tête baissée, Béatrice et moi nous tenions debout devant Madame Leblanc sans oser justifier notre attitude, sachant parfaitement qu’elle était inexcusable.
- »Je vais vous apprendre à vous disputer et à utiliser des gros mots. Fabien, tu vas chercher le martinet, et toi, Béatrice, tu ramènes le savon. »
Quelques instants plus tard, nous tendions à Madame Leblanc, les objets qui nous avaient été demandés. Par expérience, je connaissais bien l’usage qu’il pouvait être fait du martinet. Le savon m’intriguait. A quoi pouvait-il bien servir ? Je balançais entre la curiosité et le sentiment que je le saurais bien assez tôt. Je ne tardais pas à comprendre.
Madame Leblanc s’assit sur le sofa à sa place habituelle. « Puisse que votre bouche est pleine de mots aussi sales, nous allons la nettoyer ! »
- »Béatrice, viens ici ! » Elle désignait le sol entre ses jambes. Probablement au courant de la nature de la punition qui l’attendait, Béatrice vint s’asseoir par terre en tournant le dos à son hôtesse. Madame Leblanc inclina la tête de la jeune fille en arrière, la posant sur sa cuisse, elle l’immobilisa de son bras gauche et lui intima :
- »Ouvre la bouche ! » Puis, elle prit le savon et se mit à frotter l’intérieure de la bouche de la punie. Rapidement, ses lèvres, sa langue, ses dents furent barbouillées de savon. De sa langue, elle tentait d’expulser la matière qui s’insinuait dans toute sa cavité buccale. Des bulles de savon sortaient de sa bouche. Madame Leblanc la libéra. C’était à mon tour.
- »Fabien ! »
Cette simple indication suffit à me faire prendre la position qui convenait. Lorsqu’elle me renversa la tête, j’ouvris tout naturellement la bouche. La sensation du savon s’immisçant dans ma bouche fût tout de suite accompagnée du goût horrible qui satura mes papilles gustatives. Le savon était frotté contre mes dents, laissant des copeaux sur ma langue. La salive s’accumulant, je l’avalais par réflexe. Las, j’eus l’impression de manger du savon. Ne pouvant pas fermer ma bouche obstruée, je n’avais plus d’autre solution que d’essayer de repousser ma salive savonnée à l’aide de ma langue, ce qui ne faisait qu’étaler le savon et diffuser son goût.
Béatrice et moi nous retrouvâmes debout, cote à cote, mâchouillant le savon qui était resté dans notre bouche. Comme il n’était pas question de cracher, nous fumes bien obligé de le conserver, en avalant de généreuses rasades avec notre salive.
- »Fabien, baisse ton pantalon ! » La punition n’était pas achevée.
Pendant que je m’exécutais, elle prit, de ses deux mains, l’élastique de la culotte de Béatrice sous sa jupe et l’abaissa jusqu’aux genoux.
- »Relève ta jupe ! » ajouta-t-elle.
Cette manœuvre achevée, elle se tourna vers moi qui venais juste de faire tomber mon pantalon sur mes mollets. Je fus également déculotté. Fesses à l’air, nous attendions le bon vouloir de Madame Leblanc. Béatrice eut le privilège de commencer, une sorte de droit d’aînesse peut-être. Couchée sur les genoux de notre logeuse elle reçut une fessée à main nue qui s’accompagna bientôt du cortège habituel de promesses et d’espoirs déçus, de cris et de sanglots.
J’étais un spectateur de première loge qui ne profitait pas totalement du spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Mon estomac était noué par la perspective de ce qui m’attendait. Attendre la fessée, cul nu, laissait mon imagination vagabonder. J’eus le sentiment de ressentir d’ores et déjà les affres provoquées par la main de Madame Leblanc ou par le martinet fouettant mon postérieur.
C’est une Béatrice en larmes et sanglotante qui se releva. Elle vint reprendre sa place à mes cotés tandis que je la remplaçais. On a beau s’attendre à la douleur, les premières claques font toujours autant d’effet. Rien ne peut permettre de s’y préparer afin d’atténuer la souffrance. Très vite, toutes les bonnes résolutions de se comporter dignement malgré la situation, s’envolèrent. Je me transformais en petit garçon puni, suppliant en vain, puis pleurant et criant sans pouvoir me retenir. Probablement satisfaite du résultat obtenu, Madame Leblanc me remit sur mes pieds.
Sans plus s’attarder, elle saisit le martinet, puis prenant Béatrice par le bras, elle la ramena à son coté droit et la replaça en position disciplinaire.
- »Non, Madame, s’il vous plait, pas le martinet. » Elle n’avait pas fini sa phrase, qu’elle avait repris sa place.
Le martinet commença son œuvre, laissant des traces rouges plus sombres sur la peau des fesses. Le corps de la punie accompagnait la correction en réagissant en rythme aux coups qu’il recevait. Ses jambes dansaient une gigue incontrôlée.
Je trouvais la fessée qui lui fût administrée bien trop courte. Non pas que je pensais qu’elle recevait une punition clémente au regard de ce qui l’avait motivée, mais plutôt pour retarder au maximum le moment où je devrais prendre sa place. Madame Leblanc en jugea autrement. Mes pleurs dues à la première fessée n’était pas encore taris que je fus de nouveau convoqué sur les genoux pour la suite de ce qui était au programme.
Quelques coups de martinet et j’en espérais déjà avidement la fin. Alors que la douleur n’en était pas encore à son comble, mon imagination en remplissant le moindre des recoins de mon esprit. Une terreur immense me gagna : la peur de ne pas pouvoir tenir jusqu’au bout, de ne pas supporter le travail des terribles lanières sur mes fesses. Je finis par me débattre, non pour me soustraire à la punition, mais pour ne plus ressentir la souffrance que j’endurais. Je fus maintenu en place malgré mes gesticulations désordonnées. Le martinet fustigeait mes fesses encore et encore et encore.
Une éternité plus tard, je me retrouvais debout devant Madame Leblanc, côtoyant Béatrice qui sanglotait presque aussi fort que moi. Sur un simple geste de la tête, Madame Leblanc nous enjoignit de rejoindre le piquet. Bien que nous pleurions encore, l’ordre nous parut explicite, nous obéîmes. Mains sur la tête, culotte baissée, fesses écarlates, nous fûmes oubliés là pour le reste de l’après-midi, avalant le savon qui parfumait notre salive
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